(+) FB. Une rencontre qui a du chien. w/ Galaxy

Pourquoi n’arrivais-je jamais à dire non à Mona ?! Bonne question. Elle possédait un pouvoir qu’aucune autre femme n’avait sur moi pas même Elisandra et aujourd’hui, elle m’avait coincé en prétextant souffrir de son dos. Je t’en ficherai bien des problèmes de dos mais bon, j’étais assez idiot pour tomber dans le piège même en grognant. Résultat des courses, je me retrouvais avec un chien style yorkshire à promener –autant dire que j’avais honte ; Pourtant, j’aimais les animaux. Je les aimais même bien plus que la compagnie de mes semblables seulement, aujourd’hui, je n’avais pas que cela à faire. Malheureusement pour moi, j’étais obligé de courir avec ce crétin de chien au basque qui avait tendance à faire la fête à toutes les femmes qui passaient dans le coin et arriva ce qui devait arriver, il m’échappa pour partir faire l’idiot entre les pattes d’une jeune femme qui visiblement en avait peur. « Clito ! Reviens ici ! » m’écriais-je tout en souhaitant que le sol s’ouvre sous mes pieds. Pourquoi Mona avait-elle donné un nom aussi idiot et à connotation sexuelle à son chien ?! Et encore, son nom exact était Clitoris. « Excusez-le… il est assez affectueux avec les femmes »marmonnais-je en attrapant le chien en rut pour le caler sous mon bras. « Il ne vous a pas fait mal ? » lui demandais-je plus par politesse que par réelle inquiétude. Je ne voulais qu’elle me colle un procès sur les bras tant les américains étaient procéduriers.

Pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi la mer est salée ? Pourquoi les hommes adorent les chieuses ? Pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ? Toutes ces questions, aussi bizarres qu'inhabituelles, se mélangeaient dans l'esprit de Galaxy qui, un casque sur les oreilles écoutait de la bonne musique, faisant son jogging. Quand elle est seule, réfléchir était la seule préoccupation qu'elle se trouvait; et elle avoue ne pas vraiment apprécier. Elle avait la fâcheuse habitude de se prendre pour une philosophe et se poser des questions qui demandaient de profondes recherches & des trucs similaires qu'elle n'aimait pas du tout. Et si ce n'est pas des questions, c'est penser à son passé, ses erreurs commises, et finissait submergée par une sorte de mélancolie. Bref, pour se distraire, la jeune femme promena son regard à travers les arbres, bien qu'elle fût rapidement légèrement lassée du paysage répétitif. Tout à coup, quelque chose d'horrible arriva : Un chien qui n'avait absolument rien d'amical fonçait rapidement sur elle. Elle préférerait faire face à un lion, un serpent, une araignée, mais pas un chien. Elle en éprouvait une grande peur depuis toute petite. Paniquée, elle sautilla sur place et poussa qu'un seul petit cri, pour ne pas paraître encore plus ridicule qu'elle ne l'était déjà. Le propriétaire - qui était un charmant jeune homme - appela la bête et le mit sous son bras. « Je vois ça. » Dit-elle en s'efforçant de sourire, tentant tant bien que mal de dissimuler sa crainte, plus honteuse que jamais. Elle retira son casque et eut un rapide mouvement de recul en constatant que le chien était toujours aussi agité. « Je vais très bien, merci. » murmura-t-elle en mettant ses mains sur ses hanches. « Enfin ... Tant qu'il reste sous votre bras. » Souffla-t-elle en lâchant un long soupir, espérant intimement qu'il ne l'ait pas entendu. Fronçant les sourcils, elle ne savait plus si c'était elle qui n'avait pas bien entendu, ou si c'était vrai que le nom de ce chien était ... Clito ? Se mordillant la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire, elle finit par poser son regard sur l'animal. « Clito, hein ? Tu m'as foutu une sacrée trouille. » Lança-t-elle avant de pouffer de rire. Elle ne pouvait plus s'en empêcher, à vrai dire. L'inconnu était libre de rire d'elle aussi d'avoir aussi peur d'un petit chien, elle s'en fichait.

Ma vie était d’un compliqué en ce moment et le jogging était devenu à peu près ma seule façon d’évacuer le stress et de me libérer l’esprit des questions ou des doutes qui m’assaillaient continuellement depuis le retour d’Elisandra dans ma vie. Je m’étais toujours imaginé que notre retrouvailles seraient parfaites, magiques, à l’image même de ce que nous avions vécu quatre ans auparavant. A la place, il y avait la peur, la colère, les disputes. Nous n’arrivions pas ou plus à être sur la même longueur d’onde car pour la jeune femme, les quatre dernières années n’avaient jamais eu lieu. Elisandra m’en voulait également pour les femmes que j’avais côtoyées durant son coma. Quatre femmes le temps d’une seule nuit et cela une fois par an. Il n’y avait pas de quoi fouetter un chat et pourtant, j’en ressentais aujourd’hui, l’amère culpabilité. J’aurais aimé pouvoir être l’homme parfait pour elle mais ce n’était pas le cas et je craignais de ne pas être en mesure de reprendre notre histoire où nous l’avions laissé. Je l’aimais comme un fou, là n’était pas le problème. En fait, la principale difficulté était qu’en quatre ans, mon cœur s’était fané et que je peinais à redevenir l’homme doux et romantique qu’elle m’avait fait devenir. La solitude et le désespoir avaient tout ravagé durant son coma. Plongé dans mes pensées comme je l’étais, je ne pris pas garde à la faible prise que j’exerçais sur la laisse de ce maudit cabot qui en profita pour s’échapper et courir faire la fête à une ravissante demoiselle visiblement apeurée. Je me hâtais donc d’aller chercher ce chien de poche pour le coincer sous mon bras et m’excuser auprès d’elle. « Je ne compte pas le laisser filer une seconde fois »marmonnais-je. Je ne voulais pas à devoir l’appeler à nouveau surtout avec le nom débile que lui avait collé sa propriétaire. D’ailleurs, je me sentais totalement idiot quand elle s’adressa au chien. Par tous les dieux de l’Olympe, elle avait retenu son nom. « Ce chien n’est pas à moi et je n’ai rien à voir avec le choix de son nom »lui dis-je avec précipitation. Je n’avais guère envie d’être taxé de pervers en prime. « Vous pouvez rire si vous le souhaitez, ce nom est aussi ridicule que ce chien »bougonnais-je.

Tout était si calme. Bizarrement, peu de gens faisaient leur jogging ce matin-là. Y en avait aussi qui se baladaient tout simplement, ou qui promenaient leur chien. Elle esquivait en toute discrétion ces derniers en s'éloignant, l'air de rien. Oui, elle avait une peur bleue des chiens. Personne ne le savait, parce qu'elle ne le disait à personne. Tout simplement parce que c'était pathétique, surtout si c'était un petit yorkshire tout mignon et si inoffensif qui saute partout et qui te fonce dessus. Mais elle en éprouvait une crainte si incontrôlable qu'elle se retrouvait en train de sautiller partout, en poussant quelques cris parfois même, si un chien s'approchait d'elle. Elle en avait horreur, tout comme l'éléphant a horreur des souris. Bref, et quand c'est calme, Galaxy est habituellement d'une humeur philosophique, à se poser des questions toutes aussi débiles que bizarres. Ou bien elle pensait. Beaucoup trop. Elle allait fouiller dans les souvenirs les plus mauvais et les plus dérangeants, qui la laissent submergée par la tristesse le restant de la journée. Heureusement, un joli petit chien vint la tirer brusquement de ses pensées en courant vers elle et en sautant un peu partout. Galaxy fut très surprise, et encore plus en connaissant le nom de l'animal qui était hilarant et ridicule. Sans pouvoir s'en empêcher, elle éclata de rire devant le propriétaire qui, visiblement, n'était vraiment pas de bonne humeur. La jeune femme se demanda si c'était parce qu'elle s'était moquée du chien, mais remarqua qu'il était comme ça bien avant son rire. Il lui fit alors savoir avec vivacité que ce n'était pas son chien. « Oh. D'accord. » Elle se tut et il grommelait toujours. Elle ajouta. « Oh désolée, vraiment, c'est juste que j'ai pas pu m'en empêcher ... Le nom est peut-être ridicule mais il reste tout de même très ... euh ... original. Et puis il est mignon le petit chien. » Elle avoue ne pas avoir vraiment êté sincère à propos de la moitié ce qu'elle avait dit. Tout ce qu'elle voulait, c'est qu'il ne lui en veut plus de s'être esclaffée comme ça. Se remémorant comment elle avait réagi en voyant le cabot foncer sur elle, elle voulut alors s'expliquer ... En étant sincère cette fois-ci.  « J'ai une peur bleue des chiens. De tout genre. Et ... Tu es la seule et la dernière personne à savoir ça, j'espère. » Dit-elle rapidement. Elle détestait tellement avouer ses défauts... Surtout à un parfait inconnu ! Ah oui, fallait bien se présenter, c'était la moindre des choses. « Je suis Galaxy Reagan, by the way. » Dit-elle. Elle afficha un beau sourire et lui tendit sa main.

Je détestais Mona, j’allais la tuer, lui faire bouffer son chien au nom ridicule et pervers pour lui faire regretter de m’avoir obligé à le promener. Au moins cette femme s’amusait en ma compagnie, c’était déjà ça de gagner alors que pour ma part, j’avais qu’un espoir, que le sol s’ouvre sous mes pieds et m’engloutisse tout entier. « Vous n’avez pas à vous excuser… J’ai moi-même rigoler la première fois que je l’ai entendu.. C’est juste que ce n’est pas des plus agréables à assumer en public »soupirais-je essayant de me montrer courtois car après tout, elle n’y était pour rien dans mon humeur maussade. On pouvait même dire qu’elle apportait une certaine fraicheur. « Ce chien est tout sauf mignon…C’est Hadès en personne » marmonnais-je car il était hors de question que cette terreur sur pattes continuellement en rut soit mignon. La jeune femme me confia alors qu’elle avait une peur bleue des chiens et je penchais la tête sur le côté avec un air assez amusé tandis qu’elle m’annonçait que je serais la dernière personne à le savoir. Une partie de moi s’amusa à imaginer sa réaction si je me mettais à lui faire du chantage mais je fis taire ce petit travers de ma personnalité. « Il y a beaucoup de personnes qui ont la même peur que vous, vous avez été agressée quand vous étiez plus jeune ? » lui demandais-je avec presque intérêt pour sa personne. Clitoris se débattit sous mon bras et je terminais par le poser au sol en maintenant bien la laisse pour éviter qu’il ne retourne l’ennuyer. « Enchanté Mlle Reagan, je me nomme Hippolyte Holmes » la saluais-je à mon tour avant de prendre sa main dans la mienne pour la serrer. « Vous êtes apparentée à l’ancien président américain ? »lui demandais-je par curiosité.