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Mercredi 20 août, 22h30, Willemstad, Curaçao. Seconde soirée passée sur cette île aux origines Néerlandaises, et ce soir, j'avais décidé d'aller visiter un peu les bords de mer du côté de la vieille ville, avec ses maisons colorées, ses petites lumières qui bordaient la plage... Un délice pour les yeux. J'avais laissé une note à Demyan, lui disant qu'Aylin était à la garderie du bateau s'il voulait aller la récupérer à son retour de sortie avec des copains, j'avais signalé à la gardienne que je l'autorisais à récupérer la petite... Ces deux mois de Summer Camp m'avaient prouvé par A+B l'attachement de mon petit ami envers ma fille, et ça me rassurait, sachant que... Son vrai père était parti. Avec son frère. Ca faisait presque trois semaines que j'avais appris la nouvelle, et pourtant j'accusais encore le coup, c'est donc l'esprit légèrement confus, l'air morose, que j'étais partie fouler le sable frais de la plage de Willemstad. Moi qui voulais un peu de solitude, c'était sans compter sur une silhouette qui me suivait discrètement.. Brusquement, mon poignet se retrouva sous une emprise. « T'aurais du répondre à mes messages, pourquoi t'es encore avec lui? POURQUOI? » Je pivotais, faisant face à un homme, et blanchissant littéralement ... Je ne connaissais pas ce mec.. Je ne l'avais jamais vu de ma vie, merde, alors pourquoi est ce qu'il me suivait depuis tout ce temps ? Parce que oui, je me doutais que tout venait de lui. Les photos, les fleurs, les messages, et la filature plus récemment... Paniquée, je reculais prudemment, dévisageant l'homme qui venait de m'attraper par le poignet pour m'accabler de reproches que je ne comprenais même pas. « Ecoutez, j'ai vu vos messages, mais.. Je ne vous connait pas! » Première tentative, l'approche douce pour mieux me sauver plus tard. Mais le type semblait tellement... Déséquilibré. Il sembla désemparé face à ma phrase. « Comment tu as pu oublier ? Le sourire que tu m'as fait pourtant ce soir là... Au bal. » Je restais hébétée face à sa phrase, ne comprenant pas. A qui est-ce que j'ai souris au bal ? Et là, c'est venu d'un coup comme un flash. Le photographe à l'entrée. Tout coïncidait, c'était après le bal que j'avais reçu les premiers mots. « Le photographe... » Murmurais-je, les yeux écarquillés. Erreur, vu le sourire qu'il faisait. « Je savais que tu t'en souviendrais ! » Il approcha vers moi, je reculais... Encore. « Je suis touchée, sincèrement, mais vous vous méprenez, je suis déjà en couple, ce sourire... C'était juste pour la photo ! » Il sembla anéanti, et je forçais un sourire doux, bien que littéralement morte de trouille, parce que ouais... Ce mec faisait peur, déjà au bal je l'avais trouvé louche. « Je suis sure que vous trouverez quelqu'un, mais ce n'est pas moi... Désolé. » Je reculais encore un peu, doucement, sans le brusquer, et il sembla rester immobile. Maintenant que j'avais réglé ce "malentendu", allait-il me laisser ? Possible... Je me détournais prudemment, m'éloignant cette fois ci dans la direction opposée, pour retourner vers mon bateau.. Jusqu'à ce qu'une main se plaque sur ma bouche.________________
23h00 - D'un revers de la main, j'essuyais le sang qui s'écoulait de mon nez, alors qu'il revenait vers moi avant même que j'aie eu le temps de m'écarter. L'approche douce n'avait pas marché, malgré toutes mes tentatives. Et aussi sportive que je pouvais être, la fuite s'était avérée inutile, puisque l'homme m'avait vite rattrapée pour me pousser à terre, mon corps entrant en collision avec l'asphalte. « Pourquoi tu nous laisse pas une chance ? C'est parce que je suis pas un de ces connards d'étudiants, c'est ça ? Pas comme ton grand blond ? » Je me raidis en l'entendant mentionner Demyan. « Peut-être que s'il n'était pas là, les choses seraient différentes.. » Mon cœur rata un battement. Il n'y a pas douze façons d'interpréter la chose. Je me redressais tant bien que mal, la jambe endolorie. Je n'étais même pas en mesure de dire si elle était cassée ou s'il s'agissait juste d'une entorse. « Ne le touche pas espèce de malade! » Là, oui, je perdais mon sang froid, et c'est probablement la plus grosse bêtise que j'ai pu faire. Je me redressais malgré ma cheville douloureuse, me jetant devant lui pour essayer de lui décoller une gifle, mais à peine avais-je touché sa joue que sa main le logea autour de ma gorge, me coupant le souffle et faisant monter les larmes à mes yeux. Jusqu'à ce que...
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