Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityCry me a river if you need to - pv -
-67%
Le deal à ne pas rater :
Carte Fnac+ à 4,99€ au lieu de 14,99€ (nouveaux clients / ...
4.99 € 14.99 €
Voir le deal


Cry me a river if you need to - pv -

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
La vie d’Evannah n’était pas des plus géniale, et si l’on faisait le bilan de son année, on pouvait voir également que ce n’était pas très glorieux non plus. Elle avait passé le plus clair de son temps dans des soirées, à boire, à fumer, ou même encore à se droguer des fois, ce qu’au fond elle regrettait. Elle était même fatiguée de toute ça, de devoir se dire qu’il fallait qu’elle se raccroche à ces soirées pour penser à autre chose, et n’avoir rien d’autre à l’idée que la prochaine soirée à laquelle elle voulait participer. Et c’était plus pathétique qu’autre chose. Elle se trouvait pathétique, au point même de détester encore plus la vie qu’elle avait. Elle devait se reprendre en main, arrêter les conneries en tous genres et reprendre une vie normale, mais elle n’était pas tout à fait certaine d’en être capable. Et puis au fond c’était beaucoup plus pratique de se cacher derrière une façade de fêtarde et de passer des nuits entières à faire la fête plutôt que de se confronter à la réalité des choses et au fait que tout avait changé depuis déjà plus d’une année.

Elle était sortie très tard, ce soir-là, mais pour une fois ce n’était pas pour faire la tournée des bars avec Mischa ou Meg, non. Elle voulait se changer les idées, marcher jusqu’à trouver une idée intelligente pour passer la soirée, et au final elle réalisa qu’elle n’y arriverait certainement pas à la trouver, cette idée intelligente. Résignée, elle s’installa sur un banc, le premier qu’elle trouva, et elle chercha une minute dans le sac à main qu’elle avait avec elle pour en sortir le lecteur de musique qui ne la quittait jamais. Elle mit les écouteurs sur ses oreilles, et, une fois qu’elle eut mi le volume à fond, elle alluma une cigarette pour se changer les idées. Ça aussi, c’était une très mauvaise habitude qu’elle avait prise. Elle n’y pensa pas plus cependant, et elle avala les premières bouffées de fumées alors que c’était au tour de Let it be des Beatles de raisonner dans ses oreilles. Tout y passa. Rolling Stones, The Door et encore bien d’autres groupes de musique qu’elle avait l’habitude d’écouter. Mais ce n’était pas ce qui lui permettait de penser à autre chose. Au contraire, comme elle était toute seule et qu’elle n’avait pas grand-chose de particulier à faire, elle pensait encore plus à son problème.

Enervée, elle termina la cigarette qu’elle avait commencée, et elle coupa d’un geste sec la musique qu’elle continuait d’écouter. Elle se leva presque d’un bond et elle se remit à marcher. Etrangement, et bien qu’elle ne comprenne pas tout à fait pour quelle raison, elle se dirigea vers le bâtiment réservé aux musiciens. Elle ne jouait plus depuis un moment mais elle y allait pour écouter les autres jouer, et essayer de s’y remettre. Mais le problème, c’est qu’elle n’arrivait pas à s’y mettre. Elle était bloquée. Elle restait là, devant un instrument, totalement incapable d’en sortir la moindre note. Et en plus elle se trouvait vraiment pathétique. Elle qui jouait du piano depuis déjà des années, elle ne parvenait même pas à jouer une ou deux notes. Au contraire, elle ne pouvait même plus poser un doigt sur le clavier.

Elle arriva bien vite face aux portes du bâtiment de musique, et elle entra à l'intérieur comme elle le faisait toujours. Elle ne comptait pas jouer, cette fois-là non plus, mais au moins elle pourrait revoir l'un des instruments qui avaient rythmé toute sa vie. Elle ferait comme elle le faisait toujours, elle entrerait dans une salle, et elle resterait là jusqu'à ce qu'elle en ait marre. Ou bien elle ne ferait que passer dans les couloirs, et elle rentrerait ensuite chez elle, dans la chambre qu'elle occupait chez les Eliots. Elle verrait bien, et puis après tout, elle n'avait pas grand-chose d'autre à faire. Elle ne voulait pas faire la tournée des bars, ni danser sur les tables d'une boite de nuit. Elle avançait donc dans les couloirs, toute seule, et elle ne vit même pas beaucoup d'élèves qui se trouvaient là. Les rares qu’elle croisait partaient bien vite, ils devaient certainement avoir bien d'autres choses à faire que de rester dans le bâtiment alors que les cours venaient de se terminer. Et elle les comprenait très bien.

Elle ne réalisa pas tout de suite ce qui se passait, mais elle entendit de la musique. C’était du piano. Quelqu’un jouait du piano alors qu’il n’y avait pratiquement personne dans les couloirs et évidemment, elle était bien plus qu’intriguée par tout ça. Elle avança très vite dans les couloirs, alors qu’elle courrait plus qu’elle ne marchait, et elle se trouva bien vite devant la salle de là où la musique pouvait venir. Elle poussait très légèrement la porte et elle put voir un jeune homme qui était en train de jouer de la musique, assis face à un grand piano. Elle hésita à entrer, pas vraiment certaine qu’il veuille d’un public, et encore moins qu’il veuille qu’une personne qu’il ne connaisse pas reste là et l’écoute jouer. Mais après tout, s’il était là, c’est qu’il était forcément étudient en musique, donc il devait être habitué aux publics et au fait de jouer face à des inconnus. Elle ne réfléchit pas plus à tout ça et elle entra dans la pièce, discrètement pour ne pas qu’elle le dérange.

Elle entra et elle fit en sorte de ne pas le déranger, et elle s’installa sur l’une des tables présente dans la pièce, en silence. Il ne pouvait pas la voir, comme il était dos à elle, et elle écouta ce qu’il jouait. Rachmaninov, non ? Oui, elle n’avait aucun doute. Les notes s’enchaînaient, et elle l’écouta très attentivement, ce qui lui permit de se changer les idées pour quelques minutes tout du moins. Il termina de jouer bien trop vite au gout d’Evannah pourtant, qui l’écoutait pourtant toujours avec une attention très particulière. Elle regretta le fait que les notes ne retentissent plus dans la pièce, et elle se mit à applaudir, comme elle l’aurait fait d’habitude. Elle hésita cependant une nouvelle fois, pas trop certaine de ce qu’elle devrait faire, et puis elle décida de parler. « Félicitation ! Je trouve que tu joues à merveille ».
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Il était déjà tard, la nuit était tombée depuis déjà de nombreuses heures, mais Pierre-Marie bien trop plongé dans ses pensées, allongé sur son lit à fixer le plafond, n'avait su trouvé le sommeil. Cette histoire de bal de fin d'année le préoccupait beaucoup... Pour lui s'était un grand cap qu'il s'apprêtait à passer. Les derniers bals auxquels il avait assisté, sa cavalière n'était autre que Elise, sa bien aimée... Dorénavant, les choses ne seraient plus aussi simple. C'était la première fois depuis son décès qu'il décidait de participer à l'une de ces soirées organisées par l'université et ainsi prendre l'initiative d'inviter une étudiante à s'y rendre avec lui, n'était pas chose évidente... Quelque part au fond de lui, il avait cette désagréable impression de trahir Elise, mais d'un autre côté, il était convaincu que c'est ce qu'Elise aurait voulu pour lui, qu'il avance, tourne la page, sans pour autant l'oublier elle. Elle n'aurait jamais voulu dans tous les cas qu'il reste seul à jamais. Après plusieurs heures de lutte interne, son choix s'était enfin arrêter sur une personne. Bien qu'un choix important de cavalière s'offrait à lui, il n'y avait qu'une avec qui le musicien souhaitait sincèrement s'y rendre et maintenant qu'il s'était enfin décidé, il se précipita sur son bureau, pour y allumer la petite lampe de chevet. Pierre-Marie saisit alors une feuille blanche sur laquelle il dessina rapidement mais proprement une rose qu'il ne tarda pas à colorer de rouge. Il n'était pas très bon dessinateur, ce qu'il réalisa n'était peut-être pas très réaliste, mais cela lui était égal. Une fois la coloration faite d'un jolie dégradé de rouge écarlate, tendant à marquer les ombres et la profondeur de la fleur, le rouquin saisit alors sa plume. Il resta quelques instants en suspend, réfléchissant à la formulation, puis il se lança sans brouillon, sans essaie, le mieux était surement d'être naturel.

<< Chère Scarlett ,

Accepterais-tu d'être ma cavalière au bal de fin d'année ?


Bien à toi,
Pierre-Marie >>

Il relut une ou deux fois son message avant de le plier soigneusement pour finir par le glisser dans une enveloppe. Demain dès la première heure, il irait lui glisser dans son casier de vestiaire à l'université. Bien que la lettre soit brève, elle représentait pour Pierre-Marie tant de choses qu'une fois rédigée et prête à être donner à son destinataire, il fut prit d'un soudain mal aise. Tout un tas de nouvelles questions surgirent dans sa tête, des questions auxquelles il n'avait certainement pas envie de se confronter maintenant, ni même jamais. S'il y avait bien une chose que le rouquin détestait, c'était de remettre en doute ses choix. Il n'aimait pas les situations instable, pas claire et inconfortable. Maintenant qu'il avait fait son choix, il souhaitait juste attendre que les choses se fassent sans que ces questions ne tournent en boucle sans arrêt dans sa tête. Il le savait, la nuit risquerait d'être très longue et rester cloîtrer dans sa chambre ou même dans l'appartement, ne l'aiderait surement pas à faire passer tout cela. Le musicien décida alors d'une balade nocturne. Après s'être habillé et d'avoir glisser la lettre dans une poche intérieur de sa veste, il sortit à pas de loup dans le couloir. Il se fixa quelques instants comme pour apprécier le doux son mélodieux que son colocataire produisait, endormis à quelques pas de lui seulement, dans le salon : un harmonieux ronronnement grave semblable à celui d'un moteur à explosion. Quel spectacle que de pouvoir admirer Readounet avachis bouche ouverte dans le canapé ! Rosalie n'aurait pas de soucis à se faire, Tonton Read veillera bien sur elle !

Que pouvait-il bien faire une fois l'appartement quitté ? Tout sorte de propositions s'offraient à lui, parmi lesquelles l'idée de se rendre dans le centre ville pour y avaler deux ou trois verres cul sec, dans un bar miteux trouvé par hasard au détour d'une ruelle douteuse. Il y avait bien longtemps que le rouquin ne s'était pas laissé aller à ce genre de sordide activité. Lorsqu'il était prit d'insomnie, généralement, il se contentait soit d'une simple balade à l'air frais, il errait dans les rues de la ville jusqu'à attendre que le jour vienne à se lever; soit il se rendait sur le campus de l'université dans l'espoir que le gardien ait pour la énième fois oublier de fermer à clefs certaines portes cachés qui donnait l'accès à la majorité des bâtiments. Lorsque c'était le cas, le musicien aimait alors se rendre dans l'une des salles de musique pour y jouer d'un quelconque instrument, pour simplement se divertir ou pour évacuer certains stress et soucis. Cette nuit, il souhaitait pouvoir se détendre les nerfs, il s'en alla donc vers l'université de Harvard.

Les portes sécrètes -c'est ainsi qu'il les surnommait- ouvertes, Pierre-Marie n'eut aucun mal à rejoindre rapidement l'une des salles de musique naturellement elle aussi ouvertes. Il pénétra dans la plus spacieuse de toutes, on y trouvait quelques instruments seulement et parmi eux un superbe piano à queue presque neuf, qui brillait sous la lumière douce qu'il venait d'allumer en entrant, avant de pousser légèrement la porte derrière lui. Comme Scarlett dans les salles de danse, c'était devant des instruments de musique que Pierre-Marie se sentait vraiment bien. Ainsi, il ne tarda pas à venir s'installer derrière le long clavier aux touches blanche et noir, immaculées et inspirant une grande bouffée d'air, ses doigts entrèrent enfin en contact avec l'objet. Les notes émises alors se mirent à vibrer, danser et s'accroître autour de lui. Il les enchainaient sans suivre une logique quelconque, elles venaient les unes après les autres guidés par son oreille et son doigté. Ses doigts caressaient comme frappaient, tapotaient glissaient sur les touches. Un sourire béat s'affichait sur ses lèvres : c'était ce genre d'instant privé et intime qu'il appréciait le mieux quand il était question de laisser parler son don pour la musique. Une fois son improvisation terminée, il laissa tombé lourdement ses mains sur ses genoux, encore fébriles. Son sourire satisfait ne le quittait plus. Ce qu'il appréciait le plus après avoir jouer intensément, c'était le silence que lui permettait le fait d'être seul dans un lieu si désert. C'était... ORGASMI.... !

    « Félicitation ! Je trouve que tu joues à merveille »


IIIIQUE !!!... Pierre-Marie fit volte face. Assise non loin de lui, une jeune femme venait le couper dans son élan de créativité. Peut-être aurait-il dû la remercier pour le compliment, il était vrai, mais ce n'était pas de la gratitude qu'il éprouvait vis-à-vis de cette dernière sur le moment, mais plutôt de la soudaine colère. Il se sentait trahis dans son intimité. S'être mis à nu devant cette femme qu'il ne connaissait pas, le mit dans un tel état d'embarras et de gêne qu'il ne savait à peine quoi répondre. Le pire était bien le fait qu'elle ait surement penser bien faire en le remerciant pour que par la même occasion elle signale sa présence... Absolument pas, peut-être aurait-elle mieux fait de se taire pour faire oublier sa présence jusqu'au bout ? Et puis d'ailleurs depuis quand était-elle là ? Il ne semblait pas l'avoir remarquer en arrivant.

    « Depuis quand es-tu là ? »


Sa réponse était sèche, il la fixait d'un regard froid et dur. Il y avait surement plus sympathique comme réponse, d'ailleurs Pierre-Marie s'en voulu de se montrer si glacial envers cette inconnue, ce n'était pas dans ses habitudes bien sûr... mais se sentir violé ainsi dans son intimidé, il n'y avait rien de plus désagréable !
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Evidemment, il ne pouvait pas être content qu’elle se trouve là. Evannah n’avait pas la prétention d’être indispensable, et encore moins que sa présence convienne forcément à tout le monde. De plus, le fait de s’imiscer ainsi dans l’intimité de quelqu’un – car la musique était personnelle, au point même de préférer la garder pour soit – n’était certainement pas du meilleur goût. C’est pourquoi on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle soit réellement surprise par la réaction du jeune homme. Dur et froid, il lui lançait un regard de repproche qu’Evannah ne comprenait que trop bien. Elle aussi, elle n’aurait certainement pas été des plus amicales si elle avait été surprise de cette façon, et c’était également la raison pour laquelle elle ne s’en formalisa pas le moins du monde. « Un certain temps », dit-elle avec un léger haussement d’épaule. Elle balançait ses pieds dans le vide, tranquillement, alors qu’elle repportait son regard vers l’extérieur. Les grandes fenêtres laissaient voir la lune, c’était une belle soirée.

Néanmoins, elle le trouva tout de même un peu trop sec. Certes, elle l’avait dérangé, et de plus, elle était tout à fait consciente qu’il avait peut-être besoin de rester seul, mais elle considérait tout de même que ce n’était pas une raison pour lui parler comme ça. Un léger sourire au lèvre, elle lui répondit. « Je n’aurais peut-être pas du rentrer, je te l’accord, mais un petit ‘ merci ‘ n’aurait peut-être pas été de trop ». En fait elle n’en avait pas grand-chose à faire qu’il la remercie ou pas, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de mettre son grain de sel. Elle n’hésita pas cependant à lui sourire, et elle se dit, à ce moment, qu’il avait tout de même de la chance, beaucoup de chance. Plus que tout elle aurait voulu pouvoir rejouer de la musique, plus que tout elle aurait voulu pouvoir rester face à un piano et jouer, mais elle en était incapable. Y arriverait-elle de nouveau un jour ? Elle ne pouvait pas le dire, elle n’était même pas certaine d’y arriver, et c’était ce qui lui faisait le plus souffrire.

Elle réalisa à ce moment qu’elle recommençait à être mélancolique, et elle préférait éviter. Elle était consciente de la façon dont elle terminait la soirée, à chaque fois qu’elle n’était pas dans son assiette : elle finissait par appeler Mischa ou Meg, et elle sortait faire la folle sur le bar d’une boîte de nuit, une coupe de champagne à la main. En tout cas dans le meilleur des cas. Elle ballaya donc ces tristes pensées d’un très léger mouvement de tête, presque imperceptible, et elle se reconcentra sur la discussion. Ou plutôt, sur le mécontentement du jeune homme face à elle. Au fond, elle n’en avait pas grand-chose à faire qu’il ne soit pas content, elle était un peu trop personnelle pour se formaliser de ça. « Je vois pas pourquoi tu es mécontent que je sois là… Après tout, on entend la musique du bout du couloir. Je n’ai fais que m’approcher pour profiter du concert. Et puis d’ailleurs, ton impro était géniale ». Elle lui fit un sourire franc, cette fois, pour lui montrer qu’elle était parfaitement sincère, et elle hésita de nouveau, mais à présent c’était sur ce qu’elle comptait dire.

Elle se dit en fin de compte que peut-être qu’il aurait voulu continuer de jouer de la musique, tout seul, mais elle ne voulait pas vraiment partir, au contraire. Et elle ne voulait pas non plus qu’il la mette à la porter. C’est pourquoi elle chercha quelque chose. « Tu joues très bien, comme je te l’ai d’ailleurs déjà dis, et c’est pourquoi je ne voudrais pas que tu te sentes… Et bien je ne sais pas trop… Ennuyé ou même gêné par ma présence. Je resterai muette comme une carpe ! », lui assura-t-elle avec un grand sourire. Et puis après tout, elle ne pouvait pas faire grand-chose d’autre que prendre les devants au cas où il prévoirait de lui dire de partir. Elle ne voulait vraiment pas qu’il la mette à la porte et c’est pourquoi elle faisait en sorte qu’il accepte de la laisser rester. Et puis en plus, s’il voulait bien qu’elle reste pour l’écouter jouer, c’était encore mieux. Elle lui sourit donc de plus belle, de sorte qu’il ne se fache pas plus. Elle se dit d’ailleurs que, peut-être, s’il voyait qu’elle était quelqu’un d’agréable et de pas vraiment énervante, il accepterait gentiment qu’elle reste avec lui. Et puis dans le pire des cas elle pourrait toujours décider de le suivre et rester avec lui jusqu’à ce qu’il cède et qu’il revienne jouer. Bien qu’au fond, ce n’était pas vraiment une très bonne idée. Elle réfléchit à ce qu’elle pourrait faire d’autre, au cas où, et elle ne trouva pas grand-chose.

« Tu joues depuis longtemps ? Au moins une dizaine d’année, je me trompe ? Je t’envie, tu sais… », lui dit-elle distraitement. Non, elle ne voulait pas qu’il la plaigne, et elle ne voulait pas non plus lui dire ce qui la tracassait, mais c’était sortit tout seul, comme ça, sans qu’elle ne réalise vraiment. Elle eut un petit air désolée, et un peu gêné aussi, mais elle fit en sorte que ça ne se voit pas trop. Elle serait beaucoup trop gênée de tout lui dévoiler comme ça. D’un autre côté, elle pouvait bien le lui dire, ce n’était pas comme si c’était le seul élève de l’école à être au courant, mais elle ne voulait certainement pas en parler à n’importe qui et elle ne voulait pas non plus que tout l’école soit au courant de ce qu’elle avait vécu. Certes, il y avait Andy et Tyx qui étaient au courant mais elle ne voulait pas non plus que ça s’ébruite trop. Elle voulait le garder pour elle, un peu, et ne pas trop en dire. En plus, elle était consciente que ça n’intéressait pas grand monde.

Et puis en fait elle ne voulait pas qu’on ait pitié d’elle. Ce n’était pas parce qu'elle était veuve à même pas vingt ans qu’elle voulait forcément que tout le monde la plaigne. Elle était beaucoup trop fière pour ça. « Et donc… Tu composes ? Tu veux devenir professionnel ? ». Encore une fois, elle cherchait à changer de sujet. C’était trop facile, de changer de sujet. Le plus dur était de rester et de se confronter à la réalité. C’était trop dur, alors elle changeait de sujet. « Je ne t’ai même pas demandé comment tu pouvais t’appeler ! ». Elle venait à peine de le réaliser, mais après tout, peut-être qu’il était trop énerver pour le dire ? Peu importe. Elle pouvait tout de même essayer. Elle lui fit de nouveau un sourir, et elle patienta qu’il lui réponde.

« Moi, je m’appelle Evannah. Et même si je sais que tu n’as pas vraiment envie que je reste ici, et que je me doute que tu doives être assez énervé que je t’ai écouté… ravie de te rencontrer ! ». Elle était plus ou moins toujours comme ça. Elle n’était pas brusque. Elle comprenait que les autres ne soient pas forcément très en forme, très heureux non plus, et en règle générale, elle n’en avait pas grand-chose à faire, de la mauvaise humeur des uns et des autres. C’est pourquoi elle voulait mettre les choses au point tout de suite, de sorte qu’il sache exactement ce qu’elle faisait là. Elle n’était pas venue pour lui poser des problème, pour se moquer de lui, pour l’ennuyer ou quoi que ce soit d’autre, non. Elle était venue parce qu’elle avait entendu la musique dans le couloir, et que, comme jouer lui manquait, elle avait voulu voir quelqu’un jouer. Elle ne voulait pas déranger et encore moins être encombrante, elle voulait seulement profiter de la musique, et en quelque sorte jouer par l’intermédiaire de quelqu’un d’autre. « Désolée de m’être en quelques sortes… immiscée dans ta vie ». Oui, c’était à peu près ça. Et puis en réalité, elle reconnaissait très bien le fait qu’elle n’avait fait qu’interférer dans un moment personnel, et au fond elle devait bien reconnaître qu’elle le regrettait un peu. Mais cependant pas suffisement pour partir. Elle resta donc silencieuse, jusqu’à ce qu’il lui réponde.
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)