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we don't mess around w/ elie-sara

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We don't mess arround
J'avais la boule au ventre, la curieuse impression de faire une erreur monstrueuse, de laisser le passé revenir sur le tapis, de laisser une chance à celui-ci de venir me bouffer à nouveau, de le laisser me prendre tout ce que j'avais. Je ne dirais pas qu'il y a de ses erreurs qui se doivent d'être commises mais plutôt qu'il y a certaines erreurs dont on ne peut s'empêcher de courir dans la direction même si on sait qu'à la sortie, on va souffrir. Ne plus la voir m'avait donné l'impression d'avoir passé à autre chose, d'avoir franchi un cap de ma vie et de pouvoir redevenir la femme que j'étais; honnête et pleine de valeurs. J'aurais tout aussi bien pu me renseigner sur elle en arrière plan, ne plus la revoir mais j'avais ce besoin incompréhensible de le faire par moi-même, de m'assurer qu'elle allait bien aussi douloureux soit-il pour moi d'apprendre qu'elle s'en sortait sans moi car ce qu'elle m'avait dit l'autre jour était tombé dans l'oreille d'une sourde. Comment pouvait-elle prétendre m'aimer tout en m'ayant laissé tomber ? Je lui en voulais pour un tas de choses dont je n'aurais pas du, pour le fait de m'être sentie si seule et délaissée à l'hôpital et actuellement chez mes parents que ce sentiment m'avait poussé à hésiter sur le fait de rentrer sur le campus, de partir sans demander mon reste, de demander à quelqu'un de ma famille de venir prendre mes affaire à Eliot House. Le problème c'est que... si je n'allais plus à l'université, qui allais-je devenir, qu'allais-je faire ? Je n'avais au final rien d'autre qu'une réputation, qu'un statut d'étudiante et mon appartenance à certains clubs de l'université. Je m'étais perdue en cours de route et l'impression de n'être personne me rendait malheureuse moi qui avais cru me sentir mieux après mon hospitalisation. Quelque part, c'était pire et je ne pouvais m'empêcher de me sentir en colère, pleine de rage et d'amertume, envers mes sois-disant amis d'Harvard, envers William qui s'était immiscé dans ma vie, dans mes amis et dans ma vie amoureuse. Je n'avais toujours pas digéré le fait qu'Elie m'ait vendu, qu'elle ait avoué à l'homme avec qui elle m'avait trompé et qui de surcroit était le meilleur ami de mon ex, que j'avais entretenu avec elle une liaison. J'aurais facilement pu lui donner une seconde chance, la laisser m'aimer si elle m'aimait vraiment, laisser ce que j'éprouvais pour elle reprendre le dessus sur la déception mais je semblais si loin de cette histoire, si je la laissais revenir, je savais pertinemment que reviendrait dans mon quotidien la rancœur qui empêcherait cette relation d'avancer et ça ne causerait que plus de peine.

J'avais pris un nouveau départ, j'étais plus posée, plus légère et je voulais le rester. Ce n'était qu'un pique-nique entre amies après tout, il n'y avait aucune raison de psychoter. Nous allions passer un bon moment et repartir respectivement dans nos vies, tout simplement. Elie-Sara déchainait des passions, ravivait en moi l'espoir de partager à nouveau la vie amoureuse de quelqu'un mais à la fois me rappelait mes échecs et la douleur de ce que nous avion subi, des dommages qui s'en étaient suivis. Je songeais à m'en aller mais poser un lapin n'était pas mon genre, j'étais courageuse et je faisais face à la vie, j'avais décidé de lui faire face et de me battre.

J'avais étendu sur le sol un long tissu en soie vert et avais déposa un panier en osier garni de fruits et d'une chose dont je raffolais tout autant qu'Elie : des sushis. Aussi, j'éspèrais qu'elle ne tarde pas de façon à ce qu'ils restent frais. J'avais grand besoin de me remplumer et avais l'étrange impression que manger servirait à combler les silences gênés de nos retrouvailles. Je passais une main dans mes longs cheveux bouclés et les attachais en une queue de chevale lâche sur le côté droit, révélant ainsi mes épaules dénudées mises en valeur par la robe blanche que je portais. Je serrais contre moi mon chiot spitz japonais blanc comme neige et le caressais en attendant Elie-Sara. J'avais hésité à prendre mon violon mais je n'étais pas de celles qui s'exhibent dans la nature avec leur instrument même si l'occasion était rêvée puisqu'elle ne m'avait finalement jamais entendu jouer qu'à travers ma fenêtre lorsqu'elle montait dans ma chambre...
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A peine j’avais raccroché mon téléphone hier soir, que je me suis dit que cette sortie n’était pas une bonne idée, et que je risquais peut-être même de le regretter. Je me demandais même comment je pouvais être aussi naïve, ou plutôt si influençable, de m’être laissée convaincre par Kaleigh qu’elle et moi pourrions tout à fait être amies. Amies, nous ne l’avions jamais vraiment été. Rapidement après notre rencontre, est née une forte attirance physique de ma part, de la sienne aussi je crois, qui fait qu’un jeu de séduction s’est rapidement installé entre nous. Et que nous sommes rapidement sorties ensemble. La suite, beaucoup de monde la connait. Enfin façon de parler. Je suis petit à petit tombée amoureuse d’elle, mais jalouse, je n’ai pas supporté de la voir aux bras d’un bellâtre au bal de la Saint-Valentin alors qu’elle ne voulait pas se montrer avec moi en public, j’ai finit dans les bras de William. Elle m’en a voulu puis à moitié pardonné, avant de m’avouer que le gars du bal était son petit ami officiel et qu’elle me trompait donc aussi. A partir de là, je n’étais plus vraiment capable de lui faire confiance. La suite est compliquée car je ne savais pas vraiment ce qui lui passait dans la tête, un coup mauvaise, un coup adorable, avant de m’avouer qu’elle allait peut-être m’évincer de sa vie. Trop de retournements de situations avaient eu lieu et je ne savais plus bien où j’en étais. Peut-être que ce pique-nique allait me remettre les idées en place, peut-être qu’il allait me faire replonger.
Pendant la matinée qui précédait notre rendez-vous, j’ai plus d’une fois pensé que je pourrais lui poser un lapin en quelque sorte, prétexter un devoir surprise, un exposé quelconque qui me demanderait de passer mon heure de repas à travailler. Mais je détestais le mensonge chez les autres, je ne pouvais agir de la sorte sans m’en vouloir. A la sonnerie, je remballais mes affaires dans mon sac à main et regardais l’heure son mon téléphone. Pratiquement midi. Kaleigh devrait déjà être assisse sur sa couverture rouge à carreaux, un panier à côté d’elle, et un chien reniflant l’herbe autour. Enfin, c’est la scène que je m’imaginais. Même si je ne voyais pas vraiment mon ex petite amie sur une rugueuse couverture à carreaux. Dix minutes plus tard, j’étais sur le bord de la pelouse, et Kaleigh me tournait le dos. Elle portait une robe blanche qui la faisait presque étinceler en plein soleil. Je pris une grande inspiration et m’avança vers elle. Les mains dans mes poches, un peu gênée, je m’approchais et lançais un discret « salut » en arrivant devant elle. Je remarquais alors qu’elle tenait un chiot tout blanc entre ses bras, qui lui léchait la joue quand elle se laissait distraire. Je pris place à genoux, au bord de la couverture, le plus loin possible d’elle pour n’être pas tentée par un contact.


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Un petit salut timide détourna mon attention du chiot et immédiatement se dressait sur mon visage un large sourire. Je me surpris à être réellement contente de la revoir. Après tout, il n'y avait plus aucune ambiguïté de ma part et je n'avais absolument rien contre l'amie, je savais qu'Elie-Sara était une jeune femme de confiance et très agréable. Je préférais penser à elle en tant qu'amie qu'autrement, de peur de laisser de désagréables souvenirs prendre le dessus sur le reste, sa trahison lorsqu'elle avait avoué à William que son meilleur ami avait été trompé. Je me sentais prête à prendre un nouveau départ, j'avais franchi un cap et je me sentais fière de moi. Riant après que le chien m'ait léché le visage, je répondis : « Salut ! » En continuant de sourire, me sentant toujours étonnement heureuse en sa compagnie alors que la mélancolie s'était emparée de moi plusieurs jours auparavant, dire que j'avais écumé les bars dans l'espoir d'y rencontrer un peu d'amour... « C'était la petite personne que je voulais te présenter. » Dis-je en caressant le petit chiot. Les animaux n'étant pas autorisés sur le campus, on pouvait se demander quelle folie m'était passée par la tête en l'adoptant si c'était pour le laisser à mes parents et le voir que le week-end. A vrai dire, je n'avais pas vraiment réfléchi à ce détail et avouais avoir été quelque peu impulsive sur ce coup-là mais cette boule de poil me remontait vraiment le moral et j'avais de plus en mal à m'en séparer. « Tu peux le caresser si tu veux. Par contre, je n'ai toujours pas trouvé de nom... » Avouais-je en baissant la tête, riant une nouvelle fois à la vue des idioties de mon petit trésor. Levant la tête, je l'invitais du regard, si elle le désirait à venir s'approcher pour jouer elle aussi avec cette créature. Si nous n'avions rien à nous dire, il nous resterait le sujet du chien.

Tout en l'observant du coin de l’œil, je ne pouvais m'empêcher de l'admirer, on n'oublie pas ce genre de filles, comme on oublie jamais son coup de foudre... c'était tellement mieux ainsi. Je pouvais prendre un nouveau départ sans faire souffrir quiconque et elle trouver quelqu'un qui ne lui mentirait pas. C'était mieux ainsi. Nous n'avions jamais mis à plat nos rancœurs, nous n'étions jamais tombées d'accord. « Comment s'est passée ta matinée ? »
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Le visage de Kaleigh s’orna d’un grand sourire quand elle me vit arriver. Le mien était bien plus discret. Elle avait l’air plus sereine, plus posée, ne s’offusquant pas du coup de langue que venait de lui faire le chien, alors qu’elle aurait été dégoutée d’avoir de la bave sur le visage quelques semaines plus tôt, ni des poils sur sa robe blanche.
« C'était la petite personne que je voulais te présenter. »
C’était drôle, mais je n’aurai jamais imaginé Kaleigh avec un chien dans les bras. Je pensais qu’elle serait plutôt une fille à chat, animal moins demandeur d’attention, plus solitaire, et bien plus gracieux à mes yeux. De plus, je n’avais jamais été très à l’aise avec les chiens, les gros ou les bergers me terrorisaient presque tandis que les plus petits de type chihuahuas étaient ridicules et leur aboiements me cassaient les oreilles. Je savais que je ne risquais rien face à un chien, mais la perdre de me faire mordre était toujours là. Sans que je sache pourquoi car je n’avais jamais été mordue plus jeune. Peut-être était-ce du aux trois pékinois que possédait l’une de mes grands-mères, qui aboyaient et montraient les dents dès qu’on pénétrait dans son jardin. Surement même.
« Il … il … il a l’air adorable. »
J’esquissais un sourire en restant tout de même un peu crispée. Le chien était toujours sur ses genoux, immobile sous les caresses de Kaleigh, mais il me fixait en même temps. Enfin, j’en avais l’impression.

« Tu peux le caresser si tu veux. Par contre, je n'ai toujours pas trouvé de nom... »
« Oh non … il a l’air tellement bien dans tes bras … on voit bien qu’il t’apprécie déjà … »
Tant qu’il resterait à côté de sa maitresse, je pouvais essayer de me détendre. Je m’assis à présent en tailleur et fit passer la bride de mon sac au-dessus de mon épaule pour le poser à côté de moi. Je sortis une paire de lunettes de soleil d’une des poches, et les posa sur mon nez, pour éviter de plisser le yeux avec le soleil qui m’arrivait presque en plein visage.
« Comment s'est passée ta matinée ? »
Allons-nous vraiment devoir passer par les questions bateau et ennuyeuses ? Etait-ce là sa technique pour entretenir une amitié ? Le repas risquait de paraitre bien long si c’était le cas.
« C’était une matinée des plus banale, j’ai eu deux heures trente de cours en amphithéâtre. Et les dernières recommandations pour ma thèse. »
La vérité était parfois tellement rasoir. Je regardais un peu autour de moi, d’autres étudiants avaient eu l’idée de s’asseoir dans l’herbe, au grand air, pour profiter du grand soleil pendant leur pause. La plupart croquaient déjà à pleines dents dans leur sandwich ou piochaient dans leur salade. Une chose était sûre, ils me donnaient faim. Mais je me sentis en même temps un peu obligée de faire la conversation à Kaleigh, d’essayer de discuter avec elle. Ne serait-ce que pour montrer que j’étais capable d’efforts.
« Hum … et toi ? »


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En effet, en tant que petite précieuse affirmée, il est vrai que d'ordinaire, me retrouver avec des poils de chien et de la bave m'aurait rebutée, mais cette boule de poil méritait ma considération et m'apportait tant de bonheur que je ne me souciais plus de détails futiles comme le fait que cette bête me laisse quelques poils sur la robe. « Moi aussi, je l'aime déjà. » Répondis-je en déposant un petit baiser sur sa petite tête, je fondais totalement. Mon psychiatre pensait que j'avais reporté mon manque d'affection sur ce chiot et que cet attrait pour celui-ci ne durerait qu'un temps, je ne l'avais pas cru, j'aimais vraiment cet animal et il faisait désormais parti intégrante de ma vie. « C’était une matinée des plus banale, j’ai eu deux heures trente de cours en amphithéâtre. Et les dernières recommandations pour ma thèse. Hum … et toi ? » J'adorais étudier, apprendre mais pour la première fois, je réalisais que cette coupure avait été bénéfique même si l'idée que mon année était fichue m'énervait. J'avais beau me plaindre d'avoir tourné en rond chez moi, de n'avoir rien eu d'autre à faire que d'aller boire dans les bars, je n'avais pas eu à me soucier du lendemain, des devoirs à rendre et ça avait eu du bon, l'ennui m'avait permis de réfléchir et même si cette réflexion ne m'avait guère apporter de réponses, j'avais au moins eu l'occasion de me reposer. « Pas grand chose mais à vrai dire, j'avais besoin de te voir pour t'annoncer quelque chose. » Je déposais le chien sur un coin du tissu en soie sur lequel il fit quelques roulades avant de s'allonger de tout son long pour profiter du soleil. Je respirais un grand coup, ce que j'avais à dire était loin d'être facile, j'avais mis du temps à l'admettre. Plusieurs années et je ne le comprenais que depuis qu'Elie était entrée dans ma vie, ça m'avait parut clair. « Je suis homosexuelle. » Lâchais-je telle une bombe, le plus sérieusement du monde avec l'air le plus doux qui soit, rougissant quelque peu sous la confession. « J'ai fais mon coming-out il y a peu, vraiment peu et je ne voulais pas que tu l'apprennes de quelqu'un d'autre. » Faisant ma timide, je baissais la tête, elle avait beau être bisexuelle, je redoutais comme de n'importe qui sa réaction.
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« Moi aussi, je l'aime déjà. »
Oui, on pouvait dire que le chiot était mignon.
« Appelle le Snow, il est blanc comme neige après tout … »
Ca m’avait échappé, moi, la fille qui n’aimait pas vraiment les chiens, venait de proposer iun nom pour le chien qui était actuellement en train de se rouler sur le dos et de bouger ses pattes pour tenter d’attraper le papillon qui volait au dessus de lui. J’étais presque en train de m’attendrir. Je secouais discrètement la tête pour enlever cette image de ma tête. Pour finalement regarder à nouveau en direction de ma Kaleigh, de mon ex-Kaleigh plutôt.
« Pas grand chose mais à vrai dire, j'avais besoin de te voir pour t'annoncer quelque chose. »
Son sourire s’était effacé, elle avait l’air beaucoup plus sérieuse d’un coup. Elle m’avait promis qu’elle ne cherchait qu’un repas entre amies. Qu’est-ce que cette grande nouvelle pouvait bien être ? Avais-je vraiment envie d’entendre qu’elle avait quelqu’un d’autre dans sa vie, qui se cachait derrière un talus, qui allait arrière par derrière, la serrer dans ses bras et l’embrasser sur la joue ?
« Je suis homosexuelle. […] J'ai fais mon coming-out il y a peu, vraiment peu et je ne voulais pas que tu l'apprennes de quelqu'un d'autre. »
Ce qui pour elle avait l’air d’un grand aveu me remplit de rage. Sans vraiment que je sache pourquoi. Pourquoi elle me le disait ? Je crois que j’aurai préféré qu’elle me dise que finalement, elle était hétérosexuelle et que les femmes n’avaient été qu’une passade pour elle. J’aurai peut-être tiré un trait sur elle plus facilement, vu que j’aurais su que je n’avais plus aucune chance avec elle.
« Bien. »
C’est tout ce que je réussis à dire. Un « tant mieux pour toi » n’aurait pas été apprécié. je devais tourner la page, l’oublier, me faire une raison. Changer de sujet avant de dire quelque chose qui pourrait la blesser, et que je pourrais regretter par la suite.
« Tu m’avais parlé d’un pique nique, je meurs de faim … et je suis curieuse de voir ce qu’il y a dans ton panier ... »


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« Snow... comme c'est joli... très poétique. » Répondis-je, rêveuse tout en adressant à mon chiot le regard attendri qu'une mère offre à son enfant. J'avais l'impression d'être devenue responsable, de par les responsabilités qui accompagnaient l'adoption d'un chien et ce sentiment, aussi insignifiant pour vous soit-il, signifiait beaucoup pour moi. Et puis, alors que j'annonçais mon premier coming-out en face à face à la femme que j'aimais, je compris que cet aveu n'avait aucune importance pour elle et pire, que peut-être elle imaginait que j'attendais quelque chose en retour, son pardon et d'éventuelles réconciliations. Changeant subitement de sujet d'une manière aussi bancale que peu subtile, je passais une main dans mes cheveux, une vieille habitude lorsque j'étais mal à l'aise. « Il y a des sushis sous vide que je viens de prendre dans le restaurant qu'on aimait bien. » Répondis-je sans grande conviction, me forçant à sourire, forcée de constater que ma volonté de tirer un trait sur cette histoire était le meilleur choix à faire puisqu'elle ne partageait plus les sentiments que j'avais hélas encore pour elle. Curieusement, je ressentis le besoin de m'ouvrir à mon ex petite amie, de lui confier ce que j'avais sur le cœur, de lui expliquer à quel point ceci était important pour moi au delà de meubler la conversation avec les dernières nouvelles en date. « Je ne suis pas là pour te faire passer un message, tu sais. » Dis-je, cherchant son regard. « Simplement te dire que je m'excuse. Je m'excuse d'avoir pu t'offrir ça quand nous étions ensemble. » Une boule se formait dans ma gorge lorsque je formais le mot 'ensemble' et je me repris aussitôt, inspirant bruyamment. « Ça a été très difficile pour moi de l'admettre. » J'avais enfin mis les mots sur ce qui m'avait posé problème et je trouvais légitime qu'Elie-Sara ait enfin une explication. « Je m'excuse de remettre le sujet à l'ordre du jour mais je te promets qu'après ça, ce sera fini... Je voulais te dire que, si j'ai choisi Sasha à l'époque, c'était parce que je l'associais à l'hétérosexualité et que te choisir toi... » J'avais envie de baisser la tête, de regarder ailleurs mais mon regard s'était calé sur le sien comme figé dans ses prunelles délicates. « Te choisir toi, ça aurait été admettre que je n'étais pas que bisexuelle parce qu'avec toi... avec toi je savais que ça dépassait de loin la bisexualité. Je pensais que tu devais le savoir. » Assise sur le drap en soie, je croisais les mains et tripotais mes bracelets, baissant soudainement la tête avant de la relever, me forçant à sourire. « Maintenant que tout est clair... mangeons ! » A mon tour, je changeais de sujet. Je n'avais jamais particulièrement aimé le déballage de sentiments et me confier à mon ex petite-amie était d'autant plus dur.
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