Draw and play for me ♦ Ezio

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Haïti était un endroit magnifique. Partout où vous posiez les pieds, il y avait de quoi vous émerveiller. Puis, je pensais à ces vies aussi bien brisée que chamboulée par ce séisme, qui me fit constater que tout pouvait basculer en un rien de temps. Moi qui avais déjà frôler la mort, savais de quoi je parlais. Sauf que le temps d'un été, je mettais toute cette histoire de côté. L'endroit me faisait nostalgiquement penser aux côtes de Tanzanie, mon pays natal. Mais valait mieux éviter d'y penser sinon, j'allais finir par regretter d'être revenue en Amérique en douce sans l'accord de mes parents. La raison était pourtant évidente. Mais au fur et à mesure du temps et de l'évolution des choses avec Nikolaï, je commençai à croire que c'était sans doute irréfléchi. Heureusement, que j'avais une équipe à m'occuper. Ca me permettait ainsi de me changer les idées et de pouvoir sourire de nouveau. Et puis j'y croyais à notre victoire.

L'endroit était quasiment silencieux. On n'entendait que les vagues qui s'écrasaient sur la plage ou alors le cri des oiseaux. Mais c'était si apaisant. Je m'étais assise seule sur le bout du ponton en bois usé par le temps, où j'observais calmement l'horizon. Mes pieds caressaient la surface de l'eau de l'océan, tandis que je me laissais imprégner par les rayons du soleil qui commençait peu à peu à se coucher. J'appréciais la solitude. Mais, la solitude possédait de bons comme de mauvais côtés.

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Zalïa & Ezio

Haïti. Je me plaisais ici. Les paysages étaient sublimes, et la population avait l’air heureuse. Malheureusement, la pauvreté se lisait, et la catastrophe naturelle qu’ils avaient vécue n’avait pas arrangé les choses. Je marchais le long d’une petite plage désertique et fabuleuse. Au loin, je remarquais une étudiante de mon équipe, assise au bord d’un vieux ponton en bois, rongé par la mer. A côté, dans l’eau, une barque qui ne semblait pas récente non plus, mais qui devait tenir le coup. La végétation était présente, verte et sauvage. C’est comme si l’Homme n’avait pas balayé chaque centimètre carré de sa main.

Je m’approchais un peu, solitaire, en direction de cette jeune femme. Je la reconnaissais tout de suite, puisqu’il s’agissait de Zalïa. Du moins, c’est le prénom que j’avais reconnu en entendant d’autres personnes la nommer ainsi. Je la trouvais d’une beauté déconcertante. Sa peau métisse contrastait des yeux noisette qui s’éclaircissaient au soleil. C’en était troublant. Ses cheveux semblaient indomptables, ce qui lui donnait un aspect espiègle et naturel. Et son visage… le genre de visage que je pourrais observer des heures durant sans me lasser.

Finalement je restais un peu en retrait et m’asseyais sur le sable. Armé de mon bloc de feuilles, où je dessinais tout et n’importe, je me lançais dans une esquisse de Zalïa, conscient que si elle me voyait faire, probablement me prendrait-elle pour un obsédé très flippant. Ce n’était pas le cas. J’aime dessiner ce qui attire mon attention, et mon regard. Inutile de préciser, donc, à quel point face à ce coucher de soleil, elle était sublime.

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J'avais beau être seule, je n'en ressentais pas la même impression. Comme si j'étais observée. Peut-être que je me faisais des illusions. Mais ça n'en était pas non plus désagréable, juste étrange. Au final, je mis quelques minutes de plus à observer le paysage avant de me relever doucement. Je glissai quelques mèches derrière mon oreille, tout en soufflant calmement. C'était si apaisant cet endroit. Ensuite, je tournais des talons, afin de revenir sur mes pas afin de retrouver la plage. Mais plus je me rapprochais du sable, plus je discernais une autre personne installée au bord de la mer. Alors, je plissai des yeux, tentant de reconnaître qui était ce garçon non loin de moi. Puis après quelques secondes de réflexion, j'ai pu mettre un nom à ce visage.

Ezio, un autre membre de notre équipe. Quelqu'un dont je n'avais pas encore eu l'occasion de connaître, mais qui semblait assez solitaire. Intriguée, je saisis ma chance pour aller à sa rencontre. J'essayais de me faire discrète en avançant à pas de loup, mais en vain. Au bout d'un certain moment, lorsque j'étais à peine à deux mètres de lui, je me fis repérer. « Salut, hum, moi c'est Zalïa. Tu sais on fait partie de la même équipe. » Je commençais à moitié hésitante, tandis que je me lançais dans l'inconnu. « Je ne te dérange pas trop ? » Je lui souris timidement. Peut-être qu'il me prenait pour une folle sortant de nulle part. Je m'approchai un peu plus, sans réellement m'asseoir à ses côtés, de peur de me faire complètement refouler. Mon intention se bloqua sur ce qu'il était en train de faire et mon visage prit soudainement un air émerveillé et curieux. « Tu dessines ? »

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Zalïa & Ezio

Zalïa avait attiré mon attention dés la première que je l’avais vu. Elle n’avait rien à voir avec les autres étudiantes pinups que j’avais pu rencontrer ici. Je la trouvais aussi magnifique que naturelle. Le genre de femmes qui m’attiraient. J’aurais pu l’observer durant des heures sans me lasser. Cependant, je n’avais eu qu’à photographier sa posture et son visage avec mes yeux, afin de reproduire son portrait sur une feuille blanche. Parti dans ma concentration, mon crayon semblait se guider seul sur le papier, si bien que j’en oubliais tout le reste. En relevant la tête, elle avait disparu. Merde. Je tentais de me remémorer les détails de son visage, quand j’entendis des bruits de pas dans le sable. Instinctivement, je tournais la tête et là, je croisais son regard. Moment gênant. « Enchanté, Zalïa. Je m’appelle Ezio. » Non, elle ne me dérangeait absolument pas. Cependant, lorsqu’elle commença à poser ses yeux sur ce que je dessinais, je renversais mon bloc note afin qu’elle ne puisse pas voir. Oui, j’avais peur qu’elle me prenne pour un pervers ou je ne sais trop quoi. « Oui, ça m’arrive de dessiner. Rien de bien palpitant. » Je ne me considérais pas comme un grand dessinateur. J’avais du talent, mais j’avais encore besoin d’apprendre beaucoup de choses afin de m’améliorer.

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Ezio. J'aimais bien et on retrouvait une sorte de connotation italienne. Un pays qui me faisait envie, mais bon la Tanzanie et l'Italie, ce n'était pas la porte à côté. Quelques secondes plus tard, son bloc-note se retrouva à terre et alors qu'il me répondait en toute humilité, je me baissai pour ramasser l'objet de mon intention. Accroupie, je saisis les cahiers à dessin, tombant nez-à-nez avec ce qu'il dessinait précédemment : moi. Moi ? mon souffle se coupa, une ou deux secondes, qui auraient pu être une éternité. Sous la surprise, mes yeux s'écarquillèrent et voguèrent sur chaque coup de crayon donné sur cette page. Je ne savais pas quoi penser. devais-je m'éloigner et crier, le désignant comme un pervers ? Pourtant, il n'en n'avait absolument pas l'air. << C'est vraiment moi ? ... Mais, pourquoi ? >> Dans mes questions, je n'étais, ni agressive ni effrayée, juste intriguée. Puis doucement, je me mis à contempler le chef-d'oeuvre que j'avais entre les mains. Je ne disais pas "chef-d'oeuvre" car le modèle c'était moi, mais plutôt, parce qu'il y avait une ressemblance fulgurante avec la réalité. << C'est magnifique... Je veux dire tu as un talent fou, vraiment. >> Je le fixai avec mes grands yeux en amande emplis d'admiration. Certes, j'avais le don d'être facilement impressionnable avec l'art. Mais après tout ce n'était pas tous les jours que j'avais la chance de rencontrer un tel dessinateur.

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Zalïa & Ezio

J’aurais aimé que Zalïa ne tombe jamais sur ce dessin. Pour tout avouer, je n’utilisais mon crayon que pour moi-même, et non pour montrer mes croquis aux autres. Je ne m’estimais pas assez bon pour cela et puis, ça n’était que dans mon propre intérêt. Pourtant, je n’eus pas le temps de réagir que la jeune femme s’empara de mon cahier pour finalement l’ouvrir sur la feuille que j’avais bafouée de mon crayon. « Mh… » Je ne sus pas quoi dire. Mes yeux bleus se fixèrent sur elle alors que je cherchais une réaction de sa part. Mais je ne pus lire que de la surprise sur son visage. Probablement allait-elle me prendre pour un pervers. Mon cœur, après avoir loupé un battement, adopta un rythme effréné. Ok, c’était bien la dernière chose qui devrait m’arriver : me faire passer pour un psychopathe où je ne sais quoi, alors que mon intégration laisse grandement à désirer en ces lieux. Le fait qu’elle se soit reconnue pouvait me rendre fier, et d’un autre côté, me déstabilisait. Que répondre à cela ? Pourquoi ? Pourtant, elle ne semblait pas énervée, ce qui semblait être un point assez positif. « Ok, tu dois me prendre pour une sorte de pervers, mais ce n’est pas le cas. En même temps, quel pervers l’avouerait haut et fort ? Et… » La ferme Ezio ! Tu t’enfonces sévèrement là ! J’écarquillais les yeux alors que la tournure de ma phrase laissait presque sous entendre que oui, j’étais un pervers. Un soupir s’échappa de mes lèvres. « Disons que j’aime dessiner ce qui attire mon regard. Tu es magnifique, on a déjà dû te le dire. J’ai simplement eu envie d’immortaliser l’instant. Mais... merci pour le compliment. »

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