hangover ► libre

Fernando

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Une ruelle sombre. Des inconnus. Ils se dirigent vers moi, couteaux en mains. Je m'enfuis, mais mes pieds restent collés au sol. Mais que ce que c'est que ce bordel ? Je hurle, je hurle de toutes mes forces. Ils se rapprochent de plus en plus vers moi. Le plus jeune me plante un couteau dans le ventre. Je plie de douleur, mes jambes flanchent, je suis à terre. La plus âgé me regarde, l'air satisfait, et me plante son couteau dans la gorge. C'est la fin, j'essaye de respirer, mais je n'y arrive plus, ou alors c'est bien trop douloureux. C'est la fin, je suis mort, une lumière blanche arrive, toute ma vie défile devant mes yeux. Adieu.

Je me redresse subitement. Où suis-je ? Ah oui, la bibliothèque. Je passe une main sur ma figure, essayant de me réveiller. C'est un peu comme si j'étais dans un état second. Je regarde sous mon nez. Mes cahiers de cours de journalisme. Accompagné d'une grosse tache humide de bave. Je fais la grimace et referme mon livre. Je m'étire sur ma chaise, et baille un bon coup. Je n'ai encore pas dormit de la nuit, et c'est en voulant étudier un peu que je m'endors. Je ne pensais pas que mes cours de journalisme pouvaient être aussi ennuyant au point que je m'endorme en les relisant. Ouvrant mon deuxième cahier, je me plonge dans la lecture de mes cours, essayant de déchiffrer les gribouillis qui me servaient de cours, soupirant, regrettant de ne pas être un élève plus assidu en temps de cours.

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Fernando & Elia

La sonnerie venait de retentir dans toute l’université, c’était la fin de mon cours, je ramassais donc mes affaires les gardant dans mes bras & je me dirigeais vers mon casier afin de les déposer. J’en avais plus besoin & ce n’était pas nécessaire de me surcharger le sac. Arrivant à mon casier je déposais mes cahiers, ainsi que d’autres cahiers se trouvant dans mon sac. C’était un peu le bazar dedans, pourtant c’était rare mais cette fois ci c’était bien le cas & j’avais donc pris toutes mes affaires pour les mettre dans le casier, récupérant seulement un bloc note. J’avais une heure de trou, avant mon prochain cours, je savais que certains de mes amis étaient en cours &j’avais envie pour une fois d’aller au calme. Pour cela rien de mieux que la bibliothèque de l’université. Je me rendais donc au lieu dit & arrivant je saluais le personnel avant de rejoindre une des tables & d’y prendre place. Je ne prêtais attention à personne, enfin je jetais un rapide coup d’œil sans avoir le temps de voir si je connaissais des gens. Prenant place sur une chaise, je sortis mon bloc note & par mal chance impossible de trouver ma trousse. Je passais 5 bonnes minutes à la chercher dans mon sac & comme une débile je regardais même en dessous de la table si elle n’y était pas. C’était impossible qu’elle y soit, mais certainement un réflexe de quand on cherche un objet. Sans stylo j’aurais du mal à écrire, je levais donc les yeux pour voir si des personnes aux alentours avaient des stylos à me prêter. Repérant un jeune homme non loin de moi, je m’avançais vers lui sans faire de bruit pour les autres personnes présentes. Me raclant légèrement la gorge, je le regardais étant juste à côté de lui. « Excuse moi .. j’ai oublié ma trousse, tu n’aurais pas un stylo à me prêter ? », je lui souriais & la première chose à laquelle je pensais c’était qu’il devait croire que j’utilisais cette tactique pourrie pour venir lui parler ou le draguer. Ce qui était absolument faux, mais c’était tout à fait le genre de technique qu’utilise les mecs comme les filles pour aborder une personne qui leur plait. J’espérais qu’il m’ait vu chercher ma trousse pour qu’il ne pense pas à l’idée du plan drague.

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Fernando et Elia

Mais c'est pas possible ! Comment avais-je pu arriver à écrire aussi mal, nom d'un chien ? Penchée sur mes pattes de mouches, je m'arrachais les yeux pour essayer de comprendre chaque mot, ou plutôt chaque gribouillis qui était posé sur une ligne de ce maudis cahier de journalisme. J'allais en avoir pour l'après-midi. Je regarde mon portable, histoire de connaître l'heure. Ah tien, c'est bizarre, je ne devrais pas être là. Je devrais être en cours. Comme d'habitude. C'est devant mes pattes de mouches indescriptibles que je me rends enfin compte qu'il fallait que je réduise les sorties. Je pousse un profond soupir exaspéré, et porte l'attention sur les personnes qui m'entourent dans cette bibliothèque. Ils étaient tous plongés dans leur travail. Je lève les yeux au ciel. Bande d'intellos. Quoique.. je ferais mieux de ne rien dire. Eux au moins, ils ne se prendront pas de raclée à la fin de l'année. Je grince un court instant des dents, j'étais mal barré.

Une jeune fille brune fait son apparition dans la bibliothèque, et sort un bloc-note. Dommage, elle avait l'air d'avoir oublié sa trousse. Écrire sans stylo, ce n'est pas franchement pratique. Aie. Un incroyable mal de tête me prend, sans prévenir. Fichue gueule de bois. Et encore, en me regardant dans la glace en me levant, vers midi, je trouvais que je n'avais pas tant la gueule de bois que ça. Du moins, pas autant que je l'imaginais. Il faut dire qu'hier soir, je n'y suis pas allé de main faible. Un raclement de gorge retient mon attention. Puis une phrase. On me parlait. Je lève la tête. La petite brune que j'observais quelques instants plus tôt. Souhaitant m'amuser un peu, je lui réponds en chuchotant, fronçant les sourcils :

- J'ai une tête à donner des crayons à des inconnues ? Si t'en veux un, va t'en acheter !

Et je fais mine de me remettre dans le décryptage de mes pattes de mouche, observant la jeune brune du coin de l’œil, avant d'exploser (discrètement) de rire, et affichant un sourire franc sur mes lèvres, me retourner vers elle, lui tendant un crayon.

- Tiens, fais-en bon usage, c'est un crayon qui a une grande valeur sentimentale pour moi tu comprends... Non je rigole, cure toi le nez avec si tu veux, je m'en fiche.

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Fernando & Elia

- J'ai une tête à donner des crayons à des inconnues ? Si t'en veux un, va t'en acheter !, je regardais le jeune homme que je venais d’aborder. Je m’apprêtais à lui envoyer la salade, pour qui se prenait-il celui là ? Pourquoi il me parlait comme cela ? Il avait cru que j’allais lui répondre gentiment du genre « désolée de t’avoir dérangé » ? Eh puis quoi encore. Alors que je commençais à bouillonner, je le vis éclater de rire doucement puis prendre de nouveau la parole. - Tiens, fais-en bon usage, c'est un crayon qui a une grande valeur sentimentale pour moi tu comprends... Non je rigole, cure toi le nez avec si tu veux, je m'en fiche.. Il était vraiment sérieux là ? Heureusement pour lui que je n’avais pas passé une mauvaise journée, sinon ma main dans sa tête il l’aurait pris ou je l’aurais pourri devant tout le monde, quitte à les déconcentrer & faire du bruit. Ne me contentant de ne pas sourire, ni lui répondre, je pris son crayon & je détournais les yeux en repartant vers ma chaise, avant de me retourner & dire en chuchotant « Merci ». Bien sur c’était un merci d’un ton pas très joyeux, d’un ton un peu tendu. Quelques minutes après j’en avais marre de dessiner, je me levais & passant devant lui je lui déposais son crayon juste sous ses yeux « J’ai cru comprendre que sa ne te dérangé pas si je me curais le nez avec, alors je me suis permise de le faire, merci en tout cas ». Bien sur que je plaisantais je n’étais pas du genre à me curer le nez, encore moins avec un crayon, mais c’était une façon de lui faire comprendre qui j’étais. Je partis aussitôt vers les rayons de livre pour chercher un bouquin que j’avais envie de lire. Le trouvant enfin, je pris « Et si c’était vrai … » de Marc Lévy. J’avais adoré lire ce livre & j’avais envie de le lire de nouveau. Quoi de mieux que ce moment ? Une fois en main je revenais à ma chaise, prenant place jetant un œil vite fait au jeune homme & commençant à ouvrir mon livre.

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Fernando et Elia

La demoiselle n'avait pas l'air de plaisanter. Avais-je été trop vache ? Pourtant je n'avais rien dit de particulièrement méchant. Rah, j'avais horreur de faire une mauvaise première impression. Avait-elle passé une mauvaise journée pour ne pas avoir décroché un mini sourire à ma plaisanterie ? Ou alors, j'avais un humour particulièrement décalé cet après-midi. Avoir un humour au top alors qu'on a la gueule de bois relève d'un exploit que je n'arrive apparemment pas à atteindre aujourd'hui. Je lâche un petit soupir découragé, me replongeant dans mes cours. Il me vint une idée. Autant tout recopier clairement. Je prends une feuille à la fin de mon cahier, l'arrachant discrètement, et commence à recopier minutieusement ce que j'arrivais à déchiffrer. J'en aurais pour plusieurs jours, partit comme ça. Après utilisation, elle vient me rentre mon crayon, accentuant le curage de nez. Visiblement, ça ne l'avait vraiment pas fait rire. Je tourne la tête, la suivant du regard.

Une fois qu'elle fut réinstallée à sa table, je me lève, prenant toutes mes affaires, et déménage à la même table qu'elle, me plaçant en face de la demoiselle. Je m'assois sur la chaise, et la regarde, un petit sourire sur les lèvres.

- Excuse moi pour mon humour bidon.. J'ai un peu de mal aujourd'hui..

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Fernando & Elia

Je commençais à lire mon livre, sans prêter attention au jeune homme qui m’avait prêté son stylo, sauf au moment où je le vis se lever, prendre ses affaires & s’installer devant moi. Je pensais qu’il allait partir de la bibliothèque, mais non il était venu s’assoir en face de moi, avec ses affaires. Levant mes yeux de mon livre, je regardais le jeune homme, je ne comprenais pas pourquoi il était venu s’assoir ici, après tout il n’avait pas été du tout aimable & je lui avais bien fait comprendre. - Excuse moi pour mon humour bidon.. J'ai un peu de mal aujourd'hui.., sur le moment je restais un peu surprise, je ne m’attendais pas à ce qu’il vienne me présenter ses excuses, c’est vrai il n’avait pas été très courtois il faut le dire, mais après tout on ne se connaissait pas, on était peut être pas amené à se revoir dans l’établissement ou en dehors, alors il n’était pas obligé de venir présenter ses excuses, mais j’appréciais fortement. « C’est pas grave je peux comprendre .. c’est déjà sympa d’être venu t’excuser .. ». Je le regardais en lui faisant un sourire. Voyant ses cours de journalisme, je posais mon livre sur la table. J’étais curieuse & de ma position je n’étais pas sur que ce soit des cours de journalisme, peut être que ma vue me jouait des tours. « T’étudie en journalisme ? ». S’il s’était installé devant moi, avec ses affaires c’est qu’il ne comptait pas partir dans la minute qui suit, sa me semblait logique, à moins de faire fausse route. Je profitais donc de lui poser cette question pour être sur qu’il était bien en journalisme.

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Fernando et Elia

Sympa d'être venu s'excuser, c'était surtout la moindre des choses. J'avais horreur de paraître malpoli. Quoiqu'on puisse penser de moi, mes parents m'ont bien élevé, et ont toujours tout fait pour mon bien. Je ne les remercierais jamais assez de m'avoir exilé aux États-Unis d'ailleurs, c'est grâce à eux que j'ai pu reprendre une nouvelle vie, tout recommencer depuis le début. Malgré ça, j'ai coupé les ponts avec eux, pour ne plus avoir une seule trace de mon passé. Je lui rends son sourire avec bon cœur, et me plonge sans faire attention dans mes cours. Exploit, je me mettais à travailler spontanément. La demoiselle me demanda si j'étudiais le journalisme.

- J'essaye en tout cas.. tu étudies en quoi toi ?

Le jour où j'aurais des bons résultats en journalisme, les éléphants voleront. Et je pense que ce jour ci n'est pas prêt d'arriver. J'ai pourtant choisis cette filière de bon cœur, car pour être un bon journaliste, il faut être ouvert, à l'écoute et proche des autres. C'est dans cette direction que je me sentais le mieux, et je ne me voyais pas faire autre chose. Être enfermé dans un bureau h24, non merci, je serais devenu fou à force, voire pire. Je pousse un soupir en déchiffrant ma page. J'avais beau reconnaitre la forme des lettres, ce n'est pas pour autant que je comprenais ce qu'il y avait d'écrit. Il faudrait peut-être que j'apprenne à écouter en cours, histoire de pouvoir comprendre quelque chose.

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Fernando & Elia

- J'essaye en tout cas.. tu étudies en quoi toi ?, je souriais. J’espérais ne pas être la cause du fait qu’il n’arrivait pas à étudier, sinon sa aurait été embêtant, mais le fait qu’il me retourne la question voulant savoir dans quoi j’étudie me faisait penser que je n’étais pas le trouble qui l’empêchait de travailler. Puis s’il c’était déplacé en face de moi ce n’était pas pour travailler sérieusement, d’autant plus qu’on ne se connait que depuis 10 minutes même pas. « T’as du mal à t’en sortir ? J’étudie la danse & l’anglais ». Je n’avais pas pu me retenir de lui poser cette question, j’espérais qu’il ne l’interprète pas mal, ce n’était pas le but, mais ma question pouvait paraitre bizarre, il fallait l’avouer. Je voulais juste me renseigner, pouvoir peut être lui proposer des personnes que je connais pour l’aider. Puis lui annonçant les cours que j’avais choisis, je souriais. Qu’est ce que j’aimais ce que j’étudiais & j’y mettais tout mon cœur, encore plus sachant qu’à la fin de l’année un spectacle de danse avait lieu, un spectacle dans lequel je faisais parti. Je le regardais alors pousser un soupir en regardant ses cours. Me raclant la gorge, je pris la parole. « Dis, t’as cours après ? », je préférais ne pas être direct & attendre de oir sa réponse & sa réaction pour pourquoi pas lui proposer de faire quelque chose, plutôt que rester étudier voyant qu’il n’avait pas l’air d’y arriver.

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