(+dixie) be friends again

La Mather House allait manquer à Eugene. Cette année, plus que jamais, il avait réussi à s'intégrer un minimum dans la fine équipe solidaire qu'étaient tous ces gens. Il avait beau prétendre le contraire, mais ils les aimaient quand même ces gars-là. Enfin, surtout ces filles-là, car ce n'était un secret pour personne qu'il avait plus de facilité à s'entendre avec les nanas qu'avec les mecs. Quoi que cette année, il s'était surpris à apprécier, et surtout à être apprécié, par Ricardo, Duncan ou encore Travis. Ces gars étaient déjantés, et avaient l'étrange facilité de faire tomber toutes la manières de gosse de riche du jeune allemand. Moins sérieux, plus déluré, c'était comme ça que les Mather appréciaient Eugene en général. Et c'était comme ça qu'il avait réussi à mettre de l'eau dans son vin quant à Dixie. Oui, l'ancienne aveugle qu'Eugene avait pris un malin plaisir à tourmenter, en lui volant sa canne et en lui en offrant des coups, en assaisonnant son assiette dès qu'elle avait le dos tourné, à rire d'elle tout simplement. A la Mather Party Hard, et ayant recouvré la totalité de ses yeux de biche, elle avait su s'excuser entre deux boissons alcoolisés et malgré une sono qui crachait de la musique à tout va. Il ne l'avait pas oublié Gégène, même s'il avait été très occupé par la suite par Ludwick et ses divers complots pour détourner son mec de son ordinateur. Maintenant, ils avaient tout le temps du monde pour recréer des liens, qui malgré tout, avaient manqué à Eugene depuis son retour d'Allemagne. Ni une ni deux, il fallait trinquer à ce Summer Camp et à leur querelle oubliée ! C'était déjà le second jour, ils pouvaient bien se la couler douce sur le pont du bateau de la jeune femme, comme ça il pourrait aussi observer les étranges personnes, et les beaux gosses qui devaient certainement le peupler. C'était avec deux coupes et un verre qu'il s'était rendu sur le bâteau de la jeune fille, et c'était avec joie qu'il lui ordonnait de ramener ses fesses dehors. « Diiiiiiiix', ramène tes miches, on va se rafraîchir le palais ! » avait-il crié en ayant à peine mis un pied sur son bateau. Deux transats qui traînaient là, un parasol, les vraies vacances allaient commencer, avant que la compétition ne vienne prendre du terrain sur les relations de chacuns. Bref, il fallait trinquer .

Bon okay, on est en vacances, enfin, et aujourd'hui, c'est journée libre. Alors, pourquoi ne pas faire la grasse matinée, surtout que trouver le sommeil depuis un mois, pour la blondinette, était une tâche ardue, voire une mission impossible, alors dès qu'elle trouvait le sommeil, pourquoi ne pas étirer le plaisir au maximum, ein? Aucune idée il était quelle heure, mais Dixie se fit réveiller en sursaut par une voix masculine. Un rêve? Ouais, probablement! Rendors-toi avant que le sommeil ne t'échappe! Elle aurait bien aimé, mais la voix ne cessait de se faire entendre. En grommelant, la jeune femme ouvrit les yeux et se les frotta pour regarder l'entrée de la porte de sa cabine. Ouverte, mais il n'y avait personne. Dormant en sous-vêtements et sans gêne aucune, elle se leva de son lit superposé et se dirigea vers la porte, en dehors de la chambre. Un rire s'éleva finalement de sa gorge, un rire un peu jaune, lorsqu'elle vit Eugène apparaître dans son champ de vision. À son ton et son enthousiasme, il n'était pas venu ici pour la faire chier, comme il l'avait si bien fait lorsqu'elle était aveugle, et même un peu après. Ils s'étaient en quelque sorte réconciliés au Mather Party, mais rien d'officiel. Elle s'approcha de lui, toujours en sous-vêtements, comme si elle était seule sur ce bateau, et en monde ''je m'en foutisme'' et lui donna un coup sur l'épaule, prenant une mine fâchée, mais bien sûr, c'était que pour se foutre de lui un peu et pour rigoler. Même s'il détestait et qu'elle le savait. '' Quoi!? Mais c'est quoi ton problème? Tu m'réveilles genre... comme ça, en monde surexcité, pour qu'on prenne un verre? '' Je finis par étirer mes lèvres dans un immense sourire : '' C'est qu't'es parfait, toi! '' Ouais bon, j'pouvais toujours flatter un peu son égo, nah? '' Attends viens avec moi, j'vais m'mettre quelque chose sur le dos et j'te suis après. '' Je me dirigeais vers ma cabine de nouveau en attrapant dans ma valise une camisole et un short, en les enfilant et je tournai sur moi-même devant Gégène. '' Tadaaaaam! Sexy, n'est-ce pas? Oh, dis-pas n'importe quoi, je sais qu'tu rêves de moi en secret et qu'tu m'trouves trop bandante! Bon, où on va pour boire c'que t'as? '', dis-je sans perdre mon sourire.

La grasse mat' ? Nan, Eugene ne connaissait pas ça. Il était au beau milieux des caraïbes et il devrait faire la grasse mâtiné ? Certainement pas ! Puis dans sa chambre, ça ronfle, ça gigote, c'est insupportable, alors autant se lever tôt pour profiter de ce fabuleux paysage. Il avait commencé par courir un petit peu sur la plage de Nassau, puis il était rentré à son bateau, c'était douché, shampouiné, la totale quoi, pour enfin se décider à aller enquiquiner Dixie. Les longues conversations ne suffiraient pas à retrouver leur amitié brisée, sur laquelle ils essayaient de retravailler. Nan, ce qu'il fallait, c'était se dorer la pilule avec un bon verre, faire une activité ensemble en fait. Là, les liens se recréeraient d'eux-même et chacun serait libre de se confier sur ce qu'il veut. Ainsi, il ne s'était pas fait prié pour prendre d'assaut le bateau de l'équipe 2, au nom encore inconnu. Puis il avait fait tout un cinéma dans les couloirs, à bêler le nom de la fille tant convoitée. Par bonheur, c'est elle qui vint à sa rencontre, et vu l'expression qu'elle tenait sur le visage, elle venait de se réveiller. Un sourire s'afficha automatiquement sur la bouille de gamin d'Eugene. Un sourire qui s'était immédiatement transformé en rire, car elle le faisait marrer quand même l'ancienne aveugle. « Allons-y, ma biche ! » s'était-il exclamé en la suivant dans sa cabine. La voir en petite tenue ne l'avait guère gêné, et il s'était retint de lui dire qu'elle pouvait rester comme ça. Jusqu'à ce qu'elle lui lança la perche. « Ouais, c'est vrai que je m'imagine souvent ce que ça ferait d'être très intime avec toi .. Et Charlie, surtout avec lui en fait » pouffa-t-il, en levant les pouces, pour lui faire savoir qu'elle était parfaite comme ça. « Eh bien, je pense qu'un peu de soleil ne nous ferait pas de mal, enfin surtout à moi .. J'ai cru voir des transats sur le pont, on n'aurait qu'à s'y poser et déguster c'te bonne bouteille ? » fit-il, en faisant cogner ses deux coupes sur le Chardonnay qu'il avait apporté avec lui. Le rhum, il l'avait laissé, sa soirée d’hier soir était encore assez fraîche, et une seule goutte suffirait à le faire pâlir !

'' C'est pas la fin du monde, patiente un peu... ! '' Alala, ce Gégène, qu'est-ce qu'il pouvait la faire rire parfois, ou la décourager, d'autres fois. Même qu'à quelques reprises, c'était un mélange des deux. C'est ce qui l'avait tant intriguée chez lui la première fois et qui avait fait d'eux de si bons amis, avant qu'elle ne foute toute en l'air avec son attitude de merde et qu'il ne la maltraite qu'un peu trop justement lorsqu'elle était faible et aveugle. J'étais vraiment très contente de le revoir, même s'il me réveillait et m'empêchait de faire cette grasse matinée tant souhaitée et si rare... Qu'est-ce qu'il pouvait être chiant, c'lui-là! Je retournais donc dans ma cabine en l'invitant à me suivre, pour qu'il me laisse au moins le temps de me changer. Ça m'dérangeait pas trop de me retrouver en sous-vêtements devant lui, j'avais pas vraiment de gêne de un, et puis... c'était Eugène, de deux, alors... Pas de problème. J'le taquinais un peu, et il me répondait sans chercher trop loin non plus, ce qui me fit bien rire. '' Ça fait que tu aurais la meilleure vie sexuelle du monde. '', dis-je dans un clin d'oeil, sans oublier d'ajouter, en boudant : '' Et oses pas toucher à Charlie. Je mords et je griffe. Rawr! '' Elle pouffait à son tour, enfin prête, toute vêtue et se tournant vers Eugène, comme pour lui demander non-verbalement et verbalement aussi en fait, où et ce qu'ils allaient faire en cette belle journée avec ces verres et cette bouteille, quoi que la blondinette avait une bonne idée. Elle était pas conne non plus. '' Ça va pour moi! Même un peu trop. Sauf que... t'es un peu suicidaire, j'dois dire. Trinquer avec l'ennemie en territoire ennemie. Tu joues dangereux, mec ! '' Elle s'approcha lentement et dangereusement de lui, tel un prédateur s'approchant de sa proie pour le croquer, et entoura son cou de ses mains, pour faire semblant de mettre à exécution cette menace qui planait sur lui. Elle se racla la gorge en reculant. '' Alors, on attends quoi? On y va demain ou aujourd'hui? '' Dixie sortit de sa cabine en attendant que Gégène la suive. '' T'as toujours de bonnes idées, toi. ''

Patienter ? Nan, ce mot n'entrait pas du tout dans le vocabulaire du jeune allemand. Lui, c'était tout, et tout de suite ! Mais il prit quand même le temps de la suivre, de jalouser sa poitrine qui faisait baver plus d'hommes que ses petits abdos à lui, et il fut ravi qu'elle en eut vite fini car aussitôt ils seraient dehors, aussitôt ils pourraient se prélasser et ENFIN profiter de leurs vacances. Et de leurs retrouvailles, mais ça, Eugene ne l'avouera pas, sinon ça serait comme dire que leurs querelles passées n'avaient servi à rien. Or que si, elle avait bien servi à mettre encore plus de plomb dans la tête du jeune homme. Ils avaient réussi à rigoler encore à cet instant, certes, il avait crée une image des plus perturbantes avec Charlie, le copain de la belle, mais ça avait le mérite de les rapprocher encore. « T'as raison d'avoir peur, car s'il me croque ne serait-ce qu'une fois les fesses, il en voudra plus de ta cellulite que tu trimballes partout » plaisanta-t-il en claquant d'une main les fesses rebondies de son amie. Son amie, il venait d’utiliser ce mot dans sa tête. Les paroles que la belle prononcèrent provoquèrent un léger rire de la part de l'allemand. C'est vrai qu'il était chez le navire ennemi là, avec une pirate ennemie, mais il ne craignait rien ! « Sûr que les pirates ennemis se réunissent autour d'une boisson dans les tavernes » fut convaincu le jeune homme, pour se donner une raison de plus de rester. Bref, elle le dépêcha, il se dépêcha et ils gagnèrent le pont. De suite, il s'installa sur le transat, fiouuu, c'était moelleux comme matelas et parfaitement bien ombragé. « Allez pose tes fesses et prends ton verre » le pressa Eugene, en servant la boisson dans les coupes et en attendant que la belle ne le libère de son verre.

Ça lui faisait vraiment plaisir de voir son ami devant elle, sur son bateau, pour enterrer définitivement la hache de guerre et hisser le drapeau blanc. Dixie avait toujours considéré Eugène comme son ami, un très bon ami, malgré ce qu'il avait pu lui faire subir lorsqu'elle était aveugle : elle l'avait mérité, et c'est en se disant que ça finirait bien par s'arrêter un jour qu'elle finissait par oublier tout ça. Et voilà où ils en étaient, maintenant. Dans les Caraïbes, à rigoler et à s'dire un peu n'importe quoi sans aucune gêne. Heureusement que c'était comme ça, oui. '' Quoi?! Mais j'ai pas de cellulite! J'ai les fesses bien fermes tu sauras. Même trop ferme pour qu'on puisse me prendre de ce trou-là... '', dit-elle en pouffant de rire. En plus, il osa lui taper les fesses. Elle sourit en coin : déjà, c'était loin de lui déranger. '' Tu vois? Un cul ferme, j'te dis! '', pouffa-t-elle. Elle se dandina jusqu'au pont, en sortant de sa cabine, suivie de Gégène. Oui, ça faisait du bien de retrouver le fameux allemand qu'elle aimait tant, malgré leur petite (ou grosse) guerre. Il fallait bien s'éloigner pour mieux se retrouver, non? '' Ouais, tu as probablement raison. '' Elle sourit sincèrement en observant son ami quelques instants, puis s'installa ensuite sur le pont, sur le transat. Eugène s'était tout de suite lancé dessus, l'incitant à en faire de même pour qu'enfin ils puissent vraiment profiter et boire comme deux vrais pirates. Elle rigola, puis une fois installée, après avoir pris tout son temps pour faire chier l'allemand un peu, elle attrapa sa coupe pleine et sourit. '' Ça s'passe comment sur ton bateau alors? T'aimes bien? '', dit-elle en prenant une première gorgée de cette boisson exquise.

Aveugle, Eugene ne se souvenait pas d'une Dixie aussi rigolotte, il fallait aussi avouer qu'il ne lui avait laissé guère le temps de faire la pitre comme aujourd'hui à force de lui faire des misères. Mais elle avait mangé un clown ce matin et c'était agréable d'être accueilli par une telle chaleur, qui venait de se lever de son lit. Elle ne rechignait en rien l'idée de venir avce lui sur le pont pour siroter quelques alcools que ce soit, la Mather House et leurs traditions demeurant ancrées au plus profond d'eux même. La petite blague sur Charlie fit son effet, il ne fut ravi, il adorait taquiner ses copines avec leurs mecs, leur mettant des images dans leurs têtes où il était seul propriétaire de leurs mâles. Puis Dixie vint l'achever en sauvant son honneur concernant ses fesses. Il est vrai qu'elle n'avait rien à envier aux mannequins du monde entier. Les deux compères s'installèrent bien vite, et déjà ils entamèrent leur discussion. Evidemment, cela tourna autour de leur équipage respectif. « Heureusement qu'il y a Grace » commença Eugene, avec un soupir dont lui seul avait le secret pour faire passer toute son amertume, « elle me fait délirer et c'est pas de trop, car dans ma chambre y'a l'autre glandu de la Elliot et un autre gars bizarre, qui s'excuserait presque d'exister, et il a bien raison » ricana-t-il sans se faire prier. Critiquer, lancer des piques, c'était tout lui. « Après, y'a des beaux spécimens, des filles pas trop nunuches, donc ça passe le temps » conclut-il avec détermination. Il vint porter sa coupe à ses lèvres et de suite il fut assagit par ce délicieux breuvage. « Et toi ? Tu regrettes pas ta venue ? » demanda-t-il à son tour, l'alcool l'aidant à se sentir concerné par les sentiments des autres.

" St-James? Elle est sur ton bateau? " Ça faisait plutôt longtemps que tu n'avais pas revu Grace. Face à face, c'était au Spring Break, lors d'un court match de tennis amical que vous vous étiez disputé. Brièvement, c'était à la Mather Party Hard, soirée qui s'était très mal déroulée : avec Charlie qui avait engueulé Grace pour rien devant tout le monde... Bref. C'était derrière vous, maintenant. Tu comptais bien la revoir, il restait tout de même plusieurs semaines au Summer Camp, n'est-ce pas? " Soit pas si méchant, Gégène... Tu sais, tout le monde peut changer, un jour! ", dis-tu en riant, puis en souriant plus sérieusement, face à la vérité de ce que tu venais de dire. Oui, tout le monde pouvait changer, que ce soit en bien ou en mal. Tu en étais la preuve vivante, puisque tu avais testé ces deux facettes, et Eugène avait eu droit de voir et de connaître les deux. Aujourd'hui enfin, vous vous retrouviez bien comme au début, et ça ne pouvait que te rendre heureuse. " J'regrette pas trop, mais... Enfin non, laisse tomber, faut pas être triste, aujourd'hui! ", disais-tu après t'être installée, levant ta coupe, puis te délectant de ce nectar qu'était l'alcool qui coulait le long de ta gorge. Tu n'avais pas envie de parler de Charlie. De tes pressentiments par rapport à votre relation. Tu en avais déjà parlé à bien des gens, alors s'il te plaît Gégène, ne me pose pas la question, te disais-tu intérieurement, essayant de le convaincre par la pensée de rebrousser chemin sur un tel sujet de conversation. " Toi alooors! J'ai pas pu te poser la question à la Mather party, mais... C'était qui ce beau jeune homme à ton bras? Ça s'passe comment? Tu le vois toujours? " Tu lui adressas un clin d'oeil, t'installant de sorte à être confortable afin de l'écouter faire ses confidences. Ça servait bien à ça des amis, non?