Une rencontre qui changera ta vie ∞ Pandora

Une rencontre qui changera ta vie

Je refermais l'enveloppe d'un geste nerveux. Recevoir des nouvelles de mes parents, habitant en Tunisie, par courrier, je n'avais jamais été fan. Mais je savais qu'ils n'avaient pas les moyens pour me téléphoner et je me contentais donc d'un appel par mois, que je partageais souvent avec mes frères et sœur. Ils allaient bien. Mouais. De toute façon je savais bien qu'ils ne diraient jamais le contraire. La semaine dernière je leur avais appris que je ne viendrais pas ces vacances à Monastir. Les prix des billets d'avion étaient trop élevés pour qu'on parte tous. Du coup, je m'étais rabattu sur l'autre solution pour les vacances: le Summer Camp. C'était la première fois que j'y mettrais les pieds et je ne savais pas vraiment à quoi m'en tenir. Les échos à ce sujet étaient tous positifs, les étudiants semblaient heureux de partager des moments de folie entre eux. L'image de mes parents revint à mon esprit et je secouais la tête. Il fallait que je me change les idées. Comme à mon habitude quand j'avais besoin de me ressourcer, mes pieds se rendirent vers la Charles River. Le bruit de l'eau m'apaisait toujours. Je m'assis au pied d'un arbre et plongeais toute mon attention dans un livre. Je n'avais encore remarqué personne dans les alentours. Je ne savais pas encore que bientôt, j'allais rencontrer une demoiselle qui me donnerait l'envie de me dépasser, qu'elle serait mon challenge du moment. Pour l'instant, j'étais plongé dans une histoire d'actions.

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Je venais de rendre une dernière copie à la secrétaire du doyen de l'université, ou plutôt un formulaire comme quoi je continuais mes années d'études à Harvard. Bon officiellement j'étais déjà inscrite, mais c'était surtout pour confirmer que je souhaitais intégrer à nouveau le cursus théâtral. Une fois ça de fait, j'avais du temps à tuer pour le reste de l'après midi et comme je ne connaissais pas encore bien le coin c'était l'occasion pour découvrir les autres lieux de la ville de Cambridge.
Dehors il faisait bon, une petite brise légère venait souffler de temps en temps dans mes cheveux et ça n’était pas désagréable. Vêtue de vêtements légers, d’une paire de lunettes de soleil sur le nez et d’un chapeau féminin qui me donnait une certaine classe, je prenais ma bicyclette pour aller vers Charles River. Le temps était au rendez-vous pour un bain de soleil et comme il n’y avait que peu de monde je pourrais tremper peut-être mes pieds dans l’eau. Il n’y avait pas grand monde, mais un garçon était posé sur un banc, semblant être perdu dans ses pensées. Je n’irais pas l’embêter, mais il n’avait rien pour se protéger du soleil, et en fille serviable je me décidais de le rejoindre.
« Hey, salut, désolée de t’importuner, si tu ne veux pas attraper un coup de soleil sur le nez ou ailleurs, je peux te prêter ma crème solaire si tu veux. » fis-je en me penchant vers lui histoire d’attirer son regard.

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J'haussais les sourcils. Mon roman d'actions n'était pas très palpitant et ressemblait beaucoup plus à une histoire d'amour mal écrite. Le héros venait d'embrasser la femme de ses rêves au lieu de courir à la poursuite des bandits, les laissant s'échapper. On ne savait plus quoi écrire de nos jours. Encore heureux que je n'avais fait qu'emprunter ce livre à la bibliothèque car j'aurais refusé de mettre quelques dollars pour une histoire pareille. Dire que le résumé en quatrième de couverture promettait un récit palpitant. « Hey, salut, désolée de t’importuner, si tu ne veux pas attraper un coup de soleil sur le nez ou ailleurs, je peux te prêter ma crème solaire si tu veux. » Une voix féminine venait de me sortir de mes réflexions sur le livre. En temps normal, je lui aurais certainement répondu que j'étais assez grand pour prendre soin de moi seul. Là on aurait dit ma mère quoi. Bien que cette petite attention était adorable en fait et puis un peu de compagnie ne me ferait pas de mal. J'avais donc relevé la tête et étais tombé nez-à-nez avec le visage d'une jolie demoiselle, penchée vers moi. Mon regard s'était posé dans le sien, d'un bleu captivant. Je venais d'être troublé par un regard. Un sourire s'était alors dessiné sur mon visage. «Ne t'inquiète pas, il était pas très intéressant ce livre de toute façon » Ma voix était chantante. Cela faisait presque six ans que j'étais ici mais je n'avais jamais réussi à perdre mon petit accent. Elle me proposait sa crème solaire. Rares étaient les personnes aussi sympathiques de nos jours. J'aurais voulu refuser, mais finalement il se trouvait qu'elle n'avait pas tort.« D'accord pour la crème solaire, si tu acceptes une glace de ce petit marchand ambulant » Je faisais un signe de la tête pour lui montrer le vendeur sur son vélo, transportant les glaces, faites à l'ancienne, était-il précisé. Je reportais ensuite mon regard sur la charmante demoiselle. « Au fait, moi c'est Ismaël et toi? »  

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C’était rare que je vienne m’adresser aussi facilement et aussi simplement à un homme plutôt séduisant. Généralement ce genre de mec était entouré de femmes plus belles les unes que les autres, mais là étrangement lui était tout seul pour le coup. Je ne savais pas ce qu’il m’avait pris de venir lui proposer de la crème solaire, pour une première approche c’était carrément nul et j’avais limite la honte. J’pensais qu’il me rirait au nez, mais non, il semblait plus captivé par mon regard que par ma question. Puis je fus surtout soulagée lorsqu’un sourire des plus charmants arriva sur son visage et donc du coup je lui rendais son sourire. Il avait un léger accent mais je ne saurais dire d’où cet accent venait, et j’étais encore plus soulagée de savoir que je ne l’importunais pas.

« J’aurais bien été embêtée si ça avait été le cas. Je parie que tu t’es fait avoir par la couverture du livre ou bien son résumé ? Je dois avouer que ça m’arrive souvent à moi… »
Puis il se présentait comme étant Ismaël, un prénom fort agréable à entendre je trouvais et je fis de même en me présentant « Ravie, moi c’est Pandora, mais tu peux m’appeler Panda si tu le souhaites. » Puis il me proposait un marché que je ne pouvais refuser, puisque j’adorais les glaces.

« Eh bien c’est d’accord, j’accepte avec plaisir, c’est très gentil à toi en tout cas. » fis-je en me redressant et en attendant qu’il ne se lève pour qu’on puisse se rendre près du marchand ambulant de glaces.

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Il était vrai que j'aurai pu être accompagné sans aucun mal. Je n'étais pas quelqu'un d'associable et il ne m'étais donc pas difficile d'avoir de la compagnie. Seulement dès fois, la compagnie n'était pas terrible. Les femmes venaient souvent vers moi parce que j'avais un physique avantageux et forcément ça n'aidait pas à faire une conversation digne de ce nom. Je comptais donc mes amies sur mes deux mains. Mais ce n'était pas la quantité qui comptait mais la qualité non? Mes amis étant tous occupés aujourd'hui, j'avais décidé de rester seul et de lire un livre. C'était tellement rare quand je prenais le temps d'ouvrir un bouquin. Moi qui était plutôt du genre hyperactif, j'avais souvent besoin que cela bouge. Enfin, là, ma passion avait emporté sur l'action et je m'étais rendu à la bibliothèque, quelques heures plus tôt.  « J’aurais bien été embêtée si ça avait été le cas. Je parie que tu t’es fait avoir par la couverture du livre ou bien son résumé ? Je dois avouer que ça m’arrive souvent à moi… » La demoiselle avait répondu à mon sourire par un sourire des plus beaux. Elle continua la conversation, devinant ce qui s'était passé dans mon cas. « Il en faut quand même un peu plus pour m'embêter tu sais... Quoique pour être entièrement franc, pour une entrée en contact, elle était plutôt originale. Tu serais tombée sur un pervers qu'il t'aurait demandé de lui en mettre sur le dos » Ou ailleurs. Je dois dire que cela m'avait aussi effleuré l'esprit. Mais bon, c'était un peu facile ça et moi je n'aimais pas ce qui était trop facile. Je lui avais lancé un clin d'œil avant de poursuivre la conversation sur le livre.« Le résumé oui. Rien qu'en le lisant, j'imaginais déjà la suite. Il avait plein de potentialité ce livre... Et au final c'est un navet.... Alors comme ça tu aimes lire. Quel genre? » Je finis par me présenter et la demoiselle fit de même. Un sourire amusé se posa sur mes lèvres quand elle révéla son petit surnom.  « Pandora, c'est très beau aussi. Mais j'ai pas envie de te voir comme un panda. Pando ça t'irait aussi? » J'enchaînais en lui précisant que j'étais tout aussi ravi qu'elle. D'ailleurs cela devait se voir que j'aimais déjà sa compagnie car je lui proposais d'aller déguster une glace, en échange de sa crème solaire. Elle accepta, me remerciant. « C'est plutôt moi qui devrais te remercier. Tout le monde ne prend pas soin des inconnus se faisant cramer sur un banc » Je me levais et lui tendis mon bras, tel un gentleman voulant accompagner une demoiselle vers un restaurant quatre étoiles. Le nôtre serait peut-être un peu moins étoilé mais les glaces c'était rafraichissant par un temps ensoleillé.

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D’habitude les mecs aussi canons que Ismaël je les fuyais. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que j’avais peur d’être déçue de leur comportement ou bien alors de m’évanouir devant tant de sexytude et beauté (oui le mot sexytude existe dans mon vocabulaire). Bon certes m’évanouir est un bien grand mot, mais du moment que moi je me comprends, ça suffit largement. Il était amusé par mon entrée en contact assez originale et je devais avouer qu’il n’avait pas tort « Tu aurais été un pervers, je me serais enfuie tout de suite sans demander mon reste, et puis j’ai toujours une bombe lacrimo sur moi si tu veux tout savoir. » fis-je on ne peut plus sérieuse avant de rire bêtement, impossible d’être sérieuse plus longtemps que ça.

Puis il me demandait si j’aimais lire, il avait posé la question qu’il ne fallait pas puisque j’adorais lire.
« Tu rigoles ? Je suis une mangeuse de livres, enfin surtout les pièces de théâtre, je suis un cursus théâtral depuis que je suis à Harvard, je connais plus ou moins toutes les pièces que j’ai lu par cœur. »
Il allait me prendre certainement pour une folle, parce que quand j’me lançais sur ce sujet, j’avais toujours les yeux qui se mettaient à pétiller. Il décida de me trouver un autre surnom, qui était tout aussi pas mal que Panda et je souriais, presque nerveuse, parce qu’il était bien le premier à vouloir m’appeler de la sorte « Pando, ça me va, tant que c’est toi qui utilises ce surnom. »

Je ne répondais pas à son clin d’œil, parce que ça aurait pu me déstabiliser très facilement, mais par contre j’agrippais son bras pour qu’on se dirige vers le glacier. Lorsque celui-ci nous vit arriver il eut un sourire commercial aux lèvres et s’adressa à nous « Eh bien en voilà un joli couple, que puis-je proposer aux deux tourtereaux ? » dit-il tout naturellement, alors que moi je piquais déjà un fard. Et ça se voyait probablement très facilement.

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Mon type de femmes? Je n'en avais pas vraiment. Autant je pouvais apprécier une demoiselle qui avait du caractère, autant les jeunes femmes timides me faisaient tout autant craquer. Et puis, je n'avais pas de critères physiques, brunes ou blondes quelle importance? Dis comme ça, je n'avais pas l'air difficile. Pourtant c'était plus compliqué que ça. Pour qu'une demoiselle me plaise, j'avais besoin qu'elle soit charmante, qu'elle dégage un petit quelque chose, qu'elle me capture le regard et que je n'aie plus cette envie de regarder une autre femme quand j'étais en sa compagnie. Tout était une question de feeling. Et le feeling, avec Pandora, il passait tellement bien. En plus, j'avais de la chance, elle était plus que charmante, elle était magnifique. Avec un physique pareil, elle aurait pu se promener au bras de n'importe quel homme. Et aujourd'hui, j'étais cet homme qu'elle avait accosté, d'une manière assez attendrissante. On aurait pu croire qu'elle pensait que tout le monde était gentil, qu'elle ne se méfiait de rien ni personne. Alors je lui avais parlé des pervers et elle avait enchaîné, me confiant qu'elle avait de quoi se défendre: courir et une bombe lacrymo. Mon sourire s'élargit, elle était pleine de ressources. J'étais déjà sous le charme. Son rire parvint à mes oreilles et je laissais échapper un nouveau sourire. Charmante, vraiment. Le sujet de conversation passa de l'auto-défense à la littérature. Encore une fois, Pandora me surprit quand à son choix de littérature. Je l'aurais automatiquement classée dans les romans d'amour, ceux à l'eau de rose. Au lieu de cela, elle m'avouait qu'elle dévorait plutôt les pièces de théâtre, expliquant ce fait par son cursus théâtral. Elle me précisa qu'elle connaissait les pièces qu'elle avait lue par cœur. « Tu as une excellente mémoire... Je ne peux pas dire que je suis autant fan que toi des pièces de théâtre. La seule que j'ai lue était de Molière » Et c'était surtout parce qu'elle faisait partie de mon programme scolaire pour avoir le bac. Je ne savais pas pourquoi, mais les pièces ne m'avaient jamais attirées. Je préférais les textes fluides, les grandes descriptions où l'on se rendait rien qu'en fermant les yeux. J'étais plus sensible à ce genre de littérature qu'à des actes écrits l'un à la suite de l'autre. Chacun ses goûts. Qu'on parle de goût Pandora m'avait confié son surnom et j'avais décidé de la rebaptiser, n'ayant pas envie de la comparer à un animal. Elle semblait assez d'accord, tant que c'était moi qui utilisait ce petit surnom. « Bien entendu, j'en demande l'exclusivité! » Je m'étais ensuite levé et lui avait tendu mon bras, tel un gentleman. Elle s'y accrocha et s'est fièrement que je l'emmenais vers le glacier. Ce dernier eut un sourire quand il nous vit arriver. C'était certainement purement commercial mais c'était toujours mieux que de tirer la tête. « Eh bien en voilà un joli couple, que puis-je proposer aux deux tourtereaux ? » Je fus amusé qu'il nous compare à un couple alors que Pando et moi nous ne nous connaissions que depuis quelques minutes. Je lui lançais un regard et je remarquais qu'elle était devenue aussi rouge qu'une pivoine. Je trouvais cela adorable. En même temps je venais de remarquer qu'elle n'était pas une mangeuse d'hommes sinon le glacier n'aurait pas pu la faire rougir si facilement. Ce fait était intéressant pour moi, Pandora était un peu comme un challenge. Plus c'était dur de conquérir une demoiselle, plus cela en devenait intéressant et plus je jouais l'homme parfait. A cet instant, je voulais Pandora et peu importe combien de temps cela mettrait, je suis du genre persévérant. Bref. Revenons-en à notre glacier, qui attendait nos commandes. J'avais décidé de ne pas nier le fait que nous étions un couple, de toute manière cela ne regardait en rien le glacier. « Ce sera un cornet fraise, vanille, moka pour moi. » Dans cet ordre sinon cela ne donnerait rien. Je me tournais naturellement vers Pandora et décidais de jouer le jeu du couple jusqu'au bout « Et pour toi ma chérie? » J'avais hâte de voir la réaction de la demoiselle, hâte de voir si elle allait elle aussi entrer dans ce petit jeu.  

Une rencontre qui changera ta vie

J
'avais eu un début de journée des plus horripilants, ma tante m'avait appelé en pleine représentation d'une pièce de théâtre super importante pour moi et on avait réussi à se prendre la tête au bout de quelques secondes seulement. Pour la première fois elle avait réussi à être super blessante avec moi et du coup j'avais dû quitter le cours, ne pouvant pas faire face aux regards des autres élèves. Moi qui d'habitude était si calme,  je m'étais énervée contre ma tante et lui avait raccroché au nez sans demander mon reste. C'était en partie pour ça que j'avais décidé de passer le reste de mon après-midi à la bibliothèque universitaire pour avoir le nez plongé dans diverses pièces de théâtre.

Je n'avais pas fait attention au temps et avais eu du retard pour rendre mon dossier d'inscription complet pour une nouvelle année à Harvard à la secrétaire du doyen, puis finalement j'avais décidé que comme il faisait beau, ça ne servirait à rien de me morfondre à l'intérieur. Jamais je n'aurais imaginé que à l'instant présent je serais en compagnie d'un homme des plus charmants et encore plus que j'aurais eu le courage de venir l'aborder, moi qui d'habitude était si timide et réservée. Mais il était temps pour moi de devenir une autre personne tout en gardant ma personnalité d'origine et de mélanger le tout dans une bouteille remplie de malice et de bonne humeur. Nous étions donc en face du marchand de glace qui nous avait pris pour un couple, moi j'étais devenue rouge pivoine et ça n'était probablement pas passé inaperçu aux yeux du beau brun, qui lui en rajouta une couche en m'appelant « chérie ».

Je crois bien que le chéri a failli m'achever, mais je gardais la tête sur les épaules, secouais la tête pour reprendre mes esprits et adressais un sourire timide au jeune homme « Hum pour moi ce sera yaourt, melon et framboise, s'il vous plaît. » fis-je de façon très polie au marchand. Il s’exécuta donc et ce fut quelques secondes ou minutes plus tard que nos deux glaces étaient prêtes. J'attrapais la mienne puis tournais mon regard vers Ismaël « Tu veux que je tienne ta glace pour que tu puisses payer en attendant ? »