as the saying goes, ridicule is not fatal

Bonjour l'humiliation, cela risquait de rester gravé un temps dans l'histoire d'Harvard. A moins que personne ne remarque la superbe tenue d'Archibald, ce qui serait un énorme coup de chance. Et ce qui signifierait que les harvardiens étaient tous aveugles. Impossible donc de passer inaperçu en arborant un caleçon de bain et des palmes sur le campus universitaire. Il en faisait pas cela de bon cœur, croyez moi, mais il avait donné sa parole et plutôt mourir que de ne pas la tenir. Trahir sa parole est la pire des humiliations, c'est ce que son père lui avait toujours dit. En réalité, c'était la seule chose qu'il lui ait jamais dite. De ce fait, Archie préférait être ridicule le temps de quelques minutes plutôt que d'avoir menti. Cela pouvait paraître étrange, évidemment, puisqu'il ne s'agissait que d'un pari perdu et d'un gage stupide mais c'était ainsi, à chacun son sens de l'honneur... Après avoir donc perdu ce fameux pari, il avait reçu le gage puéril de se promener sur le campus avec sur lui uniquement un caleçon et des palmes. Il sortit donc du complexe sportif ainsi vêtu, attirant les regards, quelques rires, quelques gloussements d'étudiantes admiratives de sa musculature, mais surtout quelques amis qui se ruèrent vers lui pour comprendre ce qu'il fabriquait. Il préférait en rire, ce n'était pas la fin du monde ! Très vite, on se désintéressa du spectacle pour vaquer à ses occupations et il reprit son chemin.

Qu’est-ce que je pouvais bien faire sur le campus à cette heure-ci, alors que je n’avais plus cours ? Sachant que je ne vivais pas en résidence universitaire ! En réalité, j’étais passé voir quelques amis, avant de fouiller la bibliothèque pour des recherches. Depuis que Théo et moi avions appris pour notre anomalie génétique commune et notre lien de parenté, il était devenu important que je lise les conséquences de cette anomalie. J’avais encore du mal avec le fait, que nous faisions partie de la même famille ou que du moins, nous avions les mêmes gênes. En fait, je ne savais pas ce qu’il devait représenter pour moi. Etions-nous cousin, petit cousin ou pire, demi-frère ? Allez savoir ! Personnellement, je ne croyais pas en la dernière option. Sinon, je m’en serais déjà aperçu, non ? Ressortant de la bibliothèque, la tête emplis de réponses à certains questionnements, je crus halluciner en voyant un de mes potes habillé comme un pingouin. Il était bien à moitié à poile et en palme ?! Hilare, je me dirigeais vers lui pour en avoir le cœur net. Non, je ne rêvais pas. Il avait bien une apparence décadente. « Bah alors Pinguï, t’as perdu tes vêtements ? »

Ok, encore quelques minutes de ridicule et le pari serait terminé, il pourrait retourner revêtir son jean, sa chemise et ses Vans. Il avait d'ailleurs toujorus sa montre qu'il fixait en attendant les moments, les minutes s’égermant avec un lenteur infinie... C'est alors qu'il observait fixement les aiguilles tourner sur le cadran, il entendit un voix familière l'interpeller. Avant même de lever les yeux sur Diego, il savait qu'il le trouverait en train de rire. Malgré le fait qu'il était un peu vexé, il sourit vaguement à son ami. Il était une sorte de grand frère pour lui, depuis qu'ils s'étaient rencontrés grâce à la boxe, chose les passionnant tout deux. C'était un frère sans tous les soucis familiaux, les choses étaient donc beaucoup plus simple. Ils ne se prenaient pas la tête comme les Howard le faisaient entre eux. « Mouais on va dire ça, j'ai perdu un pari pourri. », fit-il, la mine un peu déconfite. Il l'avait quand même appelé Pinguï quoi ! Archie avait certes changé, mais il était toujorus assez susceptible. Il se détendit néanmoins et reprit: « J'ai l'air vraiment stupide je suppose !? » Ça allait sans dire !

« Mouais on va dire ça, j'ai perdu un pari pourri. » Jamais, je n’aurais pensé le voir attifé d’une telle tenue. Je comprenais mieux, lorsqu’il me disait avoir fait cela à cause d’un pari. « C’était quoi le pari ? » J’étais curieux de savoir ce qui l’avait fait perdre. « J'ai l'air vraiment stupide je suppose !? » Serait-ce une once de susceptibilité que je discernais dans le ton de la voix ? Je l’avais vraiment vexé apparemment. Laissant échapper un faible ricanement de ma bouche, je lui donnais une tape amicale dans le dos. « Oh allé Archi, l’prends pas mal » Ce n’était pas une moquerie méchante. Puis, entre mec, il fallait bien se charrier. « T’allais où comme ça ? » Heureusement pour lui qu’il n’y avait pas énormément de monde aujourd’hui. D’ici demain, la plupart des gens qu’il avait croisé l’aurait oublié. Surtout, qu’il n’était pas franchement reconnaissable dans cette tenue. De sa part, j’étais habitué à mieux.

Ce n'était clairement pas le Archibald habituel, de quoi se poser pas mal de question. Ainsi 'déguisé', il était presque méconnaissable, lui qui ne quittait jamais ses vêtements de marque ou ses chemises parfaitement repassées. Heureusement, il n'était pas question là d'un soudain changement de style vestimentaire ! « Pari sportif, rien d'important... » Du moins, plus maintenant. Il avait perdu. Il aurait encore préféré payer ce type, après tout de l'argent il en avait en quantité. Mais non, il avait trouvé qu'un gage valait de l'or. Chacun son trip. « Ouais, désolé. » C'était le côté Archie-snob-arrogant-gosse de riche-et j'en passe. Le mauvais côté, son ancien sale caractère. Ancien entre guillemets, car il lui arrivait encore, comme aujourd'hui, de montrer cette face de sa personnalité. Sa personnalité violente. Sa personnalité dure, sans cœur. Personnalité que certaines personnes ne connaissaient que trop bien, dont Isaline avait durant des années fait les frais avant qu'une goutte ne fasse déborder le vase et qu’elle s'en aille sans se retourner. Cette simple remarque avait fait tout ressortir, tout lui était soudainement revenu à l’esprit. A tel point qu'il faillait ne pas entendre ce que lui disait Diego. Sa voix l'arracha à ses songes, il releva les yeux sur lui, perdant son air pensif au profit d'un léger sourire. « J'en sais pas grand chose ! Mais j'vais bientôt pouvoir aller me changer, on pourra traîner ensemble. T'allais où toi ? »