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J'avais décidé de m'offrir des vacances avant de reprendre l'année, j'en avais besoin, j'avais laissé ma puce à contre coeur à Cambridge. Je l'avais tous les soirs au téléphone, elle et ma mère que j'entendais enfin rire. Il avait fallu que mon père crève pour qu'elle retrouve le sourire. Et moi de même. Je me sentais enfin vivre, revivre. Je devenais une femme libérée. Ce décor était idyllique, je traversais l'océan sur un bateau monumental ne connaissant toujours pas grand monde. J'étais toujours considérée comme une sorcière, solitaire. Peu importe, j'inspirais cet air tropical, je profitais de chacune de ces bouffées car je savais ce qui m'attendais à la fin de ce voyage, l'air pourri de Cambridge. Décidément, l'oxygène me manquait tellement que j'avais décidé de faire mon baptême de l'air ici, en Guadeloupe avant le départ du navire ce soir. J'avais réservé tout juste la veille, le moniteur m'avait avoué que nous serions 4 a sauter accompagné d'un parachutiste professionnel. C'était stressant mais j'attendais ce moment avec impatience, l'adrénaline me faisait vivre. L'heure tant attendue était arrivée, un taxi m'avait déposé près de l'aéroport. J'étais descendu, regardant tous les planeurs, mon coeur commençait à palpiter plus fort, mon ventre se nouait. J'avais presque envie de faire demi tour mais un homme d'un certain âge m'accueilli et me fit entrer dans un bâtiment assez sombre, les trois suicidaires étaient là, se faisant déjà équiper. J'étais tellement dissipée à regarder cet entrepôt géant que je n'avais pas encore aperçu que parmi ces trois jeunes gens se trouvait... Le père de ma fille ? Il n'y avait pas de doute, il avait pris de l'âge certes, mais c'était lui, je ne pouvais pas l'oublier, il était encore mieux bâti et il avait ses fossettes. Je m'étais retournée, les mains sur le visage, j'avais juste envie de fuir. Le moniteur m'attrapa par l'épaule pour me demander si tout allait bien, voilà que j'avais attisé la curiosité du groupe maintenant. Il allait me reconnaître. Je le regardais du coin de l'oeil pendant qu'on m'enfilait des tas de trucs sur moi et qu'on me présentait le parachutiste qui allait m'accompagner dans ma chute. C'était le moment d'embarquer dans l'avion qui nous ferait monter dans le ciel pour qu'ensuite on plane. Mettant mes oeillères j'avais foncé vers l'endroit indiqué, le bousculant au passage à la porte. J'avais voulu entrer en même temps que lui. La conne. " Pardonnez-moi " Je m'étais excusée rapidement en le vouvoyant avant de gagner les longs bancs et de m'asseoir tout au fond. La honte, bon dieu, je ne pouvais pas lui en vouloir de m'avoir abandonné, avoir un enfant avec lui n'était pas mon but. Mais c'était si injuste qu'il ne le sache pas et en même temps s'il l'apprenait il me quémanderait des droits que je n'aurais aucunement envie de donner...
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