IRIS ∆ sos

C'était de la folie, Lennon ne s'en remettait toujours pas. Elle avait beau partir à l'autre bout du monde, aller en vacances où il y avait des milliers de touriste puis s'isoler sur une île, non c'était pas encore suffisant, fallait qu'elle tombe quand même sur Rhys Mason ! Ou le mec qu'avait presque réussi à foutre sa vie en l'air et qu'elle n'avait pas revu depuis six ans. Et le pire c'est même pas qu'elle l'a juste aperçu ou crié dessus dix minutes à tout casser, non non ce serait pas assez drôle sinon, il a fallu en plus de ça qu'elle se perde avec dans un lieu complètement déserté. La boulette ! C'était l'une des jounées les plus longues et les plus gênantes de sa vie. Elle regrettait presque d'avoir eu l'idée pourrie de partir à l'aventure seule tout ça pour se "reposer", mais au moins elle a pu mettre les choses au clair avec lui, enfin façon d'parler. En tous cas pour le moment la blonde était encore un peu sous le choc, elle était pas vraiment préparée à revoir ce brunet, limite elle savait pas trop quoi en penser. Essayant malgré tout de fermer l'oeil pour passer à autre chose, elle n'y arrivait pas. Elle avait besoin de voir Iris, de lui parler, de passer du temps avec elle. Elle voulait pas rester seule, puis ça faisait un baille qu'elle l'avait pas vue miss Hoover, genre trois jours, ouai c'est sacrément long. Elle enfile un short puis une chemise et se dirige rapidement sur son bateau, une fois arrivée en face de sa cabine, elle toque, sait-on jamais si elle est occupée. Elles s'cachent rien mais euh'm voilà. Mad'moiselle Hoover, ouvrez, urgence vitaaaale !

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Tu dormais. Enfin. C'était la première fois depuis que tu avais appris que t'étais enceinte, soit le septième jour du Summer Camp, que tu parvenais à dormir plus de deux ou trois heures. Tu t'étais mise au lit à dix-neuf heures dans ta cabine solitaire, puis endormie à vingt heures. Cela devait bien faire six ou sept heures que tu dormais paisiblement, ce qui étonnant : toi qui faisait des cauchemars à répétition dès que tu osais fermer l'oeil, tu avais bien du mal à dormir sans la présence de Nate à tes côtés. C'est lui qui te faisait oublier tes mauvais rêves et t'en faisait faire des plus beaux. Sa seule présente suffisait à rendre tes nuits plus douces et sans agitations. Tu n'avais aucune idée de la raison qui faisait que tu dormais bien cette nuit, mais tu ne cherchais pas à comprendre. Si tes démons étaient partis, alors il fallait en profiter, surtout. Pourtant, tu en doutais légèrement, puisqu'il faut dire que tu allais toujours aussi mal, psychologiquement parlant. Tu essayais du mieux que tu le pouvais de ne pas le montrer aux autres, mais dès que tu te retrouvais seule avec toi-même - et avec ton bébé dans ton ventre - dans ta cabine, c'était loin d'être simple. Pourtant, ton moment de solitude et de bonheur dans tes beaux rêves fut court, même très court, puisque tu te réveillas en sursaut en entendant de forts coups contre la porte de ta chambre. Tu te levas, un peu étourdie de t'être précipitée pour te lever, puis tu te dirigeas vers la porte, les yeux fatigués et peut-être cernés, avant d'ouvrir celle-ci, dévoilant une tête blonde que tu aimais beaucoup. Un léger sourire s'afficha sur ton visage. " J'espère qu'ce l'est! Parce que j'dormais, moi! " Tu rigoles, la laisse entrer et l'invite à s'asseoir sur ton lit tout défait. Tu la taquinais, bien sûr ; peu importe ce qu'elle avait à te dire, que ce soit important ou pas, tu allais l'écouter, tout le reste de la nuit s'il le fallait, pendant des jours entiers, s'il le fallait! " Qu'est-ce qui s'passe, ma chérie? "

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Dans ses moments de panique, Lennon oublie presque tout ce qui l'entoure. Et là c'est un peu ce qui se passe. Elle veut absolument voir Iris, pas demain, pas après demain mais là maintenant, tout de suite. Elle ne se rend pas compte de l'heure tardive, et pire encore, elle zappe carrément que la belle brune est enceinte, qu'elle est fatiguée et qu'elle n'a donc pas envie d'être dérangée. Lennon n'est pas égocentrique pour autant, juste impulsive et affolée. Frappant à plusieurs reprises, elle attend impatiente en espérant qu'elle ne soit pas absente, parce qu'à vrai dire la blonde n'a même pas pris la peine de la prévenir par message, elle s'est ruée vers sa cabine préférant la voir directement en face. Et elle va peut-être vite le regretter. Finalement à la grande joie de miss Hartley, Iris lui ouvre la porte dévoilant ainsi ses traces de fatigue. Culpabilisant, Lennon grimace puis lui fait des p'tits yeux de chien battus pour qu'elle la recueille sans broncher. Pardon pardon pardonnn ! J'suis désolée de te déranger, j'veux juste être avec toi, j'ai pas envie d'être toute seule.. Limite à l'entendre on croirait qu'elle s'est faite abandonnée au bord de la route la Hartley. Iris finit par lui ouvrir la porte et avec le sourire en plus, si ça c'est pas une meilleure amie ! Elle entre donc et sans prendre la peine de s'asseoir elle se tourne vers elle une fois sa question posée. Iris, je l'ai revu ! Lui et son p'tit sourire à te faire tomber par terre, et cette fois c'était pas dans mes cauchemars, ni dans mes rêves, ni quoi que ce soit, mais en vrai, et en vrai de vrai, sur une île, presque déserte, y'avait personne, tu sais juste lui et moi, tous seuls, toute une journée, à quelques centimètres, c'était trop bizarre, on s'est même parlé, et il m'a sourit, plusieurs fois et .. Elle se laisse tomber sur le lit, dans ses moments de stress, d'euphorie, d'angoisse et de panique voilà ce que ça donne : une diarrhée verbale. Et en plus de ça, elle ressemble à une adolescente en pleine amourette, pourtant elle le hait après l'enfer qu'il lui a fait vivre mais elle l'aimait tellement à l'époque qu'elle ne l'a jamais réellement oublié. Tu sais, Rhys. Elle sait que c'est totalement absurde de réagir comme ça après ce qu'il lui a fait subir mais c'est Rhys, c'est tout.

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Tu étais plutôt inquiète de ce qui pouvait bien tracasser ta meilleure amie. Lennon s'excusait encore et encore d'être ici en se justifiant par le fait qu'elle n'avait pas envie d'être seule, ce qui te fit sourire une nouvelle fois. Tu comprenais parfaitement bien ce sentiment ; ce besoin de se retrouver avec quelqu'un, rien que par réconfort ou par besoin de se sécuriser soi-même. Dans le cas de Lennon, c'était aussi pour discuter, ce qui ne pouvait que te ravir. Vous n'étiez pas meilleures amies pour rien. Elle avait vécu des trucs horribles, et toi aussi, bien que pour chacune, vos histoires étaient très différentes. Pourtant, vous étiez proches et vous vous apportiez une confiance inexplicable mutuelle qui faisait de vous les meilleures amies du monde. Et les plus belles femmes, d'ailleurs! On ne pouvait rivaliser contre vous (a). " J'suis là, j'suis là! ", dis-tu tout simplement pour la rassurer et faire baisser sa haute pression. Et là, pouf. Lennon commençait à te balancer tout un tas d'explication sur ce qui se passait et ce qu'il y avait, pourquoi elle était dans cette état. Elle l'avait revu. Qui, il? Tu ne comprenais pas trop et à mesure qu'elle parlait, de plus en plus tu fronçais les sourcils, incertaine, même pas du tout certaine de comprendre. Mais lorsqu'elle murmura son prénom, ce fut le déclic complet. Rhys. Rhys, ce connard qui avait sûrement bousillé la vie de ta meilleure amie avant même que tu la connaisse. Rhys, qui au moins, sans le savoir, vous avait fait vous rencontrer, toi et la blondinette. Rhys, qui avait film ses ébats avec la demoiselle et maintenant encore la vidéo circulait un peu partout. Les rumeurs et les méchancetés se propageaient tellement rapidement qu'il y avait de quoi en fait tout un plat. Oula, si Lennon ne s'asseoyait pas, eh bien toi tu en avais besoin. Surtout avec ton ventre qui, mine de rien, commençait peu à peu à se faire lourd. Quatre mois et pas un si gros ventre, vous imaginez au neuvième? " Eeeeeh, calmos, ma chérie! T'as revu Rhys? Genre Rhys le connard de merde à qui il me ferait un grand plaisir de foutre mon poing en plein dans sa figure? Ce Rhys là, tu veux dire? Putain, t'es sérieuse? Vous vous êtes pas embrassés, j'espère! Tombe pas dans ses filets, il va te faire la même chose... De quoi vous avez discuté? Allez, raconte-moi TOUT. " Il y avait de quoi être inquiète, maintenant. Encore plus qu'au moment ou tu ne savais rien.

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