Partying all night long ! [ZoéMilo]

Zoé & Milo

© Kaiji
La journée avait été longue. Le soleil se couchait et on était arrivés à peine quelques heures auparavant sur ce nouveau pays, en Guadeloupe, après plus d'une journée de bateau... De ma vie je n'avais jamais autant voyagé ni même espéré voir autant de lieux en si peu de temps. Ca avait quelque chose de magique, mais en même temps... J'étais fatigué. Pas seulement physiquement d'avoir navigué, mais aussi et surtout mentalement. Emma hantait toujours mon esprit, et je savais pertinemment que si je restais dans ma cabine à ne rien faire, je déprimerais toute la nuit. Alors sans plus attendre, j'attrapai ma veste et sortis.

A peine eu-je posé le pied sur le sable, que déjà j'entendais de la musique, des gens crier. Ca tombait à pique. Je ne tardai pas à rejoindre la fête qui était déjà bien entamée. Je ne connaissais personne mais tant pis, l'alcool ferait son boulot de lien social. Et effectivement, de verre en verre, je me lâchais, parlais à de complets étrangers ou du moins essayais de me faire comprendre car je ne parlais pas un mot de français. Je distinguais quelques étudiants du Summer Camp, par ci, par là, mais aucun visage connu pour le moment. Soit, je continuerais à danser, faire le con toute la nuit s'il le fallait, pourvu que son visage me sorte enfin de la tête.

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Partying all night long
Milo et Zoé.

Ce que tu aimais le moins dans ce summer camp ? Les trajets en bateau, sans hésitation. Certes, vous voyagiez mais toi, tu trouvais le temps long et une journée, c'était déjà beaucoup trop. De plus, tout ces endroits, tu les avais déjà vu. Déjà visitée. Quand on venait d'une famille de milliardaire, il était facile d'aller dans n'importe quel endroit. Et pour le coup, ça ne t'impressionnait pas contrairement à certaines autre personne. Puis, il ne fallait pas oublier que si t'étais venue ici en premier lieu, c'était juste pour rester le plus près possible de Zakhar. Dans ton extrême possessivité, tu ne pouvais pas concevoir qu'il reste pendant deux mois loin de toi et tu n'avais pas vraiment réfléchis avant de t'inscrire pour être aussi ici. Manque de chance, tu n'étais pas dans son équipe. Double manque de chance, il se rapprochait d'une fille et tu voyais d'un très mauvail oeil ce qu'il pouvait se passer entre eux. Jalouse ? Juste un peu. Mais ça avait le don de te taper sur le système. Et à défaut de l'avoir à porté de main pour lui en faire voir de toute les couleurs, tu t'en prenais aux autres. Rien de bien glorieux en somme. Et quand, une fois arrivée à destination, tu avais le choix entre rester enfermée dans ta cabine ou sortir faire un tour, la question ne se posa pas deux fois. Ni une ni deux, tu sortais du bateau prête à faire n'importe quoi pour te changer les idées. Et comme tu étais certainement la fille la plus chanceuse au monde, des accords de musique se firent entendre. Tu te dirigeais automatiquement vers le lieu passant les premiers temps à observer ceux qui t'entourais avant de finalement te mélanger à la foule. Il ne te fallut que quelques secondes avant de repérer un visage connu. Milo. Il avait beau t'insupporter par moment, ça ne changeais pas le fait que tu l'aimais bien. « Je vois que t'es venu en solitaire. »

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Zoé & Milo

© Kaiji
Je tournai la tête en reconnaissant une voix familière qui apparemment s'adressait directement à moi. " Zoé ! " Je lui souris, d'un air emprunt de l'ivresse déjà bien installée chez moi et de surprise. De bonne surprise. Je ne m'attendais pas à la retrouver ici. L'amitié qu'on entretenait ensemble était parfois tumultueuse, mais ça ne m'avait pas empêché de m'attacher à elle. J'ai l'affection facile, à ce qu'il paraît. Et pour le coup, j'allais certainement me retenir de lui faire la morale, étant bien mal placé pour ça à ce moment là. " C'est pareil pour toi, apparemment. " lui retournai-je, assez fort pour qu'elle m'entende par dessus la musique et avec mon accent toujours bien présent. Je me rapprochai d'elle, lui mettant dans les mains un verre déjà plein que je venais de recevoir. " Tiens, il va falloir que tu me rattrapes. " Lui fis-je en riant, alors que les gens se déchainaient sur la musique tout autour de nous, nous bousculant parfois, sans que cela ne me dérange vraiment.

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Milo et Zoé.

Tu n'aimais pas commencer les conversations par de banal "salut ça va ?". Tu trouvais ça.. Chiant. Alors tu disais tout et n'importe quoi pour créer l'accroche mais jamais la phrase conçu pour. Tu réduisais le peu d'espace se trouvant entre vous pour ne pas être obligée d'hurler à chaque fois que tu voudrais t'adresser à lui. L'inconvénient des fêtes. La musique était toujours beaucoup trop forte pour réussir à avoir une conversation. « Tu sais très bien que ma propre présence me suffit. » La carte de la snob, ça avait tendance à l'énerver un peu. Mais comme tu ne faisais jamais rien comme les autres, tu t'en amusais. Tu attisais ce qui faisait que vous n'étiez pas capable de vous entendre tout le temps ? Pourquoi ? Parce que t'étais tout simplement comme ça. A double tranchant avec un trop grand goût pour la bataille. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il plaçait un verre dans tes mains te rappelant qu'il en vaudrait quelque peu pour le rattraper. Et effectivement, cette simple phrase signifiait bien qu'il était légèrement entamé. Lui qui te faisais d'ordinaire la morale sur ta trop grande consommation d'alcool te donnait volontairement un verre. T'allais certainement pas t'en plaindre. Et d'un cul sec, tu terminais le verre avant de lui rendre de la même façon qu'il te l'avait donné. « J'crois que j'aurais aucun mal pour ça. » Tu joignais ton rire au sien avant de laisser la musique t'emportais.

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Zoé & Milo

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Ah, les Eliots, j'avais vraiment du mal à les supporter. C'était plus qu'un fossé qui nous séparait. Au delà des différences de fortune évidentes -j'avais toujours dû travailler pour vivre, survivre-, c'était tout un comportement qui me dépassait. L'arrogance, l'art de péter plus haut que son cul comme on dit, de prendre les 'petites gens' comme moi avec supériorité... Certes, faut pas faire de généralités... Et je savais que Zoé n'avait pas tous ces défauts. Mais les clichés prennent leur source d'une réalité, n'est-ce pas ? Du coup, sa petite remarque snobe me fit arquer un sourcil, mais je n'en perdis pas mon sourire. " Et pourtant, tu viens te mêler au peuple, n'est-ce pas magnifique ? " lui fis-je d'un air faussement mondain pour la taquiner.

Et elle me rendit le verre vide avant de se mettre à danser. Peu désireux de m'en encombrer, je le glissais entre les mains d'une personne au hasard, avant de choper une bouteille de la même manière. Le partage, y a que ça de vrai. J'y bu quelques gorgées, avant de revenir vers Zoé en dansant, la lui donnant par dessus l'épaule. Le grand faiseur de moral que j'étais ferait sûrement la gueule demain matin, mais en attendant, c'était le Milo débauché qui était de sortie, et il avait bien l'intention de s'imposer pour le reste de la nuit. Je me remis à danser avec elle, assez... proche pour le coup, puisque je passai un bras autour de sa taille. Oui car malgré son caractère insupportable, elle restait une amie, une amie qui aimait faire la fête au moins tout autant que moi, et une amie canon. Et par conséquent, un prétexte tout trouvé pour penser à autre chose qu'à Emma, même si j'avais du mal à imaginer faire quoi que ce soit avec elle.

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Milo et Zoé.

Ce soir, tu voulais oublier. Oublier que Zakhar se tapait tout et n'importe quoi. Oublier que ça te rendais totalement folle. Oublier que tu ne supportais pas que les autres l'approchent. Parce que ouais, ça te faisais totalement sortir de tes gonds et il arrivait un moment où tu ne pouvais juste plus le supporter. Et quoi de mieux pour se sortir ce genre de chose de la tête qu'une soirée alcoolisé ? Sûrement rien. Tu comptais bien profiter et tes envies de vengeance attendrait le lendemain. Pour une fois, tu pouvais être avec Milo sans que celui ci ne te prenne la tête sur tout et rien comme il savait si bien le faire. Et t'allais pas t'en plaindre. Sourire aux lèvres, tu bougeais aux rythme de la musique oubliant peu à peu tout ce qui t'avais totalement mis en rogne dans la journée. Bien sûr, ça reviendrait le lendemain mais un peu de répit ne pouvait faire de mal à personne. « Il faut parfois donner l'impression qu'on est comme les autres. » Un clin d'oeil à son égard et tu continuais à danser sans te préoccuper de ce qui t'entourais. Et seulement quelques secondes après, une bouteille fit son apparition. Bouteille que tu prenais avec grand plaisir avant de boire dedans comme si le liquide n'était rien d'autre que de l'eau. La soirée s'annonçait pour le moins parfaite. Sans que tu ne comprennes vraiment, le bras de Milo passait autour de ta taille mais au lieu de le repousser, t'en profitais pour te coller un peu plus à lui. Sans arrière pensée ou quoi que ce soit. Après tout, vous n'étiez que deux amis avec un léger besoin de compagnie. Il n y avait aucun mal à ça.

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Zoé & Milo

© Kaiji
Je m'évadais enfin. L'alcool, la musique, tout me montait à la tête, balayant mes pensées les plus tenaces une par une. De temps à autres, je venais reprendre la bouteille dans les mains de Zoé pour en boire et la lui redonner. J'étais d'ailleurs assez impressionné par sa descente, même si je l'avais déjà vue se saouler plusieurs fois auparavant. Pour une fille, ça a toujours un drôle d'effet, je suppose. Les minutes défilèrent, et au vu de ses mouvements, elle devait commencer à être bien perchée elle aussi.

D'un coup, je me sentis basculer. Un type venait de passer derrière moi en me poussant, me faisant perdre le peu d'équilibre qu'il me restait. Pas de problème jusque là, puisque je trébuchai mais me rattrapai, et Zoé se retourna face à moi dans le mouvement. Je plantai mon regard dans le sien, et la fixai un peu bêtement pendant quelques secondes. On était toujours aussi proches, et je crois que mon cerveau décida de se court-circuiter tout seul, puisque, comme l'instant d'après, je prenais son visage dans mes mains et plaquais mes lèvres sur les siennes.

Pourquoi..? Je n'en savais rien. Peut-être avais-je envie de provoquer quelque chose, de me convaincre que je n'avais besoin de personne, que je pourrais embrasser une fille sans que cela n'ait d'importance. Ou peut-être étais-je tout simplement trop ivre pour y accorder une quelconque attention. Ca n'était pas romantique, ni sentimental, ni rien. Et pourtant, je me prenais au jeu, passant une main dans ses cheveux pour appuyer un peu plus ce contact.

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Milo et Zoé.

Aucun mal à ça. Tu tournais les mots à répétition dans ta tête comme si tu cherchais réellement à t'en convaincre. Parce qu'en réalité, vous étiez beaucoup trop proche à cet instant précis. Beaucoup plus que par habitude. Tu ne savais absolument pas pourquoi tu ne mettais pas la distance qu'il y aurait du avoir. T'étais pas du genre à profiter des autres même s'ils te couraient après. A partir du moment que toi tu ne ressentais rien, tu ne donnais pas de faux espoir. Quoi qu'il savait très certainement à quoi s'en tenir avec toi. Tu ne passais jamais par quatre chemin et avait tendance à aller droit au but sans vraiment te soucier de l'impact de tes mots. Et puis après tout, que pouvait faire une malheureuse petit danse aussi sensuelle soit-elle ? Pas grand chose. Non. Tu n'avais absolument pas besoin de laisser toutes ses questions envahir ton cerveau. Nouvelle gorgée d'alcool et ton esprit se libère. Tu commences à planer, comme à chaque fois que tu bois trop vite. Manque de cohérence. Heureusement que tu n'es pas en plein débat, ce serai sûrement un tas de n'importe quoi. Tu te contentes de danser, boire, danser, boire et toujours la même rengaine des centaines fois. En fait, les seules fois ou tu ne bois pas et quand Milo te prend la bouteille. C'est à peine si tu le remarques, t'es collés à lui mais tu ne le vois pas. Perdue dans ton monde encore une fois. Tu sens du mouvement et instinctivement, tu te tournes. Nez à nez avec lui. Proche. Si proche que tu peux sentir sa respiration envahir ton visage. Effluve d'alcool. Tu restes là, le fixant simplement tout comme il le fait. Manège pouvant durer des heures. Sauf que non. Rapide, furtif. Tu n'as pas le temps de comprendre mais t'es en train de l'embrasser. Ou plutôt, il t'embrasse. Sauf que tu ne te débat pas. Tu laisses faire. Tu réagis pas. Et quand il passe sa main dans tes cheveux, tu réagis. Tu comprends. Et tu lui rend son baiser sans aucune gêne. Tu te colles un peu plus à lui et tu l'embrasses encore et encore. C'était pas censé arriver. Ça n'aurait pas du arriver.

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Zoé & Milo

© Kaiji
Si c'était une erreur ? Oui, évidemment que oui. Il n'y avait rien entre nous, et je n'avais pas envie qu'il se passe quoi que ce soit. Enfin, je crois ? Non, j'en suis sûr, c'était encore l'alcool qui me faisait faire n'importe quoi. Je savais très bien que c'était son cas aussi, et j'espérais franchement qu'elle ne se fasse pas d'idées. J'veux dire, c'est carrément un fossé qui nous séparait, et j'avais pas envie de passer pour le mec en chien ou secrètement amoureux de son amie depuis toujours -je portais déjà ce fardeau pour quelqu'un d'autre et un était bien assez lourd.

Alors quand elle m'embrassa en retour, qu'elle se rapprocha un peu plus encore, mon esprit balançait entre deux opposés complets. D'un côté, la partie festive : il n'y a rien de mal, c'est juste un bon moment pour tous les deux et ça n'aura aucune conséquence dans les jours venir. Et la partie plus pragmatique et logique de mon cerveau qui semblait me fouetter à répétition pour que j'arrête ce que j'étais en train de faire, soit-disant car tout cela risquait de nuir à notre amitié, de rendre les choses bizarres. Mais finalement... Le mal était déjà fait. Que j'arrête à cet instant en la repoussant ou que je continue, on en restait au même point. C'est donc la seconde option que je choisis. Et je dois avouer que j'y prenais un malin plaisir.

Mais finalement... au bout de quelques minutes langoureuses, la passion de l'instant finit par s'éteindre, ne me laissant plus qu'un affreux sentiment de culpabilité et d’appréhension. Et je m'écartai doucement, nous laissant à tous les deux l'espace pour reprendre correctement notre souffle. Je me mis à la fixer encore -je fais ça un peu trop souvent-, mais cette fois-ci, c'était plus un grand "WTF" qui devait se lire sur mon visage. Je lui souris presque nerveusement, la tenant par les épaules, avant de vraiment me redresser et la lâcher. J'crois que je rougis un peu devant cette situation presque absurde. "Désolé. C'était... bizarre?" que je fis en me forçant presque à rire, passant une main dans mes propres cheveux pour canaliser ma gêne.

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Dans ce genre de situation, il y avait deux phases. La première où l'on répondait à nos pulsions animales, laissant les choses faire comme si l'envie était à son maximum et la deuxième, où l'humain reprenait le dessus. Et c'est à ce moment là qu'on commençait à comprendre. Les pensées traversaient l'esprit laissant une tonne de question en suspens. C'est lors de cette deuxième phase que tu vint à te demander pourquoi est ce que tu l'embrassais de la sorte. Après tout, il n'était qu'un ami et jamais aucune ambiguïté n'avait vu le jour entre vous. Bien au contraire même. Seulement des amis qui passaient leur temps à se chamailler, se faire des réflexions, rire ensemble et recommencer. Rien de compliquée. Une amitié banale comme on en voyait temps. Et là, mélange d'alcool, d'un ras le bol certainement réciproque et d'une envie soudaine pour donner naissance à un baiser des plus passionnées. T'avais pas cherchée à résister. Parce que t'avais aimée ça et parce qu'en soit, ça ne représentait rien d'autre qu'un vulgaire échange qui ne se reproduirait certainement jamais. Pourquoi en faire des caisses ? Seulement, maintenant qu'il rompait le contact et s'éloignait, tu clignais des yeux à plusieurs reprise l'air hébété sans vraiment pouvoir dire si c'était réel ou pas. Etrange situation qui te perdais peut être un peu. Te mordant la lèvre inférieure, t'inspirais profondément cherchant la réel cause de ce dérapage. Le genre de dérapage qui pouvait changer toute une relation. Dans le bon comme le mauvais sens. Et en l’occurrence, t'avais le pré sentiment que ce serait le mauvais. Tu pouvais sentir à des milliers de kilomètre la gène qui allait s'installer par la suite. "Désolé. C'était... bizarre?" Son rire sonnait faux et crispait mais t’acquiesçais d'un signe de tête cherchant un échappatoire. Puis tu te ressaisissait. Tu n'étais pas le genre de fille à fuir devant un si petit acte. Au pire, ce n'était qu'un accident qui ne se reproduirait certainement pas et il suffisait d'agir comme une adulte en acceptant seulement ce qu'il venait de se passer. « Carrément mais.. T'embrasse plutôt bien. Un point pour toi. »

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