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- Spoiler:
- Pour te mettre au courant, Dixie et Charlie ne sont plus ensemble à partir d'aujourd'hui. Bon, techniquement, elle va l'apprendre après son coma, mais c'était pour te mettre aux nouvelles
" Faut jamais dire jamais. " Ça, tu l'avais appris à tes dépends. Avec le temps, bien des choses avaient fini par s'insinuer dans ta tête, pour y rester gravées à jamais. Des leçons, appelait-on ça ainsi. Tu avais appris de tes erreurs, dans la vie, mais tu avais encore du mal à les gérer. Et ça m'était fatal, dans certaines situations. Tu croyais y parvenir en t'enfilant quelques verres d'un truc fort, peu importe ce que c'était, mais à bien y penser, ce n'était que futile. Une simple illusion à laquelle tu t'accrochais, autant toi que tes espérances et tes croyances. " J'allais répondre que oui, mais il n'y a jamais de bonne raison à rechercher l'ivresse. " Tu pinces tes lèvres, qui se reposent sur le bord du verre, à présent vide de tout liquide. Liquide qui te rend pathétiquement bien, en cette maussade température. " Tu sais, j'ai peut-être fait bien des conneries depuis que j'suis arrivée aux États-Unis, mais les valeurs que mes parents m'ont transmises, j'y tiens. Et la fidélité en fait partie. Même en le voulant de tout mon coeur, je n'arrivais pas à vivre dans une relation ouverte. Et le pire, c'est que si j'le laisse aller voir ailleurs, il le fera. Mais il va m'empêcher d'en faire de même. Ça m'rend tellement mal.. T'as vu dans quel état j'suis, aussi! ", dis-tu en hoquetant de rire. Un rire semi-amusé, semi-nerveux qui mélangeait inquiétude et effroi. Tu as peur de perdre Charlie, comme tu avais perdu Sören. Tu n'étais pas dépendante affective, puisqu'en couple, bien que tu restais fidèle, tu ne t'accrochais pas au bras de ton amant pour le suivre à la trace, attendant qu'il te prononce ces trois petits mots doux à présent bien difficiles à prononcer pour toi, sans quoi tu étais malheureuse. Non, tu n'étais pas dépendante affective. Cependant, tu pouvais affirmer, à contre-coeur, que ta peur de finir seule n'était pas à omettre ; te retrouver seule te fichait la trouille et tu n'arrivais pas à vivre avec l'idée. Même si tu étais très bien entourée, tu aurais toujours ce sentiment de vide en toi, si l'on venait à te quitter. Et bizarrement, tu avais cette impression, encore plus persistante maintenant que tu avais un verre plein d'alcool dans le sang, qu'une prochaine rupture ne serait pas long à faire son apparition dans ta vie. Tu t'étais levée vivement, un peu trop pour te laisser le temps de trouver ton centre d'équilibre : la preuve, tu tanguas d'un côté à l'autre sans réel sens de l'orientation et de l'équilibre. Priape se leva pour t'aider, ce que tu apprécias d'un soupir exaspéré par toi-même et ta condition, mais tu te dirigeais malgré tout vers le bar. Une fois arrivée, en compagnie de Priape, tu piquas la bouteille de rhum derrière le bar en en versant dans ton verre maintenant vide et dans un que tu avais choppé pour Priape. L'observant, tu lui demandas très sérieusement, le fixant : " Dis-moi... Comment tu fais pour avoir un si grand coeur? Comment t'arrives à apprécier tout le monde, à recueillir tout cet amour et à le partager aux autres? Malgré toute ma volonté, j'ai pas l'impression d'y arriver. J'ai cette impression constante de ne faire que des boulettes et de blesser les gens autour de moi, ou d'agir stupidement et de ne jamais arriver à aucun résultat. " C'est vrai, quoi. Priape avait cette chance inouie de la vie d'être presque parfait et de pouvoir agir, faire des erreurs sans que personne ne vienne à le détester pour ça. On lui pardonnait. Peut-être est-ce le fait que moi je n'arrivais pas à me pardonner moi-même dans cette situation, qui faisait que les autres n'y arrivaient pas avec moi?
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