Ohana means Family • J'étais assise sur ce grand canapé si confortable, devant ce dessin animé Disney qui me passionnait toujours autant, je n'ai jamais compris ce qui se passait entre mes parents, je croyais toujours que tout allait bien entre eux, innocente et naïve petite fille que j'étais, je ne comprenais pas encore ce que signifiait les problèmes de couples et je n'étais pas prête à comprendre ces histoires vu que les expressions faciales de mes parents changeait étonnement lorsque j'apparaissais alors qu'ils étaient entrain de se chamailler, leurs sourires me rassuraient et je croyais que tout allait bien entre eux et qu'on était noyé dans le bonheur, sachant qu'on roulait sur l'or, j'étais bien gâtée et je croyais que rien ne me manquait. Sauf peut-être l'amour, oui, l'amour et la tendresse de mes parents, oui parce qu'entre leurs coups de gueules et les absences de mon père ce qui fait la dépression de ma mère, je ne trouve plus ma place et il fait avouer que je ressent un énorme vide du à l'absence exagérée de mon géniteur, je voulais bien croire ma mère qu'il devait travailler pour m'assurer une vie parfaite, mais... Pas au point de disparaître même le weekend, revenir avec une gueule de bois et finir par passer la nuit à se crier dessus tandis que moi, je ne sais trop ce que je fous là d'ailleurs, préfère rester assez loin de ces histoires, me taire et écouter. Oui j'écoute attentivement leurs discutions et il faut avouer qu'ils me font peur parfois.... Toujours. Maintenant que j'avais une place au canapé, personne n'était à mes côtés, mon père n'était logiquement et bien évidemment pas là, encore parti on ne sait plus où, ma mère faisait des allés et retours dans la maison n'arrêtant de composer un numéro, sûrement celui de mon père mais ce dernier ne répondait pas.
La nuit était tombé et aucun signe de vie de mon géniteur, ou du moins, pas encore. Je venais d'avoir fini mon dîner et ma mère, épuisée de cette routine merdique vint s'asseoir finalement près de moi sur le canapé, contente qu'elle soit enfin libre, je venais me blottir contre elle mais elle me repoussait à contre-coeur, disant qu'elle était trop fatiguée pour ça. Je me contentais de soupirer et m'éloigner d'elle, regardant ce qui passait à la télé, tellement agacée. Cependant, le silence lourd qui s'était installé avait été brisé par les tocs qui se faisaient entendre à la porte d'entrée de la grande maison familiale. Ma mère s'était levée d'un bond, se précipitant à la porte, ça ne me faisait ni froid ni chaud qu'il soit venu à cette heure, si c'était mon père, il allait sûrement foutre un vent à ma mère et monter se coucher comme il en avait l'habitude mais... Ce fut différent aujourd'hui, beaucoup trop différent et j'étais encore une fois trop petite pour soupçonner la moindre chose. Mon père n'était pas seule mais portait un enfant dans ses bras, un enfant si mignon, si... Si mignon. Il ressemblait à mon père mais encore une fois, je ne pouvais m'en rendre compte puisque j'étais simplement beaucoup trop petite, j'avais seulement les yeux qui brillaient de milles feux à la vu de ce petit être encore inconnu, ma mère avait l'air choqué et le regardait avec de grands yeux, mon père soupirait en regardant ma mère avant de poser son attention sur moi.
Mon ange, je te présente Ethan, hum... Ton frère. Disait-il en me souriant, gêné, ma mère avait, quant à elle, déposé sa main sur sa bouche en O et secouais négativement la tête avant de s'asseoir faiblement sur le canapé, je n'avais pas prêté attention à sa réaction et avait plutôt décidé de venir jouer avec la petite main du petit, mon petit frère il parait, ou plutôt... Mon petit demi-frère, mais ça, je ne le savais pas encore.
Here we go • Espèce d'enfoiré rends moi mon sac je dois aller en cours ! Criais-je en poursuivant ce morveux, on avait déjà déménagé de New York pour venir ici, s'installer à Cleveland après une crise de panique de mon père. J'avais assez grandis depuis et on a pu m'expliquer que ce n'était pas vraiment mon frère mais plutôt mon demi-frère et qu'il était le fruit d'une histoire de coucherie avec l'amante de mon père et mon géniteur, bien évidemment, je ne le voyais plus comme mon petit frère que je voulais protéger et être là pour lui n'importe quand mais je le voyais plus comme celui qui va prochainement gâcher mon existence et celui qui, depuis longtemps, a cette envie de lui noyer la tête dans la cuvette de n'importe quelle toilette. Enfin bref, ce dernier était devenu un chieur de service et m'avait piqué mon sac de cours le jour où j'étais le plus en retard vu que bien sûr, mademoiselle Harris n'est pas une personne du matin. Enfin bref, niveau vie familiale, rien ne s'est arrangé depuis, même que ça s'est empiré, ma mère était devenue encore plus dépressive et du coup bien déprimante, mon père... Ah lui, je commençais sérieusement à penser qu'il n'a existé que pour donner à ma génitrice un don de sperme pour me mettre au monde, sinon, il n'avait rien du caractère d'un père. Cependant, ma vie s'était illuminé après avoir rencontré LA personne parfaite dont je rêvais, le prince charmant par excellence même s'il lui manquait un cheval blanc mais ce n'était qu'un détail parmi tant d'autres, il arrivait à me rendre le sourire chaque matins et illuminait mes journées comme jamais, j'avais tout fait avec lui, j'avais découvert tant de choses avec lui... Enfin bref, revenons à mon frère qui gambadait tel un étalon dans ce foutue jardin, je lui courais après comme une conne.
Tu vas râté ton cours du matin ou plutôt le bisou bisou de ton copain ? Bon, d'accord, super, lui, il allait vraiment prendre cher, je m'arrêtais avant de prendre le ballon de foot et l'envoyer tellement fort qu'il assomma l'autre vermine.
Tu me fais chier comme pas possible, tiens tu sais quoi ? Je t'emmerde, crèves espèce de morveux ! Râlais-je avant de lui arracher mon sac et partir à toute allure rejoindre l'université avant que je ne me prenne une bonne heure de morale venu de mon cher petit bonhomme de professeur.
Goodbye My Lover • J'avais passé une magnifique journée en compagnie d'Austin, comme toutes mes autres journées d'ailleurs, je devais rentrer, j'étais désemparée de devoir le laisser, je ne voulais vraiment pas le laisser mais je devais rentrer, peut-être allais-je le rejoindre plus tard mais là je devais vraiment rentrer, c'est avec un langoureux et doux baiser que nos chemins se séparèrent, je pris alors le chemin de retour à la maison, je rentrais d'assez bonne humeur et heureusement l'autre vermine dormait chez ces potes ou sa potes cette nuit, enfin peut importe avec qui, il n'allait pas venir me faire chier en tout cas.
Maman ? Je suis rentrée, t'es là ? demandais-je assez haut pour qu'elle puisse m'entendre, fermant derrière moi la porte de la maison, je rentrais et balançais mon sac sur le canapé avant de chercher sa trace dans chaque pièce, je montais à l'étage, elle n'était peut-être pas là... Je rentrais dans mon chambre pour me préparer pour rentrer sous la douche, une fois la porte de la douche ouverte, ce fut le drame de ma vie, oui, le drame de ma vie et j'étais loin d'exagérer, même que le drame de ma vie ne qualifiait pas assez l'horrible scène que j'avais vu... Il y avait ce corps bleu et lourd accroché par une corde au plafond, des cheveux cachant le visage sans vie de... De ma mère. Je poussais un énorme cri, perdait l'équilibre, je tombais par terre en pleurant, non, je n'y croyais pas, j'avais encore cet espoir qu'elle était encore vivante, je me relevais très vite, les larmes coulèrent sur mes joues sans arrêt, je ne me contrôlais pas et montais sur ce putain de tabouret renversé, je détachais la corde en pleurant avant de descendre, prenant la tête de ma génitrice entre mes mains, ayant ce putain d'espoir qu'elle allait ouvrir les yeux comme dans ses films, mais non, la réalité était amer et dure à avaler. Après avoir compris que l'âme de ma mère était déjà montée au ciel, je relâchais très vite sa tête, comme apeurée et venait pleurer sur elle toutes les larmes de mon corps, je me relevais affolée et sortais de la pièce à reculons.
Non non, ce n'est qu'un rêve, un putain de rêve, non maman viendra me réveiller, ce n'est pas vrai, ça ne peut pas être vrai. Malheureusement ça l'était.
Après la rentrée de mon père, il m'avait retrouvé dans un sale état, entrain de pleurer comme jamais, il m'avait pour la première fois pris dans ses bras, me demandant ce qu'il y avait, je frissonnais et lui pointait la porte de la salle de bain, il ouvrit la porte avant de la refermer, il m'avait pris dans ses bras et essayait de me calmer, j'étais trop paralysée que je ne pouvais réagir autre que frissonner et laisser ces larmes couler sans arrêt, j'avais entendu mon portable sonner mais je ne pouvais y répondre, tout simplement parce que j'en étais trop incapable pour bouger ne serait-ce que mon petit doigt.
Mon père m'avait renvoyé à New York, chez mes grands-parents, je ne sais pas où se trouvait Ethan et je m'en foutais, j'avais ce regard vide et cette image de ma mère, morte, pendue... Horrible.
Je vivais alors avec mes grands parents, je n'avais pas choisi de quitter Cleveland, je n'avais pas choisi de quitter Austin, tout ceci était mon père qui m'avait subitement envoyé le lendemain à l'aeroport, disparaissant avant qu'il ne m'ait même pas dit au revoir, on aurait dit qu'il fuyait, qu'il voulait m'éloigner le plus possible de cette ville, j'étais encore sous le choc pour penser aux conséquences mais je savais que j'allais regretter plus que quiconque d'avoir suivit mon père, d'avoir quitté cette ville, ma bande de pote, mon Austin, ma maison... Mais je n'y étais pour rien, j'étais bien incapable de pouvoir agir... Trop incapable pour pouvoir agir.
I've Never Forget you • J'ai finalement rencontré quelqu'un d'autre, Ashton, j'en étais pas vraiment follement amoureuse mais je ne me foutais pas non plus de sa gueule, c'était tellement bizarre entre nous que je commençais à croire qu'il ne faisait que de la comédie en mon égard, oui, il était le mec le plus violent dehors et dès qu'il me voit, il change de comportement comme il change de veste et devient par la suite le parfait gentleman dont toutes les filles rêvent, ça en devient même soupçonneux parfois, mais je n'allais pas me plaindre du fait qu'il était sympas avec moi. Cependant, ça avait dérapé entre nous, j'avais découvert qu'il était dealer de drogue ce qui ne présageait rien de bon. Et voilà que j’avais retrouvé non pas un mais plusieurs sachet rempli de poudre blanche sous mon lit, oui le mien et dans mon armoire, je ne sais pas à quoi il jouait mais il voulait vraiment me faire passer pour la toxico qu’il était. Quel gâchis ce mec, je me disais que quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête et dans notre relation. Je n’étais pas du genre à boire, fumer et me droguer avant ou même après Austin, j’avais partagé cette expérience de rébellion si on peut appeler ça comme ça avec lui et ce, pour la première fois et surtout la dernière fois. Enfin bref, le voici débouler dans la maison dans un état magnifiquement horrible, il avait les yeux rouges, les cheveux en pétard, les poings rouges, il puait l’alcool et était bien évidemment drogué vu qu’il n’arrivait à tenir debout, j’avais heureusement les sachets en main alors je n’avais pas à retourner dans ma chambre, je le regardais avec un profond dégoût avant de lui montrer les sachets. Il me fusillait du regard et c’était limite déstabilisant.
« Tu pourrais m’expliquer ce que fout cette merde dans ma chambre ? » Demandais-je d’une voix chevrotante, ma voix témoignait de la peur que je ressentais à ce moment-ci surtout que mes mains se mirent à trembler quand il tournait sa direction pour s’approcher de moi d’une manière assez… Menaçante.
« Ton joli petit papounet a déserté la ville donc il n’y a personne pour nous fournir discrètement de la drogue quand il le faut alors il fallait bien que je me procure un bon stock et donc je les ai caché chez toi… Contente maintenant ? » Je fronçais les sourcils, enfaite, je n’avais pas fait attention à la suite de sa phrase et mon cerveau s’était arrêté net quand il avait dit que mon père leur procurait de la drogue…
« Mon père ? » Il soufflait, l’air agacé.
« Ouais, ton père est dealer et je travaillais plus ou moins avec lui, il est revenu deux ou trois fois après ton retour à New York mais il s’est fait descendre par une autre bande… C’était un enfoiré, il le méritait bien. » Disait-il si sûr de lui… Je restais bouche-bée, avant de rire nerveusement, passant ma main de la même façon dans mes cheveux, cette dernière tremblait comme le jour où j’avais découvert le corps de ma mère sans vie.
« C’est toi l’enfoiré. » Disais-je d’un regard méprisant et une expression faciale dégoûtée avant que cette dernière ne disparut quand cet enfoiré vint me mettre un violent coup de poings au nez… J’avais failli perdre l’équilibre et il faut avouer que sur le coup, ça faisait un mal de chien et je voyais flou, mais dieu merci j’en étais habituée avec les cours de boxe que je prenais pour me défouler. Je lui avais instinctivement rendu un autre coup mais encore plus violent, une façon à moi de lui apprendre à oser lever sa sale main sur une femme. Oh merde… C’est après que je me rendis compte de la boulette et qu’il fallait que je me casse tout de suite si je ne voulais pas finir en bouillie, encore merci au seigneur, Ashton était totalement bourré et donc légèrement plus faible et beaucoup trop lent, comparé à moi, je pourrais facilement échapper à la mort si je me mettais à courir à ce moment-là, je n’hésitais pas alors bien longtemps pour filer à toute allure rejoindre ma voiture avant de la démarrer, roulant à une vitesse incroyable avant que je ne sentis deux liquides couler de deux endroits différents, surement du sang qui coulait de mon nez mais je ne voulais pas y toucher pour éviter de faire un malaise au volant vu que c’était une de mes phobies. Ainsi que des larmes vu qu’elles coulaient de mes yeux et avaient un certain goût salé. C'en était trop pour moi, beaucoup trop. Je décidais de quitter New York, non pas pour revenir à Cleveland, loin de là, mais pour aller à Harvard et rejoindre mes grands parents maternels (vu que mes grands parents habitant à New York étaient mes grands parents paternels) ces derniers étaient issus d'une famille d'aristocrate et de gens largement bien classé socialement alors je ne me souciais pas de comment allais-je vivre, financièrement parlant, je ne faisais que fuir mes problèmes, telle une lâche. Tel mon père.