[Despe& Leo] Une file d'attente interminable ...

Septième jour et destination Cuba pour aujourd'hui. En effet, j'avais prévu d'aller visiter un musée à Santiago, la capitale de ce petit pays au coeur des Caraibes. Alors descendue du bateau, je me dirigea entre les ruelles de la ville vers un musée que mon guide m'indiquait, un musée racontant la vie de Che Guevara qui fut une figure emblématique du pays. Mais une file d'attente "longue comme la queue d'un serpent" jonchait le long du musée et cela commençait à agacer Leo car elle n'avait qu'une après midi pour le visiter avant de devoir rentrer au bateau. Alors elle se mit à s'énerver en anglais et son accent espagnol en ressortit de ses paroles.

Non mais c'est pas possible, les gens racontent leur vie aux guichetiers ou quoi ma parole ? J'aimerai bien le visiter et mon temps est limité. Zut alors !

Je remarquais qu'il valait mieux que je me taise car les gens me regardaient bizarrement. Après tout, j'étais une touriste, ils devaient penser que j'avais le temps et ben ils se trompaient. Alors je restais dans la file à prendre mon mal en patience.

Aujourd'hui, sortie culturelle. Cela me ferait du bien de profiter un peu du summer camp pour visiter les endroits que je ne pouvais pas aller voir durant la période de cours, et il y avait par ici des tas de musées et d'autres centres culturels que je m'impatientais de voir, même si je me limitais à leur architecture. Aujourd'hui, c'était le musée de Santiago que j'avais décidé d'aller visiter, et c'est donc après m'être introduite dans la file d'attente.. que j'attendis. En fait, je savais que j'allais devoir faire la queue, mais.. je ne m'attendais pas à devoir patienter si longuement. Non, en réalité, je m'attendais même à ce que ce soit assez rapide. Une jeune fille devant moi commença alors à parler, d'un accent dont je reconnaissais un peu la provenance pour m'être baladée dans le sud de la france lorsque j'étais plus jeune; c'était un accent espagnol. « Non mais c'est pas possible, les gens racontent leur vie aux guichetiers ou quoi ma parole ? J'aimerai bien le visiter et mon temps est limité. Zut alors ! » Je me sentais moins seule, à être une étrangère dont bien que je sois trilingue, un accent couvrait toujours mes paroles. « Excuse-moi, tu es d'Harvard, toi aussi? » demandai-je innocemment. Après tout, cela pourrait faire passer le temps, de parler un peu ensemble, même si avec une inconnue, je n'avais pas forcément en tête des milliers de sujets de conversation. Mais en plus d'avoir un divin accent, elle avait également l'air d'être plutôt jolie. Il y avait de grandes chances qu'elle soit elle aussi une étudiante d'Harvard, en plein summer camp.

Aujourd'hui, en ce septième jour de Summer Camp, c'était escale à Cuba et j'avais décidée pour l'après midi de libre qui nous était allouée d'aller visiter un petit musée qui me semblait sympathique à voir. Mais voilà, je ne devais pas être la seule touriste à avoir eu la même idée puisqu'une file d'attente qui s'étalait sur toute la petite ruelle où se trouvait le musée s'était installée et cela commençait à m'agacer sérieusement, si bien que je commençais à m'énerver avec mon accent espagnol en dessous de mon anglais. C'est alors qu'une jeune femme que je connaissais vint me voir pour me demander si j'étais d'Harvard aussi. Alors étant plus calme, je lui répondit.

Euh oui, je suis d'Harvard mais je crois que cela ne fera pas avancer la file pour autant de leur dire que nous sommes d'Harvard, tu ne crois pas ? Je m'appelle Leonor au fait et toi ?

Il fallait bien reconnaitre que pour l'heure, la moyenne d'âge de la file d'attente était relativement âgée et donc par conséquent, deux étudiantes d'Harvard qui voudrait les dépasser ne les intéresseraient guère à mon point de vue. Malgré tout, je souris à la jeune femme.

" Euh oui, je suis d'Harvard mais je crois que cela ne fera pas avancer la file pour autant de leur dire que nous sommes d'Harvard, tu ne crois pas ? Je m'appelle Leonor au fait et toi ? " Certes, ça ne fera pas avancer la file, malgré la prestigieuse université dans laquelle nous étions, nous étions loin d'être des privilégiés. Enfin en même temps, nous sommes humains, nous n'allons pas passer pardessus les autres juste parce que nos résultats aux SATs sont supérieurs à la moyenne. « Despe, enchantée. » Nous devions être des rares étudiants qui s'intéressaient un peu à la culture pour être ici en ce jour tandis que d'autres s'occupaient gaiement à boire ou à la plage. Bien sûr je ne crache pas contre ce genre de sortie, mais on ne connait ce type d'expérience qu'une fois dans sa vie, alors je préférais ne pas louper mes chances de voir des oeuvres que jamais je n'aurai vu auparavant. « C'est vrai que ça devient long.. » soupirai-je. Non mais tout les vieux étaient de sortie, aujourd'hui? On dirait un bus de Cannes à dix-sept heures passées, et j'en connaissais un rayon sur ces bus. Si ça n'avançait pas rapidement, j'allais devoir écouter mon passage, car j'avais quelque chose à faire en ville ce soir. Alors j'aimerai quand même rentrer assez tôt pour ne pas avoir à justifier nombre de retards.

Après m'être présenté à la jeune femme qui était venue me parler dan la file d'attente plus qu'interminable, elle se présenta à son tour avant de me dire que c'était vrai que c'était long mais en même temps, à mon sens, la moyenne d'âge de la file ne devait pas avoisiner les 50 ans si ce n'était plus. Puis je me tourne vers la jeune femme qui s'appelait Despe car elle n'avait rien demandé pour que je sois désagréable avec elle. Après tout, on étaient dans la même galère, autant s'entraider. Alors je lui répondit.

Enchantée Despe et pardonne moi mon énervement quand tu m'as parlé mais cela m'agace de ne pas pouvoir visiter ce musée que je ne peux voir qu'aujourd'hui. Mais après tout, puisqu'on est dans la même misère à attendre, cela peut donner l'occasion de faire connaissance non ?

Je ne la connaissais pas mais elle faisait partie du campus d'Harvard, peut-être l'ai je déjà croisé par le plus grand des hasards sur l'immense campus ou en ville après tout. Alors je lui souris, attendant sa réponse.

Enchantée Despe et pardonne moi mon énervement quand tu m'as parlé mais cela m'agace de ne pas pouvoir visiter ce musée que je ne peux voir qu'aujourd'hui. Mais après tout, puisqu'on est dans la même misère à attendre, cela peut donner l'occasion de faire connaissance non ? Je la comprenais, c'était particulièrement contraignant d'avoir à attendre, et attendre, et laisser le temps passer, en sachant qu'il fallait quand même que l'on se dépêche parce que notre temps libre n'était pas éternel. « Et bien je suppose que oui, c'est la bonne occasion! » dis-je en souriant. « En quoi étudies-tu? » demandai-je curieusement. Après tout, nous étions dans la même université, mais une université où la diversité niveau étude était plutôt immense, je faisais sûrement bien de poser la question. C'est ce que j'aimais le plus, à Harvard, la diversité. De cours, de cultures, de langues. C'était l'université la plus diversifiée que je connaissais, bien que techniquement, je n'en connaissais qu'une. Mais c'était mieux que rien non? La file d'attente avançait, mais toujours aussi peu vite. J'allais commencer à désespérer sérieusement.

Attendre durant des heures pour voir un musée juste parce un bus de petits papis et mamies veulent le voir à tout prix en même temps que moi, cela en est très agaçant dirons nous. Mais dans mon malheur, j'ai eu la chance de tomber sur une autre élève d'Harvard en plein Summer Camp également alors je décide de sympathiser avec elle pour passer le temps. Alors elle me demande ce que j'étudie. Alors je lui répondit tout en ne perdant pas de vue la file d'attente qui avançait à pas de tortue.

Et bien je vais rentrer en 3e année d'anthropologie mais aussi de sport et toi ? Bon on va avancer un peu car je veux pas qu'une mamie me passe devant.

Je n'avais rien contre les grands mères ou grands pères mais une file d'attente aussi longue que celle où on se trouvait ne pouvait pas nous faire perdre de place et pourtant parfois une personne âgée peut ruser pour sauter une place alors je reste sur mes gardes tout en souriant à Despe, une collègue de mon âge et de mon université. Je me sens moins seule d'un coup parmi toutes ces personnes âgées.