 | C & L Titubant, Ludwick avait l'esprit embrumé. Sa vision se floutait, il avait décidé de prendre l'air car la musique l’assourdissait. Il jeta un coup d’œil à son portable, scruta chaque nom de son répertoire jusqu'à selectionner la bonne personne, celle à qui il fallait qu'il appelle absolument. APPEL EN COURS |
 | C & L Dehors, un verre à la main, après s'être légèrement pris la tête avec sa cavalière et son ex petit ami, il avait décidé de s'isoler. Son portable vibra, il le sortit, se demandant qui pouvait l'appeler le jour du bal. Sans doute sa mère. Non, c'était Ludwick. Ouais, j'écoute. |
| C & L Si Ludwick avait appelé Camille, c'est qu'il jugeait qu'il était la seule personne qui pouvait l'aider contre ses maux. Après deux tonalités, il entendis le décrochement. Point de salutations, seulement une écoute présente. Ses yeux tanguaient, sa vue se brouillait mais sa parole semblait toujours intacte. "Cam'... excuses-moi, Camille... j'dois te parler d'un truc important, tu sais, le truc qui est ... important ! Je..." Ses mots devenaient confus et difficiles à trouver mais Ludwick semblait déterminé. |
| C & L Important? L'appel s'annonçait mal, connaissant le jeune blond, il n'appellerait pas pour un oui ou un non. Ses paroles ne le rassura pas, au contraire. D'ailleurs, il semblait un peu bizarre, à répéter les mêmes mots dans une seule phrase. Important, d'accord c'est compris Ludwick... T'es bourré et tu ne trouves plus le chemin de ta chambre, c'est ça? |
| C & L Ses sourcils se froncèrent, il pensait que Camille ne le prenait pas au sérieux, voulant jouer de lui. Pourquoi ne pouvait-il pas tenir une conversation amplement sérieuse durant quelques minutes sans que le ton change radicalement ? Soupirant, il essaya de passer à travers les barrières de réflexions, ne préférant pas relever. Jetant un bref coup d’œil à la route, il s'engagea sur le passage piéton tout en parlant : "Non, euhm ... Tu sais, j'essayais de m'y faire une raison, de me sortir ça de la tête mais j'ai ce truc, ça fait un mois et demi... Je te le promets Cam'...Camille ! J'ai voulu, je me suis donné les moyens pour me sortir ça de la tête." |
| C & L Bon sang, de quoi voulait-il parler ? Déjà que sa soirée n’était pas terrible et cet appel n’allait surement pas l’améliorer. Les deux Dunsters ne s’étaient pas parlé de la soirée et les voilà maintenant, au téléphone, discutant autour d’un sujet qu’il comprenait à peine. Tu veux bien être plus clair, je ne comprends rien. Tu veux parler de quoi ? Tu essaies de te sortir quoi de la tête ? Et quels moyens ? Bordel Lud’, sois clair ! |
| C & L Il essayait de se concentrer, de visionner la route sur laquelle il marchait, tout se troublait. Il entendait à demi-teinte les paroles du destinaire qui essayait de comprendre ce qu'il disait. Même pour lui, ça avait l'air confus. : "Cte sensation que je ressens quand je te touche, quand je suis à tes côtés. C'est agréable même si t'es un sacré con ! Je me suis donné à d'autres mecs mais tu reviens toujours, c'est chiant. Moques toi, vas-y, j'suis naze. J'me doute que j'étais juste un type qui passait par là et que t'as voulu baiser. Mais, j'y arrive pas, je ressens un truc pour toi. Je.. j'me prends sans doute trop l tête... " Il commença à traverser un passage piéton, en s'énervant "Mais je t'aime... " et bam, le choc, une voiture le percuta de plein fouet ; il lâcha son téléphone dans la projection violente à terre. |
| C & L Bouche bée le jeune homme resta. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait ces mots mais venant du beau blond, ils avaient une autre signification. Il sentit son cœur battre plus fort, la peur l’envahir, les ténèbres le recouvrir. Il ne put rien répondre, et alors qu’il accepta enfin d’ouvrir la bouche afin de marmonner quelques petits mots, un énorme bruit se fit entendre, des pneus glissant sur le soleil, quelque chose percutant quelqu’un. Puis le silence, la tonalité du portable annonçant la fin de l’appel. Son iPhone tomba au sol, alors qu’il resta figé, sans un bruit, sans pouvoir faire le moindre geste. |