Maxym & Aidan ☼ Il manque ton rire à l'ennui

 Le temps avait manqué, s'envolant un peu plus chaque jour au fil des minutes, mais Aidan désirait depuis un moment ces retrouvailles du passé. D'aussi loin qu'il se souvienne, Maxym était sa plus vieille amie à Harvard. Celle qui l'avait poussé à assumer l'artiste qu'il était, à sa façon cela s'entend, la Fière n'allait pas se rouler à ses pieds avec des yeux brillants, mais à coup de griffes, de mots percutants et d'une solide détermination, elle l'avait poussé à son bienfait. Il était surprenant d'observer un mariage amical entre cette Eliot typique et le représentant des Lowell, mais parfois les différences faisaient votre force et Aidan avait appris à dépendre de l'amitié de la Belle comme ses poumons nécessitaient un bol d'air. De sa peau halée, Maxym bronzait avec élégance sur la plage, et c'est presque translucide à côté d'elle que le Lowell s'allongea à ses côtés. « J'ai l'air très con à côté de toi, tu serais la petite fille et moi Casper. » Il soupira avant de sourire et roula pour poser ses doigts froids sur son ventre avant de l'embrasser sur la joue. « Je suis jaloux. » dit-il avant de rire doucement. « Mais je suis heureux que tu sois là. »

 Accusons le temps, plutôt que l'envie ou les nouvelles connaissances, comme entier responsable de leur manque de rencontre. C'était un peu de sa faute, à Maxym. Elle avait balancé l'oisillon hésitant d'en haut, et maintenant qu'il volait avec une certaine grâce, elle en venait à jalouser ses compagnons de voyage. Les opportunistes. Eux qui l'approchaient parce qu'il brillait un peu plus. C'est juste qu'il s'était débarrassé de quelques plumes disgracieuses, mais rien de nouveau pour la demoiselle de New-York. Aidan était toujours le même, à s'incruster quand elle s'y attendait le moins. « J'suis désolée de t'éclipser à ce point.. je fais des efforts, tu sais. » Ses lèvres se muent en un sourire mutin, comprenant bien sa réplique comme ça l'arrangeait. Elle réceptionne son baiser avec plaisir, se hissant ensuite sur ses coudes pour mieux le voir. C'est vrai qu'eux, c'est le jour et la nuit. Autant dans l'attitude que dans le physique. On appelle ça la complémentarité, non ? « J'allais quand même pas te laisser aller seul au summer camp, quand j'te surveille pas tu fais des mioches. » Ses billes vrillent vers le haut, dans une attitude exagérément désespérée. Bon, d'accord, un seul. Mais quand même. Un soupire plus tard, Demoiselle attrape son tube de crème, s'en étale en toute innocence sur le bras, en remets sur son doigt, et dès qu'il détourne son regard d'elle, tartine le nez du Lowell de blanc. « Tiens, pour qu'on te voit mieux ! » Et elle se marre.  

 C'était bon de retrouver Maxym comme à l'ancien temps. A cotoyer la Brune, Norrington sentait ses habitudes taquines revenir et c'est un sourire aux lèvres qu'il lui fit sa réplique. « Je ne savais pas que la discrétion était devenue une de tes coutumes Mademoiselle McAllister. » Il se moque et ouvertement, mais l'intention reste bon enfant. La Demoiselle est une créature superbe qui le dissimule aisément, pour son plus grand plaisir. Plaisir d'autant plus grand qu'il aime à préserver dans toute cette beauté une pure et sincère amitié. « Il faut vraiment que tu me surveilles plus souvent dans ce cas ! » admet-il en haussant les épaules. La Traîtresse en profite pour l'attaquer d'un index empli de crème. « Tu tiens vraiment à prendre un bain de mer sitôt arrivée ? » la provoque-t-il avec un sourire en coin. Prenez deux anciens amis de lycée ensemble et ça donne une moyenne d'âge mental plutôt peu élevée. Il s'accoude finalement au sable, laissant à la Brune un brin de répit, baissant ses lunettes de soleil sur son nez. « Alors, tu vas me raconter pourquoi ta surveillance s'est faite si rare ces derniers temps ? » Il ne la blâme pas vraiment, ils sont tous deux responsables, mais il est curieux de savoir ce qu'il s'est passé pour son amie.