de passage. (dwight)

Pour une fois, t’es pas allée surfer, t’es allée te perdre dans saint-barth et c’est plutôt agréable, découvrant cette nouvelle île tu sirote ton eau de coco, t’es pas dépaysée, c’est un peu comme chez toi, ton île du pacifique ressemble tant au caraïbes. T’as passé ta journée à déhambuler dans les rues de corossol, t’as même un chapeau qui a été fait devant toi, c’est magique. Tes cheveux blondis par l’eau salé brille avec les rayons du soleil. C’est une jolie fin de journée, les bateaux reviennent et tu t’approches du rivage pour voir ce spectacle qui te rappelles tant ton ancienne vie, t’étais comme eux à lihu’e, mais avec beaucoup moins de moyen, t’avais juste une cagette accrochée à l’arrière de ton vélo sur le porte bagage. Des gens ce sont rassemblés, apparemment c’est quelque chose à voir ici, tu l’as vu sur le programme alors c’est évident qu’il va y avoir tes camarades. Tu scrutes les alentours, histoire de voir si il n’y a pas un visage familier, et puis, plus au fond, éloigné de la foule, t’en reconnais un, un que tu connais pas tant que ça, mais que t’aimes bien, le frère de faith. Tu t’approches de lui « salut, inoa, je suis bénévole à l’hôpital, on s’connaît j’crois bien. le frère de faith c’est ça ? » dis-tu tout sourire.

Observant l’arrivée des pêcheurs avec leurs bateaux plein de poissons, le monde autour de toi semblait s’être arrêté, tous admiraient ce fabuleux spectacle qu’ils n’auraient sûrement pas la chance de voir ailleurs, quant à toi, ça te rappelais ton pays, ton paradis, ta plage et tes vagues, ta mer et tes poissons dorés. Le fait est que t’avais osé aborder le frère de faith, un garçon qui te semblait bon, c’est vrai qu’à l’hôpital on se rend vite compte des gens qui ont une famille qui se fout de leur santé ou pas, et pour les hoover, le grand frère semblait très préoccupé par la santé de sa sœur. « Salut oui je me souviens de toi. Moi c’est Dwight ! Content de te rencontrer dans un autre cadre que l’hôpital. Comment vas-tu ? » tu tendais la main en sa direction « enchantée dwight alors » un sourire sur tes lèvres « c’est sûr que ça change, c’est plus exotique » dis-tu en lâchant un petit rire, passant la main dans mes cheveux, machinalement « oh bah comment peut-on aller mal dans un endroit si joli ? » puis te rendant compte de ton impolitesse « et vous ? vous passez un agréable voyage ? » c’est vrai qu’il t’avais tutoyé, mais tu ne pouvais pas, le cadre avait beau être différent il restait le frère d’une des patientes de l’hôpital.

Vos rires se mêlent, quelques instants, avant qu’il s’arrête soudainement te fixant intensément, qu’avais-tu dis « Waaaah non jamais de ça entre nous» te lance-t-il, t’as du mal à comprendre ce dont il s’agit, ça te paraissais tellement normal de le vouvoyer vu la relation que vous aviez avant de vous rencontrer ici, puis il reprend « Tu n’as pas à me vouvoyer. On est dans un autre cadre et c’est les vacances ! Sinon moi ça va. Ça te dit de marcher un peu à moins que tu sois occupée ? » et là tu comprends tout de suite mieux, tu portes ta main devant ta bouche l’air désolée « si vous, euh pardon, si tu insistes alors » dis-tu en souriant. « je suppose que si je te dis que je suis occupée tu ne me croiras pas ? » ton sourire ne s’est toujours pas détaché de tes lèvres, tu es comme un rayon de soleil. « j’aimerais beaucoup voir quel genre de poissons ils pêchent ici, si ça t'embêtes pas, c'est bientôt fini de toute façon » dis-tu en pointant du doigt les bateaux qui déchargent. et là clairement il va te prendre pour une fille bizarre, quel genre de fille préfère voir le résultat d’une pêche ma foi plutôt fructueuse plutôt que d’aller se balader aux côtés d’un beau jeune homme. Tu peux le dire, le frère de faith a un vrai charme, mais loin de toi l’idée d’avoir une quelconque relation autre que celle que vous avez déjà, il est le grand frère d’une de tes patientes.

il attrapait ta main et te tirais au milieu de la foule de gens, il avait bien compris que c’était un truc qui te captivais et il devait sans doute se dire que pour une fille de ton âge tes centres d’intérêt semblaient bien différents que les autres, mais c’était comme ça t’avais pas vécu dans le même environnement que les autres et c’est bien ce qui te rendait spéciale. « on voit beaucoup mieux ici, t’avais raison » dis-tu en lui esquissant un sourire. tu es fascinée, ça te fais tellement penser à chez toi, tu t’y revois. « on fait pareil chez moi. » lâches-tu doucement, t’as pas l’habitude de parler de toi, mais des fois ça engage la conversation, des fois c’est agréable de parler de soi. t’as toujours les yeux rivés vers les pêcheurs, qui des cagettes de poissons dans les bras regagnent la rives, c’est pas les mêmes poissons que chez toi, ils y ressemblent c’est vrai, mais pas tout à fait non plus.

Lorsqu'elle m'avait demandé si elle pouvait voir la fin du truc de pêche avant qu'on ne se mette à marcher tranquillement ensemble, j'avais accepté bien entendu parce que cela ne me dérangeait nullement de découvrir la passion des personnes qui m'intéressaient. Oui il ne fallait pas se leurrer, la belle Inoa me plaisait beaucoup et peut-être que je voulais tenter quelque chose. Il fallait que je procède étape par étape, ce n'était pas le genre de filles que je pouvais facilement draguer comme les autres... Non c'était une jeune femme spéciale et elle semblait vraiment unique à son genre, ce qui rajoutait un peu plus à son charme. D'ailleurs pour lui permettre de mieux voir ce qu'il se passait, je lui avais prise la main pour l'emmener jusqu'au premier rang. Elle me souriait, ce qui me fascina totalement tandis qu'elle me disait qu'ils faisaient la même chose chez elle. " Franchement, je trouve ce spectacle fascinant. Je n'y suis pas du tout habitué et ça me change. Je te remercie de me faire découvrir cette culture, Inoa " dis-je avec sincérité en la regardant dans les yeux avant de sourire et de continuer à regard le spectacle offert les pêcheurs. " Tu as déjà fait ça chez toi ? "

un sourire s’était figé sur tes lèvres, tu rêvassais à kauai, tu repensais à ton île ta jolie île, tu te voyais à la place de ces pêcheurs, tu te revoyais sur ton vélo, ta cagette pleine de poissons en direction du marché, tu te revoyais sur ton paddle à pêcher avec ta canne faites par ton père, tes souvenirs étaient là, toujours présent et il n’était pas question que tu oublies, le devoir de mémoire était important, se souvenir. « ça m’fait plaisir de te la faire découvrir, et que tu apprécies » disais-tu un sourire sur tes lèvres à son attention. tu hochais la tête à l’affirmative quand il te demanda si tu faisais ça chez toi aussi « oui, c’était mon moyen de vivre, j’ai vécu comme ça pendant neuf ans, jusqu’à que j’arrive sur le continent en fait. » t’avais commencé à te débrouiller seule très tôt par rapport aux autres personnes de ton âge, à treize ans t’étais déjà livrée à toi-même quand d’autre enfant était au centre de l’attention dans leurs familles, toi ta famille se résumait à ton père qui veillait sur toi depuis la mer, à ta cabane sur la plage, aux habitants du village qui te considéraient tous comme étant l’enfant du pays, l’enfant de la terre.