ARCHIE G. JEFFERSON ► Ansel Elgort

Mon histoire? C'est vraiment un truc que je dois raconter? Car je suis pas très à l'aise avec ça... Bon ok, je me lance alors. Je m'appelle Archie et à vrai dire j'en ai toujours croisé qu'un dans ma vie. Moi. Je suis né dans le Tenessee, à Nashville. Posé non? J'étais bien entouré, je vivais bien et je sais pas trop ce que je peux rajouter de plus. J'étais vraiment heureux. Vous savez, je suis pas un gamin de merde difficile qui fait tourner ses parents en bourrique. Non, j'ai toujours été assez mature pour mon âge. La seule richesse que j'avais dans ma famille, c'était l'amour de mes parents. Je suis fils unique, même si j'aurais quand même voulu être un grand frère pour pouvoir tout apprendre à mon cadet. J'étais plutôt doué à l'école. J'ai fais pas mal de choses pendant ma jeunesse. Du vélo, du skate, du foot, du scoutisme, bref, un truc de mec quoi. A cette époque de ma vie, les filles ne m'intéressaient pas trop. La majorité de mes potes se prenaient la tête à cause des meufs. On est jeunes, on a à peine quinze ans, quelle utilité de vouloir trouvé la femme de sa vie maintenant? Moi j'étais toujours puceau et j'en avais rien à faire. Dès que j'eus l'âge pour avoir la permission de 22h de mes parents, je profitais à chaque fois de mes sorties. Cinéma, parc d'attraction, anniversaire chez l'un et chez l'autre, ça n'en finissait pas. Archie était toujours de la partie et comme disait la plupart de mes potes: No Archie, no party. J'ai toujours été l'ami qui donnait le smile quand ses potes avaient besoin de réconfort. Mais j'ai jamais rien demandé en échange. J'ai eu une très bonne éducation et j'en suis fier. Je me plaignais jamais, j'étais celui qui embellissait la journée des autres, un petit distributeur de sourire. Je pense avoir d'assez bonnes qualités pour entrer à Harvard. C'était un peu comme un rêve. Bouger de la maison et commencer sa seconde vie avec de nouveaux amis.

Seulement, pendant un instant, je regrettais d'avoir dit de ne jamais avoir besoin de mes potes. Je suis tombé amoureux et j'ai perdu l'amour de ma vie. Elle s'appelait Célestine, elle était française et elle était tout ce que je pensais ne jamais avoir. Cela a commencé par des petits regards, puis une forme d'amitié. On a pris du temps avant de franchir l'étape. D'habitude j'étais le mec qui passait son temps avec les mathers, avec les filles ou avec son apprentissage à rouler des joints. J'avais dix-huit ans et je venais de faire mon entrée à Harvard. Je voulais pas encore faire mon bizutage, j'attendais de sympathiser un peu et finalement je me sentais déjà comme un poisson dans l'eau dans cette maison. Mais cette meuf, wow, elle m'avait changé, elle avait réussi à touché mon coeur. J'avais stoppé les conneries rien que pour elle. Pas de drogue pour Célestine. Son amour était déjà ma drogue. Moi qui me moquais de mes amis parce qu'ils se battaient pour des filles, maintenant je pouvais les comprendre. Je ne pensais plus ce que je disais bien avant: J'ai pas besoin d'une nana pour être heureux. Eh bien, si car sans Célestine, ma vie serait un vrai cauchemar. Elle m'a appris les plus belles choses de la vie et je lui en suis très reconnaissant. Ma copine passait plus de temps à bosser qu'autre chose, voulant devenir le plus grand médecin sans frontière de tous les temps! Elle avait le coeur sur la main et c'est ça ce que je préférais chez elle.

Trois ans ans, je suis resté trois ans avec elle. Alors que j'étais partis voir la compétition au centre équestre du coin, encourager ma copine pour le concours, une ambulance était en train de monopoliser le parking. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Mais sans savoir pourquoi, je sentais que Célestine avait un problème. J'ai avancé lentement vers l'ambulance et là, la maman de mon amoureuse m'a prise dans ses bras. Elle m'a serré de toutes ses forces en me répétant sans cesse que je devais être courageux. C'était la première fois que je pleurais depuis des années. Sans vraiment l'expliquer, le cheval de Célestine a eu une frayeur et a donné un coup de sabot violant sur sa poitrine. Elle a perdu connaissance, me laissant comme seule partie d'elle, un corps inerte sur un lit d’hôpital. Je pensais vraiment qu'elle allait s'en sortir. C'était la femme la plus forte que je connaisse. Elle aurait du monter sur son cheval et gagner ce concours. On aurait ensuite fêté ça avec du champagne et qui sait, je l'aurais peut être invité au restaurant, puis on aurait passé la nuit ensemble. Mais non, je restais assis sur cette chaise, à la regarder, le visage pâle, je ne voulais jamais lâcher sa main. Célestine est morte trois jours après. Perde quelqu'un qu'on aime, c'est sans doute le pire des chagrins d'amour. J'avais envie d'étrangler ceux qui pleuraient car leur meuf avait décidé de rompre. Moi j'ai perdu mon amoureuse. Rapidement, je me renfermais dans ma bulle, ne voulant plus adresser la parole à quiconque. Mes parents étaient inquiet et ils m'ont envoyé de force chez un psychologue. Au début, je faisais mon rebelle, je n'y allais pas ou je passais mon heure de consultation à fixer le psychologue sans dire un mot. Je jouais avec les nerfs de tout le monde en somme. J'étais juste pas prêt à faire mon deuil. Six mois plus tard, j'avais repris un peu des couleurs et de joie de vivre. J'ai passé de bonnes vacances, le summer camp m'a permis de penser à autre chose qu'à ma chérie qui veille sur moi de là-haut. Plusieurs filles ont essayé de me séduire, mais je n'arrive juste plus à me laisser aller. Je peux m'amuser, boire, fumer de temps en temps, faire la fête et rire aux éclats, mais pour ce qui est du sujet du sexe, c'était le néant depuis Célestine. Pourtant, j'aimerais bien retrouver du plaisir charnel, mais je n'y avais pas le coeur. Pour moi ce serait trahir ma tendre aimée. Au fil des semaines, j'ai appris à surmonter sa mort, je pense encore à elle mais je sais en parler sans pleurer et me mettre en colère. Ce sujet reste quand même tabou, mais je fais des efforts. Peu de personnes connaissent mon passé, ce que j'ai vécu. Tout le monde pense que je suis le petit foufou qui sort tout le temps, personne n'imagine la douleur que je cache au plus profond de moi. Peut être qu'un jour, je trouverais quelqu'un qui rallume la flamme de mon coeur, je l'espère.