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Psychopathology of a pervert and a manipulator
« Il y a trois sortes d'hommes: les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer. »
Il inspira une goulée d’air, goûtant avec délice l’oxygène qui s’infiltrait dans le tube en plastique. Il réajusta son masque, se retenant de justesse d’expirer par le nez. Quelques battements de jambes et déjà, ses palmes le propulsaient dans l’immensité qui lui faisait face. Il avait toujours craint et apprécié l’océan tout à la fois, mêlant en ces sentiments une sorte de respect et de fascination pour cette masse immuable qui pouvait tout aussi bien déchainer sa fureur qu’afficher un calme effrayant. Il en allait de même pour la multitude d’espèces différentes qu’elle abritait, qu’il s’agisse d’une simple anémone ou d’un imposant cétacé. L’apparence est trompeuse, les couleurs vives cachent de sombres secrets, et les plus beaux ne sont pas forcément les plus gentils. Tout cela, il l’avait compris en visitant les abysses, en nageant avec les dauphins, en frôlant les requins et en caressant les raies. Il avait mis le pied dans un autre univers, aquatique, hors de portée. Il devait se contenter de vulgaires visites alors qu’il aimerait tout explorer, flotter à la surface au lieu de plonger dans les abîmes. Il détestait ça. Mais ne pourrait jamais se lasser du ballet infini des poissons autour du récif.

Il observa les coraux, répartis de façon inégale et totalement aléatoire sur le fond de l’océan. Ils étaient tous différents, et curieusement tous semblables. Il y avait ici et là de grosses boules verdâtres, de ce côté de délicates branches bleues, par là des blocs aux multiples tentacules, dans différentes nuances de marron. Des algues peuplaient chaque espace vide, laissant parfois place à des coquillages ou des anémones. A l’intérieur se cachaient quelques poissons clowns, effrayés à l’idée de finir chez un dentiste. Entre ces morceaux de récifs, des étendues de sable, dotées de quelques trous destinés aux crabes, de masses informes sous lesquelles se cachaient peut-être des requins dormeurs. Il nagea à la rencontre de ce monde sous-marin, admirant les petits poissons bleus qui jouaient à cache-cache, souriant en apercevant un picasso, qu’il avait toujours trouvé fort laid. Non loin, un banc de carangues passa, et c’est tout ébahi qu’il pût assister à leur défilé impromptu. Il s’écarta pour laisser passer quelques poissons bruns striés de rouge, en profitant pour observer les jaunes au long bec qui virevoltaient près des algues en compagnies de plus petits, tout noirs ceux-là.

Enfin, sa tête creva la surface. Il se délivra de son équipement et nagea jusqu’à la rive, masque et tuba à la main. Il ferma les yeux dans l’eau trop salée, sentant le soleil réchauffer brusquement son dos. L’eau fraîche lui fit du bien, et bientôt, il arriva sur la plage. Sortir de l’océan en palmes était le meilleur moyen de se ridiculiser, et pourtant, c’est ce qu’il fit. Pataugeant jusqu’au stand de location tel un canard, il envoya valser du sable aux alentours sans y prendre garde, manquant de tomber un nombre incalculable de fois. Dès qu’il fut dépêtré de cet accoutrement, il se rinça à l’eau douce avant de se sécher rapidement et d’enfiler une chemise, qu’il laissa ouverte. Il enfila ses savates, ignorant le sable qui collait à ses pieds, et s’installa dans son tranzat, chaussa ses lunettes de soleil, quoiqu’inutiles en vue du parasol qui le surplombait, et ouvrit le livre qu’il avait commencé la veille. Une histoire d’amour vraisemblablement, ou tout du moins c’est ce que le résumé laissait entendre. Mais lui y voyait bien plus : un condensé de l’espoir de l’humanité, des sentiments réel et une envie d’aider, d’aimer. Bien sûr, le cadre n’aurait pas été parfait si un serveur ne lui avait apporté un cocktail rafraîchissant, qu’il sirota en souriant.

© charney

(Invité)