Je ne comprenais clairement pas ce qui se passait. Depuis plusieurs jours, je n'arrêtais pas d'y penser. Depuis la fin du bal en réalité. Je n'avais pas compris pourquoi il avait été aussi distant et sérieusement, ça m'avait blessé. Énormément. Plus que je ne l'aurais imaginé. Finalement, je n'avais pas passé une si bonne soirée que ça. Heureusement que mes retrouvailles avec Elios avaient pu un peu arranger les choses sinon, ce bal aurait été un véritable flop. Dans tous les cas, j'avais essayé de comprendre; Était-ce de ma faute? Avais-je dit un truc qui ne fallait pas? Je n'en avais aucune idée... Mais j'avais vraiment l'impression que ce n'était pas de ma faute. Peut-être était-il juste de mauvaise humeur ce soir-là? Oui mais dans ce cas, il aurait pu faire un effort, et pas se montrer juste froid et distant. Bref, ça me prenait la tête. Du coup, je me trouvais là, plantée devant la porte de son appartement, à prendre racine. J'aurais dû prévenir de mon arrivée, mais je ne voulais pas qu'il me fuie. Il ne l'aurait pas fait de toute façon, il n'en avait aucune raison. N'est-ce pas? Mais... et s'il n'était pas là? Je lâchais un soupire. Aller... Je prenais mon courage à deux mains. Au moment où j'allais sonner, la porte s'ouvrit. Je m'écartais alors, rapidement, surprise, et je croisais le regard d'un de ses colocs. Il me dévisagea avant de sourire. Je lui répondis en étirant mes lèvres légèrement. Il me laissa entrer et me signala que Tommi était dans sa chambre avant de partir. Je laissais parcourir mon regard dans le salon. Il était vide. Peut-être que ses autres colocataires étaient tous sortis? Ou dans leur chambre? Bref. Je me dirigeais donc vers celle de Tommi. Inspirant un grand coup, je toquais.
J'ai l’impression de passer toutes mes soirées à faire la même chose. Lire, lire et relire cent fois les mêmes papiers. Vérifier qu’il y a tout. Que je n’ai pas oublié de prendre en compte certains éléments, mais non. C’est toujours la même chose. Je tourne tout bonnement en rond. Je ferme violemment la pochette dans laquelle j’ai l’habitude de rassembler tous les bouts de journaux parlant de Jules. Conneries. Je me jette en arrière, sur le dossier de mon siège et inspire profondément. J’ai ce sentiment horrible d’être piégé, de ne pouvoir rien faire. Ce putain de sentiment qui fait que peu importe ce que ferai, peu importe tout ce que je donnerais, rien ne changera. Ma vie est bercée par un mensonge, je n’arriverai jamais à faire libérer Jules. Après tout je suis quoi seul face à la loi ? Rien, rien du tout. Juste un petit con qui rêve que son grand frère n’ait pas fait ce que la justice prouve. Dans un réflexe brusque je balaye mon bureau des montages de papiers que je m’applique à faire depuis des mois. « Putain ! » Ma gorge se noue. Ce n’est pas la première fois que je perds espoir. A vrai dire c’est assez fréquent. J’ai l’habitude et pourtant. Ça me rend toujours aussi malade. Je suis un con. Je m’en veux pour cent mille raisons. Pour croire que j’arriverai à faire bouger les choses, pour croire que quelqu’un va un jour venir m’aider, pour croire qu’Alexi et moi c’est possible, pour craquer si souvent et penser que je n’y arriverai pas. Et pour Mina. Je ne veux pas la blesser, mais je ne sais pas quoi faire. Je suis bien quand elle est là, je tiens vraiment à elle. Pourquoi je ne peux pas me contenter de ça ? Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Je me jette sur mon lit et ferme les yeux. Mais je n’ai pas le temps de soupirer que quelqu’un tape à ma porte. « Ouaip ? Qué passa Charlie ? » Dis-je persuadé qu’il s’agit de mon coloc. Je me lève et ouvre la porte à la volée en souriant. Mina ! Je suis étonné, je ne crois pas qu’on avait prévu de se voir. Mais ce n’est pas grave, je suis content qu’elle soit là en fait. « Hey toi » je m’avance pour déposer un baiser sur sa joue. « Quelle surprise ! Qu’est-ce que tu fais ici, tu vas bien ? » Je prends son manteau et le jette sur le lit avant de me tourner vers elle. « Mina ? Y a un problème ? » Son habituel sourire n’étant pas affiché sur son visage, je me doute qu’il y a quelque chose…
J'étais là, devant sa porte, à stresser comme une malade. C'était totalement débile en fait, j'savais même pas pourquoi je le prenais autant sur moi. Sans doute parce que je savais que Tommi était bien plus important que je ne l'aurais cru. Charlie m'avait limite poussée à aller le voir quand elle a appris ce qui s'était passé au bal. Enfin, elle a plutôt été scandalisée qu'il n'ait même pas réagi. C'est vrai que, sur le coup, je le pris un peu mal mais... avec les examens et tout, j'pouvais comprendre qu'il était très stressé. Moi-même je l'avais été. Mais les examens étaient terminés maintenant. J'aurais quand même peut-être dû téléphoner. je veux dire, ça ne se faisait pas trop de venir à l'improviste. Heureusement que son colocataire m'avait affirmé qu'il était dans sa chambre. Au moins je ne me serais pas déplacée pour rien. Mais quand même... Quand je vis sa mine surprise quand il ouvrit la porte, je me mordis la lèvre. Ouais, j'aurais vraiment dû le lui demander, si ça se trouve, je le dérangeais? D'ailleurs, il avait cru que c'était son colocataire qui venait le trouver. Nop nop, j'étais quand même plus jolie que lui (a) Enfin, finalement, il afficha un grand sourire. Il avait quand même l'air content de me voir et c'est ce qui comptait. Sauf que... j'entrais et alla m'asseoir sur son lit. Tout de suite, il remarqua que quelque chose n'allait pas, et il avait bien raison. Je passais une main dans mes cheveux. Je n'osais pas trop le regarder en fait, comme si j'avais un peu peur de le confronter. Et c'était le cas. Finalement je soupirais et pris mon courage à deux mains. Je relevais la tête vers lui. « Mmmmmh en fait... j'voulais savoir si j'avais fait quelque chose ou quoi... J'veux dire... Hummm... » J'savais pas comment dire ça sans trop le blesser. Bon aller, j'allais pas tourner autour du pot hein. « J'voulais savoir pourquoi t'étais aussi froid au bal.... »
Je connais Mina maintenant. Je veux dire, ça commence à faire un sacré moment qu’on est ensemble. Elle est probablement ma plus longue relation à vrai dire. Waw, je n’avais jamais réalisé ça. Voyons, 7 mois ! Ouais, c’est définitivement ma plus longue relation. Bref, tout ça pour dire que je la connais assez pour savoir quand quelque chose ne va pas. Déjà parce que son visage affiche cette petite moue sérieuse et inquiétante, et aussi parce que son habituel sourire que j’aime tant n’est pas présent. Et c’est précisément ce qu’il est en train de se produire. Je m’approche d’elle et pose mes mains sur ses épaules. Elle a l’air inquiète. Et étrangement, ça me fait quelque chose. « Hey, qu’est-ce qu’il se passe ? » Voir Mina triste est juste impossible pour moi. Ça me fait vraiment mal. Et c’est d’ailleurs une de ces raisons qui font que je ne peux pas me permettre de renoncer à elle pour une histoire imaginaire avec Alexi. J’ai dit une des raisons, il y en a pas mal d’autres. « Mmmmmh en fait... j'voulais savoir si j'avais fait quelque chose ou quoi... J'veux dire... Hummm... » Je fronce les sourcils. Pourquoi est-ce qu'elle a l'air si mal à l'aise ? Comme pour l'encourager, je presse doucement ses épaules et lui sourie. Elle ne doit pas avoir peur de me dire les choses, je ne veux pas qu'elle ait peur. « J'voulais savoir pourquoi t'étais aussi froid au bal.... » Mes bras retombent le long de mon corps. Je ferme les yeux et me mords la lèvre tout en me retournant pour ne pas que Mina voit mon visage se décomposer. Le bal… Quelle merde. Parce que bon, faut être honnête, je sais que j’ai vraiment pas assuré ce soir-là. J’ai vraiment été un gros – gros – con, et Mina n’a pas manqué de le remarquer. Malgré ça, j’ai encore le culot de mentir. Je me retourne pour affronter le regard chagriné de ma petite amie. « Oh… Pourquoi tu dis ça ? Tu n’as pas aimé le bal ? » Peut-être que je m’en sortirait simplement en faisant dévier le sujet, qui sait… Je suis pitoyable. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Explique-toi ! » Je sens un étrange sentiment monter en moi. Je ne veux pas qu’elle pose de question. Je ne veux pas parler de ça. Ca risquerait de mal tourner…
Peut-être qu'en fait, c'était comme Charlie avait dit, qu'il était tout simplement préoccupé à cause de l'affaire de son frère? Mais j'avais quand même voulu chercher les réponses à ses questions. Et me voilà dans sa chambre, débarquant sans même prévenir. Au moins, il m'avait accueilli avec un sourire sauf que, de mon côté, je n'avais pas pu afficher une telle expression sur mon visage. J'avais préféré aller droit au but. De toute façon, ce n'était pas mon genre de tourner autour du pot. Bien sûr, j'avais hésité, mais c'était juste à cause de la crainte qui persistait. Il fallait vraiment que j'arrête de me faire des films, si ça se trouve, ce n'était absolument rien. Par contre, le fait qu'il détourne la question me mit la puce à l'oreille. Si ce n'était vraiment rien, il m'aurait tout simplement répondu. Là, il me répondait par une autre question. Je n'étais pas du genre patiente, surtout dans ces moments. Toute cette histoire me stressait et ce n'était clairement pas bon pour ma santé. Il réagissait bien trop violemment pour que ce soit innocent. Du coup, je me levais, sautant limite sur mes pieds devant une telle agression. Enfin, j'exagère mais... c'était tout comme. « Parce qu'il faut réellement que je t'explique? Tu sais très bien pourquoi je te pose cette question. Pourquoi tu réagis aussi violemment hein? Qu'est-ce que tu me cache?! » Et à mon tour, j'étais sur le qui-vive. Peut-être que j'exagérais vraiment mais j'étais persuadée qu'il me cachait quelque chose. Et je ne partirais pas sans avoir eu les réponses à toutes mes questions. Il savait à quel point je pouvais être têtue et obstinée quand je le voulais. Et bien ce soir, il allait y goûter!
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Je ne comprenais clairement pas ce qui se passait. Depuis plusieurs jours, je n'arrêtais pas d'y penser. Depuis la fin du bal en réalité. Je n'avais pas compris pourquoi il avait été aussi distant et sérieusement, ça m'avait blessé. Énormément. Plus que je ne l'aurais imaginé. Finalement, je n'avais pas passé une si bonne soirée que ça. Heureusement que mes retrouvailles avec Elios avaient pu un peu arranger les choses sinon, ce bal aurait été un véritable flop. Dans tous les cas, j'avais essayé de comprendre; Était-ce de ma faute? Avais-je dit un truc qui ne fallait pas? Je n'en avais aucune idée... Mais j'avais vraiment l'impression que ce n'était pas de ma faute. Peut-être était-il juste de mauvaise humeur ce soir-là? Oui mais dans ce cas, il aurait pu faire un effort, et pas se montrer juste froid et distant. Bref, ça me prenait la tête. Du coup, je me trouvais là, plantée devant la porte de son appartement, à prendre racine. J'aurais dû prévenir de mon arrivée, mais je ne voulais pas qu'il me fuie. Il ne l'aurait pas fait de toute façon, il n'en avait aucune raison. N'est-ce pas? Mais... et s'il n'était pas là? Je lâchais un soupire. Aller... Je prenais mon courage à deux mains. Au moment où j'allais sonner, la porte s'ouvrit. Je m'écartais alors, rapidement, surprise, et je croisais le regard d'un de ses colocs. Il me dévisagea avant de sourire. Je lui répondis en étirant mes lèvres légèrement. Il me laissa entrer et me signala que Tommi était dans sa chambre avant de partir. Je laissais parcourir mon regard dans le salon. Il était vide. Peut-être que ses autres colocataires étaient tous sortis? Ou dans leur chambre? Bref. Je me dirigeais donc vers celle de Tommi. Inspirant un grand coup, je toquais.
