[x Orlane] ­─ rendons aux apparences ce qu'elles veulent faire valoir

HAITI. Chaque jour dans ce summer camp était plus intense, et plus intéressant encore que le précédent. J'adorais ça. J'adorais m'amuser, m'éclater, et ce soir, c'était petite soirée sur la plage. Tranquillement? Je ne dirais pas ça, ça risquait d'être une sacrée soirée. Habillée d'un haut noir et d'un short, j'arrivais alors sur la plage, mes cheveux relâchés sur mes épaules flottant au gré de la légère brise nocturne. C'était bien organisée, pour une soirée sur la plage. Et il y avait déjà du monde. Naturellement, je me dirigeais vers le bar, prenant comme à mon habitude un verre de whisky, laissant un homme sûrement résidant ici me draguer quelques minutes avant de m'éloigner. Je n'ai pas envie de perdre mon temps avec des personnes qui n'en valent pas la peine, cela ne servirait à rien, surtout avec des personnes qui ont vingt cinq ans de plus que moi. La musique résonnait sur toute la plage, et les quelques vagues ne s'entendaient déjà plus. Mon verre à la main, j'avançai alors vers un groupe de personnes qui avaient l'air un peu plus intéressantes. Mais avant que j'eus le temps d'arriver à eux, un homme me bouscula sans faire exprès sur une autre fille, dont le contenu du verre se renversa sur mon débardeur. Bon.. j'hésite entre être gratifiante envers mon ange gardien pour le fait que ce débardeur soit noir, ou soupirer longuement. Déjà, je devrais peut-être dire quelque chose, à cette fille dans laquelle je suis rentrée. Mais elle avait l'air d'être en train de marcher, elle aussi. Deux fautives, yeah, quelle coïncidence. Faites qu'elle ait bon caractère, je n'ai pas envie de chercher les ennuis.

Despe featuring Orlane
Rendons aux apparences ce qu'elles veulent faire valoir

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Je faisais toujours tout pour m'occuper. Il n'était pas question pour moi d'être envahie chaque jour par ces mauvaises pensées. Je ne manquais aucune soirée, aucune activité afin d'être certaine de ne pas avoir de moment de nostalgie. J'avais le coeur encore fragile, et il fallait que je remédie à ça. Ce soir, c'était soirée sur la plage d'Haiti. Je ne réfléchissais même pas à deux fois que je m'étais empressée pour enfiler une tenue adaptée pour danser dans le sable fin de l'île. Un short, un top, des tongs... Autant dire que je ne m'étais pas du tout pris la tête. La simplicité avant tout, surtout dans ce genre d'endroit. Mieux valait passer inaperçue en se fondant dans la foule déchaînée. Une fois arrivée à l'événement, je m'étais empressée vers le comptoir pour commander leur meilleure cocktail. J'étais étrangement motivée ce soir à faire la fête. Je m'étais glissées parmi tous ces gens pour me retrouver en plein milieu, laissant la musique me rentrer dans la peau. Je me vidais la tête, ne pensait à rien et profitait pleinement de l'instant même. Il n'y avait pas d'autre remède que vivre l'instant présent. Au fil des minutes, l'endroit se remplissait de plus en plus de monde, prêts à danser jusqu'au bout de la nuit. La température était parfaite, une légère brise venait nous apporter un peu de fraîcheur alors que non loin se trouvait la mer calme. D'une traite, j'avais terminé mon verre de cocktail, ce qui m'obligea à aller en chercher un nouveau -ne jamais avoir les mains vides en soirée!. Dans ma lancée, je sentit quelque chose d'humide me couleur tout le long de la poitrine jusqu'au ventre. Ca sentait le whisky deux kilomètres à la ronde! J'hésitais entre crier ou garder mon calme... surtout en voyant la fautive presque mal à l'aise de son geste. Et puisque j'étais ici pour m'amuser, je décidais de prendre la deuxième option en lui adressant un sourire de circonstance. « Je crois que ton verre est vide maintenant. » Ma déduction débile était sortie sans même que je puisse la retenir. Mais si ça pouvait la rassurer, alors autant lui faire comprendre que ce n'était pas un drame.

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« Je crois que ton verre est vide maintenant. » Je me sentais toujours légèrement coupable, même si je faisais quelque chose sans faire exprès. C'était là le côté con de ma personnalité, bien que je sois sûre que d'autres de mes traits de caractères renforçaient ce côté, parfois.. « Ah.. oui.. effectivement.. » répondis-je, un peu à l'ouest, avant de regarder ledit verre. « Ah, et, excuse-moi! » dis-je en reprenant mes esprits. Je m'étais peut-être un peu trop égarée dans mes pensées. J'avais l'impression de l'avoir déjà vue ailleurs, cette fille. Enfin, en même temps, Haïti, c'est pas si grand, alors ce n'est pas étonnant, mais.. « Tu es à Harvard? » demandai-je franchement. Non, je n'ai pas la moindre idée de qui elle est, mais reconnaître les gens, même de loin, c'était toujours perturbant. Enfin bon, s'il fallait, je me trompais sur toute la ligne, et elle allait me prendre pour une folle. Je crois que cette soirée n'est pas trop en ma faveur, en réalité. En fait, depuis le début du summer camp, je ne faisais qu'enchainer soirée sur soirée, je ne dormais que très peu, et je passais mes journées dehors. De quoi s'épuiser, au bout d'un moment. Enfin bon, je reparlerais épuisement plus tard, car je suis encore particulièrement en forme, là. Bien qu'au lieu de danser ou de parler joyeusement avec un groupe de personnes m'étant totalement inconnu, je m'étais fourrée dans une situation un peu.. gênante? C'est sûrement l'adjectif le plus approprié pour qualifier ce genre de situation, après tout. Surtout que le whisky, c'est loin d'avoir une odeur discrète, alors allez cacher ça. Levant les yeux, je balayais la plage des yeux. J'étais étonnée de ne reconnaitre personne, n'empêche, comme la plupart des étudiants passent leur temps en soirée.

Spoiler:

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Moi qui avais longuement hésité sur la tenue que j'allais porter ce soir, avoir opter pour un top noir m'avait sauvé la mise. Le verre qui venait de se renverser sur moi était quelque peu visible -ce qui n'était pas le cas de l'odeur cependant. J'empestais le whisky que ma présence parmi ces gens n'allait plus passer inaperçu. Tiraillée entre la colère et le calme, j'avais choisi de prendre le chemin le plus serein. Étrangement, je n'avais ni la force ni le courage d'élever la voix. La pauvre, ça se lisait sur son visage qu'elle était navrée. « Ah.. oui.. effectivement. » était sa réponse à mes paroles peu recherchées. J'avais dis la première chose qui m'était passée par l'esprit dans le but de la mettre à l'aise. « Ah, et, excuse-moi! » Je haussais les épaules lui adressant un sourire de circonstance. « Ce n'est pas grave. » Je la rassurais, m'en fichant complètement de ce qui venait de se produire. Ca allait finir par sécher et cette maladresse deviendrait inexistante. Tant pis pour l'odeur, avec un peu de chance ça s'estompera. De la paume de ma main, je frottais inutilement mon top pour accélérer les choses. « Tu es à Harvard? » Je relevais la tête vers la jeune femme qui entamait la conversation. D'un geste de la tête, j'affirmais à sa question. « Oui, je suis à Harvard. Toi aussi je présume? » Si elle en venait à me poser la question, c'est qu'elle était elle-même d'Harvard. Je préférais cependant m'en assurer. « Au fait, je suis Orlane. » lui dis-je de mon plus beau sourire. Un présentation devait s'imposer, malgré les circonstances imprévues.

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