(flashback) so, you are my sister.

Antwan se moque de moi. Il me fait courir dans toute l'université, ce n'est pas possible. Je sais même plus où je dois aller et, sincèrement, je n'ai plus envie d'aller nulle part. Il a de la chance d'être mon meilleur ami, sinon je le tuerais. Je me mets contre le mur du couloir où je me trouve, essayant de l'appeler pour savoir où il se trouve. Mais à l'entente d'un prénom, je tourne la tête et voit une fille, répétant ce prénom qui me perturbe tant et une belle brune se tourne, s'approchant pour parler. Je raccroche et l'observe quelques secondes, mon dieu, je n'arrive pas à y croire.. Il ne peut y avoir qu'une seule Blaise dans cette université, qu'une seule fille qui s'appelle comme cela.. Les deux filles se séparent, la jolie brune commençant à quitter le couloir sous mon regard de garçon perdu. Je réagis alors d'un seul coup et la rejoint dans l'autre couloir. Attends, deux minutes s'il te plait ! dis-je en accélérant, avant de me mettre devant elle. Elle me regarde étrangement, ce qui est plutôt bien normal pour le coup.. Je la regarde et je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas comment engager la conversation. Tu t'appelles bien Blaise ? dis-je doucement, ne la lâchant pas des yeux. J'ai comme peur qu'elle disparaisse d'un coup, peur qu'elle parte et ça, je ne veux pas. Si c'est vraiment la bonne personne, alors je ne veux sûrement pas la perdre maintenant..

Je sais pas trop quelle heure il était mais j'avais finis les cours pour aujourd'hui. Je passais juste faire un tour à la bibliothèque parce que je devais prendre quelques renseignements. Et ouais, pendant que certains de mes cours avaient finis et s'amusaient dehors, moi j'épuisais mes réserves dans une salle avec pleins de livres. Une fois avoir trouvé mon bonheur, je quittais la salle et une demoiselle m'appela. C'était Leyna qui me racontait encore toujours la même histoire avec les garçons. Mais là, elle avait du nouveau donc comme étant sa parfaite confidente je devais écouter ce qu'elle me disait. Après quelques minutes, je la laissais pour continuer mon chemin et une deuxième voix m'appela. Je n'avais pas besoin de me retourner qu'un garçon se pointait devant moi. Je serrais mes livres contre moi et j'affrontais son regard. Oui, qu'est-ce que tu veux? demandais-je poliment. C'était le genre de mec à se moquer de mon prénom? Ou à me draguer? Car j'en avais marre de ne pas pouvoir marcher librement dans un couloir sans que quelqu'un vienne m'ennuyer. T'as perdu ta langue? lançai-je pour qu'il me réponde.

Je me sens un peu con pour le coup. Je me suis imaginée tellement de fois cette scène depuis que j'ai reçu la lettre, mais pas de cette manière là. Comment est-ce que je peux dire ça ? Je sais même pas si elle est au courant de mon identité, si elle a eu une lettre ou je ne sais quoi.. Elle me sort de mes pensées, alors qu'elle n'a pas l'air de très bonne humeur. Hum.. Faudrait que j'te dise un truc, mais en privé. dis-je en observant le couloir remplis d'élèves. Non, je ne peux pas lui dire ça ici, comme ça, c'est pas possible. Mais elle a pas l'air très apte à me suivre dans un endroit plus calme. Je lui fais peur ou quoi ? Non parce que je ne pense pas avoir la tête d'un tueur en série.. C'est vraiment très important et crois-moi, tu seras contente que je ne te le dise pas ici au milieu de tout le monde. Alors fais-moi confiance quelques secondes et suis-moi. dis-je en la regardant, affichant un léger sourire pour essayer de la rassurer, car j'ai vraiment l'impression que je la stresse plus qu'autre chose et ce n'est pas mon intention.

Je ne sais pas ce que me veut ce jeune homme et à vrai dire cela m'importait peu. Mais j'étais pas à a bourre, j'avais du temps devant moi donc je pouvais lui en consacrer un peu. Qu'est-ce qui m'en empêchait? Je fronçais les sourcils. Les trucs en privé c'est genre les trucs graves non? J'allais pleurer? Puré j'avais quand même peur. Je restais sans rien dire parce qu'à vrai dire je savais pas quoi répliquer. Le jeune homme insista une deuxième fois et je finis par céder. Très bien, je te suis. je lui rendis son sourire d'un air d'incompréhension et je marchais derrière lui avant qu'il ne trouve une coin tranquille pour nous deux. C'était une salle un peu inutile, je sais pas à quoi elle servait, y'avait des bancs un peu partout et une tonne de livres. Cela ne m'étonnait pas qu'elle soit restée ouverte. Je déposais mes bouquins et mon sac sur un banc et je m'appuyais dessus, croisant les bras. Alors? lançai-je comme pour lui donner le feu vert de me dire sa révélation si importante.

Heureusement pour moi, elle accepte de me suivre pour aller dans une pièce où l'on sera plus tranquille et où l'on est certain que l'on ne sera pas dérangé par quelqu'un. On se retrouve dans une salle que je ne connaissais absolument pas, pourtant ça fait un moment que je suis là, mais elle ne me disait rien du tout.. Je me retourne vers Blaise, alors qu'elle dépose ses affaires sur le banc à côté de nous. Oui, hum.. C'est pas facile à dire.. dis-je doucement, l'observant. C'est pas le genre de truc que l'on dit facilement, qu'on dit comme ça comme si on demandait à quelqu'un s'il allait bien. En plus, je sais pas du tout comment elle va le prendre ni ce qu'elle va dire et encore moins si elle va me croire.. Mais je vois sur son visage qu'elle s'impatiente, alors je souffle un bon coup et je me lance. Je m'appelle Bentley et.. Je suis ton grand-frère. Je la regarde droit dans les yeux en lui disant cela, attendant sa réaction. Autant dire que je ne peux pas être plus clair et plus cash que ça..

Une fois à l'écart des autres, je patientais que le jeune homme me parle enfin ou du moins qu'il se présente car je ne le connaissais pas. Cela pouvait sembler suspect qu'il veuille me voir en privé mais apparemment c'était important et comme j'étais naïve, j'avais accepté. Ce mec est pas moche, je vais pas le cacher, c'était juste la première chose que j'avais appris de lui avant qu'il ne dise comment on l'appelait. Bentley. Là, je comprenais. Tout me revenait comme une pluie au-dessus de ma tête. La lettre de ma mère qui m'annonçait que j'avais un frère aîné et je ne savais pas trop comment réagir. Si je voulais le rencontrer ou pas, ou vivre ma vie comme elle l'était maintenant. Mais avouez que ma vie craint et qu'une présence familiale me réconforterait. Je me tenais fermement à la table pour ne pas tomber dans les pommes car niveau émotion je touchais le jackpot là. Ben ça alors... dis-je un peu trop submergée par la nouvelle. Je suis contente que tu m'aies trouvé car je t'avoue que j'ai cherché mais je me suis découragée à un moment. Oh mon dieu je veux tout savoir de toi. On a l'air tellement différent... notre seul point commun c'était sans doute notre beauté et notre sourire ravageur. Nos parents nous ont bien fait. Mais du coup, je ne savais pas à quoi ressemblait sa vie.

Je me sens mieux maintenant que je l'ai dit. J'en pouvais plus de garder ça pour moi, je voulais vraiment la retrouver et lui annoncer la nouvelle. Je la vois se tenir à la table et me mord légèrement l'intérieur de la joue. J'écoute alors ses paroles et souffle un bon coup. Elle était donc au courant. C'était rassurant, parce qu'elle aurait pu me prendre pour un fou dans le cas contraire. Je sais pas quoi te dire.. J'ai vécu dans les quartiers riches de Londres, j'ai appris que j'avais été adopté quand j'avais 12 ans, je fais partie des Quincy à Harvard et.. J'ai toujours voulu avoir une soeur. dis-je en lui souriant. J'ai toujours voulu avoir quelqu'un de qui je pourrais m'occuper. Je suis vraiment protecteur avec mes amis en général alors avec ma petite soeur.. Je le serais sûrement encore plus. Mais ça fait du bien d'avoir une présence familiale à Harvard. J'aimerais aussi que tu me parles de toi et.. de nos parents.. dis-je légèrement gêné. Après tout, je ne connais rien de mes parents biologiques et je me demande bien qui ils sont, comment ils sont.. Je sais pourquoi ils m'ont abandonné, c'est tout mais ce n'est pas suffisant à mes yeux.

D'accord, j'ai un frère. Un vrai de vrai avec le même sang que moi. Je me sentais moins seule d'un coup. Etre fille unique me donnait l'impression d'être un alien avec tous mon entourage qui ont une famille. Je souriais lorsque Bentley me racontait sa vie. Je l'écoutais pas vraiment, enfin si mais la nouvelle était en train de me remplir de bonheur donc je devais encaisser cela. Notre mère m'avait dit que j'avais un frère mais je ne connaissais rien de sa vie. J'esquissais un petit sourire. Il a toujours voulu une soeur, frérot je suis là maintenant! Je soupirais. Je sais pas ce qui est le pire. Vivre en étant adopté dans une famille aisée ou dans un appartement miteux avec peu de revenus. parler de mon passé, j'aimais pas faire ça. Peu de personnes savaient que je sortais d'une pauvreté. Mais Bentley était de la famille maintenant et il avait le droit de savoir. J'ai rarement vu notre mère sourire, elle était dépressive la plupart du temps et j'essayais de la rassurer comme je pouvais. Notre père a été engagé à l'armée après quelques jobs par-ci par-là. Elle ne savait pas s'occuper de la maison toute seule sans son mari qu'elle ne voyait jamais puisqu'il partait en mission. Du coup, elle s'est enfermée dans l'alcool. J'étais là pour m'occuper de notre mère, en plus des cours et de mon travail pour avoir un peu d'argent. Chaque petite chose prenait de la valeur pour moi. J'ai jamais craqué, j'ai toujours gardé la tête haute. ça me faisait bizarre de me dire que nous avions une maman en commun. Notre père était un homme charmant, très gentil. Tu lui ressembles. physiquement en tout cas.