sunshine ► libre.

Fernando

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Débarquant sur le parking de l'université, moto enfourchée. Je revenais du centre ville, j'étais sortit pour prendre l'air, tout simplement, et m'ennuyant, j'ai décidé de revenir à l'université, histoire de bosser un peu mes cours. M'arrêtant aux places réservées aux motos, je descends de ma bête, après avoir coupé le moteur. J'avais chaud dans mon blouson en cuir, le soleil tapait plutôt fort cet après-midi, ce qui était rare en ce moment. A cause du réchauffement climatique, nous avons des températures dignes d'un début de mois de mars. Ou plutôt, un coup il fait beau et chaud, un temps idéal pour se faire bronzer la pilule, et le jour suivant, on se croirait à Seattle. J'enlève mon casque et le pose sur le frein de ma moto, m'appuyant contre cette dernière. Je sortis mes lunettes de soleil de ma poche de blouson, et les plaça sur mon nez. Mes fidèles ray-ban qui me suivaient partout. Je passe une main dans mes cheveux, histoire de remettre un peu de volume dans cette touffe de cheveux cuivrés, et je sors mon portable de mon jean, histoire de le consulter un peu. Rien de bien intéressant

Je fais le tour de ma moto l'inspectant minutieusement. Elle faisait un drôle de bruit ces derniers temps. Un peu comme si elle n'allait pas tarder à me lâcher. Je pousse un soupir, on ne peut pas dire que je l'avais eu gratuitement cette merveille. .

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Fernando / Alanis

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Une journée de semaine, comme il existe tant d'autres. je quitte Cabot house comme sur la pointe des pieds, sans un mot, pour prendre ma voiture direction le campus. Sur le trajet, je chantonne sur une chanson de Demi lovato, qui passe sur les ondes. Je suis de bonne humeur, et je ne ressens pas les effets secondaires de mon traitement, c'est un jour avec en somme. Je m'arrête à un feu rouge, et je me regarde dans le rétroviseur, je me souris simplement. Ma vie a changé, tellement, et c'est salvateur, avant j'étais une petite blondinette sans but, juste entourée d'une folie dévastatrice. Aujourd'hui, 4 ans après, je suis une jeune femme, brune, qui étudie à Harvard aux états unis... La seule chose à savoir c'est qu'elle me manquera toujours, je poussais un grand soupir, m'engageant à l'entrée du parking. Les personnes qui nous quittent, seront toujours un manque, mais avec le temps, et l'aide appropriée, seuls les bons moments restent et on oublie peu à peu la fin. Elle se voilera encore avec le temps, sans pour autant que je perde de vue ce qu'elle était, et ce qu'elle aurait pu devenir. Je me garais sur la quatrième rangée de voiture, j'attrapais mon sac et mes pointes de danse classique. Dehors, un temps fabuleux, une douce chaleur, j'enfile mes lunettes de soleil et ferme ma voiture.

Fernando & Alanis

Je ne voyais rien d'apparent qui clochait sur ma belle moto. Je la passerais au garage, un de ces jours, histoire de faire une petite révision. Je pousse un soupir. Avec mes sorties quotidiennes, j'avais beau avoir un compte en banque bien solide, l'argent s'évaporait vite ces temps-ci. Voulant profiter un peau du beau temps, je m'appuie contre ma moto, et parcours les yeux du parking. Une voiture venait d'arriver, se garant dans le quatrième rang. La conductrice descendit. C'est un peu comme si mon cœur avait cessé de battre. Mais je n'étais sûr de rien. Restant figé, j'observais la demoiselle. Non, pas possible. Ça ne pouvait pas être elle. C'était clairement impossible. Les yeux écarquillés derrière mes lunettes, mes muscles ne répondaient plus. On aurait pu me foncer dedans, je serais tomber à terre. Pourtant, même de loin, elle avait les mêmes traits familiers. Les mêmes traits de visage que sa sœur. Ça faisait tellement mal. Je ferme les yeux, aussi fort que je le peux, pour retenir mes larmes. Anna... Ma belle Anna. Qu'ai-je fais ? Le con, ah ça oui. J'avais déjà une mort de trop sur la conscience. Mais le fait que sa sœur soit dans la même université que moi... Mon passé allait me submerger. Et j'allais retomber en dépression, comme je l'avais fais pendant un an. Je ne voulais pas revivre ça. Mais comme on dit, notre passé nous rattrape toujours.

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Fernando / Alanis

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Je me passais la main dans les cheveux, c'était fou cette chaleur pour un mois d'Avril. Traversant les allées, je songeais à l’enchaînement qu'il m'avait fallu travailler d'arrache pied depuis deux semaines et l'examen était aujourd'hui. J'esquissais des arabesques avec les bras et les mains, j'étais dans mon monde, j'avais créé cette chorégraphie de toute pièce et j'étais fière de l'avoir rendu telle. Sur l'air de Carmina Burana, Carl Off. C'était comme si la musique était en train d'être jouée, alors qu'elle ne l'était que dans ma tête. J'arrivais au niveau de la première rangée, et dans mon esprit explosait le deuxième couplet,avec ses violons et ses cymbales. Je ne le vis pas de suite, c'est lorsque mon regard se posa sur les pieds d'un homme, que mon regard remonta le long de son corps, que je compris. Ma bouche s'entrouvrit, mes bras en tombèrent, et je me stoppais net de marcher à quelques mètres de lui. Quel était le pourcentage de chance pour qu'il étudie aussi à Harvard? Tout me frappa d'un coup, tandis que la musique c'était fait violente dans ma tête. J'avais redouté ce moment, pensant à plusieurs scénarios, mais étant partie à l'étranger, je me suis juste résignée à oublier son existence. Et pourtant, il était là, à quelques mètres de moi, et mes muscles trop contractés, refusaient de reprendre une activité, j'étais littéralement terrorisée. Comment il pourrait en être autrement? Il était la cause de la mort de ma soeur... Mon bras remonta vers mon visage et ma main retira les lunettes de soleil qui cachait mon regard. Oui, c'était bel et bien lui. Ma bouche se referma et je le fusillais déjà du regard.

Fernando & Alanis

Elle venait de me voir. Elle avait eu la même réaction que moi. Sauf qu'au lieu d'avoir les larmes aux yeux, elle avait envie de me tuer. Normal me direz-vous. J'avais détruit son enfance, j'aurais trouvé cela louche qu'elle me saute dans les bras en hurlant mon nom. Et pourtant, c'était la même personne. La petite fille blonde qui était fanatique de moi, qui rigolait à chacune de mes phrases, qui ne me quittait jamais du regard. Celle avec qui je m'amusais tant en attendant Anna. Elle avait simplement grandit. Et changé de couleur de cheveux aussi. Je ne savais pas ce que je devais faire. Plusieurs possibilités s'offraient à moi. Prendre ma moto, et m'enfuir loin, en ne revenant jamais, mais Lilee me tuerait. Prendre mes jambes à mon coup, et disparaitre dans la foule d'élève, mais je passerais pour un lâche. Lui sourire, faire mon gentil garçon, mais ce serait bien trop hypocrite, et je risquerais de m'en manger une. Ou alors, attendre. Attendre que quelque chose se passe. Et pourtant je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je voulais m'approcher d'elle, mais mes jambes ne m'obéissait plus. Je fais le même mouvement qu'elle, enlevant mes lunettes de soleil, dévoilant mon regard décomposé.

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Fernando / Alanis

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Debout là, et pourtant je ne sentais plus aucun de mes membres. J'avais la bouche incroyablement sèche, je déglutis en silence, tentant un mouvement, mais je ne savais pas si je devais avancer ou reculer, plein d'émotions s'entrechoquaient. Et dans mon esprit, le voile c'était levé et je voyais le corps sans vie de ma soeur pendu à cette corde. Je serrais les mâchoires, et ma main droite se serrait autour des rubans de mes chaussons de danse. Il... je... je fis un pas, puis deux, je voulais lui passer devant sans m'arrêter, il mériterait amplement mon ignorance et mon dédain et pourtant à son niveau, je m'arrêtais, de profil. Qu'importe son regard de chien battu, ce salopard avait déclenché tout ça, ils étaient partis loin mes bons sentiments sur le pardon divin, vu en séance psy à l’hôpital. Je m'étais arrêtée, je tournais les talons vers lui et avant même qu'il puisse dire quoique se soit, ma main partit, pour aller se coller avec force sur sa joue. Je l'avais giflé avec conviction, et le claquement rompit le silence. Ma main retomba le long de mon corps et je plantais mon regard remplit de larmes dans le sien. "Tu me dégoûtes..."

Fernando & Alanis

Jamais personne ne m'avait collé une gifle. C'était la première que je me prenais de toute ma vie. Personne n'avait jamais levé la main sur moi. Pourquoi faire d'ailleurs ? J'avais toujours été le plus adorable possible avec toutes mes connaissances. En revanche, je comprenais parfaitement la gifle que venait de me coller Alanis. Si bien, qu'en temps habituel je lui aurait rendu, oui on ne tape pas les filles mais quand elles vous en colle une, c'est un principe, on lui rend. Et bien ce coup ci, je n'oserais jamais lui rendre. Elle pourrait me coller des poings de toutes ses forces, me défigurer, m'envoyer à l’hôpital, je n'essaierais jamais d'esquiver, ou de me défendre. Cette baffe, je la méritais. Je la méritais plus que n'importe qui. Si je pouvais revenir quatre ans plus tôt, je le ferais. Je le ferais sans hésiter. Mais hélas, on ne peut pas remonter le temps. La douleur émotionnelle est bien plus dévastatrice que la douleur physique. Durant un an, j'avais broyé du noir. Mais j'avais au final réussi à faire mon deuil, à penser à autre chose, bien qu'Anna ne quittait jamais vraiment ma mémoire. Comment aurais-je pu oublier cette épisode de ma vie ? J'en avais morfler, pendant un an. Alors je n’imaginais même pas ce qu'avait dû subir Analis. Ma souffrance n'est rien à côté de ce qu'elle devait ressentir. Je la dégoutais. Normal. Les larmes me montèrent aux yeux. C'est bien la première fois que je pleurais devant quelqu'un. Et honnêtement, je m'en fichais pas mal, à cet instant. J'aurais aimé tout réparer. Mais je ne peux rien faire. Hélas.

- Je ne pourrais jamais la ramener Alanis.. Mais si tu savais comme je regrette d'avoir été aussi con..

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Fernando / Alanis

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Je pleurais complètement, laissant mes larmes coulées le long de mes joues, le menton tressautant. "Elle..." J'avais du mal à parler, j'avais trop de mots qui s’entrechoquaient dans mon esprit. "Elle..." Les sanglots me happèrent et je ne le quittais pas du regard. "Tu as tué ma soeur..." Dis-je en essuyant ma joue. "Elle t'aimait plus que tout au monde, et tu l'as ANÉANTIT!" J'avais crié ce dernier mot, et voyais entre mes larmes, les siennes glisser sur ses joues. "Je te hais... si tu savais comme je te hais...." Je secouais la tête, pleurant tout mon soul. Je le tapais dans l'épaule, comme pour le faire réagir, pour que ce salop me supplie d'arrêter de lui parler d'Anna. Tapant encore et encore. "Tu m'as enlevé ma soeur...TU m'as enlevé mon sang, mon coeur..." Crise de larmes vive, je ne peux plus faire marche arrière. "J'aurais aimé que tu meurs à sa place..." Terminais-je avec dans le regard une lueur de haine oscillante.

Fernando & Alanis

Ses paroles ne me firent rien. Pas même une misérable réaction. Je savais déjà tout ce qu'elle me disait. Elle ne m'apprenait rien de nouveau. Elle me déteste ? Normal. Anna m'aimait ? Je sais. Elle aurait aimé que je meurs à sa place ? Je sais, c'est normal. Mais aurait-elle vraiment dit ça, à l'époque, si Anna aurait toujours été en vie, tandis que elle, elle était totalement fan de moi ? Je ne pense pas. Mes larmes coulaient en silence, je ne reniflais pas, comme si aucun son ne pouvait sortir de moi. C'est un peu comme si j'étais tétraplégique. Je ne pouvais plus bouger. Mes pensées me revinrent, petit à petit. Malgré tout ce qu'elle me disait, elle était toujours importante pour moi, cette Alanis. Je ne pourrais jamais tirer un trait sur mon passé, c'est comme ça.

- Parce que tu crois vraiment que j'ai voulu sa mort ? Réfléchis un peu. Grandis un peu. Si j'avais vu qu'elle était amoureuse de moi, rien ne ce serait passé. Alors oui, tu peux me détester, tu peux me haïr, mais ne va pas croire que j'ai souhaité sa mort. J'étais aveugle. Ce n'est pas une excuse certes, mais à cet âge là, on est naïf, on est con. C'est elle qui m'a fait ouvrir les yeux.

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Fernando / Alanis

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Je me reculais, essuyant mon nez de mon bras, le regardant... saisissant toute l'horreur de cet instant, tout ceci n'était encore qu'un jeu pour lui, il n'avait pas de coeur... Pas une once de sentiments transparaissaient de ses yeux ou de son visage, pas un seul rictus de colère ou de nervosité. J’entrouvris la bouche, prise de terreur, qui était il? Pour ne pas ressentir cette colère, cette indescriptible colère d'avoir perdu quelqu'un de cher. Je comprenais petit à petit, écoutant brièvement ses paroles... il n'aimait que lui et n'aime encore que lui. Et il se permettait de me rabaisser... ce misérable con se permettait de me rabaisser. Je fermais la bouche, les larmes cessèrent de couler. "Écoutes avec attention ce que je vais te dire Fernando... Ne t'approches pas de moi... Oublies que l'on vient de se croiser... Et j'en ferais de même." Je tournais les talons, pour reprendre le chemin du campus, baissant la tête, les épaules rentrées.

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