soon we'll be found. (leo)

de retour à cambridge, il est désormais tant de penser à la rentrée, se préparer, se mettre en condition, mentalement comme physiquement, c’est sur ton skate que tu traverses le campus à une vitesse folle, cherchant ici et là les papiers nécessaires pour finaliser ton dossier pour la bourse, tu peux pas faire sans, t’as pas forcément envie de compter sur ta mère cette année encore, tu veux te débrouiller comme une grande. t’as pas non plus digéré ce qu’il s’est passé il y a bien longtemps, alors tu veux pas qu’elle sente que tout est acquis, et elle l’a sans doute compris, quand tu lui as dit que tu ne voulais te sentir redevable, que c’est pas parce qu’elle t’avait aidé pour l’inscription que tout lui serait totalement pardonné. en vérité rien n’est pardonné. t’es perdu dans tes songes, papiers sous le bras, les deux pieds sur ta planche à roulette. Tu ne vois même pas ce garçon qui coupe le chemin bétonné qui traverse le yard, t’es trop plongée dans tes songes. sans que tu t’y attendent, sans que tu ne le vois venir, c’est un soleil que tu fais, lui aussi est tombé, tu te relèves, t’as un peu le menton qui saigne, les genoux et les mains égratignés mais rien de bien grave, tu te relèves immédiatement te précipitant vers le garçon que tu viens d’envoyer valser « pardon, quelle cruche, j’regardais même pas où j’allais.. tu t’es pas fait mal ? » tu t’accroupis, ramassant tes papiers éparpillés un peu partout.

C'était déprimant en réalité. Retrouver les tristes murs de Harvard alors que le jeune homme se faisait tout juste aux paysages des Caraïbes, à la vie en mer. Mais d'un côté, il était heureux de retrouver son petit train-train habituel, ses habitudes, puis même les cours lui avaient manqué en réalité. C'est dire combien Leo était heureux de revenir. Il quittait tout juste son premier cours de l'année, ses affaires à moitié dans son sac à dos, à moitié sous le bras. Pas franchement attentif à ce qu'il se passait autour de lui, le brunet faisait juste attention à là où il mettait les pieds. Or il vit une jeune femme foncer sur lui avec son skate à toute vitesse, le temps qu'il s'en rende compte il était déjà par terre et la blonde se confondait en excuses, ramassant ses papiers et cherchant à savoir s'il allait bien. Leo fit un rapide constat de son état. Il avait les mains égratignées mais il était plus sonné qu'autre chose. En revanche, quand il jeta un coup d’œil à la fille, elle était nettement plus blessée, ramassant lui-même ses livres, il les glissa dans sons sac, aidant alors la jeune femme à ramasser ses dernières feuilles. « Ça va, j'ai presque rien, plus surpris qu'autre chose. En revanche toi tu saignes. » dit-il en désignant son menton. Cherchant dans son sac, il sortit un mouchoir et essuya rapidement le menton de la fille.