Jo & Théo ✗ Is that you my childhood bestfriend ?

Seigneur. Le Summer Camp, les bateaux, l'eau et le mal de mer. C'était réellement qu'un grand bonheur de pouvoir participer à cette grande aventure. Quoi ? Vous n'avez pas comprit l'ironie ? Non, si c'est excellent de se retrouver séparé de tout ceux qu'on aime pour seulement se retrouver avec des personnes que nous n'avons jamais vu dans notre vie. Enfin je dis ça, je ne dis rien.  Total, je me retrouvais à monter sur le pont du bateau qui avait été assigné à mon équipe avec un hochement de tête. J'étais séparé de mes meilleurs amis et je me demandais bien où ils se trouvaient et ce qu'il comptait faire. J'avais néanmoins trouvé des garçons avec qui partager une cabine et cela me remontait un peu le moral. Mais pour le reste, ça semblait compliqué. Me trouvant désormais sur le point du bateau, je m'accoudais à celui-ci regardant l'eau qui offrait le seul horizon possible, quand soudain une chevelure féminine attira mon attention. Sans trop savoir pourquoi, en détaillant bien la personne de dos, celle-ci me disait quelque chose que ce soit par la démarche où la façon de s'arrêter. Me détournant de ma position initiale, je me rapprochais d'elle avant de l'attraper par le bras afin de la retourner vers moi sans vraiment la toucher. « Pardon, est-ce que tu...Joanna ?! » Restant bouche-bée, je me rendais compte que la jeune femme que j'avais face à moi n'était ni plus ni moins que ma meilleure amie d'enfance que je n'avais pas vu depuis assez longtemps et que nous nous retrouvions donc accessoirement dans la même équipe.

J'avais posé pied à terre sur le sol américain il y seulement deux semaines, j'avais juste eu le temps de trouver une chambre d'hôtel pour dormir et faire mon inscription pour l'an prochain à Harvard. Puis totalement par hasard, j'étais tombé sur l'affiche du Summer Camp organisé par la ville, un moyen de rencontrer du monte, me faire de nouveaux amis, et peut être sur un malentendu retrouver mon meilleur ami, Théophyl, mon cher Théo. Aujourd'hui était le grand jour, le grand départ, c'était un peu hésitante que je mettais un pied devant l'autre, timide et réservée, je m'étais finalement lancée, il fallait que je change pour me sentir bien dans cette ville, dans ma nouvelle vie.
Me trouvant sur le ponton du navire, lunettes de soleil fixées sur mon nez, habillée d'un top et d'un chino bleu marine, je m'adossais à la rembarre avant de me remettre en marche pour rejoindre la cabine que j'allais habiter avec quelques jeunes femmes de l'équipe, mais soudain un effleurement se fit ressentir sur mon bras, me retournant alors, je voyais son visage devant moi. En seulement quelques secondes, je me retrouvais clouée au sol, le coeur serré, comme si ce qui était en train d'arriver était l’événement que je redoutais le plus. Blue Joanna Dewan en personne ... dis je en esquissant un sourire de satisfaction, bien que je sois toute crispée, je me retrouvais aux anges, étrange mélange de sensation. J'aurais souhaité lui sauter dans les bras et pourtant je ne faisais rien, me contentant de le regarder, de décrire le moindre de ses traits, non il n'avait pas réellement changé.

Avais-je le droit de gueuler que j'étais sur le cul ? Que j'en étais bouche-bée et que mon petit cœur commençait tout seul à faire des petits bonds dans mon torse et à danser la conga sans que je lui eus demandé quoique ce soit ? Non, si ? Ben pas besoin de demander car c'était le cas. Comment aurais-je pus un seul instant croire que la jeune femme que j'avais attrapé par le bras allait s’avérer être ma superbe meilleure amie d'enfance ? Nous nous étions connus grâce à nos paternels respectifs qui travaillaient ensemble et si mes souvenirs étaient exacts, je lui avais donner son premier baiser qui était aussi -accessoirement- le mien. J'avais passé mes étés avec elle et même encore après que j'eus quitté l'Australie pour m'installer en Amérique. Non, j'étais bel et bien choqué de la voir ici bien que j'avais compris bien avant qu'elle avait elle aussi changé de continent. « Blue Joanna Dewan en personne ... » Je déglutissais alors péniblement bien que je ne perdais jamais mon sang-froid et mon charisme face aux femmes et surtout celles qui me plaisaient. J'étais néanmoins réputé pour foncer vers ce qui me plaisait et je dus me rendre compte après un bref coup d’œil de haut en vis-à-vis de la jeune femme, qu'elle était tout à fait satisfaisante, ayant bien changé. J'avais alors lâché son bras comme s'il m'avait brûlé avant de sourire à mon tour avec malice. « Je fais quoi ? Ai-je le droit de te serrer dans mes bras ou juste te regarder dans le blanc des yeux à me souvenir du bon vieux temps ? » Je me mis un peu à rire, me souvenant qu'elle se trouvait sur le même bateau que moi. « Si tu es là c'est que nous sommes dans la même équipe...J'aurai jamais cru cela possible. »

Je me retrouvais pour ce fameux Summer Camp dans le navire 8, je ne connaissais personne et il faut avouer que cela me stressait un peu, mais avec un peu de chance Théo serait bel et bien sur ce bateau, un moyen de se retrouver après tous ses mois sans avoir eut de nouvelles. Il était là devant moi, nous ne savions pas réellement quoi faire, cela m'étonnait de Théo à dire vrai, lui qui avait l'habitude de foncer, de ne jamais s'arrêter dans sa lancée. On peut faire le remake du Titanic aussi ... Oui j'étais une grande fan de ce film, pas très original je l'admets, mais crier Jack je vole avait toujours comme une envie indéfinissable. Nous nous trouvions qu'à quelques centimètres et pourtant, il paraissait si loin comme si il était dans ses pensées, peut être se souvenait il de nos moments passés en Australie, notre rencontre, nos caches caches, notre premier baiser. Mais je serais d'avis que tu fasses ce qui te passe par la tête après tant de temps ... Comme quoi All or Nothing Impossible .. Si j'avais bien compris, nous allions passer le meilleur été de notre vie, encore faudrait il qu'on retrouve notre complicité d'antan, mais nous avions tellement changé ... rien n'était moins sûr.

J'avais du mal à en croire mes yeux verts et pourtant, la réalité était bien là et elle aussi. Joanna, je veux dire. Ma meilleure amie d'enfance, celle que j'avais toujours adoré taquiner et à laquelle j'avais pris la tête bien plus d'une fois. D'ailleurs, étant tout bonnement planté l'un en face de l'autre, je n'avais pas pu résister à l'envie de lui demander ce que je devais faire. C'est-à-dire si j'avais le droit de la serrer dans mes bras ou si je devais juste me contenter de la regarder dans les yeux. « On peut faire le remake du Titanic aussi ... » Je me mis alors à rire, songeant qu'elle n'avait absolument rien perdu de sa répartie et cela me rappela mille et unes choses. « D'accord mais à condition que tu me laisses faire Rose. » Levant plusieurs fois d'affilé les sourcils avec un sourire. « Non à vrai dire j'ai horreur de ce film. Je pleure devant évidemment. À la fin, de soulagement quand il est fini. » Secouant la tête, je ne pouvais m'empêcher de fixer son regard. « Mais je serais d'avis que tu fasses ce qui te passe par la tête après tant de temps ... Comme quoi All or Nothing Impossible .. » Si ça ce n'était pas une invitation à la prendre dans mes bras, j'avais définitivement besoin de sous-titres. M'avançant alors, je la serrais assez longuement dans mes bras, laissant ma grande taille surplomber son corps féminin. Puis après de brèves minutes d'étreintes, je me reculais. « Je n'ai pas pas pu résister, désolé.. » Je tentais alors un petit sourire en coin avant de reprendre. « Alors.. ? Tu dois en avoir des choses à me raconter, n'est-ce pas ? » Bien que ce fut tout aussi réciproque. Mais j'étais un gentleman et donc, les femmes d'abord.

Théo en Rose je pense que l'image pourrait être bonne expérience, j'avais du mal à y croire mais ça ne serait pas la change la plus ridicule que lui et moi partagerions. Je dois le prendre comment, je ressemble à un mec ? Même le fait que tu sois quelques fois un peu féminin n'est une surprise pour personne. Avec lui je me trouvais comme transformer, comme si rien ne pouvait me taire ce sourire sur les lèvres, ce palpitement de mon coeur, et cette joie. Le fait qu'il verse une larme devant le Titanic me faisait un peu sourire, une petite moquerie rien de plus, c'était mignon un homme émotif. Mais rapidement, je sentis son étreinte sur mon corps, ma tête se retrouvant son la sienne, que diable avait bien pu me faire pour être si petite, ou lui si grand. Je le serrais fort, comme pour voir qu'il n'allait pas s'éclipser. Je peux pas dire que j'ai pas apprécié te sentir enfin à côté de moi ... Je ne suis pas sûre d'être prête à parler de ma vie, tu veux pas te ballader un peu ?   dis je en lui prenant le bras, me mettant un peu en marche.

Retrouver la jeune femme et en plus la savoir dans mon équipe était une nouvelle assez réjouissante je devais l'admettre. Et finalement, la conversation coulait de source entre nous. Parlant de Titanic, je vins à lui dire que j'étais partant pour qu'on s'en fasse un remix à condition qu'elle me laisse faire la fille. «  Je dois le prendre comment, je ressemble à un mec ? Même le fait que tu sois quelques fois un peu féminin n'est une surprise pour personne. » Reculant mon visage en réalisant la mimique la plus choquée que j'avais en réserve, je posais ensuite une main sur mon cœur, prenant la voix la plus vexée que je pouvais employer. « Même pas cinq minutes que durent nos retrouvailles et tu es déjà en train de me rabaisser ? C'est du joli... » Je n'avais pas pu néanmoins faire le boudeur très longtemps, car déjà je la serrais dans mes bras. «  Je peux pas dire que j'ai pas apprécié te sentir enfin à côté de moi ... Je ne suis pas sûre d'être prête à parler de ma vie, tu veux pas te ballader un peu ? » Déjà elle me prenait le bras et se mettait à marcher alors que je le suivait avec envie. « Avec plaisir. » Je souriais alors en baissant la tête, savourant son contact et sa présence. « T'as pas vraiment changé, tu le sais ? Enfin, tu es plus jolie évidemment et ta couleur de cheveux semble avoir changé mais tu restes comme dans mes souvenirs... » Elle semblait toujours aussi chieuse de plus. « J'peux te poser une question ? » N'attendant pas sa réponse et marquant qu'une brève pause, je repris : « Pourquoi avoir décidé de venir ici ? » Oui, pourquoi avoir quitté l'Australie pour les USA..

Je ne pourrais jamais expliquer le lien qui me liait à Théo même si pour faire simple je le considérais comme mon meilleur ami d'enfance, mon double de l'époque, notre petite vie en Australie me revenait en tête souvent lorsque je déprimais, comme si ces moments heureux pouvaient effacer toutes les peines du monde, mes désastres affectifs. Puis je souris en le voyant faire une petite tête choquée, de caliméro parfait, déposant un bisou sa joue pour me faire pardonner, je lui répondais du tac au tac. Je ne te rabaisses pas, juste si tu tentes un jour une reconversion tu peux te mettre en travesti ça t'irait comme un gant. Bien entendu tout ce que je disais ne devait pas être pris au premier degré, car j'étais une grande blaggueuse, une chieuse des fois avec les personnes qui me tenaient à coeur, et Théo en faisait réellement parti. Alors que nous nous étions mis en marche sur le bateau, de quoi découvrir un peu les recoins, car je savais parfaitement que pendant ces deux mois, il me faudrait des coins calmes pour me pauser, me ressourcer. Et tes souvenirs sont plutôt bons ou je devrais avoir peur ?    En réalité entre nous parler de nos sentiments amicaux n'avaient jamais été chose facile, comme si nous avions cette bulle malgré notre proximité étonnante. Et pourquoi pas reprendre ma vie ailleurs, refaire mieux ici ? En réalité, c'était trop dur de rester là bas, trop de drames, trop de problèmes et le décès de ma grand mère je n'arrive pas à m'en remettre. Tu te souviens quand elle te faisait des gateaux d'anniversaire taille XXL rien que pour que tu t'en mettes partout ?    dis je en remémorant ces moments avec elle et Théo, les deux personnes les plus importantes à l'époque.

« Je ne te rabaisses pas, juste si tu tentes un jour une reconversion tu peux te mettre en travesti ça t'irait comme un gant. » Han ! Je restais limite choqué face à ce qu'elle venait de me dire, plissant les yeux en la regardant avec une petite moue. « Si c'était d'excuses, tu ferais mieux d'aller prendre des cours. » Je me mis ensuite à rire ne voulant pas lui avouer que pour le travesti, c'était déjà fait. Partant ensuite faire un tour sur le pont, je la suivis avec envie, l'enlaçant par la suite avant d'oser lui demander pourquoi elle était venue s'installer en Amérique. «  Et tes souvenirs sont plutôt bons ou je devrais avoir peur ? » Je grimaçais alors, me souvenant que mes souvenirs d'antan avaient été intactes mais que ceux de ma dernière année passée, venaient juste de m'être restauré. « Pour te dire la vérité, suite à un bel accident en avril, j'ai perdu la mémoire pendant trois mois. Et suite à un autre accident il y a une semaine, je les ai récupérés. Néanmoins, je me suis toujours souvenu de toi à la perfection. » Je savais déjà alors ce qu'elle allait se mettre à penser, puisque lorsque nous étions enfant, il m'arrivait toujours beaucoup de galères et j'avais frôler la mort plus d'une fois. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais commencé le judo, pour acquérir une certaine habilité qu'il me manquait. « Et pourquoi pas reprendre ma vie ailleurs, refaire mieux ici ? En réalité, c'était trop dur de rester là bas, trop de drames, trop de problèmes et le décès de ma grand mère je n'arrive pas à m'en remettre. Tu te souviens quand elle te faisait des gateaux d'anniversaire taille XXL rien que pour que tu t'en mettes partout ? » Je me stoppais alors, me plantant face à elle, une mine peinée s'étant emparé de mon visage. J'avais très rapidement appris le décès de sa grand-mère mais n'avait eut le temps de prendre de ses propres nouvelles. « Oui, je m'en souviens...Je suis tellement désolé Blue... » Tout en songeant que moi-même j'avais perdu mon propre grand-père en octobre et que je pouvais comprendre sa douleur, un de mes doigts était venu frôler l'une de ses joues. « Comment te sens-tu ? Si tu as besoin d'une épaule pour pleurer, je t'offres tout mon corps. » Je tentais alors un sourire avant de reprendre. « J'aurai pas mon gâteau dans moins de dix jours alors...Mais, tu m'en feras un toi, s'pas grave. » Riant un peu, je songeais que oui en effet, ça allait bientôt être mon anniversaire.