Je ne me souviens pas vraiment de mon enfance, faut croire que j'étais très jeune. Malgré tout, je vais ne fier à ce que m'a dit ma famille pour vous raconter ma naissance. Je suis née à Moscou, dans une petite clinique privé, à 35 semaines. J'étais toute petite, j'étais trop curieuse de voir le monde, selon mon père. J'avais quelques problèmes lorsque je suis née, mais mon père était médecin, il pouvait s'occuper de moi comme il le fallait. Lors de mes premiers mois de vie, j'étais un enfant tranquille. Je ne faisais aucun bruit, je ne pleurais presque pas, j'étais l'enfant parfait. Selon mes parents, mon enfance s'est déroulé à la perfection, jusqu'à ce que je rentre à l'école. J'étais dans une famille aisée, mes parents géraient une compagnie puissante en Russie, j'avais donc tout ce que je voulais. Comme ma sœur et mon frère ainé, je devais faire mon école à la maison, mais j'étais la fille à mon père. Un sourire angélique, des yeux suppliants et le tour était joué, j'allais aller dans une école privé pour les enfants comme moi, pour les familles aisées. Les premières années étaient difficiles pour moi. J'étais un enfant agité et je n'écoutais pas en classe. J'étais un peu l'enfant rebelle de la classe, celle qui foutait le bordel avant même que le cours commence. Bien sûr, je ne faisais pas ça pour rien. Chez moi, je n'étais pas heureuse. Mes parents n'étaient jamais à la maison, c'étais mon frère et ma sœur qui s'occupais de moi, j'avais besoin de la présence de mes parents, mais ils n'étaient pas là. J'essayais d'attirer l'attention, mais ils restaient ancrés dans leur travail, comme s'ils avaient oubliés qu'ils avaient des enfants à nourrir. Mais malgré tout, j'étais toujours la fille à mon père. Qu'en à ma mère, j'essayais d'être proche d'elle, malgré qu'elle ne soit pas souvent à la maison.
C'est vers l'adolescence que mes parents ont finalement ouverts les yeux. Ils venaient de se rendre compte qu'ils ne passaient pas beaucoup de temps avec leurs enfants qui étaient déjà grands, ils voulaient rattraper le temps. De mes 13 ans à mes 15 ans, je nageais en plein bonheur. Mes parents passaient de plus en plus de temps en famille avec moi, mon frère et ma sœur, ma vie ne pouvait pas aller mieux. Mon père et moi, on s'était trouvé une passion commune.. La photographie ! Depuis que j'étais jeune, j'adorais prendre l'appareil familiale pour aller dans la forêt derrière chez moi prendre des photos. C'était ma passion, c'était celle de mon père. Ensemble, on était partis pendant une semaine faire un voyage à travers le pays pour y prendre les plus belles photos au monde... D'après nous. C'était le voyage le plus amusant que j'aille fait. J'avais 14 ans, c'était juste avant l'incident qui avait complètement gâché ma vie, ce qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
C'était le 11 janvier 2011, je venais à peine d'avoir 15 ans. Nous étions, ma mère, moi et mon père, dans la voiture, en route pour notre chalet. Nous étions sensé retrouver mes grands-parents paternels, mais ce n'est pas ce qui était arrivé, malheureusement... Je dormais paisiblement, la route était longue avant d'arriver, mais j'avais été réveillé par la voix de mon père qui disait clairement qu'ils devaient me Le dire.. Je n'avais aucune idée de ce qu'ils disaient, j'étais curieuse à un tel point que je faisais semblant de dormir, afin d'en savoir plus. Contrairement à mon père, ma mère semblait dire que ça n'allait rien changer que je le sache ou non. Ça faisait plusieurs minutes qu'ils parlaient sans donner d'indices, j'étais impatiente, alors je m'étais imposée. Au début, ma mère refusait de parler, elle lançait ce regard à mon père qui l'empêchait de me le dire. Mais, après quelques minutes, le verdict tomba. " Tu n'es pas la fille de Leila, Ekaterina. " soupirait mon père. " Tu es le fruit d'une.. Une liaison entre une jeune femme et de ton père. " Rajouta ma mère avec un brun de dégout profond qui me blessa intérieurement. " Tu as un frère. Un frère jumeau. " dit mon père en finissant de parler. Il n'y avait plus aucun son. Plus personne n'osait dire un mot. Qu'en à moi, j'étais blessée. Ils ne m'avaient rien dit, ils m'avaient cachés ça depuis que j'étais toute jeune. Je voulais crier et tout casser pour me soulager de cette colère qui me rongeait, mais je n'avais rien fait. Je n'avais pas eu le temps de faire quelque chose, il était arrivé un problème. Nous étions en janvier, une tempête faisait rage, c'était définitivement pas le temps de prendre la route. Nous roulions tranquillement et puis BAAM. Le trou noir.
Je me réveilla quelques jours plus tard, j'étais pire qu'amochée. Mais la seule chose à laquelle je pensais, c'était mes parents. On le sait tous, dans les livres on nous apprends que nos parents sont morts, nous sommes les derniers survivants et nous allons vivre heureux avec l'homme de notre vie. Ce n'était pas comme ça dans le moment. J'avais appris que mon père était partie. Tout bonnement, il était partie deux jours avant mon réveil, il n'était pas revenu, il était partie de l'hôpital certes, mais il nous avait abandonné. Ma mère était dans un sale état, mais elle était vivante ! Bon sang, j'étais heureuse. Je passais mes journées à son chevet, malgré le fait que je devais rester couchée. Il fut un moment où les médecins envoyèrent un jeune homme pour me surveiller, pour que je reste à mon chevet et que je n'aille pas voir ma mère. Au début, je pensais que c'était un infirmier en civil, mais ce n'était pas le cas, c'était loin de l'être. Ce mec était la principale cause de mon hospitalisation et celle de ma mère. C'était à cause de lui que ma mère souffrait du départ de mon père, tout comme mon frère et ma soeur. Tout comme moi. C'était à cause de lui que j'étais là. Le pire restait cependant à venir.
Ça faisait trois mois que ma mère était à l'hôpital, son état s'était empiré, elle ne guérissait pas, contrairement à moi. Le 12 avril 2011, elle est partie. Elle n'était plus là, elle était morte. Ce mot résonnait dans ma tête une bonne dizaine de fois avant que je comprenne ce que ça voulait dire. L'émotion de tristesse était à sa gloire, je pleurais et je pleurais, sans jamais m'arrêter. Je n'avais jamais pleuré comme ça. Mais, jamais je ne m'étais retrouvé seule. Mon père était partie, ma mère n'était plus de ce monde... Je ne savais plus quoi faire... J'étais tombé au plus bas de ma forme, j'avais mal, tellement mal. Heureusement, mon frère était là pour me ramasser, il était là pour moi. Mais il avait une vie, en dehors de ça. Je n'étais qu'une gamine de 15 ans, il était âgé de 19 ans et il n'avait pas que ça à faire, me surveiller. Alors, je fis les mauvaises décisions. Mon frère était déménagé de la Russie pour aller dans les États-Unis, en Californie. Là-bas, j'avais fait à ma tête et j'ai sombré dans une profonde dépression dû à l'éloignement de mon ancienne vie et de la séparation de ma mère qui n'était plus là. Puis, à l'approche de mes 16 ans, je changea radicalement. En Californie, c'était facile de se trouver quelque chose à faire. Lorsqu'on est jeune et qu'on a de l'argent, c'est facile. Non, je n'étais pas une prostituée, heureusement. Mais, je trainais avec des personnes qui m'ont descendu dans les histoires de drogue, d'alcool et de fêtes à en plus finir. Certes, j'avais 15 ans, mais j'étais libre ! Je n'avais plus de parents, mon frère s'occupait moindrement de moi et j'allais avoir 16 ans dans quelques semaines, c'était la belle vie. Alors, au lieu de me reprendre en main, j'ai continué sur ce chemin, je me suis rebellé et je suis repartie sur un nouveau chemin, celle de la fête et de la drogue. Sans elle, je ne vivais plus. Des drogues fortes ou des drogues douces, je prenais tout ce que je pouvais avoir. J'étais riche, que pouvais-je avoir de mieux ?
Et me voici aujourd'hui. Je suis sur le même chemin. La drogue, la fête et l'alcool c'est mon quotidien, malgré que je n'oublie pas les études. J'avais promis à ma mère de faire des études, je n'ai toujours pas oublié. Qu'en a ma passion pour la photographie, je la garde toujours encrée en moi, j'ai toujours cette passion. Et puis, je me suis découvert une toute nouvelle passion, celle du dessin. Un petit passe-temps parfait lorsque je m'ennuie.. Enfin, si je m'ennuie.. Concernant mon frère jumeau, je ne le connais pas, je ne l'ai jamais vu et je ne sais pas encore si je veux le rencontrer. Je ne veux pas d'un double moi, non ?
Moi, Ekaterina Mayleen Schmidt, future étudiante en psychologie et en design de mode, je n'ai pas changé depuis le départ de mon père et la mort de ma mère. Je suis et resterai toujours la petite rebelle, la petite junkie des États-Unis. .