trying not to love you, only makes me love you more x isaline

C'est là qu'Isaline l'étonna réellement. Il pensait la voir tourner les talons, peut-être même en courant, afin de mettre le plus de distance possible entre eux deux et ne jamais, au grand jamais, remonter sur ce bateau. Il pensait qu'elle disparaîtrait et mettrait tout en oeuvre afin de ne plus le revoir de tout ce summer camp, et ensuite de toute sa vie... Mais non, alors qu'il la voyait déjà partir, elle demeura là, un air suspicieux sur le visage, et lui demanda pourquoi. Pourquoi ? N'avait-elle pas encore compris ? C'était pourtant devenu évident... « J'en avais pas l'intention. », fit-il au sujet de mentir. Ne lui avait-il pas suffisamment menti auparavant ? Il n'y avait même pas songé une seconde, mais de toutes manières cela n'aurait pas pris et ils le savaient tout deux. « Tu vas encore plus me détester quand je vais te le dire, mais... je t'aime. Et si je te dis tout ça c'est pour que tu le saches, pour que tu sache que tu m'as fais changer, et que je m'en veux. Tellement... C'est vrai, tout est vrai, j'ai quitté l'Angleterre pour te rejoindre ici et m'excuser. » Il la regarda, appréhendant un peu sa réaction. Il avait beau l'aimer plus que tout au monde, il se rendait compte qu'il ne la connaissait pas. Il ne la connaissait plus, et il ne savait pas à quoi s'attendre.

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i know just what you're saying so please stop explaining (+ archibald)

Je crois bien qu'au fond, j'avais la réponse à toutes ses questions mais encore une fois, je ne voulais pas y croire. Je vous l'entendre dire de lui-même et je priais pour qu'il me dise la vérité. J'en avais comme un besoin. Sauf que je savais aussi que ces réponses pourraient me mettre dans un état pitoyable. Je savais que je pourrais pas contenir ma colère si j'entendais exactement ce que je voulais entendre, ou ce que je m'imaginais, ou pensais croire. Il m'avoua qu'il n'avait pas l'intention de me mentir. C'était déjà un bon début. Et enfin, l'heure de vérité sonna. Et j'avais raison. Finalement, peut-être que j'aurais juste dû garder ces questions pour moi-même? Je ne pouvais pas le supporter l'entendre dire. Il n'avait pas le droit de me dire ça après tout ce qu'il m'avait fait. Je fermais alors les yeux, retenant mes tremblements de colère du mieux que je pouvais. « Non, tu ne m'aimes pas. » Je rouvrais mes yeux, lui lançant un regard meurtrier alors que des perles d'eau commençaient à jaillir. La colère que j'avais retenu jusque là venait de s'échapper. Je m'étais approchée de lui d'un pas vif et de mes petits poings, je m'étais mise à le frapper. « Si tu m'aimais vraiment, tu m'aurais pas menti aussi souvent! Si tu m'aimais vraiment, tu ne m'aurais pas trompée avec tout ce qui bouge! Si tu m'aimais vraiment, tu n'aurais jamais levé la main sur moi! Si tu m'aimais vraiment tu... » Je n'avais pas pu continuer. À ce moment, mes larmes se mirent à couler. « Je te déteste. Je te hais même. Tellement. » J'avais arrêté de le frapper à ces dernières paroles, m'accrochant à lui pour ne pas défaillir. Le visage baissé, je sanglotais toutes ces larmes que j'avais pu retenir. J'étais faible face à lui, je l'avais toujours été, je le savais. « Je te déteste. »

Bien qu'il ne sache à quoi s'attendre lorsque viendrait la réaction d'Isaline, il était clair que ce ne serait pas joyeux. Pas du tout. Elle ne le croyait déjà pas, alors avaler qu'il l'aimait après tout ce qu'il lui avait fait, oser lui dire qu'il était navré et l'avait toujours aimé... C'était la pure vérité, mais ce n'en était pas pour autant moins choquant. Archibald baissa les yeux face à la colère qu'il voyait monter en elle. « Si, et c'est la seule chose qui n'a pas changé. », répondit-il sans la regarder. De sorte qu'il ne constata qu'elle s'était approchée que lorsqu'elle se mit à le frapper. Il ne broncha pas, se laissant faire sans bouger, sans répliquer, sans parler non plus. Rien. Stoique jusqu'à ce qu'elle cesse d'abattre ses poings sur lui en pleurant et en lui énumérant des actes odieux dont il se souvenait déjà très bien... Elle lui dit le haïr, et Archie acquiesca d'un signe de tête. « Je le sais. » Bien sûr qu'il le savait, comment aurait-il pu en être autrement ? Alors que la jeune femme s'accrochait à lui, il la soutint afin qu'elle ne défaille pas. Il s'en voulait de la mettre dans pareil état de par sa simple présence, et il s'en voulait pour toutes ses autres actions. Mais il était déjà trop tard. Pour tout. « Je sais, c'est tout ce que je m'attendais à entendre. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même et tu as raison sur toute la ligne. Je ne sais pas pourquoi ni comment j'en suis arrivé là, je suis tellement désolé... Tellement désolé. » Mais cela ne servait à rien d'être navré, même au point où il l'était... Archibald entoura la taille d'Isaline de son bras afin de la soutenir, et tant pis si elle se mettait à nouveau à le frapper, au moins elle ne tomberait pas à la renverse.

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i know just what you're saying so please stop explaining (+ archibald)

J'étais vraiment nulle à me laisser aller comme ça. Je détestais l'emprise qu'il pouvait toujours avoir sur moi, je détestais avoir l'air faible devant lui. J'étais certaine qu'il devait en profiter intérieurement, même s'il ne le disait pas de vive voix. Il disait qu'il avait changé, qu'il faisait tout pour, mais peut-être que ce n'était que des paroles, qu'il voulait se convaincre lui-même. Moi, je n'étais pas dupe, j'étais certaine qu'au bout d'un moment, sa véritable nature resurgirait au galop. Il me disait que la seule chose qui n'avait pas changé chez lui, c'était son amour pour moi; il me disait aussi qu'il savait que je le détestais. Non, il ne savait pas à quel point je pouvais le haïr mais je ne savais juste pas comment le lui montrer en plus. Peut-être continuer à faire comme s'il n'étais jamais venu? Je savais que j'en aurais jamais la force et pourtant, ce n'était pas la motivation qui me manquait. C'est seulement en sentant un bras s'enrouler autour de moi que je me rendis compte de ma position. Mon visage s'était enfouie dans le creux de sa nuque tandis que j'enserrais son haut de mes poings. Je me figeais alors, un éclair apeuré passant dans mon regard. Je savais qu'il détestait avoir les vêtements froissés. Je le lâchais alors doucement. « J'suis désolée, pardon, j'ai pas fait exprès. » Et voilà que j'avais l'impression d'être retournée dans le passé. Deux ans s'étaient écoulés et pourtant, tous ces actes, tous ces événements étaient toujours gravés dans ma mémoire.

Et voilà qu'elle était tout contre lui, presque tremblante, légèrement sanglotante, la tête enfouie dans le creux de son cou et les mains agrippées à son haut qu’elle froissait sans qu'il n'y voit le moindre inconvénient. Il sentait les larmes d'Isaline couler sur sa peau, il frissonna malgré la chaleur et le soleil qui tapait. Il la sentit se crisper et la lâcha dès qu'elle se redressa un peu, il savait ce qui allait suivre. Il avait déjà très bien compris, et cette crainte qu'il lisait dans son regard lui brisait le coeur. Il baissa les yeux sur sa chemise froissée et un sourire amer passa fugitivement sur ses lèvres avant de s'évanouir. Il se souvint de cette dernière nuit où il était rentré de mauvaise humeur, de cette fameuse nuit où elle lui avait annoncé être enceinte et qu'il s'était une fois de plus déchaîné sur elle. Cette fois où elle s'était agrippée à ses vêtements de la même manière en s'excusant, et en le suppliant, s'excusant encore en comprenant que le fait d'avoir chiffonné son haut l'avait énervé. « C'est rien, t'excuse pas... » Sa voix n'était pas aussi assurée et apaisante qu'il ne l'avait souhaité, il détestait tellement ces souvenirs... « Isaline... », commença-t-il sans trouver comment exprimer ce qu'il souhaitait tant lui dire. Comment faire ? Comme s'y prendre, quels mots employer pour s'excuser de toute cette souffrance qu'il lui avait infligée, jour après jour, dans ses accès de colère qui ne la concernaient pourtant pas... Comment présenter ses regrets, aussi sincères soient-ils, à quelqu'un dont le simple regard témoignait de la peur et de la haine ressentie à son égard ? Il baissa la tête afin de ne plus croiser ce regard qui le torturait tant.

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i know just what you're saying so please stop explaining (+ archibald)

Mes yeux s'écarquillèrent quand il me dit que ce n'était rien, que je n'avais pas à m'excuser pour mon geste. Je m'étais attendue à ce qu'il me crie dessus. Même pire, je m'étais déjà préparée au coup qu'il allait me flanquer, mais rien ne vint. Il était resté calme malgré tout. Je ne comprenais pas... Est-ce qu'il avait vraiment tellement changé que ça? Une nouvelle fois, il prononça mon nom. Je me mordis la lèvre. Non, je ne voulais plus rien entendre, je ne voulais plus rien croire. Alors d'un coup, je m'étais écartée de lui, rompant le contact et la proximité de nos deux corps. « Tais-toi, je ne veux rien entendre. » En même temps que ces paroles sortaient de ma bouche, je secouais la tête, comme pour confirmer mes dires. Je ne pouvais plus le laisser avoir une emprise sur ma personne, ni par sa présence, ni par sa voix. J'avais également plaqué mes mains contre mes oreilles, comme si ça me permettrait de ne plus l'écouter; et j'avais fermé les yeux pour ne plus le voir. Mais ça ne marchait pas comme ça. Je tremblais encore et j'avais l'impression que mon coeur allait exploser d'une minute à l'autre. J'avais l'impression de manquer d'air aussi. Je laissais retomber mes bras et rouvrais les yeux. « Je... J'peux pas rester ici. » Et cette fois-ci, je pris mes jambes à mon cou, m'éloignant rapidement de lui, descendant du pont pour me retrouver sur le port.

Remarquant la surprise de la jeune femme face à sa réaction parfaitement calme -et normale-, il haussa légèrement les épaules. Alors qu'il entrevoyait une chance et prononçait son prénom, elle recula vivement, lui disant qu'elle ne voulait rien entendre, se bouchant même les oreilles et fermant les yeux telle une enfant perturbée et mécontente. Cependant, elle tremblait encore. Archibald ne fit ni ne dit rien, attendant simplement, immobile et muet. C'est alors qu'elle rouvrit les yeux et prit la fuite. « Isaline ! » Il avait beau avoir une envie folle de la poursuivre, il demeura planté comme un imbécile au milieu du bateau, la regardant s'éloigner sans esquisser le moindre mouvement pour la rattraper. Il avait promis qu'il ne tenterait en aucun cas de la forcer à l'écouter, alors voilà, il tenait sa promesse. Lorsqu'il ne put plus apercevoir sa silhouette sur le port, son regard revint sur le lieu du pont où elle s'était tenue. « Quel con. » fit-il pour lui-même, comme si le dire à voix haute pouvait changer quoi que ce soit. Archibald se retourna et se pencha à nouveau sur la rambarde, se replongeant pensivement dans la contemplation des eaux bleutées des Caraïbes. Une chose était sûr, cette entrevue, aussi courte et désastreuse soit-elle, resterait gravée en lui un bon bout de temps. Et il avait tout de même un petit espoir, tout petit mais tout de même assez présent que pour qu'il s'y accroche, de la persuader un jour. Un jour, oui, c'était une estimation bien vague mais ça lui suffisait amplement ! Il n'avait besoin de rien de plus que d'un peu d'espoir. La voir l'avait tout retourné, lui parler plus encore, mais c'était un bon chamboulement, une sensation surprenante mais plaisante. Il pouvait encore faire quelque chose et, même si cela risquait de prendre un temps fou, il lui prouverait qu'il avait réellement changé.

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