Jaspée ☼ retour en enfance

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J'ai peur. Tout ce bouscule dans sa petite tête. Noir, il fait, un peu comme dans son coeur. Quelques milliards d'étoiles qui parsèment le tapis noir. Et elle, toute petite, une petite touche de couleur assise sur un manège. Un de ces manèges d'enfant, avec des chevaux et même qu'elle a des cheveux -perruque- artificiels. Rien ne bouge. Mais, dans sa tête, elle plane, comme une enfant...même qu'elle rigole. Elle n'a jamais testé un truc pareil, elle s'imagine comme une gosse, son pays, son ancien train de vie. Et jamais, elle n'aurait pu en faire, jamais elle n'avait été dans un carrousel avant maintenant...elle pose ses mains sur le cheval et chuchote un...au galop ! Amusée, certainement et peut-être même un peu saoule.  

© toxic heart.

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Jamais l'un sans l'autre. L'un dans l'ombre de l'autre. En plus de s'installer dans l'esprit, l'inquisiteur n'est pas loin de ses pas. Jasper ne l'a pas cherché, elle s'est juste incrustée sur son chemin comme elle l'a fait dans sa vie. Salomée est différente, il le voit à sa démarche, sa couleur synthétique et son rire déferlant d'avantage. Libérée du protocole. Pourtant, il ne se sent pas le cœur d'interrompre la joie de la princesse. Elle mérite une pause dans sa tourmente. Leur tourmente. Le bourreau devient protecteur, s'assurant juste que rien ne puisse troubler la parade des chevaux d'Hadès. Pauvres bourrins inanimés. Plus capables de la faire sourire que lui-même. La fenêtre de la cabine est entre-ouverte, alors les mains habiles se la jouent voleuses, et la maîtrise électrique fait le reste. Le cortège mort s'anime, se réveille. Et Jasper lui, reste dans l'ombre. Là où il y est le mieux. 

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Et le paradis surgit en prenant vie sous ses doigts. Les faisceaux de lumières de quelques poteaux lumineux défilent devant ses yeux. Un rêve d'enfant. Sa perruque blonde -moyen du bord- et ses habits années 60  se trémoussent sous le vent. Elle est sous le choc, ses yeux s'écarquillent. Sa bouche rose s'entrouvre grandement comme ça Ö, un énorme O d'appréciation. C'est géniale, et ça se balance, ça descend et ça monte...Elle rit comme une gamine, la volonté de son coeur ayant été réalisée. Elle se sent ensuite épiée, dénudée du regard et comme si le regard dans l'ombre était un aimant. Une ombre près de la cabine s'agite. Princesse croise les yeux du faiseur de rêve...c'est toi...chuchote-t-elle avant de s'éloigner dans le carrousel portée par son cheval féerique.

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Son petit miracle réalisé, l'animateur quitte sa tour de contrôle pour profiter de son œuvre. Pour que l'histoire soit belle, il reste dans son ombre, bien caché. Enfin, disons qu'il compte sur l'ivresse pour lui faire oublier de regarder autour, se contentant de se caler contre la cabine en admirant la gamine. Dissimulation sommaire, n'empêchant pas Elle de croiser son regard. Comme s'il avait pu en être autrement. Peut-être qu'il avait envie d'être découvert, de lui emprunter un peu de son moment. De voir comment c'est, une partie du bonheur de Salomée. Sa discrétion tombée, rien n'empêche plus Jasper de monter sur le manège enchanté. Mettant le pied sur la plate-forme tournante, l'homme attrape un destrier au passage, se hissant debout sur sa selle. Évitant de chanceler en attrapant la barre. Chacun d'un côté du cortège musical. Et lui, ça l'amuse de passer d'un cheval à l'autre, comme des marches mal-assurées jusqu'à la princesse.

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Le regard croisé, le manège continue sur une jolie mélodie qui retentit dans ses oreilles. Elle est aux anges. Tout tourne dans le sens des aiguilles d'une montre. L'ombre s'approche d'elle, au point de poser son pieds sur les marches du carrousel. Elle pose ensuite ses pieds de destrier en destrier pour s'approcher d'elle. Arrivée à sa hauteur, la danoise observe les traits si particulier dans le noir. Des traits qu'elle connait bien pourtant. Elle approche ses mains de son visage, le tâte un peu avant de le serrer très fortement entre ses doigts. C'est en posant son front contre le sien qu'elle ferme les yeux avant de se sentir détacher de force par son cheval capricieux qui ne cesse de monter et de descendre.

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Il tangue, l'imbécile. Le pas hasardeux, sur ces chevaux mal dressés qui manquent à chaque foulée de le désarçonner. Ca aurait quand même moins de gueule, un cavalier au sol. Arrivé à la monture à côté de celle de la demoiselle, Jasper bascule légèrement en avant pour se rapprocher de cette dernière. Elle arpente ses traits délicatement, serrant son étreinte sur un visage aux yeux fermés, qui en oublie la musique pour se concentrer sur le souffle et le rythme battant de sa conquête. Ils se séparent au bon vouloir de la mécanique, leurs chevaux non coordonnés dans leur course. Un peu comme eux. L'un descend, l'autre monte. L'un attends, l'autre fuit. Sauf qu'il n'est pas décidé à laisser faire, cette fois. Ses lèvres closes, ses lèvres qu'il garde scellées en prévention, puisque dès qu'il ouvre la bouche l'un d'eux finit par partir, ses lèvres se posent sur celles féminines dès qu'elle revient à sa hauteur. Parce que va savoir quand la tempête reviendra, et qu'ils ont le droit à leur moment, juste pour avoir la force de continuer.  

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Je tremble. Ils se séparent une fois de plus. Et de nouveau face à face, elle s'approche en passant ses doigts sur son cou. Elle prolonge le baiser quelques secondes qui semble être une éternité. Et ils s'éloignent, ses doigts restent dans l'air, immobile en redessinant encore les contours de son visage. Elle ferme les yeux en rejetant sa tête en arrière supportant la cadence en se tenant fermement à la barre de protection. Sa perruque laisse échapper un de ses longs cheveux bruns, elle est le faux-costume d'une princesse dans la nuit. Merkel rattrape le cavalier une nouvelle fois, leurs cœurs vibrant en synchronisme lorsque les lèvres s'entremêlent à nouveau. Une passion se rallume au-delà des angoisses..et elle ose..descendre ses mains sur son torse, découvrir un monde interdit. Ouvrir chaque bouton avant de s'éloigner de lui à nouveau en s'affalant légèrement sur son cheval. La monture de ses désirs...c'est lui qui la ramènera près du cavalier. 

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Si on lui avait conté que c'était si facile de faire cesser les larmes, Jasper aurait croisé la bouche de Salomée depuis longtemps. Peut-être qu'ils se comprenaient mieux dans le noir, en silence. Parce que leurs lèvres elles, n'avaient pas besoin d'être persuadé, de se déchirer. Elles savaient dire combien ils s'aimaient, et combien ça pourrait être simple, s'ils le voulaient. Suffisait juste de se taire. Regarde et souviens-toi comme c'est insupportable qu'on l'arrache à tes mains, emportée par sa monture. Il anticipe, se grandit, capture ce qu'il peut de moments. C'est toujours trop court. Elle part toujours trop vite. Laissant sur son passage une marque brulante le long de son torse, qu'il prends comme une autorisation, le cœur battant et désordonné. Quand la princesse revient, il abandonne destrier et conscience. Ils n'ont qu'à remonter, eux. Ses lèvres retrouvent vite leurs mêmes, tandis que l'une de ses mains s'engouffre dans la chevelure brune, la débarassant de son artifice. Il la préfère comme ça. L'autre trouve sa place dans le creux de ses reins, la maintenant solidement contre lui. Désormais pieds au sol, il se venge de la distance imposée par leurs chevaux jusqu'alors. Puis, sa langue interrompt sa danse pour venir embrasser le cou délicat. Le vampire profitant de la distraction pour quitter le bas de son dos, les doigts avides déviant sur sa hanche, puis le long de sa cuisse. Et qu'on ne lui dise pas qu'elle va repartir dans un infime instant, il supporterait pas.

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Elle est saoule, alors elle ne se rappellera peut-être de rien. La dernière fois, elle lui avait dit qu'elle ne voudrait plus le voir...elle suffoquait de peur. Elle ne pouvait s'admettre vaincue par ses sentiments. Sa plus grande peur, vous me direz ...c'est de laisser Jasper prendre le contrôle de sa vie après tout ce qu'il lui a fait subir. Alors qu'elle vous dira que c'est tout simplement la peur de voir en lui, son propre père...lui qui a trompé sa mère, lui qui la fait souffrir avant qu'il n'en tombe éperdument amoureux . Et que malgré que sa mère s'asseye auprès de lui sur le trône danois, il continua à la tromper dans le rôle principal d'un autre homme, d'une double vie...lui, le père d'Haytam...se prénommant être un certain Winchester. Elle a peur de trouver en Jasper, une trace de son père. Mais, là à cette instant, c'est son cœur qui parle, sa raison se tait. Le coeur capture le moment, elle le sent dans toutes ses entrailles, surtout quand Jasper fini par agripper son cœur. Ses lèvres dévorant les siennes. Son corps qui tremble et le roulement de tambour qui retentit dans tous ses membres. Hors de leurs destriers, alors qu'elle se sent poussée par Jasper. Les pieds au sol, les lèvres se croisent à nouveau. Puis, une des mains du jeune homme retire sa perruque, ses boucles anglaises retombent le long de ses épaules. Il les caresse, elle sourit légèrement. C'est dans ses reins qu'il place son autre main. Elle frémit au contact, c'est si étrange, comme-ci elle redécouvrait son corps entier. La langue d'Ellington dévale son cou. Lomée est chatouilleuse, alors elle rit. Elle tente de fermer les yeux, mais une sensation d'existence parcourt son corps. L'excitation. Sa respiration devient haletante, quand elle sent ses doigts se promener le long de ses cuisses...Elle cherche une nouvelle fois ses lèvres, elle tente de calmer ce torrent d'émotion. Mais, elle s'agite davantage. Salomée fait remonter sa cuisse le long de sa hanche. Et c'est un bruit 'puissant' qui la sort de son 'rêve'. La nature s'étant réveillée autour d'elle. La mélodie devient de plus en plus basse, et les chevaux commencent à ralentir malgré que la lumière soit toujours là. Le carrousel illumine de milles feux toutes les autres attractions...ce sont des lumières féeriques. Jasper continue sa course folle et Salomée n'arrive plus à rester concentrée. Merkel voudrait continuer,...mais...Une voix retentie...elle se détache du dunster précipitamment...Hey, vous là  ! semble-t-elle entendre...Elle se retourne en slow motion, son visage s'étonne et elle prend une main de Jasper...FAUT QU'ON PARTE ! ... hurle-t-elle. C'est le propriétaire, un pistolet à la main. Il tire en l'air...et Salomée, prise d'un élan de fou rire. Elle court en tirant le jeune homme avec elle.

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Spoiler:

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Lui l'éclairé, reste fermé à tous les changements qui s'opèrent autour d'eux. A leur cavalcade qui ralentie, chevaux fatigués et perdant de leur fougue. Il s'est tellement tourné vers les autres plutôt qu'Elle, qu'il est temps de rééquilibrer les choses. Il ne voit qu'elle, ne ressent qu'elle. Et y a tout qui peut se casser la gueule autour, il s'en fout. Salomée au bout des doigts, Salomée au bout de la langue et du cœur. L'amoureux la serre contre lui, et la cuisse féminine s'accroche à ses hanches. Pas loin de l'emporter pour un paradis plus stable, sa conscience essayant pourtant de lui signaler l'état d'ébriété de demoiselle Merkel. Mais il l'ignore jusque là. Sachant qu'elle finirait par le rattraper, il grappille chaque seconde, se laissant délicieusement consumer par des envies plus primaires. Ne sont-ils capables que de guerres froides et frissons brûlants ? Pas d'entre-deux. Tu sanglotes ou t'éclates de rire, tu hais ou tu désires. Pour une fois que leurs lèvres se taisent, ils en oublient qu'ils savent si bien se déchirer. Mais on lui arrache ça. Ca vient de nul part, du moins, Jasper ne le voit pas venir, ne faisant que regarder Salomée avec incompréhension quand elle s'écarte. Son regard suit celui de la princesse, assez étourdit pour ne pas percevoir l’interpellation. Le cœur a du mal à calmer ses battements, le laissant dans un vague approximatif, extirpé trop tôt de son extase. La brune est plus vive, saisissant sa main et hurlant. Ca le réveille. Il reste tout de même une seconde penaud, résistant à la pression de ses doigts pour saisir l'urgence de ce type qui brandit un pistolet. Allez, courre, maintenant ! Faisant quelques pas en reculant, il finit par se laisser attirer par Salomée, et suit autant ses foulées que son rire qu'il accompagne. C'est nerveux, c'est plein de frustration, de joie. Ils foulent le manège, puis parcourent le festival jusqu'à être à l'abri de ce cinglé. Jasper rit et reprend son souffle en même temps, dans un désordre qui cesse quand ses billes se posent sur sa compagnie. Il sait que leur moment est passé. Il sait aussi que c'est surement mieux. Les doigts toujours liés, il l'attire à lui par leurs biais pour plaquer à nouveau ses lèvres contre les siennes. A force, il a apprit à se méfier du lendemain. Il ne se sépare d'elle que lorsqu'il perçoit la présence d'un groupe de dunsters pas loin, reconnaissant quelques voix. « Vas-y, tu devrais rentrer avec eux.. » Qu'il lui glisse avec un fin sourire, quittant sa main. Parce que Jasper ne se fait pas assez confiance, sur le coup, pour être capable de la ramener sagement dans leur demeure. A croire qu'on a finit par trouver une faille dans l'esprit solide d'Ellington. Et celle-ci s'éloigne, le laissant avec ses souvenirs.

FIN DU SUJET     

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