Fitzpatrick ◮ wonderful Mila Kunis.

« […] Autant vous le dire clairement, je ne résumerais l’histoire de mademoiselle Fitzpatrick qu’en quelques lignes. Comprenez-moi, monsieur, bien que l’héritage d’une famille telle que celle-ci soit important, je ne me permettrais pas d’ajouter de détails inutiles à votre utilisation de ce texte, ou qui peuvent atteindre mademoiselle à l’avenir. Les grands faits de sa vie seront évoqués dans le paragraphe suivant, même ceux concernant sa vie personnelle. Toute ma confiance et mon honnêteté vous sont offerts, ne faites pas en sorte de les gâcher car je ne vous donnerais rien de plus que ce document. Comprenez l’importance de ce dernier qui se doit être confidentiel. Mes salutations les plus sincères.
(Au bas de ce paragraphe, écrit d’un italique quasiment parfait et soigneusement souligné d’un trait fin d’encre bleu, nous pouvons lire ceci : Madame Clawson, avocate de la famille Fitzpatrick.)

Odessa Lou-Reyna Fitzpatrick, arrière petite fille de feu monsieur Richard Sloan Fitzpatrick et fille de monsieur Cameron Julian Fitzaptrick, est une jeune femme actuellement âgée de vingt-et-un ans, née à Colombus en mai mille neuf cent quatre-vingt dix à la maternité de cette même ville. Elle est enfant unique et est donc pourvue probable seule héritière des derniers biens de sa famille. A l’époque, la jeune fille n’eut pas une enfance bien malheureuse, aucun de ses parents décédant, ou l’abandonnant comme dans de multiples enfances tragiques que l’on retrouve un peu partout. Lou-Reyna évolua comme toute autre petite fille au fil des années. Malika – sa mère - et Richard Fitzpatrick accompagnaient leur fille partout où elle voulait aller, comme une famille typique en bien fin de compte. L’école fut sa grande amie. Considérée par ses anciens professeurs comme ayant été l’une des meilleures - voir la meilleure - élève(s) de sa classe, elle se découvrit une passion pour la science, puis plus particulièrement la chimie et tout ce qui y touchait. Passion qui deviendra par la suite, l’un des deux facteurs les plus importants de sa vie de parfaite étudiante.
Toujours accompagnée de ses parents, c’est entre ses dix et douze ans qu’on commença à lui conter les histoires passées qui avait fait des Fitzpatrick une des familles les plus richissimes de l’Ohio, et par ailleurs, sa mère, dame très respectueuse et respectée, fit ses débuts d’enseignante en bonnes manières et en goût vestimentaires. Si vous verriez la jeune femme au moment où je vous écris ces lignes, monsieur, vous vous rendriez compte qu’elle a fait de l’excellent travail. Du moins, en ce qui concerne les vêtements. Pour les bonnes manières, cela reste encore à voir.

Mademoiselle Fitzpatrick réussissait son parcours scolaire avec brio. Aucun redoublement n’a été effectué, à la grande fierté de sa famille. Mais au lycée, la situation se corsa un petit peu, mais malgré ça, elle avait réussit à garder son rythme de travail impressionnant et était toujours une très bonne élève. L’influence de sa génération « je bois, je baise, je fume » ne mit pas de temps à lui tomber sur la tête. (Sans offenser votre pensée, tel est le nom plus connu de cette nouvelle génération de jeunes.) Résultat : elle dû perdre sa virginité à seize ans avec un lycéen sur qui elle avait littéralement craqué et ce sans aucune protection – je suis au courant de beaucoup de choses telles que celles-ci, madame Fitzpatrick ne sait pas ses limites, mais voyez un peu la jeunesse de nos jours - et une petite période d’alcoolisme. La cigarette en revanche, elle avait su se contrôler pour ne pas devenir comme son père, fumeur invétéré, comme vous le savez certainement. Suite à ces actes rebelles, monsieur et madame Fitzpatrick essayèrent tant bien que mal de raisonner leur fille. Ils réussirent à lui faire comprendre que le sexe c’était peut-être le plaisir, mais que c’était surtout une preuve d’amour, et que s’envoyer en l’air (excusez-mon expression qui peut vous paraître vulgaire) avec un jeune homme dont la maturité n’était pas à son beau fixe n’était pas une solution. Pour ce qui concernait l’alcool, impossible de la raisonner. Elle était jeune et les soirées alcoolisées étaient de son âge, ce qui est tout à fait normal à mon avis. Mais passons.
Au lycée, elle suivit une filière scientifique, s’intéressant aux équations mathématiques et aux molécules chimiques plutôt qu’aux dissertations et autres commentaires de français qui ne lui apporterait rien de plus que de l’inutilité. A la fin de ces années, elle fut reconnue comme l’une des meilleures élèves en physique et chimie de l’établissement, avec un niveau plus qu’exceptionnel. Après ça, ses parents lui offrirent la chance d’étudier à Harvard, à Cambridge. Cadeau qu’elle accepta sans aucune hésitation.

Tout ce que je sais de plus récent, c’est que Lou-Reyna est étudiante en biochimie, en quatrième année. »