Austine • I need you like a heart needs a beat.

Tu étais anciennement une fille détestable aux yeux des uns, adorable aux yeux des autres. Tu étais capable de mépriser ouvertement quelqu’un comme tu pouvais défendre loyalement un autre. Tu pouvais te foutre de la gueule d’un comme tu pouvais complimenter l’autre. Tu étais très compliquée et même Austin avait pris du temps pour te comprendre. Il savait parler quand il le fallait, rire quand il le fallait, tu l’aimais tellement ce mec, ce connard. Dommage que tu sois obligée à utiliser l’imparfait, tu avais comme l’impression que ce cher et tendre Austin du passé avait disparu, laissant place à un Austin froid et distant, con et indifférent. Le mec détestable par excellence. Celui que tu pouvais et pourrait mépriser, t’amusant même à jouer avec lui tel un jouet, sauf que cet être s’appelait Austin, le fameux Austin dont tu étais dingue. Il n’y avait rien de plus blessant que de voir votre premier et vrai amour être tant indifférent à vous. Les hommes… les mecs. Aussi cons et blessants les uns que les autres.
Bref, tu affichais un sourire forcé alors qu’il essayait d’être drôle, tu n’allais pas lui foutre un vent quand même… Quand même pas. « Et je ne te savais pas autant violent et agressif. » Disais-tu en rappel de sa réaction un peu trop brusque à ton goût. Tu pris une grande inspiration avant de passer ta main dans tes cheveux nerveusement. « Bon, c’est la première fois que je raconte ça à quelqu’un, alors si tu pouvais être un peu moins froid, ça serait sympas de ta part. » Disais-tu en le fixant, fallait bien qu’il descende un peu sur terre avant que tu ne commences à parler, c’était très, très délicat. Extrêmement même.

Je lui lançait un sourire qui puait l'hypocrisie, mais méritait-elle mieux ? C'était comment en quelques années on pouvait avoir tant changé. Néanmoins, ce changement me laissait de marbre. J'avais juste envie qu'elle en finisse avec son semblant de suspens. Si j'avais bien horreur d'une chose c'était des personnes qui tournait autour du pot pendant cent-cinquante ans. 《bon vas-y》 je perdais légèrement mon sang froid, mais ça c'était couru d'avance. Je ne pouvais pas lui promettre d'être moins froid et moins sec dans mes paroles, car je n'arrivais même pas à contrôler tous ses sentiments qui m'envahissaient et le fait est que j'ai toujoursété quelqu'un qui s'emporté très facilement, cela ne m'aidait pas vraiment. Je ne voyais pas pourquoi je me comporterait différemment avec elle. Néanmoins, sans même savoir pourquoi je le faisais, j'essayais de me détendre attendant avec impatience de sa soit disant raison valable.

Tu n’étais pas du genre à faire des énigmes pour dire quelque chose, à lancer des sous-entendus et laisser l’autre se démmerder, même que tu détestais aussi cette situation, alors qu’Austin commençait à perdre patience, tu pris une grande respiration alors que tu finissais par baisser le regard vers tes mains, devenues moites. Bon… Le dernier jour ensemble, je suis rentrée chez moi et je n’aurais jamais cru trouver le corps de ma mère pendu dans la salle de bain. Alors que ton cœur s’emballe dans ta poitrine et les larmes se précipitèrent, tu les ravales, essayant de respirer le plus normalement possible vu que ça devenait de plus en plus délicat. J’ai passé presque la moitié de la nuit à côté d’un cadavre et… Appeler mon petit copain était loin d’être la chose à quoi je pouvais penser. Disais-tu alors que ta voix devenait de plus en plus chevrotante. L’image de ta mère vint traverser ton esprit et tu fronçais les sourcils, c’était horrible, horrible à raconter, horrible à repenser à cette scène. C’était une torture pour toi. Mon père m’a limite balancé à New York, parce que, selon lui, Cleveland était une ville néfaste pour notre famille… Famille de merde avec une mère dépressive et un père irresponsable et lâche. Tu relevais ton regard bleu vers le beau brun, te mordant la lèvre pour ne pas éclater en sanglot. Cette image de ce corps sans vie et bleuté ne veut toujours pas quitter mon esprit. Finissais-tu par dire alors que tu passais nerveusement ta main dans tes cheveux, un tic que tu avais depuis toujours.

J'écoutais attentivement comme elle me l'avait demandé et pour dire vrai, j'aurais préféré ne rien savoir, car entendre l'histoire de sa défunte mère morte était loin d'être le genre d'histoire dont je ramollis. Même à mon pire ennemi je n'aurais pas souhaiter que ce genre de chose lu arriver. Et voilà que je ne savais plus quoi dire et dieu seul sait que pourtant, j'ai toujours un truc à dire. 《bah tu aurais dû》 si une chose me serait arrivée elle aurait été la seule personne à laquelle j'aurais pensée. 《ça restait ton choix, c'est pas mon problème》 rien ne lui empêchait de dicter sa loi, d'envoyer cher son père comme elle l'avait souvent fait. Ou bien avais-je eu une trop mauvaise influence sur elle. 《Et bien sûr un message aurait été trop dur》 lui lachais-je brutalement. Certes ce n'était pas cool, mais elle était asse[zone grande pour encaisser. De la même manière où j'avais encaissé notre séparation innatendue.

Tu commençais sérieusement à croire que le jeune homme était inhumain, ou peut-être la séparation était le choc suprême dans sa petite vie parfaite qu'il lui est presque impossible d'imaginer pire. Ça doit être cela sinon il n'était qu'un simple gosse inhumain. Tu fronçais les sourcils alors qu'il commençait à essayer de chercher une raison pour que tu sois fautive, juste pour que tu te sentes d'autant plus responsable de sa phase ou il déprimait à cause de votre séparation alors que tu étais, entrain d'imaginer les pires scénarios pour que tu disparaisse de la surface, tandis que monsieur était en dépression sentimentale, trouvant du réconfort dans les bras de sa douce et tendre meilleure amie. Madison. Au moins, il avait quelqu'un à ses côtés alors que toi, tout le monde s'est retourné contre toi après l'assassinat de ton père. Mais oui, parce que ça serait tellement facile que je me relève pour aller envoyer un message à mon cher petit ami lui demandant de venir pour du réconfort alors que ma mère est morte à mes côtés... Austin, on n'est pas dans les télétubizz, c'était ma mère et pas n'importe qui. Finissais-tu par dire, aussi sèchement qu'il l'avait fait. Il était juste un peu trop con et tu devais le savoir depuis longtemps. Il était incapable de savoir que trouver une mère perdue ou tout simplement morte c'est l'équivalent de la fin du monde. Tu croisais tes bras alors que tu détournais le regard, tu ne pouvais craquer face à lui, en tout cas, pas lui, autant t'effondrer en larme devant un inconnu que devant cet... Cet homme devant toi. Tu avais l'impression qu'il était la juste pour te détruire. Tu tournais ta tête vers lui, d'un magnifique sourire totalement hypocrite. Sinon... Mis à part que je devais gérer le suicide de ma mère ET notre rupture, mon père s'est fait assassiné peu de temps après et j'ai passé un magnifique séjour à New York à visiter les cimetières. Sans compter le fait que je suis passée à ça de me faire battre, m'enfin, c'était vraiment extraordinaire. Douce ironie. Ton sourire avait cet air dégouté et lassé, lassé de cet égoïsme, lassé d'être toujours la victime, lassé d'être triste, lassé des souvenirs de ton passé.

Elle me faisait clairement passer pour le mec insensible et ça me tapait sur les nerfs. Il n'y avait rien d'alarmant dans le fait d'appeler la personne à laquelle on tient le plus dans ce genre de détresse. J'avais à nouveau croisé les bras et je ressentais l'horrible envie de me mettre un joint ou ne serait-ce une cigarette, entre les lèvres. « Ouais et moi bien entendu j’étais sensé deviner tout ça, ça tombe sous le sens » Disais-je un brin énervé. Je n'y pouvais rien si toutes les merdes au monde lui étaient tombé dessus -chose que je ne lui dirais pas- et si je pouvais paraître égoïste et bien ok, ça ne changera pas grand chose d'habituel vous me direz. « T'façon tu sais quoi ? Maintenant je m'en fou » Lâchais-je coup sec, alors qu'au final ce n'était pas vrai. Je savais qu'au fond je resterais toujours blessé, que le premier amour ne s'oublie pas et cela malgré tous les efforts au monde que je pouvais fournir, mais j'avais appris à vivre avec, à m'en foutre royalement et à profiter un maximum pour ne pas passer à côté de ma vie. « Mais désolé quand même pour ce qui t'es arrivé » L'une des rares personnes à laquelle je présente des excuses, mais bon, ce n'était pas si facile que ça et je ne préférais même pas me mettre à sa place. En attendant, j’étais impatient que ce manège s'arrête pour que je puisse me barrer et thanks god, mes prières venaient d'être entendu. Je laissais tout de même mon ex s'exprimer une dernière fois.

Tu n'avais pas la moindre idée comment arrivait-il à être autant sec et froid avec toi. Tu ne comprenais pas pourquoi tu ne pouvais faire surgir ton côté imprévisible et "méchant" comme on pourrait le qualifier. Peut-être parce que c'était lui, Austin Da Silva. Tu ne lui répondais pas, te contentant de le regarder. Il s'en foutait, alors, quoi que tu dises, ça ne changera rien. Tu préférais le regarder alors et te rendre compte à quel point, l'homme que tu aimais, était devenu aussi indifférent et froid. Tu n'exprimais aucune expressions de dégoût ou encore de colère son ton visage, ou dans ton regard. Tu restais aussi glaciale qu'il ne l'était. Une fois ses excuses prononcées, tu restais choquée quelque fractions de secondes avant de te rendre compte que le manège s'est arrêté. Désolée d'être parti, même si mes excuses ne changeront rien, Je suis désolée. Lui disais-tu, plongeant ton regard bleuté dans le sien alors que tu déposais ta main sur son épaule, lui déposant un bref bisou sur les joues, sortant la première de cette cabine, le coeur serré. Tu t'étais peut-être montrée indifférente, mais au fin fond de ton être, tu l'aimais toujours, sauf que tu étais aussi conne que lui et tu ne l'avoueras certainement jamais.

Voilà que la grande roue venait de s'arrêter et j'écoutais ses excuses qui effectivement ne changeraient rien. Je ne cessais de m'imaginer où est-ce que je serais si elle n'avait jamais décidé de rompre. On formerait probablement le plus beau couple d'Harvard à cette heure-ci. Le cœur serré -et dieu seul sait que ça me faisait chier de ressentir encore des choses pour elle après tout ce temps, mais un premier amour ne s'oublie pas- je la regardais sortir de la cabine. Je l'aurais bien poussé pour lui dire que je n'en voulais pas son bisou, mais je n'étais pas si méchant que ça. Je ne donnais aucune réponse à la demoiselle et mon contentais de la regarder une dernière fois. Après toute cette histoire, je ne savais pas si j'avais encore le cœur à m'amuser, en plus j'avais perdu mes potes. Mon portable en main, je décidais de les appeler faisant mine de rien, comme à mon habitude, regardant Justine s'éloigner dans ce grand lieu, perdue dans la foule.

FIN DU SUJET