TIMEO-KYLE WILDER ✘ Jamie Bell

Pour commencer, il faut savoir que je ne suis pas fréquentable. En fait pour être plus clair, je suis un gros connard sorti de nulle part ou plutôt des jupes de ma mère. Je viens tout juste d’arriver à Cambridge, prêt pour entamer ma cinquième année à Harvard. Je suis né à Londres, dans un grand hôpital. Mes parents avaient réservé tout un étage, ne me demander pas pourquoi, je n'en sais rien. L’extravagance des hommes riches. Je suis extravagant voire même insupportable pour certains. Je ne suis pas gentil, je ne suis pas compréhensif. Je suis froid et parfois même sarcastique. Un caractère forgé par une main de maître. Je ne parle pas souvent de moi, à quoi bon . Franchement. Enfant, j’étais plutôt exemplaire. Un élève doué et assidu. Des qualités que j’ai développées au fur et à mesure des années. Je pratique depuis tout petit le tennis. J’en suis même devenu un champion. J’adore le sport, j’en pratique d’ailleurs très régulièrement. En venant à Cambridge, j’aimerais pouvoir montrer mes talents aux nouveaux sélectionneurs. J’aimerai par la même occasion poursuivre mes études de sport pour pourquoi ne pas devenir entraîneur.

Je ne peux pas vous mentir, pas à vous, non. Ma vie est un vrai calvaire. Je prétends être heureux de vivre cette vie mais j’étouffe. L’argent qui autrefois faisait mon bonheur aujourd’hui fait mon malheur. Je ne suis pas heureux, rien ne me plaît à part peut-être le tennis. Mes parents m’emmerdent, cette perfection m’emmerde. Je ne suis pas parfait et je me bas pour ne pas l’être. Les cotillons, les galas et tous ces trucs ne me plaisent pas. Cambridge fait partie de mes sorties de secours. Ici, je cherche une chose ! Échapper aux regards de mes parents constamment derrière mon dos. Je veux vivre ma vie comme il me plaît et non pas suivre le chemin tout tracé des Wilder. Je ne parle pas de moi, tout simplement parce que rares sont les personnes que je laisse entrer dans ma vie. Plusieurs choses ont fait ce que je suis devenue. Mon éducation et la mort de mon meilleur ami. Oui, je suis comme diraient les psychologues une âme en peine. Mon meilleur ami est mort, il y a trois mois. Je ne parle pas de ça, tout simplement parce que je ne me sens pas capable d’en parler. Je ne veux pas de pitié, de compassion. L’admiration est la seule chose qui puisse aujourd’hui m’aider.

Je n’ai pas de petite amie, non pas que je n’aime pas les filles bien au contraire. Je les aime peut-être un peu trop. J’accumule les histoires sans lendemain ne prenant pas la peine d’être diplomate avec elle. Je ne veux pas m’attacher et les choses sont claires entre elles et moi. Du sexe et rien que du sexe. Les filles faciles ? M’exaspèrent, non je n’aime pas ça. La difficulté rend toujours le moment beaucoup plus passionnant. Il m’arrive d’être en couple, même si cela ne dure jamais bien longtemps.

Malheureusement dans une relation durable, il vous faut vous livrer. Très peu pour moi. Parler de moi, parler de mes démons . Pour quoi faire ?. Je ne veux pas et ça ne plaît pas. Alors je passe à la suivante.