Don't Move, Honey ▲ Madaël

A peine réveillée, je n’avais pas pu résister au fait de me balader sur l’île. Je n’avais pas de nouvelles des personnes avec qui j’étais d’habitude à Harvard mais.. ça me faisait du bien. Evidemment, je ne perdais jamais de tête mon bouclé mais je crois que cette petite pause me ferait du bien. Et à lui aussi, j’en étais certaine. En tout cas, je me baladais sans relâche jusqu’à trouver un petit coin de paradis au bord de la mer. Scotchée, je n’arrivais même plus à avancer. Je regardais simplement les vagues se briser contre le sable. Limite, j’aimerais bien habitée ici après les études.. Un bon moyen de rêver chaque jour dans la réalité. Mais bon, je n’en étais pas encore là et pour le moment, je voulais juste profiter de cet instant. Et alors que je pensais être seule.. j’entendis un « bouh » à mes oreilles. L’effet ne manquait pas et je sursautais de plus. Me retournant à la hâte, j’avais déjà un grand sourire, sachant parfaitement qui c’était. « Toi ! » dis-je toute heureuse avant de lui sauter dessus pour embrasser longuement sa joue. Mon petit Kenaël. Mon rayon de soleil. Le savoir aux Bahamas, même si nous n’étions pas dans la même équipe, me faisait grandement plaisir. « Comment je suis contente de te voir ! » lui dis-je en venant de le regarder dans les yeux, sans me décoller de lui. Ça me faisait vraiment plaisir de tomber sur lui, surtout par hasard comme cela. L’île était immense et.. je n’aurais jamais pensé tombé sur lui comme ça. Vraiment. Alors si je pouvais profiter de lui pendant quelques heures, je n’allais sûrement pas me gêner !

Ne pas être tactile avec lui me semblait juste impossible. Alors je n’avais pas hésité à lui sauter au cou. Le genre d’attitude que j’adorais avec lui. En me sentant soulever, j’avais décidé d’enrouler mes jambes autour de lui en lui embrassant la joue. Son sourire était contagieux et je ne pouvais vraiment pas cacher ma joie de le retrouver ici. Comme quoi, parfois le hasard est très bien fait. Ses paroles me faisaient sourire. En temps normal, j’aurais râlé pour le « gros bébé » mais j’étais tellement contente de le voir qu’il pourrait m’insulter, je n’en aurais rien à faire. Je ne le quittais pas du regard, ne me doutant nullement qu’il avançait vers l’eau. La suite me fit pouffer de rire. « Dévore-moi alors.. » le défiais-je en riant avant de râler en sentant ses chatouilles. « C’toi la patate ! Lâche-moi ! Arrrrrrrrrrrrête ça ! » dis-je en essayant de me détacher de lui. Non mais c’était un cauchemar, j’avais horreur d’être chatouiller ! Alors je me tortillais dans tous les sens pour avoir espoir qu’il me lâche.. et vite !

D’aucune façon possible, je n’avais peur qu’il ne me dévore. Qu’il me morte pour m’emmerder, oh oui, il en était capable, mais pas dans le sens autre de dévorer. Je le connaissais par cœur, et réciproquement pour savoir ce que ça n’arriverait pas. Il était mon petit Kenaël et je ne demandais à personne de comprendre ce qu’il y avait entre lui et moi. Notre relation était très fusionnelle et j’adorais ça. Passer du temps avec lui, rire, lui gueuler dessus, etc. Je ne pourrais pas comparer ce qu’il y avait entre nous avec la relation avec Austin. Avec mon bouclé, ça avait été toujours – de mon côté – un peu plus que de l’amitié, depuis presque le départ. Alors qu’avec mon beau métis qui avait envie de me tuer en me chatouillant de la sorte, ça resterait une magnifique amitié et rien de plus. Evidemment, quand je lui cris de me lâcher et d’arrêter de me torturer, il ne le fait pas tout de suite. Je suis quand même entourée d’hommes cruels ! Enfin.. Quand il accepte enfin ma demande, c’est pour me jeter dans l’eau froide. Ne m’y étant pas attendu, je remontais au plus vite en toussant, ayant bien entendu bu la tasse. Il me le payerait ! Surtout en l’attendant se fendre la poire comme un idiot. « Espèce d’idiots, tu veux me tuer dans une eau si froide ! » râlais-je en frissonnant violemment. « Je te jure que si je tombe malade pour le rester du Summer Camp, je t’enferme avec moi dans une infirmerie et tu me soignes tout l’été ! Pas de fiesta ni rien pour toi ! » dis-je en lui lançant une regard accusateur. Ce qui ne m’empêchait pas de venir contre lui. Comme ça, au moins, j’avais chaud. « Si j’étais morte à cause du changement de température, je t’aurais hanté jusqu’à la fin de tes jours » continuais-je à râler contre lui. Je pris ses bras pour les mettre autour de moi. Bordel, cette eau était froide ! Je pensais que ce serait plus chaud et.. Non. J’espérais quand même que ça allait être un peu plus chaud dans les jours à venir, sinon je doutais me baigner très souvent. Je ne grelottais pas encore, mais j’avais quand même assez froid. Quel stupide ami pour me balancer comme ça là-dedans ! Mais bon, je l’aime quand même..