R&S • la haine restera la seule émotion que j'éprouverais envers toi

Depuis ma confrontation avec Jude j'étais comment dire légèrement déboussolée. Je ne savais pas quoi faire, du coup je me baladais sans savoir où aller. Je ne voulais plus rencontrer personne que je connaissais. Je me demandais si c'était une bonne idée que je sois revenue, après tout si j'étais restée à UCLA personne ne serait venue me chercher. De plus mon fils était atteint d'une leucémie et même si Jude était plutôt calme et serein alors qu'il aurait pu être méchant. Je savais très bien que Roxanna serait bien plus féroce et méchante envers moi. Je ne doutais pas de son degrés de méchanceté. En même temps c'est vrai qu'à l'époque j'avais tenté de lui voler Jude. Mais est-ce que c'était de ma faute si je voulais former une belle famille ? Je continuais de marcher encore et encore lorsque justement je me retrouvais nez à nez face à Roxanna. Je n'ai même pas la chance de m'échapper, car je sais qu'elle m'a vu et que je vais devoir lui parler.  « Roxanna ... » dis-je tout simplement. Je n'avais rien d'autre à dire je savais que elle par contre allait me dire beaucoup de choses. Mais même si je n'étais pas prête pour une seconde confrontation j'étais bien obligée de l'écouter. Voir ce qu'elle avait à me dire, oui elle avait été la mère de substitution d'Aaron, mais désormais elle ne le sera plus. Je reprendrais ma place de mère coûte que coûte et je me battrais comme une lionne s'ils décident de m'éloigner d'Aaron encore une fois. J'ai plus d'un tour dans on sac et même si je dois me faire passer pour ne méchante et bien je m'en fiche. Aaron est le seul et unique but de mon retour.

Comment dire que j'avais l'impression de devenir folle ? Moi qui voulait passer une fin d'année scolaire agréable et tranquille, les éléments s'enchaînaient dans le but de me faire littéralement perdre la tête : La leucémie d'Aaron, le fait que Camille ait couché avec Demyan -même si c'était avant qu'on se rapproche-, le fait que j'avais un "admirateur secret" légèrement insistant et inquiétant, et maintenant on devait ajouter à ça le retour de cette salope de Samara en ville ? Oh god elle avait pas intérêt à croiser ma route celle là, parce que toute la rancoeur que j'avais accumulé contre elle en deux ans allait lui exploser au visage. Et bien sur, comme à chaque fois que je voulais éviter quelqu'un, je tombais nez à nez avec elle alors que je me promenais au Cambridge Common. This is sparta.  « Roxanna ... »  Oh, tiens, elle se rappelle de mon prénom, bonne nouvelle. Le visage fermé, je me dirigeais vers elle avant d'esquisser un sourire moqueur, méchant. « Oh mais tiens, regardez qui voilà, la mère indigne de retour à Cambridge. Tu t'es souvenu du nom de ton fils du premier coup, ou Jude a du te le rappeler ? » Les mots "ton fils" m'écorchèrent presque la gorge. Elle ne méritait même pas ces mots, elle ne les méritait plus depuis longtemps, maintenant, c'était moi qu'Aaron appelait maman. Je toisais Samara, furieuse. Elle n'avait pas idée de combien j'avais envie de la gifler.

Je sentais qu'elle serait plus méchante que Jude, mais je ne me laisserais pas faire. Oui serte j'étais partie, mais ce n'était pas une raison pour déverser sa haine contre moi. Oui je savais que j'avais été une véritable garce envers elle et puis elle le méritait de toute manière. Et boum elle m'envoyait son premier pique, je la regardais sans broncher. Je n'avais qu'une envie la frapper, mais il fallait que je reste correcte, car dedans il y avait une part de raison, mais elle en rajoutait bien sûr. Je mordais ma lèvre inférieur pour faire passer ma rage et tenter de lui répondre sans l'insulter.  « Toujours aussi aimable à ce que je vois. Tu n'as donc toujours pas évolué à ce que je vois. Comme tu peux le voir la mère indigne est de retour à Cambridge pour son fils.  » dis-je en insistant bien sur le son, oui j'étais sa mère et pas elle. Merci Roxanna de m'avoir remplacé pendant deux ans, maintenant retourne t'occuper de ta fille et ça sera mieux ! « Ne t'inquiète pas je me rappelle encore du nom du fils que j'ai mis au monde. Je tiens à te remercier d'avoir fait la mère de substitution pendant que je n'étais pas là. C'est bon maintenant que je suis de retour  » dis-je avec un léger avec sourire sur les lèvres. Oui je comptais faire partie de la vie de Aaron qu'elle le veuille ou non j'en avais rien à faire. Personne ne pourrait m'enlever Aaron, j'ai fais une erreur par le passé et je ne reproduirais plus ces erreurs. Avec l'autorisation de Roxanna ou non ça je n'en avais rien à faire elle n'avait aucun droit sur lui de toute façon.

Comment vous dire de façon délicate, que si je pouvais je lui exploserais la face contre le bitume ? Si Samara voulait m'arracher Aaron, elle allait avoir du boulot. Si j'avais accepté qu'elle revienne dans la vie de son fils, c'était uniquement pour Jude et Aaron, mais si j'acceptais, il allait falloir qu'elle fasse également des concessions de son côté. « Toujours aussi aimable à ce que je vois. Tu n'as donc toujours pas évolué à ce que je vois. Comme tu peux le voir la mère indigne est de retour à Cambridge pour son fils. » Sa façon d'accentuer sa phrase en parlant de "son" fils me fit grincer des dents, mais je restais de marbre. Mais elle balança le truc de trop: « Ne t'inquiète pas je me rappelle encore du nom du fils que j'ai mis au monde. Je tiens à te remercier d'avoir fait la mère de substitution pendant que je n'étais pas là. C'est bon maintenant que je suis de retour » Parce qu'elle croyait sérieusement que j'allais abandonner Aaron du jour au lendemain? Je m'approchais, la chopant par le bras. « Ecoutes moi bien, Ferguzon, je doute que toi et moi on aies les mêmes moyens, et si je le voulais, crois moi que j'pourrais embaucher le meilleur avocat de l'état juste pour te faire perdre la garde de ton fils. Et tu crois que tu ferais le poids face aux témoignages des enfants les plus puissants de l'état pour montrer que tu as laissé ton fils sur le pas d'une porte de la Dunster House ? N'oublies pas que je suis une Eliot, que je suis entourée d'Eliots, et que de ce fait, en un claquement de doigts je peux te faire passer pour la pire mère des Etats Unis. » J'avais sifflé chacun de mes mots comme un serpent, avant de lâcher son bras, parfaitement sérieuse. Si je le voulais, je pouvais l'anéantir. Néanmoins, je m'apaisais en songeant à Aaron : « Néanmoins, j'le ferais pas, pour Aaron. Va falloir que les concessions se fassent dans les deux sens, et si j'te laisse reprendre tes droits de mère, va falloir que tu fasses toi aussi un effort, parce qu'il est HORS DE QUESTION que je le laisse. T'as rien vécu, ses premiers pas, ses premiers mots, et bon courage pour lui expliquer que je ne m'appelle pas "maman". » J'articulais bien le mot "maman" pour lui rappeler que son fils, c'était MOI qu'il appelait ainsi. Cartes sur table, Samara, t'as intérêt à être gentille si tu veux que j'le sois aussi.

Voilà ce que je redoutais, qu'elle sorte les crocs. Oui elle était une Eliott, mais ce n'est pas raison et je ne me laisserais pas faire. Parce que je suis peut-être une mère indigne, mais dans l'histoire ça ne sera pas moi la mère indigne, mais elle. Faire subir ça à un enfant atteint d'une leucémie et qui a deux ans je ne pense pas que ça soit la meilleure solution. Après je serais prête à affronter ses attaques, je n'avais sans doute pas les meilleurs avocats, mais je me débrouillerais. Mais pour le moment je devais tenter de me calmer, car il fallait trouver une solution pour ne pas que Aaron souffre.  « Si tu fais ça et bien c'est que tu n'es pas une mère assez responsable. Si tu veux faire souffrir Aaron avec une exposition médiatique et je pense pas qu'il en est forcément besoin. Mais après c'est comme tu veux, si tu veux tenter de me pulvériser et bien tente, mais en attendant je doute que cela puisse servir à Aaron. Mais comme je vois que tu es quand même assez adulte pour réfléchir il va falloir qu'on trouve une solution. » dis-je d'un ton calme. Non je ne faisais pas ça pour l'enfoncer juste pour lui exposer la situation, j'avais le droit de répliquer, car son ton était loin d'être sympathique alors je ne verrais pas pourquoi je le serrais envers elle.   « Donc moi je pense que le mieux et d'attendre, du moins pour le moment en attendant qu'il aille mieux. Je ne suis pas là pour chambouler sa vie, je veux juste revenir et je pense que c'est le bon moment. Parce que c'est mieux de revenir maintenant que dans dix ou vingt ans tu ne crois pas ? Je sais que pour toi je suis une mère indigne et garce, mais j'étais jeune, j'étais seule je ne savais pas quoi faire et j'ai préféré fuir plutôt que d'affronter la situation. Oui j'ai été lâche, toi tu as peut-être été plus responsable et bien bravo à toi.  » dis-je d'un ton toujours aussi calme. Oui j'avais réussi à reprendre mon calme et mon sérieux. Oui j'avais grandi je n'étais plus la Samara d'avant, mais une nouvelle Samara qui ne devait plus agir en tant que gamine, mais en tant qu'adulte responsable.

Je n'avais aucune confiance en Samara. Si elle était partie une fois, pourquoi ne le ferait-elle pas une seconde fois ? Et la différence maintenant, c'était qu'Aaron approchait de ses deux ans, il avait plus conscience des choses, et si il voyait Samara partir, il le remarquerait... Il en souffrirait. Et ça, je le refusais catégoriquement. « Si tu fais ça et bien c'est que tu n'es pas une mère assez responsable. Si tu veux faire souffrir Aaron avec une exposition médiatique et je pense pas qu'il en est forcément besoin. Mais après c'est comme tu veux, si tu veux tenter de me pulvériser et bien tente, mais en attendant je doute que cela puisse servir à Aaron. Mais comme je vois que tu es quand même assez adulte pour réfléchir il va falloir qu'on trouve une solution. » Je la dévisageais d'un air hébété, en mode "seriously, tu m'as écouté un peu ?", puis je répondais, levant les yeux au ciel: « Tu m'écoutes quand je parle ? J'ai dit que je n'allais pas t'attaquer pour lui justement. Je suis pas sans coeur, et après avoir été à ses côtés depuis les débuts de sa maladie j'pense que je sais plutôt bien qu'il a besoin d'un environnement stable, sans batailles mais aussi sans femmes qui rentrent et sortent de sa vie comme d'un moulin, si tu vois ce que je veux dire. » Ma façon à moi de lui faire comprendre que je l'avais dans mon collimateur et qu'elle n'avait pas intérêt à s'enfuir à nouveau. « Donc moi je pense que le mieux et d'attendre, du moins pour le moment en attendant qu'il aille mieux. Je ne suis pas là pour chambouler sa vie, je veux juste revenir et je pense que c'est le bon moment. Parce que c'est mieux de revenir maintenant que dans dix ou vingt ans tu ne crois pas ? Je sais que pour toi je suis une mère indigne et garce, mais j'étais jeune, j'étais seule je ne savais pas quoi faire et j'ai préféré fuir plutôt que d'affronter la situation. Oui j'ai été lâche, toi tu as peut-être été plus responsable et bien bravo à toi.  » Je la dévisageais, perplexe. Enfin des mots sages, mais est ce qu'elle pensait bien ce qu'elle disait au moins ? Est-ce qu'elle voulait bien revenir dans sa vie sans y foutre le bordel ce coup ci ? Je croisais les bras, la toisant d'un oeil perplexe, puis je répondais : « Comme j'ai dit à Jude, j't'empêcherais pas de revenir dans sa vie, parce qu'il a besoin de tout l'entourage possible, et ça t'inclut. Mais j'te préviens, si tu repars comme une voleuse, cette fois j'te laisserais pas revenir comme une fleur deux, cinq, ou dix ans plus tard. » J'ajoutais, histoire de mettre une bonne fois pour toutes les points sur les i : « Parce que t'es peut-être la mère biologique d'Aaron, j'en suis pas moins sa mère également, et si tu crois que je vais me retirer sous prétexte que t'es revenue, tu te mets le doigt dans l'oeil. J'aime Aaron, et c'est hors de question que moi je l'abandonne. » Comme ça, la mise au point était faite. Oui, elle pouvait revenir, mais qu'elle ne compte pas sur moi pour me retirer de mon côté.