[Flashback]Can you take me away from my nightmares ? ( Anya)

Onze années déjà que j'avais perdu mes parents... Onze années et je n'arrivais toujours pas à oublier cette horrible soirée où mes parents avaient été froidement assassinés pour je ne sais quelle raison... Le coupable n'a jamais été arrêté, et je recommençais à me faire des films, pensant être sa prochaine victime, que malgré le fait d'avoir quitté mon pays natal, il me retrouverait et terminerait son sale boulot... Je ne pensais pas que je m'en sortirais, que je me réfugierais dans la danse, pour oublier toute la peine et la peur que je ressentais encore aujourd'hui. La danse classique était devenue ma seule et véritable amie, elle me permettait de rester dans ma bulle et de devenir une toute autre personne. Même si j'avais peur encore quelque part au fond, je me surpassais à chaque fois et obtenais souvent les félicitations de mes anciens professeurs de danse. Aujourd'hui j'étais dans la prestigieuse université d'Harvard et j'étais restée tard dans la salle de danse pour pouvoir tester mes limites et surtout continuer à ne penser à rien d'autre que la danse. Je m'entraînais sur la musique du Lac du Cygne, un de mes opéras préférés, mais surtout en matière de danse classique...

Je commençais à ressentir des douleurs au niveau de mes pieds après plusieurs heures de danse, mais ça m'était parfaitement égal, je voulais toujours aller plus loin, même si ça m’infligeait des blessures... Je continuais de faire des pointes, et décidais finalement de me lancer dans une nouvelle pirouette, sauf que je commençais à perdre mon équilibre et finissait par me tordre la cheville.... "Aïe...aïe...merde." fis-je tout haut en pensant que j'étais toute seule.

J'avais envie de me défouler aujourd'hui. J'avais envie de danser, de m'exprimer et de relâcher la pression des examens. Alors j'avais réservé la salle de danse du complexe sportif d'Harvard. La plus grande, celle où les miroirs nous entourait. J'aimais me voir danser, j'aimais voir mes faiblesses pour les corriger rapidement. J'entrais dans les vestiaires afin de me changer. Je portais un body noir à mange mis longue avec un petit short de la même couleur par dessus. Ma serviette autour de mon cou, la bouteille d'eau dans une main et mes chaussons dans l'autre j'allais dans la salle en poussant la porte, quand bien même une personne était à l'intérieur. C'est terminée pour toi, j'ai réservé la salle dis-je en m'avançant, confiante, sans prendre le temps de regarder la jeune femme jusqu'à ce que je l'entende tomber au sol. Je me retournais lentement, attrapant mon petit sac avec moi avant d'aller vers elle.  Même si tu viens de te blesser la salle est à moi dis-je avec un petit sourire avant de me poser à côté d'elle finalement. Tu peux bouger ta cheville ? dis-je en levant mon visage vers elle. Je lui donnais ma bouteille d'eau, bien entendu, je n'allais plus boire dedans. Je pose pas ma bouche après celle des inconnues c'est connus.  T'as les pieds en sang ... ça fait combien de temps que tu danses ? Tu devrais penser à changer de chaussons aussi dis-je en regardant l'état pitoyable de son matériel. Je connaissais cette douleur, j'avais déjà eu les pieds aussi malmenées à force de danser, mais merde, elle me prenait de mon temps (aa)

Elle était belle, confiante, un peu hautaine sur les bords, mais elle était très belle. J'pensais que j'étais toute seule, du coup j'avais lâché un juron sans vraiment faire attention à elle, enfin si je l'avais vue entrer dans la pièce... Elle m'expliquait qu'elle avait réservé la salle pour elle, je ne comptais pas non plus rester éternellement même si je n'avais pas fait attention à l'heure qui tournais.

J'étais surprise lorsqu'elle s'avança vers moi, elle me demandait si je pouvais bouger ma cheville et j'essayais tant bien que mal alors qu'elle me donnait sa bouteille d'eau. J'étais intimidée par elle alors que je ne la connaissais absolument pas, mais sa façon de me parler et sa prestance auraient pu me mettre mal à l'aise, plus que je ne l'étais déjà.

Je me rendais compte que maintenant que effectivement j'avais les pieds en sang et je me sentais terriblement honteuse de l'importuner avec ça alors qu'elle devrait déjà être en train de s'échauffer à la barre. J'essayais tant bien que mal de bouger calmement ma cheville alors que je lui répondais timidement " Je crois que ça devrait aller, j'irais à l'infirmerie du campus tout à l'heure. " Je jetais un vague coup d'oeil à la demoiselle, toujours gênée puis regardais de nouveau mes pieds qui étaient vraiment dans un sale état.

"Hum...je dirais que ça doit faire depuis 8 heures ce matin que je m'entraîne... je suis désolée de ne pas avoir quitté la pièce avant ton arrivée, je n'ai pas vu l'heure passer." rajoutais-je me sentant de plus en plus coupable.

La salle devait être à moi, pourtant cette fille dansait toujours jusqu'à ce qu'elle ne tombe, apparemment c'était sa cheville. Wait, j'étais aussi puissante qu'un répulsif pour insecte dès que je passe une porte ? J'haussais une épaule en allant calmement vers elle. Plus tôt serait-elle debout, plus tôt je pourrais avoir ma salle pour danser à mon tour. J'en avais besoin, j'avais des choses à évacuer, cependant, elle avait l'air mal en point et assez intimidé de ma présence. Ca me plaisait assez faut le reconnaître. Ses pieds étaient qui plus est en sang, on pouvait le voir sur ses chaussons alors je lui demandait depuis combien de temps elle était en train de danser. Depuis 8heures ce matin et il était 17heures. J'arquais un sourcil, je connaissais ça, j'avais déjà fait ça. J'avais déjà eu les pieds en sang aussi, les mains, lorsque je m'évertuerais à jouer sans cesse du violon sans m'arrêter. Je vais t'aider à aller à l'infirmerie sinon le temps que tu te traîne je pourrais jamais commencer dis-je avec un petit sourire en coin, discret mais présent tout de même. Je l'aidais à se relever en passant mon bras sous l'une de ses épaules.  Evites de poser ton pied au sol on sait pas encore ce que tu as je soufflais un peu alors que je la soulevais. Elle était toute fine, mais je l'étais aussi alors oui, sur le coup j'avais un peu de mal. et madame l'incruste à un prénom ?  mon ton n'était pas méchant, en l'appelant l'incruste c'était un peu de l'ironie vis à vis de la situation.