Théo & Diego - A useful accident

A useful accident

On dit que le matin est idéal pour pêcher. C’est donc ce que nous avons fait avec Théo. Vêtue en pêcheur professionnel, nous arrivions au port de Boston à neuve heures pile. Rapidement, nous nous positionnant sur le bord du ponton pour préparer notre matériel. Ça faisait une éternité que je n’avais pas pêchée et il était temps de remédier à cela. Je l’avais proposé à Théo, car j’avais appris qu’il lui arrivait de faire cette activité. Je ne serais dire la raison exacte, mais depuis que nous avions appris que nous avions un lien de parenté, Théo et moi, passions plus de temps ensemble. Certes, nous ruminons sur ce que l’on pourrait être, mais on passait du bon temps. « Cousin tu penses ? » disais-je au hasard, alors que nous étions là depuis une demi-heure, l’hameçon dans l’eau. C'était une possibilité que nous avions déjà évoqué, mais autant repassé dessus. Jusqu'à maintenant, nous avions évité le mot :frère, car nous savions que c'était tiré par les cheveux.

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J'avais toujours trouvé que pêcher était une activité de vieux. Alors que pécher dans le sens catholique était bien plus marrant. Et donc, c'était avec une certaine incompréhension que je me retrouvais sur le bord d'un ponton en compagnie de Diego, sortant ma petite canne à pêche comme un petit pépé, prêt et paré à jeter un asticot vivant dans l'eau. Apparemment pêcher ça détendait. M'enfin, surtout pour ceux qui avait de la patience, pas comme moi. Mais je devais reconnaître que parfois ça m'arrivais de faire joujou avec les poissons et quand Diego m'avait proposé de faire cette activité, avec lui, je n'avais pas pu refuser. En même temps, j'avais envie de me retrouver avec lui et d'apprendre à le connaître, surtout depuis que nous avions découvert que nous étions de la même famille. « Cousin tu penses ? » Haussant les épaules, je cherchais à créer des vaguelettes sur l'eau. « Aucune idée. Mais tu sais quoi ? Je te kifferais bien en demi-frère. » Je me mis un peu à rire avant de tourner mon visage vers lui. « Alors, ça mord de ton côté ? »

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« Aucune idée. Mais tu sais quoi ? Je te kifferais bien en demi-frère. » Il avait quoi, le syndrome du fils unique ? Je ne sais pas si j’aurais envie qu’il soit mon demi-frère. En y repensant, cela mettrait un sacré merdié dans nos familles respectives. « T’es sérieux ? Tu veux m’achever ? C’est pas assez compliqué pour toi ? » Riant nerveusement, je me penchais un peu plus vers le bord, pensant avoir vu un poisson se rapprocher de mon hameçon. « Alors, ça mord de ton côté ? » J’hochais négativement de la tête. Je n’avais toujours rien et je commençais à me dire que les poissons devaient pioncer au fond de la mer. Je pouvais être patient, mais là c’était trop long. Voulant prendre la cannette de bière que j’avais mise derrière moi, mon regard se posait sur un bateau à l’apparence vide. Sans détourner le regard, je donnais une tape à Théo. « Hé…Je suis sûr qu’on aurait une meilleure prise là-bas »

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Vive les pépés que nous étions à pêcher tous les deux sur un ponton. J'avais limite envie de siffler les poissons pour qu'ils ne viennent à nous. Histoire qu'on est de quoi bouffer ensuite. Non, je déconne. Je ne savais même pas frire un poisson. « T’es sérieux ? Tu veux m’achever ? C’est pas assez compliqué pour toi ? » Il se mit à rire nerveusement alors que bon, je lui avais juste parlé de la possibilité d'être des demi-frères et je me rendais compte que l'idée ne me déplaisait pas autant en fin de compte. « Si évidemment, c'est hard comme situation...Mais l'histoire de demi-frère ça pourrait coller après tout. En plus t'es plus vieux, je trouve pas ça improbable. » Je secouais la tête, songeant que je disais de la merde. Soudain, je reçu une tape de la part de Diego. « Hé…Je suis sûr qu’on aurait une meilleure prise là-bas » Tournant mon regard dans la direction qu'il fixait, je découvris un bateau blanc qui portait le nom de "The Polete" Drôle de nom pour un bel engin. « T'es pas sérieux. Tu veux qu'on se fasse massacrer à coups de pelle pour avoir pénétré dans une propriété privée ? » Néanmoins, j'étais partant. « Oh puis merde, vas-y on y va ! Éclatons-nous un peu. » Autant se faire chier là-bas que sur ce ponton. Je commençais déjà à me lever, sortant la canne à pêche de l'eau.

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« Si évidemment, c'est hard comme situation...Mais l'histoire de demi-frère ça pourrait coller après tout. En plus t'es plus vieux, je trouve pas ça improbable. » Est-ce que c’est ce qu’il aimerait ? Je refusais de penser à cette probabilité, car cela pourrait tous remettre en question. Seulement, Théo me donnait l’impression de vouloir cette hypothèse. Préférant ne pas m’attarder sur ce genre de chose, je lui proposais un meilleur poste de pêche, alors que mon regard s’était posé sur un bateau. Ce dernier m’avait l’air abandonné ou du moins, ses propriétaires n’étaient pas là. « T'es pas sérieux. Tu veux qu'on se fasse massacrer à coups de pelle pour avoir pénétré dans une propriété privée ? » C’était lui qui me disait ça ? Après ce qu’on avait fait à l’hôpital ! « Me dit pas que t’as les pétoches » Sourire narquois aux lèvres, je le provoquais consciemment et cela juste pour le faire changer d’avis. « Oh puis merde, vas-y on y va ! Éclatons-nous un peu. » Voilà qui était mieux ! Je le connaissais pas vraiment, mais je m’étais fait à l’idée, que ce type n’était pas une tapette. A moins, qu’il joue la comédie ? « C’est mieux ! » Prenant ma canne à pêche, la boite de verre et ma bière, je me dirigeais vers le bateau. Rapidement, je me retrouvais sur l’embarcation, préparant la mise en place de notre materiel. « C’est quand même mieux ! »

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Je devais à tout prix apprendre à la fermer sinon j'allais probablement lui faire peur avec mon histoire de demi-frère et du fait que ça ne me déplairait pas tant que ça. Mais après tout, je disais peut-être un peu n'importe quoi et c'était sûrement très normal qu'il me regarde comme si j'étais un fou furieux. Quand il me parla d'aller pêcher sur un bateau qui se trouvait non loin et qui semblait vide, je montrais tout d'abord ma réticence. « Me dit pas que t’as les pétoches » Je secouais alors la tête, bombant limite le torse et lui prouvant que non, je n'avais pas peur du tout. « N'importe quoi ! Batman n'a peur de rien. » Je lui souriais alors, pensant qu'il allait me prendre pour un fou. « C’est mieux ! » Je me mis alors à rire nerveusement tandis que nous rangions notre matos pour pouvoir changer de place et quelle ne fut pas surprise lorsqu'une fois sur le bateau, les choses furent bien meilleures. « C’est quand même mieux ! » Hochant la tête pour dire qu'il avait raison, je jetais quand même un coup d’œil à nos alentours, faisant plonger la canne à pêche dans l'eau et mon cul sur la petite chaise de tissu que nous avions ramener. « Dis, je t'ai même pas demandé, mais comment tu vas depuis le festival là ? » Oui, je faisais bien référence à la dispute qu'il y avait eu avec ce connard de Dunster et tous ceux qui s'étaient pointés. « Je t'ai même pas remercier d'être venu à mon secours..Enfin, même si y'avait pas besoin. » Je me mis à rire en lui lançant un coup d’œil. « Dans tous les cas, merci. J'ai apprécié le geste. » Après tout nous nous connaissions depuis pas si longtemps que ça et il avait prit de gros risques pour moi.

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Et nous voilà, assis sur nos chaises de petits vieux à pêcher. Cette fois-ci, j’espérais bien pêcher un poisson, que l’on ne soit pas venu ici pour rien. « Dis, je t'ai même pas demandé, mais comment tu vas depuis le festival là ? » Inutile de lui demander à quoi il faisait référence. Il voulait parler de notre altercation avec le verre luisant. Franchement, il n’avait pas à s’inquiéter. Tout allait très bien pour moi. J’avais cédé à mes pulsions, mais c’était pour une bonne cause. « Tu veux parler du verre luisant ? ça va » répondais-je avec négligence. « Je t'ai même pas remercier d'être venu à mon secours..Enfin, même si y'avait pas besoin. » En l’écoutant, je lâchais un petit rire. Bien sûr qu’il n’avait pas eu besoin de moi. Seulement, ça m’avais fait plaisir de me défouler sur un gars au hasard. « Dans tous les cas, merci. J'ai apprécié le geste. » Il voulait me faire pleurer ? J’avais vraiment l’impression qu’il me faisait une déclaration d’amour ou peut-être, parce que cela me touchait plus que je ne le pensais. « Je t’en prie, c’est rien. J’étais trop heureux de remettre une merde à sa place. » Je ne connaissais pas ce gars, mais savoir que Salomée avait préféré un maigrelet pareil, m’énervait. Je n’étais pas jaloux ni amoureux de la Dunster. Ce qui m’énervait, c’était de voir qu’elle me mettait de côté pour ce gars. Soudain, un poisson mordait mon hameçon. Je me levais pour le sortir de l’eau, lorsqu’une grosse voix me fit tomber ma canne à pêche. « Qu’est-ce que vous foutez sur mon bateau, bande de connard ! »

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Alors que nous venions de changer d'endroit pour pouvoir pêcher en toute tranquillité, je parlais à Diego de notre dernière entrevue qui avait terminé en baston. En effet, ce nouveau membre de ma famille était venu à mon aide et je n'avais pu que le remercié d'avoir fait cela. « Tu veux parler du verre luisant ? ça va » Je me mis à rire légèrement par rapport au surnom débile que Diego attribuait à Jasper. Dieu si tu m'entends, ne le laisse pas entrer au paradis. « Ouais lui. T'avais pas à te casser la tête pour l'achever. » Je m'en sortais bien sans lui après tout. « Je t’en prie, c’est rien. J’étais trop heureux de remettre une merde à sa place. » Je me mis doublement rien. « T'as un sacré crochet du droit n'empêche. Tu pratiques un certain sport ? » Je plaçais alors mon regard sur le grand lac sur lequel nous nous trouvions quand soudain une voix se fit retentir. « Qu’est-ce que vous foutez sur mon bateau, bande de connard ! » Quoi ? Me retournant je pus voir un petit homme gros courir vers nous. Il avait une bière à la main et semblait presque chauve et menaçant. « Oh merde ! Il faut s'barrer en vitesse ! » Me levant précipitamment, je n'eus pas le temps d'éviter la barre du voilier que le propriétaire du bateau venait de lever dans notre direction à l'aide de sa barre de commande. Je tombais donc littéralement de dos dans l'eau, poussé par l'impact du choc, me laissant submerger par les eaux vertes et froide de l'endroit...

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