(+ jamie-lee) well hellooo sister!

yup i'm gonna break you piece by piece (+ jamie-lee)

Je ne comprenais pas pourquoi mon père était venu jusqu'à Cambridge pour me parler. C'est très important m'a-t-il dit. Je reniflais de dédain, me rappelant de son coup de fil. Je devais le retrouver au Craigie, le meilleur restaurant de toute la ville, la mieux cotée aussi. Je n'avais clairement pas envie de le voir mais il avait fait le déplacement, et je savais qu'il serait capable de venir me chercher par la peau des fesses. C'est donc dans un soupire que je sortais de ma maserati, donnant les clefs au valet. Il regardait mon bébé, les yeux exorbités. Et ouais, tout le monde n'a pas la chance de posséder une telle voiture, surtout à mon âge, mais que voulez-vous? Rien n'est trop bien pour moi. Le portier ouvrit et me laissa entrer. Tout de suite, l'hôte vint à ma rencontre. J'étais assez connue de la population, du mieux, ceux qui s'intéressaient à la mode. Mais même, il n'était pas rare de voir mon visage sur les affiches en pleine rue non plus. Et puis, vu comment j'étais habillée, ça prouvait bien que j'appartenais à la haute. L'hôte m'accompagna directement vers la table réservée par mon père. Elle se trouvait dans une salle VIP, à l'abri de tous les regards. Quand j'arrivais, je vis tout de suite qu'il n'était pas seul. Une fille était assise à côté de lui. Je fronçais les sourcils et une grimace vint défigurer mon visage. Je ne pris même pas la peine de m'asseoir. « Quoi, tu m'as invitée pour me présenter ta putain? » Rapidement, l'hôte sans alla tandis que mon père soupirait. « Ne parle pas ainsi Hélène. » Tout de suite, je lui jetais un regard noir. « Je t'ai dit que je m'appelle Isaline maintenant. » Je ne supportais pas l'entendre m'appeler par le prénom de ma mère. 2 minutes que j'étais arrivée et déjà, on se prenait la tête. Bien sûr. « Assieds-toi s'il-te-plait. » Je pris donc place, non sans leur lancer un regard noir. Bon, qu'est-ce qu'ils me voulaient hein?

yup i'm gonna break you piece by piece (+ isaline)

Anxieuse, stressée, voilà comment j'étais même si ça n'apparaissait pas forcément sur mon visage. Le talon de mon escarpin italien tapait nerveusement contre le sol, alors que je jouais avec la paille plongée dans mon verre d'eau gazeuse citronnée. Alan - parce que je l'appelais par son prénom - essayait d'engager une conversation, en vain. Je me contentais de répondre en hochant la tête où avec des vagues "hm". Qu'est-ce qu'il croyait ? Que ce "repas en famille" allait tout effacer ? Je le hais, c'est tout. Si je suis là, c'est simplement pour pouvoir enfin la rencontrer elle, Isaline, ma soeur. On l'attendait d'ailleurs depuis une dizaine de minutes, elle n'allait sûrement pas tarder à arriver. Alan m'avait prévenu de cette fameuse rencontre il y a une semaine, et le moins que je puisse dire c'est que depuis, je n'étais pas tranquille. Je ne l'avais pas encore croisée sur le campus, et appréhendais beaucoup notre première rencontre. Et enfin, la voilà qui débarqua en trombe. Elle était décidément aussi jolie dans les magazines qu'en vrai. J'esquissais un sourire, me râclant la gorge pour me présenter à elle, cherchant mes mots mais elle me devança et prit la parole, et de quelle manière ! Ses mots me figèrent, alors que j'haussais légèrement un sourcil. Et bien, ce repas s'annonce animé. La regardant s'asseoir, je l'observais attentivement, peut-être même un peu trop. Avant qu'Alan ne l'énerve davantage, je décidais alors de me présenter moi-même à elle. « Salut. J'suis ta demi-sœur, je m'appelle Jamie-Lee mais tu peux m'appeler Jamie. Enchantée d'enfin pouvoir te voir en vrai Isaline.» Je lui tendais la main, souriant légèrement. C'était certes direct, mais à quoi bon tourner autour du pot ? Et puis au moins, je serai fixée sur nos futurs rapports.

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Je ne voulais vraiment pas rester. Plus depuis que mes yeux se posèrent sur cette fille. Mais merde, elle devait avoir mon âge! Ne me dis pas que c'est une de ces mannequins qui feraient tout pour pouvoir défiler pour la marque? Vraiment pathétique. Je ne supportais pas de voir mon père enchaîner les femmes, les unes plus belles que les autres, les unes plus jeunes que les autres. Après tout, il restait mon père. Je lui en voulait surtout de faire ça à ma mère, lui qui me disait l'aimer tellement. Tellement qu'il me donna son nom. Tellement qu'il m'envoya en Angleterre parce que je lui ressemblais trop. Je le détestais, clairement, de m'avoir rejeté pour elle, pour ne plus prendre soin de sa fille si ce n'est de lui remplir son compte en banque, un peu plus chaque joue. Les coups de fils se faisaient rare, les rencontres encore plus. La dernière fois que je l'avais vu, ça devait être en février, pendant le fashion week. Je savais qu'il faisait des efforts, mais la blessure était juste trop profonde, parce que le rejet avait été bien trop brutal. Mon regard toujours planté sur lui, je ne faisais même pas attention à la métisse assise à côté de moi, jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche. Et là, je me retournais violemment en entendant ses mots, encore un peu et on pouvait entendre mon cou se craquer. Je la dévisageais, elle et sa main, totalement incrédule. Par... Pardon? Ma... DEMI-SOEUR?! Là, s'en était trop. Les mains sur la table, je me levais, furieuse, renversant même la chaise. Heureusement que nous étions dans une salle privée. Et à en voir la tête que faisait mon père, il avait dû s'y attendre, à une réaction aussi vive de ma part. « TU TE FOUS DE MA GUEULE?! UNE SOEUR?! » J'avais à nouveau dévié mon regard sur mon père, ne prêtant même plus attention à cette meuf qui prétendait être ma soeur. Enfin si, je la dévisageais une nouvelle fois, affichant clairement un air dégoûté sur le visage. « TU AS OSÉ LA TROMPER?! AVEC UNE CATIN BLACK EN PLUS?! ET APRÈS TU DIS L'AIMER?! NON MAIS TU ME PRENDS POUR UNE CONNE OU QUOI?! »

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Ok, d'accord je vois. J'aurais peut-être pas dû lui annoncer ça comme ça. Quoique, je doute que si je l'aurais fait d'une autre manière ça aurait changé un truc à sa réaction, Alan m'avait bien dit qu'elle était assez... Explosive. Mais quand même, ça me blessait de la voir réagir comme ça. Attrapant mon verre avec la main qui attendait dans le vide de serrer la sienne, j'aspirais grâce à ma paille quelques gorgées d'eau gazeuse avant de reposer le verre sur la table. Génial. « TU AS OSÉ LA TROMPER?! AVEC UNE CATIN BLACK EN PLUS?! ET APRÈS TU DIS L'AIMER?! NON MAIS TU ME PRENDS POUR UNE CONNE OU QUOI?! » Alors que j'observais mes ongles vernis, je relevais subitement la tête. Attends attends, elle a bien dit "catin black", j'ai pas rêvé ? Sur le fait que ma mère ne soit pas quelqu'un de respectable, je suis entièrement d'accord avec elle sur ce point. Mais parce qu'elle est noire ? Beaucoup moins, vu que je le suis moi aussi. « Ma mère est une salope, sur ce point j'suis entièrement d'accord avec toi. Mais t'as un problème avec le fait qu'elle soit noire ? » Demandais-je alors, calmement même si je sentais le sang commencer à me monter à la tête. Manquerait plus qu'elle soit raciste, tiens. Je croisais mes jambes patiemment, attendant sa réponse qui n'allait sûrement pas tarder à arriver. J'aurais réellement aimé que notre première rencontre se passe mieux, vraiment. J'aurais aimé faire sa connaissance, savoir ce qu'elle aime et déteste, et voir si on a d'autres points en communs qu'Alan. Mais j'ai bien compris que je la dégoute, y'a qu'à voir comment elle me regarde. Je peux pas m'empêcher de me sentir mal parce qu'elle me rejette, même si je fais tout pour ne pas lui montrer.

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Comment il avait pu nous faire ça? Comment il avait pu lui faire ça?! Elle avait mon âge, ça veut dire que... Juste après le décès de ma mère, il s'était jeté dans les bras d'une autre?! Et lui faire un enfant?! Enfin, je me rendais bien compte qu'elle avait dû être un putain d'accident mais... j'étais totalement dégoûtée par son comportement, tellement que j'avais envie de vomir. Et quoi? Maintenant il passe du temps avec elle, c'est ça? Il s'est trouvé une autre fille, mieux que moi, c'est ça?! Et puis, file-lui tout l'héritage tant que t'y est hein?! Même l'égérie de Chanel, je n'en voulais plus. Elle pouvait tout avoir, vu que j'imagine qu'ils devaient passer énooooormément de temps ensemble. Je ne réagis pas à ce que l'autre là venait de dire. Je tournais mes yeux vers elle, la fusillant du regard. « Oh tais-toi, je ne t'ai pas parlé, espèce de bâtarde. » Je crois que ces derniers mots avaient fait réagir mon père. Il se levait à son tour. « Je t'interdis de lui parler ainsi, Isaline. » Ah ben tien, il avait utilisé mon deuxième prénom juste pour ne pas m'énerver encore plus. Sauf que c'était le contraire. Il la protégeait. Et mon coeur se serra douloureusement. Mon regard devint totalement froid. J'était blessée, au plus profond. « Oh excuse-moi, j'avais oublié qu'elle doit être ta préférée maintenant. Tu as pu bien profiter d'elle pendant que MOI, j'étais en Angleterre, sans AUCUNE nouvelle de ta part pendant 5 ANS! Tu veux lui donner tout l'héritage aussi? La compagnie? L'égérie?! Vas-y, je t'en prie. JE N'EN VEUX PLUS! Je ne veux plus rien savoir de toi... »

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J'aurais du me préparer à ça. J'aurais du me préparer à encaisser. Non mais sérieux, qu'est-ce que je croyais ? Qu'en débarquant et en me présentant simplement à elle elle m'accepterait ? J'ai vraiment été naïve sur ce coup. Surtout que j'aurais réagi de la même manière qu'elle. Je n'aurais jamais accepté que mon père, celui qui est censé m'aimer fasse un enfant à une autre juste après que ma propre mère décède. C'est totalement irrespectueux et immoral. Alors je la comprend, et je me tais. J'encaisse en silence cette insulte qu'elle me lance en me fusillant du regard, cette insulte que je considèrais comme vraie. Alors j'esquissais un sourire amer, passant une main sur ma nuque en regardant la salle privée du restaurant décorée avec soin dans laquelle on se trouvait. Je m'imaginais partout ailleurs, sauf ici. Tout ça pour me retenir de pleurer. Alan lui ordonna alors de ne pas me parler ainsi, ce qui eut le don de l'énerver davantage. Je décelais évidemment une pointe de jalousie dans ses propos. Elle était blessée, elle se sentait trahie. Et qui ne l'aurait pas été à sa place ? D'un seul coup, je me dégoutais. J'étais le fruit d'une ambition sans limite, pas d'un amour sincère et fort comme elle. Je ne méritais pas la vie. « La différence entre nous deux, c'est qu'il t'a eue d'une femme qu'il aime. Alors crois-moi, tu n'as rien à m'envier. Ce qu'il ressent pour moi c'est juste de la culpabilité.» Ces derniers mots, je les avais dits en posant mon regard sur Alan, ne le quittant pas des yeux même si je m'adressais à ma demi-soeur. Pivotant finalement la tête vers Isaline, j'ajoutais alors : « Ouais, j'existe. J'suis la preuve même que ton père est un salaud. Mais tu vois, j'ai pas choisi de naître alors si tu dois en vouloir à une personne, c'est pas à moi.»

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J'osais vraiment pas y croire. Comment avait-il pu?! Juste après son décès en plus! Depuis combien de temps il le savait hein? Pourquoi ne me l'a-t-il jamais dit?! Enfin, je pouvais comprendre qu'il ai gardé ce secret, je crois que s'il me l'avait avoué, je ne l'aurais jamais pardonné. Mais là, pendant 20 ans, il avait gardé ça pour lui. Il m'avait menti pendant 20 ans et ce n'était sans doute pas mieux. Je voulais m'en aller, tourner les talons et ne plus jamais le revoir. C'était vraiment la goutte en trop. Pourtant, je ne voulais pas abandonner cette carrière que j'avais construite. Bon, c'est vrai que j'avais réussi à rentrer dans le monde des mannequins grâce à mon nom, mais le reste, j'avais tout construit moi-même. Et, quoi qu'on en dise, j'adorais ça, être l'égérie de ma marque, poser pour les plus grands. Quand ma... cette... fille - je ne pouvais décidément pas l'appeler ma soeur - reprit la parole, je finis par tourner mes yeux vers elle, mais je la regardais toujours sans aucune once de gentillesse. L'envier? De quoi hein?! pourquoi est-ce que je l'envierais? Je reniflais alors de mépris, et avec un sourire mesquin sur les lèvres, je m'approchais d'elle. Je levais la main alors pour venir jouer avec ses cheveux tandis que je lui soufflais ces quelques paroles à l'oreille. « Oh s'il-te-plait, tu te prends pour qui? Je ne vois même pas pourquoi je t'envierais. Tu n'es absolument rien. Tu portes peut-être le nom de mon père, mais ne pense pas une seconde que tu recevras quelque chose de sa part. Je m'en assurerais. » Je m'éloignais alors, jetant un dernier regard à mon pseudo-père avant de sortir de la salle sans demander mon reste.

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Tout ce que je ne voulais pas était entrain de se réaliser. Moi qui voulait établir de bonnes relations, être proche de quelqu’un que je serai fière de dire qu'il fait partie de ma famille, et ben, je crois que c'est raté. Je n'aurais pas pu imaginer un pire scénario. Et tout ça, c'est de sa faute à lui. Pourquoi ne l'a-t-il pas mise au courant plus tôt, comme je le voulais ? Ça fait deux ans que je suis à Harvard. Ca fait deux ans que j'aperçois de loin Isaline mais que j'ai pas le courage ni le droit d'aller lui parler. De toute façon, je doute qu'elle m'aurait crue. Une métisse qu'elle ne connaît ni d'Eve ni d'Adam débarque devant elle et déclare être sa sœur. Elle m'aurait sûrement ri au nez. Elle s'approcha alors de moi, tandis que j'inhalais rapidement. Elle me murmura ces quelques mots à l'oreille avant de s'en aller, ces mots qui me blessèrent réellement. Elle pensait vraiment que ce qui m'importait, c'était l'héritage de notre père ? Mais sincèrement, j'en avais actuellement rien à faire de son argent, de sa multinationale et de sa renommée ! Tout ce que je voulais moi, c'était connaître ma soeur et avoir enfin une famille. Mais apparemment, mes désirs sont un peu trop oniriques, et irréalisables. Faut que je me fasse une raison, y'a très peu de chances qu'elle m'accepte un jour dans sa vie. Mais je ne voulais pas que ça se termine comme ça. Pas de cette manière si brusque qui me laissait un sentiment amer. Je me levais alors, dans le but de la rattraper. C'était sans compter sur mon père, qui m'attrapa par la main et m'attira contre lui, m'enlaçant dans ses bras. Il savait combien cette rencontre comptait pour moi. Luttant d'abord contre son étreinte, je finis par m'abandonner à lui, pleurant en silence alors que mes épaules étaient prises de soubresauts. « Laisse-lui du temps.» Furent ses uniques mots.

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