LEO ★ t'façon une sirène, c'est une waterpouf.

Dans l'genre j'en fais des tonnes, Lennon était dans l'top du classement. Le summer camp c'était la période idéale pour faire tout et n'importe quoi, le genre de truc qu'elle n'oserait jamais faire si elle était dans la ville qu'elle supportait toute l'année. Bah ouai, si jamais un truc tourne mal, les p'tits guadeloupéens ils sont mignons mais elle ne les reverra jamais, donc au pire elle s'en tape. Parce que l'humiliation elle l'a connue, la grosse humiliation même, celle qui fait de ta vie un véritable cauchemar, alors maintenant elle se la joue grave prévoyante la Hartley et pour une casse-cou impulsive comme elle c'est pas facile tous les jours. Donc en étant dans le contexte du summer camp, Lennon va pas hésiter à faire des folies, des trucs qu'elle se souviendra tout l'temps, vous voyez l'genre. Enfin pour le moment elle avait besoin de s'apaiser un peu après cette journée qui avait été incroyablement fatigante et un peu trop au goût de la blonde. Elle avait décidé de sortir mais sortir toute seule, enfin non pas toute seule, avec elle-même. C'est pas pareil, enfin si mais disons que ça fait moins cas social de dire ça comme ça. Parce que Lennon trouvait ça tout à fait normal, elle avait toujours besoin de sa dose de solitude pour se ressourcer. Enfilant un maillot de bain, elle attrape une serviette et se faufile vers un côté isolé de la plage. Il fait presque nuit, elle voit quasi rien, l'eau est fraiche, elle est seule, ouai en un mot : paradis. On s'imagine tout d'suite la meuf hyper sensuelle qui nage comme une sirène à la tombée d'la nuit, alors qu'en fait ben .. c'est pas du tout ça. Elle ressemble à un pauvre clébard qu'on a jeté à l'eau et qui galère à gérer la mer qui s'agite de plus en plus. Une vague, deux vagues, trois, quatre, cinq vagues, et .. et merde il est où son slip ? La mer se calme, mais elle, elle panique. Elle cherche tout autour d'elle mais rien, nada, aaarg, la grosse galère.

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Leo avait trouvé un moyen très efficace de lutter contre la chaleur et la moiteur des cabines des bateaux. Le jeune homme ne supportait véritablement pas de dormir avec cette chaleur, il était moite, il se sentait sale, il avait soif, et presque automatiquement il ne dormait pas de la nuit. Alors lorsqu'ils faisaient une escale sur telle ou telle île, Halberstam se démerdait pour descendre et dormir à la belle étoile. Même si la plupart du temps, il finissait par avoir froid, c'était toujours mieux qu'avoir chaud. Cette jour-là faisait partie de ceux où le jeune homme avait élu domicile sur une plage. Il faisait presque nuit, les nuits précédentes avaient été éprouvantes pour le brunet. Lui qui ne dormait pas énormément d'habitude, avec ces vacances de folie, il était presque sur qu'il n'allait pas s'en remettre. Du coup il était descendu plus vite du bateau en quête de la plage idéale pour dormir. Il ne tarda pas à trouver son bonheur et se mit en maillot pour faire trempette avant de finalement ressortir s'allonger dans le sable. Pour la douche on repasserait demain. Puis comme il entendit du bruit, il releva la tête pour voir qui diable osait troubler son sommeil. Il remarqua rapidement une silhouette de jeune femme qui allait s'enfoncer dans les vagues. Il s'appuya sur les coudes, intéressés par ce spectacle, d'autant plus qu'il reconnut bien assez rapidement son ex petite amie Lennon. On croirait pas comme ça, mais il l'aurait reconnue entre mille. Disons qu'il avait assez reluqué son corps, son visage et même ses cheveux pour pouvoir la reconnaître. Même si ses relations avec celle-ci n'étaient pas au beau fixe, il décida de la rejoindre dans l'eau, incognito. Il plongea histoire d'avancer discrétos lorsque sa tête entra en collision avec un morceau de tissus. Un bas de maillot de bain féminin, super. À à peine un mètre de lui, il y avait Lennon en mode panique, un rapide coup d’œil dans l'eau lui permit de comprendre ce qui s'était effectivement dessiné dans son esprit. Il tendit le slip de bain en l'air, de manière à ce qu'elle ne puisse pas l'attraper avant de dire sur un ton tout à lui. « Tu cherches quelque chose peut-être ? »

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C'est la panique totale, ça fait à peine dix minutes qu'elle est sortie et la voilà presque à oilpé ! Non non n'allez pas imaginer quoi que ce soit, elle était toujours toute seule, elle a rencontré personne, c'est juste la mer qui s'la joue coquine. Elle cherche, elle cherche, elle cherche, elle jure aussi, elle désespère même quelques secondes, puis elle recherche encore et encore. Oui parce qu'honnêtement même si c'est quasi impossible de retrouver ce bout d'tissu elle se voit mal sortir sans son fut' alors histoire de pas se taper la honte, elle persévère la blonde, coûte que coûte. Surtout qu'elle est ultra pudique alors c'est même pas envisageable de faire tout le chemin sans rien sur l'arrière train. Elle reste donc concentrée, déterminée à mettre la main dessus jusqu'à ce qu'une voix railleuse l'interrompe. Elle sursaute sous la panique. Hein que quoi non je.. Elle relève la tête presque aussitôt et s'arrête lorsqu'elle aperçoit Leo. Putain elle le savait ! Bon non elle ne le savait pas, mais elle était presque certaine d'avoir reconnu cette voix, elle la connait par cœur. Mais l'truc c'est que sa présence c'était pas le pire, parce qu'en plus d'être là -oui pour la blonde c'était déjà un crime de sa part- il tient le tissu tant recherché entre ses mains et fier de sa trouvaille, il le présente comme un trophée. Quelle plaie. Sur tous les individus qu'il pouvait y'avoir sur cette foutue île, fallait que ça tombe sur Halberstam et son envie d'emmerder le peuple. Elle le lisait sur son visage, il était content d'posséder ce maillot, il se sentait puissant et faut avouer qu'il pouvait, malheureusement. Ah t'as retrouvé mon .. Mon quoi ? Mon slip ? Nan Hartley, ça craint. Elle marque une pause, réfléchit, puis reprend. ..bonnet d'bain, c'est gentil. Donne. Nan en fait. Reste là, loin, et lance le moi. Dépêche... La mer, mes cheveux, tu comprends. Bonnet d'bain d'mes fesses ouai! Pour une fois avec lui depuis longtemps, elle reste toute calme, aucune moquerie, pas d'sarcasme et elle lui fait même un joli sourire pour l'amadouer. Elle semble un peu gênée, alors qu'au fond c'est Leo donc il connaît tous les recoins de miss Hartley mais c'est plutôt la situation qui l'embête, le connaissant il va grave la faire chier pour l'restant de ses jours s'il s'en rend compte. Elle tend donc le bras en gardant une distance de sécurité minimale. Elle le prend pour un con, mais ça peut toujours marcher hein.

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Un bonnet de bain ? Elle était sérieuse ? Le jeune homme avait quitté suffisamment de culottes – pas lui, mais aux filles – qu'il pensait savoir à quoi ressemblait un slip de bain. Le brunet s'approcha d'elle, sachant pertinemment qu'elle voulait s'éloigner, il posa une main sur ses cheveux. Il tâta la matière, genre lui il s'y connaissant en cheveux, coiffure, tout ça, les trucs qui intéressent les filles. En fait oui, il était plutôt connaisseur vu qu'il lisait la presse féminine dans le cadre de ses études. Oui dans le cadre de ses études et rien d'autre. Bref il comprenait qu'elle avait peur que le sel les abîment. Elle aurait du acheter un spray comme il avait vu, c'était pas mal pour l'été il paraît. Il gardait sa main fermement fermée – si si – pour éviter que le bas de maillot ne parte loin de là. Il finirait bien par lui rendre. Peut-être. Leo sourit, la regardant droit dans les yeux, de toute façon il n'avait pas besoin de regarder en bas, il l'avait déjà pas mal vu. « Oh mais j'adore quand tu es décoiffée, ça me rappelle plein de choses, nos nuits torrides, la façon dont tes cheveux étaient emmêlés le matin, les doux baisers, le petit déj au lit, ça me rend nostalgique. » Il soupira pour ponctuer sa phrase, comme s'il était véritablement ému par tout ça. En vérité, il était plus aisé de se concentrer sur les conneries qu'il pouvait dire sur les cheveux de Lennon plutôt que sur le fait qu'elle était en monokini inversé. C'était quand même son ex bien-aimée merde, c'était pas rien. Il finit par tourner les talons, chose qui n'était pas si aisée que ça dans l'eau, et finit par retourner sur la plage, maillot de bain toujours en main. Il s'assit dans l'eau, au bord de la plage, faisant un petit signe de la main à la jeune femme. Pauvre fifille, que le méchant Leo était terrible. Le brunet se délectait du spectacle même s'il se connaissait une crise de larmes et il courrait secourir son ancienne princesse adorée.

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Evidemment qu'il comprenait. Monsieur étudiait les femmes. Monsieur connaissait donc des tas de trucs sur ces demoiselles, et les dessous féminins en faisaient partie. Alors forcément, le coup du bonnet de bain, elle allait sûrement pas pigeonner l'encyclopédie féminine sur patte avec ça. Fallait être plus stratégique, et cette tête de mule était trop fière d'être l'actuel maître de la situation pour se faire avoir de cette manière. Jamais il ne coopérerait facilement, comme ci à force, le brun avait acquit de l'expérience avec Hartley. Il finit par s'avancer vers elle, elle recula instinctivement puis le laissa s'approcher guettant le moindre de ses faits et gestes. Elle préférait encore qu'il soit près d'elle que le contraire, parce qu'elle pouvait garder un œil sur son bout de tissus, parce que c'était toujours appréciable de se retrouver à quelques centimètres de lui, parce que c'était Leo. Rectification, son Leo. Et même si leur relation était imparfaite, même si ça semblait terminé, elle n'y mettait qu'une simple virgule, pas de point final. Il restait le sien, et la blonde pouvait se montrer incroyablement possessive à son sujet. Tout de même soucieuse de cette fine proximité, elle finit par sourire, même s'il se foutait ouvertement d'elle à jouer le mielleux, pour le coup c'était elle qui s'était faite avoir et en beauté. Ca va j'ai compris, toi aussi apparemment, alors rend-le moi quoi que ça puisse être avant que j'te saute dess.. Elle n'eut pas le temps de finir qu'il était déjà parti, la laissant plantée comme une conne. Halberstam ! Reviens, me laisse pas toute seule ! Y'a des trucs bizarres dans l'eau, j'sais même pas c'que c'est, ça bouge, puis j'sais pas nager, j'vais m'noyer, j'vais m'faire bouffer et ça sera d'ta faute ! T'auras ma mort sur la conscience toute ta vie ! Rien ne bougeait, elle savait parfaitement nager, mais c'était pour faire genre. Elle le vit lui faire un signe de main au loin, comme pour la narguer, et elle avait incroyablement envie de lui montrer son majeur mais elle se retint pour pas l'énerver. Le silence s'était peu à peu installé, le temps passait et il ne bougeait pas le moindre p'tit doigt. Leo ? J'te vois plus, t'es toujours là ? Elle souffla puis croisa les bras en regardant autour d'elle, il commençait à faire vraiment sombre. Leo .. j'ai froid .. fit-elle d'une voix faible à peine audible mais suffisamment pour qu'il l'entende. En plus d'être frileuse, Lennon était une vraie froussarde, et ça c'était pas pour de faux, elle allait lui faire payer.

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Leo s'esclaffa en la regardant. Sa pauvre Lennon tendait le bâton pour se faire battre. « Ah oui tu vas me sauter dessus ? » Hélas pour la jeune femme, même si elle rêvait sûrement de son ancien chéri d'amour la nuit, elle ne lui sauterait pas dessus, il était déjà bien loin. Confortablement installé sur la plage, il la regardait au loin, bien content du tour qu'il lui avait joué. Ah c'était tellement bon d'être maître de la situation, ce qui n'arrivait pas tant que ça avec la blondinette. Mais voilà, maintenant il avait acquis de l'expérience, c'était un homme fort. Il serait bien resté là des heures, il pouvait dormir ici finalement, près de l'eau, de toute façon c'est presque ce qui était prévu. Et il avait un doudou. Parfait, il allait pouvoir rêver de Lennon. Sauf que l'autre, elle gueulait là-bas dans l'eau. Au début, il l'ignora royalement, quand elle aurait plus de voix à force de s'égosiller, elle finirait pas se taire. Seulement, le jeune homme finit par se relever, il n'entendait presque plus rien. Il eut un espèce de coup de sang, un stress tout à fait désagréable. Et s'il lui était effectivement arrivé quelque chose ? Oui il aurait sa mort sur la conscience. Ils avaient beau ne plus être ensemble, même si Leo se refusait à ressentir quoique ce soit pour elle après les mois en dents de scie passés avec elle, il avait peur de la perdre le con. Il regarda dans l'eau, mais vu qu'il faisait sombre, il ne distinguait que sa chevelure dorée, là bas au loin. Elle s'était peut-être noyée la pauvre. Halberstam se précipita dans l'eau en appelant. « Lennon ? LENNON ! » Quand il la vit, recroquevillée sur elle-même de froid, il culpabilisa trente secondes avant de lui rendre son maillot sans rien dire. « Ça va aller t'es sure ? Viens on va sortir de l'eau. » Leo lui tendit une main et baissa la tête, bon cette fois-ci il se sentait complètement coupable.

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