Let us drink !

"Let us drink !"
Il y a des jours où rien ne va, où on a l'impression que chacun s'est donné le mot pour nous énerver, où de toute manière, dès le réveil rien n'a bien commencé. En se levant ce matin là, c'était ce qui était arrivé à Maïa. Elle avait à peine fait deux pas qu'elle s'était cognée le petit doigt de pied contre le coin de son lit, de quoi mettre son humeur K.O. Et la journée n'allait pas en s'améliorant. A midi, elle avait laissé brûler ses pommes de terre sautées, et à 16heures, elle avait reçu un appel de sa mère qui se plaignait qu'elle soit loin... En somme, cette journée avait été pourrie et Maïa n'avait qu'une envie, se mettre sous sa couette et manger un pot de glace au noix de pécans. Mais sa soirée s'annonçait plus mouvementée. En effet, elle avait reçu un texto de son meilleur ami Tyler, qui lui demandait si elle voulait le rejoindre au bar. N'ayant rien de mieux à faire et pensant que sa journée ne pouvait être pire, elle accepta et se dépêcha d'enfiler un top violet un peu plus habillé pour aller avec son jean ainsi qu'une veste en cuir noire. Elle se dirigea ensuite vers la salle de bain pour mettre un coup de mascara sur ses grand yeux clairs et attacher ses cheveux en une haute queue de cheval. Il était 18 heures passées quand elle sortit de chez elle pour se rendre au Lord Hobo, un bar branché qui acceuillait bon nombre des étudiants d'Harvard. En y arrivant, Maïa pu de suite remarquer que le bar était déjà bondé et celle-ci chercha son ami des yeux...

Le Lord Hobo. LE bar à la mode pour les jeunes branchés de Harvard (ou des environs). C’était dans cet endroit souvent bondé que mes amis et moi nous donnions la plupart du temps rendez-vous pour boire un verre ou deux – ou trois ou quatre – et décompresser après une longue journée de cours (ou pas). On finissait très (trop) souvent bourré, mais l’avantage qu’il y avait à venir dans ce bar était qu’il n’était situé qu’à deux pas de l’université, donc il n’y avait aucun risque mortel pour rentrer – sauf si l’on se faisait renverser par une voiture, mais ça, c’était autre chose… Et puis, on pouvait également faire de nouvelles rencontres et créer de nouveaux liens avec d’autres étudiants de Harvard que l’on n’avait jamais vu auparavant – ça m’était arrivé plus d’une fois.

Accoudé au bar, ma bière déjà bien entamé, je jetai de nombreux coups d’œil à la porte situé à ma gauche, attendant de voir à chaque instant une jolie tête blonde franchir le seuil du bâtiment. J’avais envoyé un message à Maïa peu avant de prendre la direction du Lord Hobo dans le but de l’inviter à se joindre à moi. Ca faisait un petit moment que l’on ne s’était pas vu et j’avais hâte qu’elle me raconte les derniers potins – je n’étais pas gay pour rien, bien que les hétéros aussi adorent ce genre de choses !

Quand j’aperçus enfin la jeune femme – qui était toujours aussi ravissante –, je levai mon bras droit bien haut pour qu’elle le voit et lui fit signe de venir.

- Ah, ma chérie ! Toujours aussi sexy, dis-moi ! J’ai l’air d’un sac de patate à côté de toi, et il faut vraiment qu’il y ait du matos pour que je ressemble à un sac de patate !

Prétentieux ? Moi ? Juste un petit peu. En même temps, je n’allais pas dire que j’étais moche ou potable, alors que tout le monde savait que j’étais bandant. Je n’appellerais même pas ça de la prétention, mais de l’honnêteté.

La foule, le bruit des verres, des conversations, s'engoufrèrent dans la tête de Maïa qui n'était pas d'excellente humeur. Mais lorsqu'elle aperçu Tyler au bar, lui faisant de grand signe pour qu'elle le remarque, son visage s'illumina et elle vint le rejoindre en abordant un grand sourire. Il avait la particularité de la rendre heureuse à la simple apparition de son minois. Il faut avouer que le jeune homme avait toujours la pèche et qu'il savait la faire partager à son entourage. Maïa se fraya don un chemin entre les tables et atteignit le bar sans trop de problème, où après avoir embrassé sur la joue son ami, elle s'asseya sur l'un des hauts tabourets. Pas une minute de répit, Tyler semblait plus en forme qu'à l'ordinaire :" Ah, ma chérie ! Toujours aussi sexy, dis-moi ! J’ai l’air d’un sac de patate à côté de toi, et il faut vraiment qu’il y ait du matos pour que je ressemble à un sac de patate !" La jeune femme ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel et de répondre dans un sourire :"Tu rigoles bébé, tu es l'homme le plus séduisant qu'il y ait ici ! Puis, elle s'intéressa à ce qu'il buvait, la bière n'avait jamais été sa préférence et à ce stade de la journée, il lui fallait un truc plus fort, bien plus fort. A l'intention du barmaid,elle s'exclama assez fort pour couvrir un peu le bruit, son accent british de ce fait plus prononcé qu'à l'ordinaire :"Une vodka pomme je vous prie !", et se tournant vers Tyler lui demanda :"Tu me rejoins ?"

- Tu rigoles, bébé, répondit Maïa après avoir levé les yeux au ciel comme si je venais de dire une grosse connerie. Tu es l'homme le plus séduisant qu'il y ait ici !

Voilà pourquoi j’adorais cette fille. Elle trouvait toujours le moyen de flatter mon égo un peu trop surdimensionné, je devais bien l’avouer. Et le plus génial dans tout ça, c’était qu’elle le pensait vraiment ! – ou elle mentait très bien, au choix, et je préférais nettement la première proposition.

- L’homme, peut-être, mais dans la catégorie femme, c’est toi qui surpasses tout le monde !

Une petite séance de léchage de cul mutuel ne pouvait pas nous faire de mal. Après tout, il fallait bien que quelqu’un nous jette des fleurs une fois de temps en temps. Se le faire à soi-même devenait parfois ennuyeux et l’avantage qu’une autre personne le fasse pour vous était qu’on ne pouvait pas vous accuser d’être prétentieux.

- Une vodka pomme, je vous prie ! commanda-t-elle auprès du barmaid ce qui clôt le débat de qui était le plus sexy de nous deux. Tu me rejoins ?

- Avec plaisir, acceptai-je sans hésiter.

La bière n’était qu’une entrée avant le plat de résistance. C’était ce que je prenais toujours avant de boire d’autres alcools plus fort, exception faite lors de soirées où on était là pour s’amuser et se bourrer la gueule. Dans ce genre de situations, il n’y avait donc pas besoin d’entrée et je passais directement au plat de résistance.

- Bon, sinon, comment vas-tu ?

« L’homme, peut-être, mais dans la catégorie femme, c’est toi qui surpasses tout le monde ! » Maïa lui adressa une petite moue qui signifiait quelque chose du genre « tu exagères, mais bon, continu » Il fallait bien flatter notre égaux de temps en temps, cela vivifiait l’amour et la confiance en soi. Après avoir commandé une boisson assez forte et avoir demandé à Tyler s'il la rejoignait, ce dernier accepta « Avec plaisir » D'un hochement de tête, Maïa fit signe au barmaid de lui en servir deux. Puis, se retournant vers son ami, avec un large sourire elle l'écouta « Bon sinon, comment vas-tu ? » La jeune femme passa une main dans ses cheveux et tout en croisant ses jambes elle expliqua :« J'ai passé une journée affreuse. Et je compte sur toi pour me faire oublier ça ! » Les boissons arrivèrent juste à cet instant, et tout en souriant, elle lui tendit sa boisson, en prit une et s'exclama :« A cette soirée qui s'annonce ! » Puis, elle fit claquer les verres ensemble et bu son shooter d'une traite avant d'en commander deux autres. « Et toi raconte moi tout ! » Maïa adorait les petites histoires de Tyler, il faisait toujours des choses un peu folles qui la faisait bien rire.

Après avoir accepté de rejoindre Maïa dans sa commande, Je finis le reste de ma bière en seulement quelques gorgées, pendant que ma meilleure amie fit signe au barman qu’il nous faudrait, non pas une, mais deux vodkas pomme à présent.

- J’ai passé une journée affreuse, répondit-elle après avoir passé une main dans ses beaux cheveux blonds et croisé ses jambes filiformes. Et je compte sur toi pour me faire oublier ça !

J’espère qu’elle ne comptait pas que je la fasse rire avec une blague pourrie sortie tout droit de mon sac de la honte, parce que je n’étais vraiment pas doué pour raconter des histoires censées être drôles. D’ailleurs, pour être vraiment honnête, je n’en connaissais aucune – ce qui pouvait paraître très étonnant pour certains, car j’avais apparemment la réputation assez répandue d’être un clown. Mais je faisais plus rire par mon attitude complètement décalée que par des blagues trouvées sur les papiers carambars.

- A cette soirée qui s'annonce ! s’exclama Maïa, tout sourire, en levant le verre que le barman avait déposé sur le comptoir devant nous peu avant.

Et je l’imitai avec un grand sourire, certain que la soirée allait finir mieux qu’elle n’avait commencé pour elle. Après tout, elle était avec moi ! Et sans vouloir me vanter, on s’amusait toujours avec moi !

- Et toi raconte-moi tout ! déclara-t-elle en se tournant vers moi après avoir bu le contenu de son shot d’une seule traite

- Que veux-tu que je te dise ? demandai-je après avoir bu le mien. Il ne s’est malheureusement pas passé grand-chose depuis la dernière fois que l’on s’est vu.

Puis, je me rappelai soudain.

- Ah, si ! J’ai été aux Seychelles récemment pour l’anniversaire d’un ami et de sa sœur ! Tyler Swatt, tu te rappelles ? J’ai certainement dû t’en parler puisque j’essaie inlassablement de le mettre dans mon lit – sans succès… soupirai-je avec un faux air de déception sur le visage. Enfin bref. C’était la première fois que j’allais sur cette île et whaou ! C’était… fantastique !

Il était évident que c’était beaucoup mieux que la grisaille et la pluie de Cambridge ou les mini plages très urbanisées de Boston. Les parents des jumeaux avaient même carrément loué une île. C’était de la folie ! Et après, on disait que j’étais taré…

- Et toi, alors ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

Une fois sa boisson avalée, son ami l’imita dans la foulée et deux nouveaux shooter vinrent remplacer ceux qu’on venait de leur servir. Maïa avait envie de s’amuser et elle était prête à en mettre le prix. color=blue] « Que veux-tu que je te dise ? Il ne s’est malheureusement pas passé grand-chose depuis la dernière fois que l’on s’est vu. »[/color] La jeune femme haussa un sourcil, comment était-il possible que Tyler, SON Tyler n’ait aucune nouvelle croustillante à lui fournir ? Mais ce dernier se reprit rapidement et contnua : « Ah, si ! J’ai été aux Seychelles récemment pour l’anniversaire d’un ami et de sa sœur ! Tyler Swatt, tu te rappelles ? J’ai certainement dû t’en parler puisque j’essaie inlassablement de le mettre dans mon lit – sans succès… » Maïa acquiessa d’un sgne de tête, effectivement elle avait entendu parler de lui, comme de toutes ses conquêtes un nombre incalculable de fois. Parfois, elle se disait qu’elle devrait peut-être changer e bord elle aussi et que sa vie sexuelle serait plus remplit. « Enfin bref. C’était la première fois que j’allais sur cette île et whaou ! C’était… fantastique ! » La jeune britannique visualisa alors la plage de sable blanc, l’eau bleu turquoise, les beaux mâles en maillot de bain, la chaleur du soleil. Elle jeta un rapide coup d’œil à la fenêtre du bar sur sa gauche, et après avoir lâché un soupire, enfila son nouveau shooter, bien décidé à oublier tout ce qui avait pu de près comme de loin la déprimer aujourd’hui. « Et toi, alors ? Qu’est-ce qui ne va pas ? » Maïa posa alors son coude sur le dossier de son tabouret haut et dans un sourire ironique s’exclama : « Demande moi plutôt ce qui va ! » En réalité ,elle exagérait. Sa vie n’allait pas si mal que ça, elle vivait une relation ambiguë au plus haut point avec l’ex de son mentor, avait couché avec un inconnu quelques semaines auparavant, et son ex était un véritable vautour jaloux. Mais tout allait bien. Posant sa main sur le genoux de Tyler elle répliqua alors, les yeux pétillant : « Faisons un truc fou Tyler !, puis elle se redressa et reprit, Je ne sais pas quoi… Il nous faut un autre verre ! Que veux-tu boire ? »

- Demande-moi plutôt ce qui va ! s’exclama-t-elle avec un petit sourire ironique.

Et à la façon dont elle avait dit cette phrase, j’eus l’impression qu’elle était en train de porter tout le poids du monde sur ses frêles épaules – ce qui me fit intérieurement rire. Les filles avaient toujours tendance à dramatiser leurs problèmes, mais, bizarrement, on ne pouvait jamais leur en vouloir. Leur charme agissait même sur moi, qui était pourtant immunisé contre leurs phéromones.

- Faisons un truc fou, Tyler ! s’exclama-t-elle de nouveau, de manière beaucoup plus enjoué, cette fois. Je ne sais pas quoi… Il nous faut un autre verre ! Que veux-tu boire ?

Cette excitation soudaine me laissait sceptique et je regardai Maïa comme si elle était devenue tout à coup folle – ce qui était le cas, à vrai dire.

- Eh bien, euh… Je vais prendre un gin tonic. Mais tu es sûre que ça va ? demandai-je, tout de même inquiet par cette attitude qui n’était pas la sienne. D’habitude, c’est pas trop ton genre d’agir comme… Eh bien, comme moi, finis-je avec un petit rire moqueur (Oui, je me moquais de moi-même. Pathétique, n’est-ce pas ?...). Et puis, je vois pas trop ce qu’on pourrait faire de fou…

Je me mis à réfléchir un instant et commença à énumérer toutes les choses folles que l’on pourrait faire, plus pour moi-même que pour Maïa.

- Courir nus à travers tout le campus ? Pas très original, pratiquement tout le monde l’a déjà fait… Aller à Boston et franchir la sécurité du zoo pour entrer dans l’antre des lions ? Peut-être un peu trop dangereux… Plonger dans le fleuve tout habillé ? Pourquoi pas…

« eh bien, euh… Je vais prendre un gin tonic. Mais tu es sûre que ça va ? D’habitude, c’est pas trop ton genre d’agir comme… Eh bien, comme moi.. Et puis, je vois pas trop ce qu’on pourrait faire de fou…» Maïa se laissa retomber sur le dossier du haut tabouret.« Justement, j'aimerais me lâcher un peu plus. Si ce n'est pas tout le temps, au moins ce soir.. » tout en sirotant le fond de sa boisson. Ses yeux se perdaient sur les traces de verres qui s'accumulaient sur le comptoir. Elle finit par hausser les épaules et avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre quoi de ce soit, Tyler la devança. « Courir nus à travers tout le campus ? Pas très original, pratiquement tout le monde l’a déjà fait… Aller à Boston et franchir la sécurité du zoo pour entrer dans l’antre des lions ? Peut-être un peu trop dangereux… Plonger dans le fleuve tout habillé ? Pourquoi pas… » Visiblement, il avait potassé le sujet pendant son moment de rêverie. Maïa ne pu s'empêcher de rire, il avait le don de la faire rire à n'importe quel moment, même dans ses journées les plus tristes. Après avoir reposé son verre sur le comptoir, la jeune britannique s'exclama alors, enjouée :« Ca me tente pas mal de sauter dans le fleuve tout habillé ! Et je tiens à signaler que je n'ai jamais couru nue à travers le campus. Mais je te vois bien faire ce genre de connerie ! » Elle ponctua sa phrase en lui adressant un petit air narquois qu'elle faisait si bien.

- Justement, j'aimerais me lâcher un peu plus, dit-elle comme simple explication. Si ce n'est pas tout le temps, au moins ce soir…

Pour une fois que ma petite Maïa souhaitait se lâcher un peu, je n’allais certainement pas dire non. De toute façon, il m’était impossible de refuser une soirée de folie, surtout en sa compagnie. Faire les quatre cent coups avec sa meilleure amie, ça n’avait pas de prix. Maintenant, il fallait simplement réfléchir à ce que l’on pourrait bien faire ce soir. Ce n’était pas les idées qui manquaient, mais encore fallait-il pouvoir les réaliser. La soirée était déjà bien entamée, nos activités se limiteraient donc dans le secteur. Pas le temps de prendre une voiture en direction d’Atlantic City dans le but de dépenser tout notre fric dans les casinos, par exemple.

- Ca me tente pas mal de sauter dans le fleuve tout habillé ! s’exclama-t-elle enthousiaste, après que j’ai listé certaines choses amusantes que l’on pouvait faire de suite. Et je tiens à signaler que je n'ai jamais couru nue à travers le campus. Mais je te vois bien faire ce genre de connerie !

Choqué, la gorgée de gin tonic que je venais à peine d’avaler passa dans le mauvais trou et je me mis à tousser plusieurs fois pour faire sortir le liquide alcoolisé de mes poumons en feu. Toute personne extérieure ayant observé la scène aurait pu croire que j’étais en train de m’étouffer à cause de la remarque de Maïa comme quoi elle me voyait très bien me déshabiller dans le seul et unique but de montrer mes fesses (et plus encore) à tout le campus. Mais ce n’était pas le cas, bien au contraire. Il était évident que j’étais ce genre de personne et je ne m’en cachais absolument pas. Non, ce qui me choquait était que le jeune anglaise n’ait justement jamais fait ce genre de connerie, comme elle le disait si bien. Après tout, c’était tout de même LE rite de passage basique de l’université – bien que je sache parfaitement que ce soit un bizutage plus masculin que féminin et que nous n’étions qu’une minorité à l’avoir fait à Harvard.

- Tu n’as jamais couru toute nue à travers tout le campus ? m’écriai-je sans y croire, après que j’eus repris un rythme respiratoire plus régulier. Mais on doit absolument remédier à ça !

Je finis le reste de mon verre d’une seule traite et sautai sur mes deux pieds, tendant l’une de mes mains vers Maïa pour l’inciter à faire de même et me suivre.

- Après avoir sauté dans le fleuve, on ira sur le campus pour enlever nos vêtements et courir montrer nos jolis corps nus à tout le monde !