Il serait p't-être temps qu'on parle || Valentin.

Il serait peut-être temps qu'on parle
("au calme, poseey")

Tout changeait autour de moi. Ou alors, je changeais. Allez savoir. Parfois je ne reconnais rien de mes proches, après les avoir quitté six mois, ça pourrait être normal. Mais le changement était parfois si radical que j’avais du mal à retrouver mes racines à Harvard. Du moins, au milieu de ses étudiants. Mais j’avançais tout de même, parce qu’il fallait. Parce que mes proches avaient déjà tous une dent contre moi et que je n’allais pas leur en rajouter une deuxième.  Oui, ils n’avaient pas besoin de ça. Je les avais tous retrouvé, supportant à chaque fois une vague de reproche pour mon départ imprévu, une vague de soulagement aussi. Mais il manquait quelqu’un à l’appel. Sateen Silver. Nous nous étions quittés sur une dispute et ne nous étions plus jamais parlées du fait de mon départ. Et aujourd’hui, je l’avais cherché dans toutes les équipes. Sans exception, avant d’apprendre qu’elle avait quitté l’université. Je n’arrivais pas à le croire. Ne la reverrais-je donc jamais ? Cette idée me fendait le cœur, principalement parce que je me sentais coupable. Principalement parce qu’elle avait été bien plus qu’une meilleure amie, que nous avions traversé tellement d’épreuves que notre amitié ne pouvait en aucun cas finir de la sorte. Mais il semblait bien que ce soit le cas. J’étais assise au bord de l’eau, mes genoux repliés sur ma poitrine, à observer la mer, l’air mélancolique. Il n’y avait pas meilleur endroit pour penser à mon année. A mes rares réussites, à mes erreurs, à mes relations, gagnées ou perdues. Sateen. Ce qu’elle me manquait…

© charney for ilh

Un peu d'air frais était nécessaire. Un peu de solitude aussi. Ma vie allait trop à cent à l'heure en ce moment et j'avais du mal à me remettre du départ de Amy même si je voyais d'autres filles qui pourraient bien me plaire avec le temps. Mais me faire oublier Amy ? C'était un peu mission impossible. Mais je devais faire tout mon possible pour avancer et tourner la page même si mes sentiments pour elle seront toujours et à jamais présent dans mon coeur. Je flanais donc au bord de l'eau, un peu perdu dans mes pensées, les mains dans les poches de mon bermuda, sentant la légère brise parcourant mon torse nu, parce que même avec cette brise, je sentais la chaleur que je n'aurais pas pu supporter avec un haut. Je comptais même aller faire un petit plongeon quand j'aperçus une brunette assis au bord de l'eau, toute seule, qui semblait perdue. Mais je ne serais pas allé l'accoster si je n'avais pas fini par la reconnaître. Ambre ... J'écarquillais les yeux, surpris de la voir ici, la croyant partie depuis plusieurs mois à présent. Peut-être était-elle là avec Sateen ? Sateen, dont je n'avais eu aucune nouvelle depuis bien plus longtemps mais dont je redoutais toujours de croiser. J'espérais qu'elles ne soient pas ensemble pour le coup Ambre ? C'est toi ? Demandais-je en me rapprochant d'elle, me penchant aussi sur le côté pour voir si c'était bien le visage de la meilleure amie de mon ex.

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Je crois qu’il n’y avait rien de pire que le sentiment de culpabilité. Je me sentais mal. Ça me rongeait et je ne savais comment y remédier. J’avais trompé tout le monde, je leur avais menti, je les avais repoussé. Sateen en avait fait partie. Comment aurait-elle pu l’éviter ? Elle était ma meilleure amie. Celle que j’avais accueillie des années auparavant, qui m’avait protégée et m’avait fait grandir. Je l’avais rejeté. Rejeté pour de la drogue. Et puis, j’étais partie. Aussi simple soit-il, j’avais disparu. Puis je pensais à Lavender. Contrairement à Sateen, la quincy était bien présente, mais elle m’en voulait terriblement. Et je le comprenais tellement que je ne savais plus comment agir pour me faire pardonner. A ma grande surprise, beaucoup l’acceptèrent plus facilement, mais je ne voulais pas me contenter que de quelques membres de mon entourage. Je voulais retrouver mon passé, plus vieux encore qu’il y a six mois, et mon passé, c’était eux. J’étais égoïste, je le savais, mais je n’excluais pas ce qu’ils avaient pu ressentir pour certains.
Ce summer camp ne tombait que trop bien. Pour retrouver tout le monde et pour me retrouver moi. Encore ce soir, j’étais seule et ça me faisait du bien. La mer, s’écrasant lentement sur la plage me faisait revivre par sa vue, ses bruits et son odeur. Je soupirai. Qu’allait-on faire de moi ? « Amber, c’est toi ? » Je tournai la tête, estomaquée. Non, il ne pouvait pas… Durant un court moment, je ne dis rien, fixant d’un regard plus qu’étonné Valentin Spinelli, l’ex de Sateen. « Valentin… ? Je ne m’attendais pas à te voir ici. » C’était plutôt à lui de me dire cela. Mais c’était vrai, je n’avais pas pensé à lui depuis tout ce temps, mais recroiser ses yeux bleus me ramenèrent un an en arrière. Nos différents et notre pseudo rapprochement qui n’avait abouti à rien suite à mon quotidien.   « Ça fait un bail… »

© charney for ilh

C'était bien elle. Elle avait tourné bien mieux la tête vers moi et ses yeux me frappèrent en plein visage, me ramenant tant de temps en arrière, tellement que je ne sais même plus combien de temps je ne l'avais pas revu, ni elle, ni Sateen, même si j'avais revu Ambre après Sateen. Ca faisait déjà un an que j'étais plus avec elle, mais j'avais l'impression que ça faisait une éternité. La jeune femme fut autant surprise que moi, évidemment, elle ne devait pas s'attendre à me voir, j'étais l'une des personnes les moins importantes dans sa vie et si elle est revenu, elle avait du voir ses proches avant tout. Mais ça me faisait tout de même plaisir de la revoir. Je m'installais alors à ses côtés, parce que je préfère avoir de ses nouvelles, plutôt que de me torturer encore avec Amy ou n'importe qui d'autres. Ca fait un sacré bail oui. Combien de temps ? J'ai un peu perdu la notion du temps avec les cours, les filles, les problèmes, ... La vie de tous les jours quoi ! Mais je me rendais compte qu'elle avait du en avoir plus d'un elle, de problème. Elle avait réussi à l'époque à s'éloigner de sa meilleure amie et si elle avait du partir, c'est que ça n'avait pas du s'arranger.

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J'étais perturbée par la présence de Valentin, c'était le moins qu'on puisse dire. Il s'approcha de moi et ramena avec lui une tonne de souvenirs. Sateen et son arrivée plus qu'urgente il y a deux ans, le retour de Valentin, l'anniversaire de celle qui fut été mon amie la plus proche ainsi que l'une des premières fois où Valentin et moi nous étions parlés, pour lui faire plaisir. J'avais toujours vu ce jeune homme comme la cause du mal être de Sateen et malgré les paroles de cette dernière pour m'en dissuader, j'étais restée accrochée à cette image que je m'étais faite de lui.
Avec le temps, j'avais quelque peu ouvert les yeux, mais c'était bien trop tard. Juste après m'être rapprochée du winthrop, j'avais honteusement plongé dans la débauche et avais coupé tout lien avec le couple qu'à l'époque, ils formaient si bien.
"Huuum. On ne sait pas croisés depuis six mois, mais je crois que ça remonte à bien plus loin..." Je réfléchis un instant. Le temps passait vite. " Ça doit bien faire un an que l'on ne s'est pas parlé... Maintenant que j'y pense, ça remonte vraiment à loin !" Je n'aurais jamais crus. Un an que je n'avais pas parlé à Sateen puisque nous étions en froid... Merde, j'étais pour le moins choquée par cette consternante réalité. "Alors... Qu'est-ce que tu deviens, toi ?" Étrangement, ça m'intéressait. J'avais l'impression de retrouver Sateen en le retrouvant lui, c'était pour le moins bizarre mais... comme réconfortant.

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Ca faisait un sacré bail oui qu'on ne s'était pas parlé, depuis certainement au moins un an et c'est fou comme le temps pouvait passer vite. Mais la retrouver aujourd'hui me faisait plaisir, parce que même si nos débuts avaient été difficile, j'avais toujours respecté et apprécié la jeune femme, sûrement parce qu'elle était l'une des plus grande proche de Sateen. Ca s'était brutalement arrêté et aujourd'hui je ne savais même pas si elles étaient toujours en contact. Certainement. Il me semblait que ça s'était arrangé entre elles. Enfin j'en sais trop rien. Elle me tira un peu de mes pensées en me demandant ce que je devenais. Ca c'était une excellente question. Et bien pas grand chose, j'ai l'impression d'être coincé dans cette habitude amoureuse qui finit toujours mal. Je finis toujours par me faire abandonner. Même par ma meilleure amie. Sinon heureusement qu'il y a les études pour rattraper tout ça. Disais-je en riant légèrement. Et toi alors ? T'as réussi à t'en sortir ? A te retrouver ? J'avais l'impression que la réponse était oui, mais on ne sait jamais.

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J'avais toujours été distante avec Valentin et voilà pourquoi encore aujourd'hui après plus d'un an sans se voir ou même se parler, il y avait cette chose qui me mettait...comme sur mes gardes. Et j'en avais assez de tout cela, Valentin avait réduit la distance depuis bien longtemps, il était temps que j'en fasse de même. J'esquissai un sourire et abandonnai à jamais ces frontières que j'avais mise entre l'ex de ma meilleure amie et moi. Mais sa phrase estompa mon sourire. "Qu'est-ce qui t'arrive, en ce moment ? Encore des problèmes ?" Il avait fait référence à Sateen et je me demandais qui d'autre avait bien pu l'abandonner de la sorte.
Lorsqu'il se concentra sur mon cas, je me rendis compte que notre dernière discussion remontait à bien loin. Nous avions tout deux traversé tant de choses depuis...
"Oh.. Et bien, je vais beaucoup mieux, merci. J'ai fais une sorte de break de six mois en France et je viens juste d'en revenir. J'pense que j'en ai définitivement finis avec tu sais..tout ça. J'ai vraiment déconné. Mais les choses à Harvard m'ont bien l'air d'avoir bien changé depuis c'temps..." Je portai mon regard sur la mer. "Je n'ai pas trouvé Sateen.." Dis-je, la voix dénuée de surprise, simplement pour signaler au winthrop que je n'avais aucune nouvelle d'elle. Peut-être en avait-il, lui.

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La Amber qui se trouvait sous mes yeux semblait en bien meilleure forme que celle que j'avais connu à l'époque, qui au final ne remontait pas à tant de temps, même si ce dernier passe à une vitesse folle. Il s'était passé tellement de choses dans ma vie depuis que je l'avais vu dernièrement, et je supposais que c'était le cas pour elle. Mes paroles lui éveillèrent de la curiosité et me demanda ce qu'il m'était arrivé. Et bien j'ai tout foiré. J'étais amoureux, mais je n'arrêtais pas de penser à mon ex d'Italie ... J'ai eu deux relations à la fois et ça a mal fini. Ca aurait pu tout s'arranger, mais celle que j'aimais est tombée enceinte d'un autre sans avorter et là elle est juste partie ... Rien que de raconter cette histoire de nouveau me donnait la nausée. Mais j'arrivais de mieux en mieux à m'en sortir, à me sentir bien de nouveau. Même si elle me manque terriblement. Par la suite je lui demandais ce qu'elle était devenue et elle m'appris qu'elle était allée en France et qu'elle n'avait pas du tout eu de nouvelles de Sateen. Ca me surprenait, mais après tout j'étais pas sûr qu'elles avaient eu le temps de réellement se réconcilier Je peux malheureusement pas t'aider. Ca fait des mois que je l'ai pas revu sur le campus. Elle est peut-être partie, j'en sais trop rien.

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Je restais incrédule à l'écoute de l'histoire du jeune winthrop. Il m'avait raconté ça avec un naturel étonnant mais auquel je commençais à m'habituer et que je m'appropriais. Je me mordis les lèvres, les yeux un peu dans le vide avant de les replonger dans ceux, d'un bleu magnifiquement profond de Valentin Spinelli. " Woah. T'as pas une vie de tout repos..." Je soupirai en souriant. " Je suis bien placée pour dire ça, tiens..." Que de problèmes. Encore. Je commençais à croire que je n'en finirai jamais. Et pourtant, j'avais encore un peu de courage pour affronter tout cela. " Je suis désolée pour ce qui t'est arrivé. Tu ne mérites pas... " Enfin.. Qu'est-ce que j'en savais dîtes moi ? Même si un jour, je l'avais presque connu, aujourd'hui, il n'en était rien. J'enfonçai mes mains dans le sable chaud et laissai l'humidité des profondeurs me recouvrirent la peau. " Et tu t'en es remis ? Ça doit pas être facile, j'en ai sérieusement marre de toutes ces complications amoureuses ! " Pourtant, ça devait bien être la première fois que j'en avais. Mais celles des autres me déprimaient aussi, je n'aimais pas les voir se préoccuper de problèmes à mes yeux, très futiles. Pourtant j'en étais touchée malgré moi. Ses derniers mots ne me laissèrent pas de marbre. Mon regard divagua vers la mer, j'étais soudain envahie par une mélancolie certaine qui me brûla la poitrine aussitôt sa phrase terminée. " Je ne comprends pas. Elle aurait du être l'une des premières que je croiserai en revenant, on la voyait toujours partout... Mais là... " Je levai les yeux vers lui. " Comment ça s'est fini entre vous ? J'ai parfois peur d'y avoir été pour quelque chose. J'étais tellement.. conne à cette époque." Oui, je l'avouais, je regrettais, j'avais honte. Mais plus important encore, cette question me rongeait : Ou pouvait bien être Sateen Silver ?

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Ma vie amoureuse a toujours été catastrophique et jamais bien tranquille, particulièrement depuis que Rosa était revenue dans ma vie. Même si je l'avoue qu'avec Sateen ça n'a jamais été très simple aussi. Mais après tout même si ça blesse, ce n'était pas tant dramatique que ça, c'est pas la fin du monde non plus, j'ai pas perdu ma petite soeur, c'est la seule qui m'importe le plus et qui pourrait m'enfermer dans un trou sans fond à tout jamais. C'est toujours dur au début mais on s'y fait, c'est comme ça. Et puis c'est pas comme si c'était ma première déception amoureuse hein ?! Disais-je avec un petit sourire à l'attention de la brune qui connaissait parfaitement mon histoire chaotique avec sa meilleure amie. Cette dernière était forcément venue dans notre discussion, parce que aucun de nous n'avions eu de ses nouvelles. Pour moi c'était plutôt logique mais pour Ambre, je trouvais ça assez bizarre et inquiétant. Seulement elle se sentait fautive de notre rupture, chose qui était loin d'être de sa faute, c'était totalement de la mienne Tu n'as rien à te reprocher Ambre. Si on a décidé que c'était fini entre nous c'est parce que je n'étais plus tant amoureux d'elle qu'au début, je me sentais comme un simple objet qui lui appartenait. Je n'ai rien tenté pour réparer ma faute et c'était voulu.Disais-je simplement mais de façon grave et sérieuse pour qu'elle ne pense pas que c'était le baisé avec Rosa qui avait causé toute cette casse.