it's a date ➢ w/ Aylin

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Je pensais pas que ça prendrait si longtemps. Quand est-ce que mon père m'avait suggérer ce plan ? Ca devait faire plus de cinq ans. Ca semblait si loin et j'avais l'impression de m'apprêter aujourd'hui à faire un monstrueux pas en avant. J'étais tout aussi anxieux qu'enthousiaste, aussi. J'allais passer une soirée à laquelle j'avais songé si souvent... Ironiquement, j'avais beau m'être passé des centaines de scénarios pour cette soirée, je ne savais quand même pas à quoi m'attendre. L'été approchait alors je n'en avais pas fait des tonnes, optant pour une tenue toute simple. Je voulais être subtile alors si elle me retrouvait tout beau et sur mon trente-et-un, ça allait être raté. Je me gara devant la maison de la mère d'Ailyn où cette dernière était sensée se trouver. Nous étions tous les deux à Harvard maintenant, de l'eau avait coulé sous les ponts et j'aimais toujours autant passer du temps avec elle. Rien n'avait changé avec le temps et en ce qui la concernait, j'étais d'une constance exemplaire. En arrivant devant la maison en question, je coupa le moteur de ma voiture qui s'éteignit, me laissant dans le silence. Clairement, j'étais anxieux et je n'avais pas envie qu'Aylin le remarque. Heureusement, j'étais devenu meilleur menteur avec les années et donc plus apte à camoufler mes états d'âme. Je quitta l'habitacle du véhicule et sortit, me retrouvant dans la rue. La nuit avait beau être tombée, il faisait encore chaud et je me félicitais de ne pas avoir opter pour un pantalon long. Je me dirigea ensuite vers la porte d'entrée et une fois en face de cette dernière, je pressa la sonnette. J'espérais découvrir directement une Aylin toute prête derrière la porte. Pas que je n'aimais pas ou que j'avais peur de sa mère, mais dans ce genre de moments la présence des parents pouvait mettre mal-à-l'aise. Même à respectivement vingt-et-un et vingt ans, ils restaient des parents, avec toute la curiosité et le côté protecteur qui allaient de paire.

Ce soir je sortais avec Devyn, sans Cora, sans Robyn ou Caleb ni même Aaron, juste nous deux. Ca me fait bizarre, parce que aussi loin que je m'en souvienne, je n'avais pas eu de sorties avec juste lui et moi, il me semble que nous étions toujours avec d'autres gens, enfin bref là n'est pas la question. Pourquoi est ce que ça me fait un peu stresser ? J'ai l'impression que c'est un rendez-vous galant, et je sais pas trop, j'ai rompu avec Viktor il n'y a pas si longtemps que ça, avant lui, j'avais un autre petit-ami affreux .. Bref je sais pas pourquoi j'angoisse, ça n'est que Devyn hein ? Faut avouer qu'avec le temps, il est devenu plutôt canon et certaines de mes amies n'arrêtent pas de me dire qu'il me mate à longueur de journée mais moi je n'y crois pas, il n'est pas comme ça, c'est un gars bien. Chérie tu es prête ? Je me demandais si .. Ma mère stoppa net dans son élan, me regardant de la tête aux pieds. Je fronçais les sourcils, étant étudiante en mode, je me devais d'être irréprochable. J'avais choisi une robe corail que ma marraine m'avait faite sur mesure pour mon anniversaire. J'avais agrémenté le tout d'une pochette beige et d'escarpins pas trop hauts beiges eux aussi. Mon maquillage habituel et mes cheveux lissés, je me demandais ce que ma mère voudrait me dire. Tu es parfaite ma chérie, sublime. Bon ton père trouverait ça trop court mais c'est ton père tu le connais. Je rigolais avant de la serrer dans mes bras et de descendre, pile à ce moment là, on sonna et ce fut Demyan, mon beau-père qui ouvrit la porte à Devyn, je sais pas ce qu'il lui a dit, j'espère qu'il ne lui a pas fait peur .. Me voilààà. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était vraiment craquant. J'embrassais ma maman et saluait Demyan, il me glissa un billet dans ma main et je lui embrassais la joue en retour, j'ai de la chance de bien m'entendre avec mes beaux-parents. Je quittais la maison et refermais la porte avant de faire la bise à mon ami. Tu es très bien, on va où ? lui demandais-je les yeux pétillants.

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La porte s'ouvrit sur le beau-père d'Aylin et je me redressais, voulant faire bonne impression. Je n'étais pas sûre que la principale intéressée ai saisit mes intentions, mais j'étais à peu près certain d'être très peu subtile aux yeux de tous les autres. J'avais eu des petites amies en vingt ans d'existence, heureusement, mais j'avais toujours eu ce béguin, intarissable avec les années. Le premier coup de foudre, ça ne s'oublie pas et la preuve était là : au bout de vingt ans, j'étais encore là, à appréhender le temps passé avec elle. Elle m'intimidait, encore plus que son beau-père qui s'écarta au bout d'un moment dans l'encadrement de la porte pour laisser place à Aylin. Si j'avais misé sur la simplicité, elle était radieuse. Rien de nouveau, elle l'était toujours. Toujours toute belle, toute apprêtée et c'était comme ça depuis plus ou moins toujours en fait. Aylin embrassa ses parents puis, elle sortit et porta son attention sur moi. Je m'efforçais de garder mon allure faussement décontractée, mas c'était pas tout à fait ça. La vérité c'est qu'elle m'intimidait et j'avais l'impression d'avoir à nouveau dix ans de moins. Hum. Pas autant que toi, t'es magnifique. Commentais-je, le tout en lui adressant le plus beau de mes sourires. J'avais penser à aller au cinéma, mais si tu préfères faire autres chose, on peut aussi répondis-je ensuite. Je ne voulais pas la forcer à quoi que ce soit. A vrai dire, je me moquais un peu de ce qu'on pouvait bien faire, tant qu'on le faisait ensemble.

Pas autant que toi, t'es magnifique. Sans vouloir me vanter ou quoi que ce soit, on me disait assez souvent que j'étais belle, surtout mes parents, ma meilleure amie, ma famille en général, parfois on me poussait vers le mannequinat mais moi je n'ai pas envie de réfléchir à ce que je vais ou pas manger, je préfère danser, créer des vêtements, je suis une artiste dans l'âme comme ma mère, ma marraine et une bonne partie de ma famille. Cela n'empêchait pas mes joues de s'empourprer sans que je ne le contrôle, baissant instinctivement la tête. Malgré ce que l'on pourrait croire, malgré que je sois eliot, que je sois populaire, je ne suis pas une de ces filles froides sans coeur et sûre d'elle. Je ne suis toujours pas habituée aux compliments. Merci. dis je timidement. Oui je suis un peu réservée là, sans doute parce que je sens comme une tension dans l'air, une tension que je ne saurais identifier, une tension qui n'avait jamais existé auparavant entre nous. J'avais penser à aller au cinéma, mais si tu préfères faire autres chose, on peut aussi Ah oui, il me semble bien qu'il m'avait parlée d'un film mais à force de courir à droite et à gauche, ça m'était sortie de l'esprit, mais j'aime le cinéma, c'est de l'art après tout, j'adore l'art. Ca semble parfait, va pour un cinéma. dis je avant de lui adresser un petit sourire. C'est ta voiture ? Je désignais le véhicule à côté de nous, je n'en avais pas encore personnellement, je n'aimais vraiment conduire, je préférais qu'on me conduise, et oui j'ai gardé mon âme de princesse.

Spoiler:

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Je n'avais pas particulièrement confiance en moi et encore moins en face d'Aylin. J'étais bien dans ma peau et je me trouvais objectivement pas trop mal, mais elle m'intimidait quand même. La plupart des filles n'avaient pourtant pas ce pouvoir sur moi, mais elle si. Elle devait être consciente de sa beauté, néanmoins, elle ne s'en ventait pas, comme d'autres pouvaient le faire. Je trouvais ça assez... Classe. Merci. Elle avait l'air gênée. C'est vrai que c'était un peu bizarre comme situation, même pour moi qui prévoyais pourtant cette soirée depuis des années. C'était peut-être pour ça que c'était bizarre. Trop de pression. Je lui soumettais le plan de la soirée telle que je l'avais imaginée, prêt à changer de plans quand même au besoin. Ca semble parfait, va pour un cinéma. Je lui rendis son sourire. Super. Répondis-je en m'apprêtant à me tourner vers ma voiture, mais elle me devança. C'est ta voiture ? D'un mouvement de tête, j'acquiesçais. Ouais, mes parents me l'ont offerte quand j'ai eu le permis répondis-je. Ca avait été tout une histoire et il avait fallu des semaines pour que ma mère soit capable de s'assoir à côté de moi quand j'étais au volant sans me l'arracher des mains à la moindre broutille, ou encore sans me planter ses ongles dans le bras, me véhiculant son stress. Il faut dire que ma conduite n'avait pas toujours été parfaite et d'ailleurs elle ne l'était pas encore. Tu n'en as pas ? Demandais-je. De ce que j'en savais, Aylin avait comme moi une mère aux revenus aisés et donc les moyens d'avoir une voiture. J'avais du mal à comprendre qu'on puisse ne pas vouloir de voiture. C'était l'indépendance la voiture. J'avais été tellement heureux de ne plus avoir à me faire conduire partout par ma mère.

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