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Les couloirs du lycée, ils étaient de loin bien plus effrayants que ceux de l'université, pour Caym. Elle qui y marchait sans assurance, aujourd'hui s'affirmait comme jamais. Et malgré que certains, ou plutôt, que le campus entier ait eu vent de son amourette avec celui qu'elle eut nommé un jour "patron", elle ne baissait jamais la tête, jamais dans les couloirs, jamais dans le campus. Pourtant, il y avait bien des personnes qui lui rappelait cet épisode de sa vie; habituellement, elle répondait de son air hautain, et continuait son chemin, comme si rien ne l'atteignait. Comme si rien n'avait jamais eu d'importance. Bien entendu, c'était faux. Ses erreurs, elles martelaient son coeur jusqu'à ce qu'elle n'ait des regrets. Jusqu'à ce qu'elle en souffre, et qu'elle reconnaisse qu'elle avait tort. Mais parfois, reconnaître sortait totalement de son vocabulaire. Qui la cherchera la trouvera, il n'était pas de principe plus simple que celui-là. Ce jour-là, elle quittait sa salle de classe alors que la sonnerie venait de retentir, s'étirant rapidement avant de s'avancer vers les casiers. La journée l'avait fatiguée, sûrement ne tarderait-elle à rentrer. Bien entendu, c'était sans compter la présence de quelqu'un qu'elle connaissait plutôt bien, dans le même couloir qu'elle, au casier juste à côté. Il ne faut pas irriter Caym lorsqu'elle commence à se fatiguer. Bien entendu, même quelqu'un qui ne la cherche pas aura droit à ses foudres, cela allait sans dire. Mais lui, il savait. Et elle, elle savait aussi. Tout deux avaient tendance à jouer de quelque chose qu'ils savaient sur l'autre, à la différence que ce que savait Caym, n'était pas connu de tout le campus. « Tu comptes rester encore longtemps planté là? » Ce naturel agacé faisait le charme de la jeune fille, tout comme elle en devenait insupportable. Non, bien entendu, elle n'aurait pas fait la remarque si ç'aurait été quelqu'un de sa confrérie, ou une personne qu'elle ne connaissait simplement pas. Mais lorsque Caym a le moindre petit sentiment de haine envers quelqu'un, ce sentiment se profile de façon à ressortir verbalement à chaque fois qu'elle recroisera cette personne. Et chose importante, elle agirait bien différemment s'il s'agissait de quelqu'un de son rang. Manque de chance, en plus d'être d'une confrérie différente, lui n'était pas du même rang social que la demoiselle, si ce n'était que leurs casiers étaient à la même hauteur, et que le sol qu'ils foulaient ne se trouvait pas être plus haut pour la demoiselle que pour lui. Hautaine et orgueilleuse, voilà comment se définissait la Caym qui haïssait. La Caym qui aimait était tellement différente. Quoi que même son côté sombre était différent. Avant, bien longtemps auparavant. Et aujourd'hui, tout le monde faisait les frais de sa mauvaise humeur constante. Sauf ceux qui prenaient le dessus sur elle. Mais bien entendu, ce genre de personnes n'existaient que temporairement. Lorsqu'on est une Burnfald, on s'arrange toujours pour avoir le dernier mot.
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