Akira ◮ Perdu au milieu de nulle part.

J'comprenais toujours pas pourquoi on se retrouvait là tous les deux. Enfin, pourquoi nous. Personne n'avait eu le courage de se rendre jusqu'ici, et on avait été désignés complètement arbitrairement pour mettre fin au débat de qui irait et qui n'irait pas. Je suivais Nikolaï, l'air un peu renfermé et très loin d'être enjoué. En l'entendant marmonner, je me contentai de soupirer. Comme lui, je n'avais qu'une envie, c'était de repartir le plus vite possible.

On arrivait finalement au village, et je crois que je pressai un peu le pas pour en finir au plus vite et rentrer avant la nuit tombée. Trouver de la bouffe, ça n'avait rien de bien compliqué. Pourtant, j'avais une mauvaise intuition. Peut-être était-ce le silence qui entourait ces lieux, peut-être était-ce le fait qu'il n'y avait pas un chat dans les rues. J'avançai jusque dans ce qui semblait être une épicerie dont les étalages extérieurs restaient étrangement vides. Et la porte passée, c'est l'odeur de la poussière qui me prit à la gorge. La chaleur de la journée avait rendu cette boutique étouffante. Dans les petits rayons, personne non plus. "Il y a quelqu'un ?" lançai-je, un peu curieux, espérant peut-être voir le gérant sortir de l'arrière boutique, laissant mon regard se balader sur les quelques conserves rouillées qui attendaient apparemment ici depuis des années, sous un plafond fragilisé et couvert de toiles d'araignées.

Akira & Nikolaï

Je suivais Akira non sans cacher mon air blasé, bien qu'en entrant dans cette épicerie, mon sang se glaça aussitôt. Aucune réponse lorsque mon coloc appela le gérant .. Viens on va voir dans l'arrière boutique .. Lui disais-je aucunement rassuré. Je ne suis pas du genre froussard, mais la dernière fois que j'ai vu un magasin de ce genre, c'était dans La maison de cire et autant se le dire, les étudiants ont mal terminé leur séjour. Je marchais donc aux côtés d'Akira dans les lieux sombres, pas un chat, pas un bruit, de toute façon je n'y prêtais pas attention, bien trop occupé à toquer à la première porte que j'ai trouvé, mais à peine mon poing posé sur la porte que cette dernière s'ouvrit toute seule, n'étant probablement pas fermée à la base. Je soupirais, entrant dans cette petite pièce qui servait visiblement de bureau au gérant du magasin, ayant plein de feuilles un peu partout dans la pièce comme si cette dernière n'a pas été visitée depuis des années, rempli de toiles d'araignées, mais surtout un vieux téléphone fixe. Ni une ni deux j'attrapais le combiné, prêt à appeler de l'aide dans notre équipe car très franchement, cet endroit me donnait la chair de poule. Seul problème ? Aucune tonalité. Je me tournais vers Akira, fronçant les sourcils. Ça sonne même pas, comme si le téléphone n'était pas branché .. Bordel c'est quoi cet endroit ? Demandais-je en regardant un peu autour de nous, ça ne me plaît aucunement cette histoire.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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Je n'avais pas la moindre envie de rester là une seconde de plus. J'suis pas du genre à prendre peur pour rien, mais l'atmosphère de ce magasin était vraiment étrange, à vous en glacer le sang. Nikolaï décida de passer par l'arrière-boutique et j'emboîtai le pas. Personne. Juste un bureau et un téléphone qui ne fonctionnait plus, et ce sûrement depuis longtemps au vu de l'état de la pièce.

"On ferait mieux de se casser de là, il n'y a plus personne de toute évidence." Pourquoi ces personnes avaient déserté ? Bon nombre de scénarii firent leur chemin dans mon esprit, mais je préférais n'en venir à aucune conclusion.

Lorsque je ressortis dans la rue, je me figeai dans le cadre de la porte. La brume s'était levée, là où un grand soleil tapait quelques instants auparavant. On distinguait à peine les maisons près de nous, et l'air s'était nettement refroidi. "C'est quoi ce bordel..?" Un micro-climat qui s'installait ? Ca avait le mérite de mettre l'ambiance... Vaguement, furtivement, j'aperçus une silhouette se déplaçant non loin de nous. Mais je n'eu pas le temps de voir de quoi il s'agissait vraiment... Sans doute juste quelqu'un rentrant chez lui, ou un passant tout aussi perdu que nous... "C'est glauque, putain."

Akira & Nikolaï

Akira a entièrement raison, ça ne sert à rien de rester dans ce magasin qui est vraisemblablement à l'abandon depuis quelques années. Cependant en sortant, une immense fumée s'est emparé des lieux, plus aucune lueur de soleil, rien. Et sans surprise mon collègue fut tout aussi choqué que moi. Putain on est tombé où sérieux ? Je comprends mieux pourquoi personne ne s'est porté volontaire .. Lui disais-je quand soudainement une ombre passa rapidement devant nous. Je n'ai pas eu le temps de réellement voir s'il s’agissait d'un homme ou d'une femme, mais cette personne allait très certainement pouvoir nous aider. Alors sans réfléchir je m'avançais rapidement dans la brume de plus en plus présente, m'enfonçant à l'intérieur en interpellant la personne. Excusez-nous .. Monsieur .. Wohh ! Malheureusement une fois arrivée dans sa direction, je me retrouvais nez à nez .. Avec un mur. Personne, aucune présence, rien. Un cul de sac. Je me tournais pour voir Akira, malheureusement ce dernier était un peu trop loin pour que je puisse le voir à cause de cette brume persistante. Bordel mais j'ai pas rêvé, j'ai bien vu quelqu'un .. T'es encore là ? Je te vois plus. Lui demandais-je de plus en plus inquiet par cet endroit.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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Nikolaï s'éloigna de moi. Non pas que je fus particulièrement protecteur envers ce mec, mais le voir disparaître dans la brume à la poursuite d'une ombre me refroidit tout de même... Je tentai d'avancer, mais sans rien n'y voir, j'eu vite l'impression de tourner en rond. La voix du blond résonna jusqu'à moi. Il ne semblait pas être loin. "Je suis là, tu..." Je n'eu pas le temps de finir ma phrase. Deja, je percutai quelqu'un. Je pensais à mon colocataire, mais en levant les yeux, je me retrouvai face à un homme de grande carrure, le visage balafré et l'expression vide comme la mort. Je le fixai un instant, les traits tendus. Et sans que je n'eu le temps de dire quoi que ce soit, il sortit un couteau, comme pour se défendre contre moi. Je reculai. "Bordel..." Je fis volte-face pour me précipiter dans la direction opposée sans me poser la moindre question. Je tombai enfin sur Nikolaï, que j’entraînai avec moi dans ma course avant même de lui expliquer quoi que ce soit. "C'est un village de malades ! On se tire !"