crazy thing ? dance with me. (happy)

► Happy + crazy thing ? dance with me.

La jeune Silver ressentait ce besoin de sortir de table et de prendre l'air. Ou du moins, de prendre l'air proche du bar et des boissons alcoolisés. Inspirant profondément, l'ambiance glaciale qu'il y avait a table lui hérissait les poils. Comment pouvait-on être aussi hostile en une soirée qui avait commencé il n'y a que quelques minutes. Aussi alors qu'elle inspira profondément, elle se servit un verre de vodka. Fermant les yeux, elle porta le verre à ses lèvres et penchant sa tête en arrière elle bu le contenu transparent qu'il y avait dans son verre, d'une seule traite. Gardant les yeux fermés un court instant, elle se surprit à ouvrir grand les yeux car elle avait eut la brutale impression de tomber dans le vide. Posant alors son regard noisette autour d'elle, son regard s'attarda sur un homme qu'elle semblait voir dans la foule. Un grand homme baraqué, froid et distant et qui ne demandait qu'à frapper la première personne qui oserait le déranger. Fronçant alors les sourcils, Poppy détourna son regard l'instant de fractions de secondes puis elle reposa son regard noisette sur l'endroit où elle avait vu l'homme. Il n'était plus là. Comme prise de panique, elle fit plusieurs pas en arrières avant de venir percuter la musculature d'un jeune homme. Balbutiant alors un désolé quasi inaudible, elle observait toujours l'endroit où elle avait vu l'homme baraqué, ne se préoccupant pas du visage de la personne qu'elle avait percuté, ne sachant donc pas qui s'était.

Le bal… comme si je n’avais pas assez d’angoisse comme ça à cause de mon passé, je devais être la cible de différentes railleries. Voilà un an tout juste que des brutes avaient décidé de me battre à mort jusqu’à ce que mon âme s’extirpe à moitié de mon corps, me laissant dans un profond coma histoire de me couper de ce monde de dingues dans lequel je n’avais apparemment pas ma place… J’avais accepté d’aller au bal pour surmonter tout ça, toute cette angoisse accumulée depuis un an et pourtant, après le premier pas dans la salle bondée, j’avais failli partir en courant, faire demi-tour sans jamais me retourner. Au final j’avais tout de même réussi à me faufiler jusqu’à notre table, tout ça pour voir Leevy m’en envoyer plein la gueule, s’en prendre à moi par pure méchanceté. Je n’avais pas pu affronter le regard de Poppy, c’était plus fort que moi, à chaque fois que je posais mon regard sur elle je revoyais tout ce que je lui avais fait subir et ça me consumait de l’intérieur. Au bout de quelques minutes j’avais lâchement abandonné, je m’étais éclipsé à l’abri de tous les regards, allant m’isoler dehors avant de remplir mes poumons d’air frais. C’est à ce moment-là que quelqu’un m’avait alors pris par le bras pour m’emmener dans la salle des awards, j’ignorais ce que je foutais là mais au moins je ne pensais à autre chose que cette stupide soirée. J’applaudissais chacun des gagnants jusqu’à ce que mon nom soit appelé au micro. Je m’étais figé, restant de marbre un instant avant que l’on me force à aller sur scène récupérer mon prix. Après une phrase placée discrètement j’avais tout fait pour partir de cette salle bondée où apparemment, tous les gens s’étaient donné le mot pour me donner une tape dans le dos en me félicitant. Marchant rapidement, mon prix dans les mains, tête baissée, je rentrais alors subitement dans quelqu’un. Je me redressais alors automatiquement et attrapais le bras de la jeune femme qui était devant moi. « Je suis désolé, je ne faisais pas attention. »

► Happy + crazy thing ? dance with me.

Poppy n'était pas surprise de voir qu'elle perdait la tête. Depuis qu'elle était rentrée de Paris, elle avait tendance à avoir des sortes de visions, qui étaient seulement là pour lui rappeler qu'elle avait passé un séjour en enfer. Voyant de plus en plus ses agresseurs au milieu de la foule de la salle de bal, elle ne pouvait pas faire autrement que de se concentrer sur le fait que ce n'était pas réel. Mais revoir toutes ces choses avaient tendance à la terrifier et à lui faire perdre ses moyens. Percutant de plein fouet, la musculature, qu'elle savait masculine, elle aurait reconnu aussi cette voix entre miles. Elle se retourna alors vers le Dunster en posant ses iris noisette sur lui puis elle esquissa un léger sourire. « C'est moi qui suis désolée... » Elle laissa ses yeux se perdre dans ceux du Winchester puis secouant négativement la tête, elle laissa son regard se poser sur le prix du Dunster. La jeune Poppy n'avait pas réellement eu l'occasion de passer par la remise des prix, elle savait cependant qu'elle avait gagné un prix. Bien trop effrayée, cependant, elle avait décidé de ne pas monter sur scène et se disait qu'elle irait chercher son award plus tard, sachant que ça ne pressait pas. « Le plus mystérieux ? Félicitation, tu le mérites. » La jeune Silver reposa alors son regard sur le jeune homme. Elle était tout ce qu'il y avait de plus sincère, elle était particulièrement fière de lui et savoir qu'il avait obtenu un award lui faisait plaisir. Les gens pouvaient enfin voir à quel point il pouvait être génial. Esquissant alors un fin sourire, la belle Cabot plissa les yeux et demanda soudainement sérieuse. « Comment tu vas ? Avec toute cette tension qu'il y a eue à table... Disons que ce n'était pas... » Elle fronça les sourcils, laissant son regard se perdre dans le vague une nouvelle fois. Le teint livide, elle avait encore des séquelles physiques qui étaient apparentes sur son corps, mais elle s'en fichait, elle ne pensait pas vraiment à ça.

Son visage, son corps, son regard, tout me rappelait cette souffrance qu’elle avait endurée, que nous avions vécu et pourtant, je ne pouvais pas détacher mon regard de son doux visage livide. Je soufflais, j’étais plutôt soulagé d’être tombé nez à nez avec elle, disons que tomber sur une brute dans un bal de fin d’année ne m’avait pas réussi il y a tout juste un an, mais ce n’était pas la raison. Depuis Paris, Poppy me fuyait comme la peste, se remettant doucement de ces blessures de son côté et je ne pouvais pas lui en vouloir car je faisais de même de mon côté, cependant elle manquait à mes pensées, à mon cœur. J’esquissais alors un sourire, ma main venant effleurer doucement mon bras sans que je m’en rende forcément compte. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que j’avais l’impression que j’allais pouvoir décoller et m’enfoncer dans le plafond si bien décoré de cette salle. « Merci, toi aussi tu le mérites amplement. » Je ne l’avais pas vu à la remise des awards, il faut dire que j’y avais mis les pieds justes pour voir ma cavalière ramasser son prix, jamais je n’aurais songé à ce qu’on m’en décerne un. J’avalais difficilement ma salive tout en regardant mes pieds, j’étais soudainement gêné, c’est vrai que l’ambiance à notre table n’avait pas été des plus tendres, cet événement n’avait pas été de tout repos pour mon moral puisque j’avais été pris d’assaut par la furie blonde qui servait de garde du corps à Poppy. « Convenable. Ce n’est pas grave, je… » Je ne pouvais pas dire que je comprenais car au fond je voulais arrêter de penser à tout cela. L’ambiance autour de nous s’alourdissait alors subitement au rythme que les lumières baissaient et une nouvelle musique se faisait entendre, musique que j’appréciais, assez calme et pourtant qui donnait un sens particulier à une danse. J’attrapais alors doucement la main de Poppy et relevais le regard vers elle. « Je sais que je ne suis pas très doué mais… m’accorderais-tu cette danse ? »

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Poppy regrettait tellement de choses qui s'étaient produites à Paris. Le kidnapping, la chute, l'hôpital et plus particulièrement les séquelles qu'elle avait laissé sur Haytam. Elle s'en voulait qu'il fut autant touché par sa faute et elle savait qu'elle aurait du mal à se pardonner des blessures psychologiques qu'il tentait vainement de dépasser, aujourd'hui encore. Le souffle court, un regard chaste et sombre, les lèvres tremblantes, la jeune Cabot ne savait plus vraiment où se mettre depuis qu'elle avait percuté Haytam dans cette immense salle de bal. Elle était totalement désarçonnée, perdue, et déstabilisée par cette minime proximité. Elle l'avait fuit depuis qu'ils étaient revenus de Paris et aujourd'hui elle s'en voulait terriblement, elle aurait voulu que tout ceci ne soit qu'un rêve éphémère, une déformation de la réalité. Elle appréciait tellement le Dunster, que les sentiments qu'elle éprouvait à son égard, la détruisait de l'intérieur, la consumait à petit feu. Le mérite est éphémère... La plus belle ? Si ce n'est pas un peu superficiel... Elle inspira profondément et esquissa un fin sourire, quasi inexistant mais qui été bien présent tout en redressant ses prunelles noisettes vers son interlocuteur. Son souffle était presque coupé, et lorsqu'elle plongea son regard dans le sien, elle mordit sa lèvre inférieur en se disant qu'il fallait absolument qu'elle reprenne sa respiration et qu'elle cesse d'être de la sorte en apnée. Un frisson à peine contenu lorsqu'il s'était rapproché d'elle et que ses doigts lui avaient par mégarde, effleuré sa peau laiteuse, elle détourna alors le regard gênée puis elle prit une profonde inspiration, au bord de la suffocation. Convenable... Oui c'est le mot. Prononçant ces paroles dans un murmure à peine audible, lorsqu'elle entendit le changement de registre en ce qui concerne la musique, elle redressa son visage et esquissa un sourire bien plus visible sur ses lippes rosés. Son regard se posa alors sur sa main qui était à présent dans celle de l'homme pour qui elle avait tant d'estime, une danse ? Pourquoi pas... Après tout elle avait toujours été une très bonne danseuse, même si elle savait désormais qu'elle ne pouvait plus en faire sa carrière à cause de ses séquelles. Comment refuser une si belle proposition ? Un nouveau semblant de sourire, lorsque la jeune Silver se laissa entraîner dans la foule par Haytam. Elle observa un instant ses pieds puis elle redressa de nouveau son regard vers le jeune homme, elle posa une main presque tremblante sur l'épaule de son interlocuteur, tandis que son autre main n'avait pas bougé de celle du Winchester. Elle n'osait pas spécialement se rapprocher physiquement de lui, car elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise, peut-être avait-il envie de garder ses distances avec elle, surtout après tout ce qu'elle lui avait fait subir ?

Poppy semblait si fébrile à ce bal, à vrai dire j’étais un peu dans le même état qu’elle, en train de sursauter dès que quelqu’un me frôle un peu trop, à toujours scruter les gens qui posent le regard sur moi, ce genre de chose. Le plus mystérieux… comme si ça m’était donné de mériter un tel prix, on va dire que je n’ai pas fait grand-chose pour l’avoir. Passer une nuit en cellule, me faire accuser de meurtre, me faire suivre par les flics, bousculé par les élèves, c’était mon lot quotidien depuis plus d’un an, voire plus si je ne comptais pas mon amnésie, et voilà qu’on me récompense pour ça . Le monde était dingue. « Les gens s’arrêtent toujours à la beauté extérieure et c’est bien dommage. » Je soufflais longuement en plongeant mon regard dans le sien. Je connaissais sa beauté intérieure, elle était fabuleuse. Je n’étais pas le genre d’homme à m’arrêter sur le physique à vrai dire, bien au contraire. Poppy était une perle, un joyau, un diamant brut, à l'état pur, un diamant que j’avais moi-même usé sans forcément le vouloir. « J’espérais que tu ne refuses pas. » Ma main dans la sienne je l’amenais sur la piste de danse et posais délicatement ma main libre sur sa hanche. Je me laissais bercer sur la musique et essayais de ne pas m’emmêler les pieds ou de ne pas lui marcher dessus. Je virevoltais en sa compagnie alors que je sentais les regards se poser sur nous. J’avalais ma salive alors que la première musique se termina. Il s’était écoulé plus de 4 minutes sans que l’un d’entre nous ne prononce quoi que ce soit, il faut croire que le silence était d’or. Je décidais alors de briser le silence en me décollant un peu plus d’elle, lâchant sa taille. « Tu es vraiment ravissante ce soir. Je tenais à te le dire… Ce que je veux dire au fond c’est juste… Pardonne-moi. Je sais que je n’ai pas été à la hauteur, que tu as enduré tout ça par ma faute, que je n’ai pas pu sauver ce qui importait et… Et je vois bien que tu n’es pas bien et je m’en veux pour ça. J’ai brisé quelque chose chez toi et je ne me pardonnerais jamais d’avoir été la cause de tout ça. Je comprendrais si tu ne voulais plus de moi dans ta vie, ce qui est compréhensible mais juste sache… Que tu comptes énormément pour moi et que tu ne pourras pas m’en vouloir autant que je m’en veux. Désolé… Merci pour cette danse. » J’esquissais un semblant de sourire attristé et m’approchais d’elle pour déposer un baiser sur sa joue blafarde.

► Happy + crazy thing ? dance with me.

La jeune Silver avait l'impression que tout son petit monde tombait doucement, mais sûrement en ruine, c'est tout juste si elle savait quoi faire de sa peau. Elle était lente, meurtrie et on pouvait aisément le lire sur les traits de son visage encore troublé de ces derniers mois mouvementés qu'elle avait subi. Oui, tu as raison... C'est vraiment dommage. Elle l'observait comme-ci ils n'étaient que tous les deux et qu'aucune autre personne n'étaient présentes dans la salle. Manquant une fois de plus de respirer, la jeune Cabot baissa son regard vers le sol en prenant une profonde inspiration. Elle oubliait presque toujours de respirer lorsqu'elle était en présence du Winchester, mais d'avantage depuis leur retour de Paris. Elle savait que quelque chose s'était brisée et pas seulement chez elle, mais aussi chez le jeune homme qui se trouvait face à elle. Elle le savait, elle le voyait, il était presque dans le même état de léthargie qu'elle et ce n'était pas la chose la plus aisée à cacher. Un fugace aperçut vers ses pieds, une respiration lente qui se veut de plus en plus contrôlé, la jeune Silver tenait la main d'Haytam dans la sienne jusqu'à ce qu'il ne l'amène jusqu'à la piste de danse. Cette proche proximité avec le jeune homme lui provoquait des pointes douces dans le cœur, bien que la douleur soit également présente, si la jeune fille avait été une étoile à cet instant, elle aurait brillée de miles feus en la compagnie du Dunster, dévoilant toute la joie et l'amour qu'elle lui portait. Le silence cependant pesant était également de mise, et on ne pouvait pas dire que la meilleure ambiance était à son comble, bien que Poppy savourât cet instant en compagnie d'Haytam. Lorsque la musique toucha à sa fin et que le jeune Winchester recula de plusieurs pas de la belle Poppy, elle fronça les sourcils perplexes, lâchant la main de celle de son interlocuteur. Écoutant tous ses mots, la jeune Silver avait le teint de plus en plus blafard suite à son discours, et les mains tremblantes, elle entreprit d'avaler sa salive et de fermer les yeux quelques instants. Il se sentait véritablement coupable pour ce qui été arrivé et pourtant, Poppy ne se tenait que pour entière responsable, et voir Haytam bouleversé à ce point, lui serra le cœur. Haytam... Je... Tu... Elle ouvrit les yeux et s'approcha doucement de lui, mordant sa lèvre, elle se lança dans un discours, lâchant tous les mots qu'elle avait présentement sur le cœur. Rien de tout ce qui s'est passé n'est de ta faute... Je... Je... Je suis celle qui t'a contacté ce soir-là au téléphone alors que tu étais tranquillement chez toi, je suis celle qui, paniquée, a lancé un appel au secours... Mais ce n'était pas à toi d'endurer ça, tu n'aurais jamais dû venir. Venir à Paris pour moi ? Haytam à cause de moi, tu as souffert physiquement et je le vois aujourd'hui... Tu souffres également psychologiquement et tout ça... C'est de ma faute. Ne me demande pas pardon, ne penses pas que tu as brisé quelque chose en moi alors que c'est moi qui t'ai brisé... Elle attrapa doucement les doigts du jeune homme dans les siens avant de poursuivre. Haytam, tu es la personne qui compte le plus pour moi... Et le fait de te voir souffrir autant me détruit un peu plus à chaque instant... Tu as toujours été là pour moi, même quand ça n'allait pas, tu as sacrifié tant de choses pour mon égoïsme, tu as souffert tant de fois à cause de mes paroles... Et pourtant aujourd'hui, tu es là, en face de moi, entrain de danser avec moi... Et ce, pour mon plus grand bonheur. Je ne peux pas dire à quel point je suis moi-même désolée de tout ce qui t'ai arrivé par ma faute. Je ne veux plus que tu souffres, c'est pour ça que ces derniers jours, je ne pensais qu'à t'éviter, mais je n'y arrive pas. Au fond, je ne suis absolument pas forte, la seule personne qui me donne le courage de continuer, c'est toi. Que tu le crois ou non, tu es ma bonne étoile, tu es la personne que je me réjouis le plus de voir, tu es la personne qui sait trouver les mots et qui est toujours là pour moi... Tu es la personne que j'aimerais toujours, quoi qu'il se passe. Mais je ne veux pas être égoïste, je ne veux pas te voir souffrir. Je veux de toi dans ma vie, plus que n'importe qui d'autres, mais je doute sincèrement que tu aies besoin de moi dans la tienne. Lorsqu'il lui embrassa la joue, elle ferma les yeux, laissant une larme couler le long de cette dernière. Relâchant les doigts du jeune homme, elle se recula légèrement de lui en lui souriant faiblement. Je veux que tu sois heureux. Et si c'est sans moi, alors je disparaîtrai pour toujours... Je te le promets. Elle baissa son regard vers le sol, mordant sa lèvre inférieure. Elle coupa sa respiration un instant, oubliant une nouvelle fois de respirer, puis elle déglutit faiblement ne sachant pas ce qu'il allait se passer.

Spoiler:

J’étais loin d’imaginer que cette danse allait autant m’envouter. Humant l’odeur que ses cheveux dégageaient, odeur qui se mêlait à la perfection avec son parfum, je me laissais envahir par un sentiment de bien-être. Mes doigts jouant discrètement avec les siens, ses pas suivant les miens, je ne pouvais rêver mieux. C’est comme si la musique avait décidé de nous envouter, de nous couper du monde autour histoire de nous faire profiter, comme si le moment savait que nous avions besoin de ça pour nous réunir et profiter même si cet instant ne durait que quelques minutes. J’avais besoin de la sentir contre moi, de la sentir enfin détachée de toutes les merdes qui nous étaient arrivées. J’avais besoin qu’on ne pense plus qu’à cette danse, qu’on oublie Paris, les hôpitaux, nos reproches, notre égoïsme, j’avais besoin de faire abstraction de tout ça. Malheureusement les chansons ne durent qu’un temps, comme notre bonheur visiblement. Une fois la musique rompue, j’hésitais à partir comme un voleur, comme je l’avais fait tant de fois avant ce bal. Pourquoi ? Parce que j’étais lâche, que j’avais besoin de fuir car je savais que la vision de mon visage allait la faire souffrir inutilement et parce que c’était la dernière chose que je souhaitais… Mais ce soir était un grand soir, le soir où je me devais d’assumer et de disparaitre en pseudo prince. J’avais donc pris mon courage à deux mains et avais laissé parler mon cœur avec beaucoup de difficultés. . J’avais pourtant griffonné mes paroles sur un bout de papier mais il n’en était rien, je n’avais pas pu les lires, d’ailleurs il devait être en boule au fond de ma poche. M’exprimer n’avait jamais été mon fort, alors j’avais juste laissé ma langue se dénouer et se mêler à mon cœur, visiblement ça avait marché étant donné que Poppy ne restait pas de marbre. Face à ses paroles j’avalais difficilement ma salive, mon cœur se mettait à avoir des ratés, comme lorsqu’elle était près de moi, à chaque fois. Je soufflais alors longuement, m’imprégnant de chacune de ses paroles comme si c’était les dernières, puis je décidais de répondre. « Ce que tu ignores c’est que j’étais déjà brisé avant toute cette histoire. Je n’avais plus rien à perdre, du moins c’est ce que je croyais. Si j’ai foncé dans la gueule du loup c’était pour te sauver car ta vie importait bien plus que la mienne, parce que je ne voulais pas qu’il t’arrive quelque chose parce que je savais que je n’allais pas vivre sans toi, que ce monde n’allait pas pouvoir tourner sans toi Poppy. » Mon monde n’aurait pas tenu sans elle car depuis le début elle était celle qui me faisait rire, sourire et avancer, même vivre tout simplement. J’aurais été égoïste de ne pas répondre à cet appel, égoïste pour toutes les personnes qui l’aiment autant que moi à ce jour. Je voyais alors ses doigts se libérer des miens et je la voyais s’éloigner de moi. Je sentais une émotion forte, beaucoup trop forte, s’emparer de moi. Je la laissais alors me submerger et me rapprochais une nouvelle fois d’elle, prenant son visage entre mes mains et posant mon front contre le sien. « Je t’en supplie ne dis pas ça. Ne m’évite pas, reste simplement avec moi car j’ai besoin de toi Pope, je ne peux pas me séparer de toi. Je ne peux pas être heureux sans toi. » C’est alors que mon visage se décolla de seulement quelques centimètres, mes lèvres venaient par la suite chercher les siennes avant de se coller définitivement sur celles-ci, comme si elles étaient irrémédiablement attirées l’une vers l’autre.

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Le monde semblait tourner au ralenti et l'impression d'être dans un monde tout ce qu'il y avait de différent n'échappait pas à la jeune Silver. Elle aurait pu rester ici, dans cette salle, autour de ces personnes, à siroter des boissons bons marchés et à danser jusqu'à ne plus sentir ses pieds. Mais la réalité était bien différente de l'idée parfaite qu'on se faisait parfois d'elle. Elle était dans les bras d'Haytam et cette petite infinité qu'il lui avait été offerte n'aurait pas plus la combler qu'elle ne la ravissait déjà. Le monde n'était pas si noir que ça après tout, il y avait une part de lumière, un fugace aperçut qui éclaire les cieux de sa clarté apaisante et qui enveloppe deux individus dans un cocon à part, à la recherche d'un peu d'intimité dans les paroles qu'ils peuvent prononcer. C'est ce qu'elle vivait en compagnie du Winchester, du moins c'est ce dont elle essayait de se persuader. Alors qu'il lui disait tout ce qu'il avait sur le coeur avec autant de difficultés qu'il puisse avoir à laisser parler ses sentiments, la jeune Cabot n'en perdit pas une miette, buvant ses paroles comme on buvait de l'eau lorsque sa gorge est asséchée. Puis après un long silence où la musique avait touché à sa fin pour laisser place à une autre mélodie douce, vint le tour de la jeune Cabot. Pendant son discours, son monologue qu'elle semblait avoir préparé depuis des décennies, elle manqua de prendre sa respiration, bien trop subjugué par les mots qu'elle était capable de sortir de sa bouche et qui représentait chacun toute la sincérité dont elle n'avait jamais fait preuve par le passé. Et c'est seulement après avoir tout dit de ce qu'elle avait sur le coeur au jeune Dunster qu'elle pensa à reprendre sa respiration, les yeux brillant de larmes et les mains légèrement tremblantes, elle se laissa ensuite guider par ce qu'Haytam avait à lui dire, ne sachant pas si l'interaction serait positive ou bien contraire, négative à souhaits. Au fur et à mesure qu'il lui répondait à sa tirade, la jeune Silver ne pu s'empêcher de laisser écouler ses larmes face à tant de beautés lexicales. Mais elle ne savait quoi répondre aux mots du jeune homme, bien trop chamboulé par ses discrets sanglots. C'est alors qu'il se rapprocha d'elle, posant son front contre le sien, les yeux dans les yeux, elle posa ses mains froides bien trop glacés que d'ordinaire sur les mains chaudes du Dunster, penchant légèrement la tête sur le côté, écoutant ses dernières paroles qui lui semblait tout droit sorties d'un rêve. Elle ne trouvait rien à répondre à ces quelques mots, son regard disait déjà tout ce qu'il y avait à savoir, puis le coeur battant elle sentit Haytam se décoller d'elle le temps d'une fraction de secondes. Temps qui fut écourté lorsqu'il revint poser délicatement ses lèvres sur les siennes. L'explosion de sentiments qui s'empara de Poppy était la sensation la plus indéchiffrable qu'elle eut ressentie de toute sa vie. Elle se laissa alors allez, laissant le Dunster la guider, laissant glisser ses mains sur les avants bras du jeune homme et savourant ce baisé qui lui semblait utopique et imaginaire.

Le monde ne tournait pas rond, plutôt mon monde ne tournait pas rond. Il avait sans cesse des ratés, il virait sans crier gare et j’avais l’habitude de toutes ces déchirures dans le temps désormais. Mais j’essayais de trouver un équilibre, en vain pour l’instant, mais je n’étais pas prêt de m’arrêter car une fougue m’animait, une certaine rage de vivre et de vaincre. Je n’avais pas enduré tout ça pour passer à côté du bonheur, alors que j’étais à deux doigts de passer au-dessus de tout ce qu’avait fait ma souffrance. J’étais perdu, une fois de plus, cependant une certaine lumière éclairait mon chemin. Mon chemin c'était le sourire des gens qui m’entouraient, des gens que j’aimais, c’était son sourire, celui qu’elle m’offrait à cet instant. Poppy rayonnait, une fois de plus, et comme toujours elle me laissait sans voix. Pourtant j’avais tout fait pour l’éclairer sur ce que je ressentais, pour me faire pardonner, pour qu’elle ne m’oublie pas, mais même si j’avais divagué, même si j’avais balancé tout un tas de mots, c’était comme si je n’avais pas su dire quoi que ce soit, comme si j’étais une fois de plus resté sans voix. Alors puisque les gestes ont toujours plus compté pour moi, j’avais décidé de faire un effort, d’être tendre pour ne pas la brusquer et de me rapprocher d’elle. Jamais je n’avais eu d’affection durant mon enfance ou même adolescence, voilà pourquoi il était difficile pour moi de m’approcher d’elle sans que mes mains ne se mettent à trembler. Je posais alors délicatement mes mains sur son doux visage fatigué et posais mon front contre le sien. Mon cœur se mettait à battre de plus en plus fort, j’avais l’impression qu’il me disait de me frapper, tout simplement pour me faire réagir et me faire sortir de ce pseudo léthargie qui s’installait en moi. Je me décollais alors et cédais à mes pulsions, combien de fois j’avais rêvé de faire ça ? Je l’ignorais et ce n’était pas le moment d’y penser. Je déposais enfin mes lèvres sur les siennes et goutais à ses baisers sucrés. Je ne faisais même pas attention aux commentaires ou aux bruits d’étonnement créés par les personnes aux alentours, je savourais juste le moment. Sans m’en rendre compte, j’avais mené une autre danse, lèvres contre lèvre, je nous sentais nous balancer au rythme de la musique comme si de rien n’était. Mais le moment de la séparation devait malheureusement arrivé et je détachais mes lèvres des siennes alors que le souffle me manquait, souffle que je reprenais après avoir déposé un nouveau baiser mais cette fois-ci sur son front.