Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityMa première fois - Pv Anaya
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Ma première fois - Pv Anaya

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♫ Vous qui m'appellez l'étranger, de vous je n'ai plus rien à faire
Vous qui m'avez tant demandé, j'ai laissé passer du temps
ɤ

« Tout le monde a son propre avis sur les tatouages. Beaucoup sont plutôt du genre à penser que c'est une erreur et quelque chose que l'on ne doit jamais faire, que l'on finira tôt ou tard par le regretter, ou encore que cela « marque mal ». Pour d'autres, c'est une façon de s'exprimer, de ne pas oublier, ou encore de démontrer une certaine appartenance à un quelconque groupe. Certains encore veulent faire passer un message. Nenad, notre ami croate au passé houleux avait toujours rêvé de s'en faire faire, un pour commencer, et pourquoi pas d'autres, malheureusement, il n'avait jamais eu les moyens pour cela. Voyez-vous, lorsque l'on passe deux ans dans la rue, l'on a d'autres préoccupations, comme par exemple … Survivre. Enfin, à la rue … Notre ami avait eu la chance d'avoir une camionnette dans laquelle il pouvait dormir, et vivait des poissons qu'il pêchait, mangeant ce qu'il avait besoin, et vendant le reste. Et ce n'est pas en vendant quelques poissons par jours que l'on peut se payer une œuvre sur la peau, car, il faut bien dire que c'est un sacré investissement. Mais … Alors qu'il avait trouvé un mini-job au sein d'Harvard, la donne changea.

Le travail qu'il avait trouvé était sans doutes le plus simple possible, il devait poser pour un cours d'art plastique en tant que modèle. Le professeur avait trouvé que sa chevelure ferait un bon exercice, on lui promis un peu d'argent de poche, mais surtout de quoi manger une fois le cours fini. Manger … Le mot magique. C'est pendant ce cours qu'il fit la connaissance d'une jeune femme … Étrange. Du moins à première vue ; en effet, l'inconnue était tatouée de la tête aux pieds -du moins c'est ce qu'il en déduit- avec de nombreux piercings. Elle était aussi belle, très belle. Sans doutes l'une des plus belles filles qu'il ait jamais vu de ses yeux vu. Durant tout le cours, la belle s'amusait à lui lancer des regards insistants, et charmeur. Sans doutes était-ce pour se moquer ? Ou le taquiner ? Quoi d'autre ? Elle, intéressée ? Ah ! Impossible ! Dans tous les cas, cela finit par le gêner, et même de le faire rougir, tentant tant bien que mal d'éviter que leurs regards se croisent mais, n'est-ce pas chose impossible que d'éviter quelqu'un placé juste en face de nous ? La belle semblait étrangement amusée de cette situation.

Une fois le cours fini, alors que lui s’empiffrait sans la moindre gêne, la belle vint le voir, entretenant ainsi la gêne occasionnée. Contre toute attente, elle vint se présenter, Anaya Hall, un joli prénom à la consonance inconnue pour le croate. Islandaise. Elle se montra douce, gentille et agréable, il ne ressentit aucun second degré, aucune malveillance derrière ses propos, et se laissa quelques peu charmer par tout cela. Bien sûr, elle continua à le taquiner quelques peu, le complimentant, ce qui, bien sûr, il ne prit pas au sérieux. Ils se recroisèrent quelques fois, avant de découvrir que la jeune femme était tatoueuse, alors, timidement, Nenad finit par lui demander si elle voulait bien s'occuper de lui. Ils se revirent quelques fois, pour discuter du dessin, montrer des jets, parler des modifications, et, une fois satisfait du résultat, ils prirent rendez-vous, chez elle. Il n'y crut pas, et pourtant, c'était vrai. Sa croix celtique, qu'il voulait depuis si longtemps sur son avant-bras, ce souvenir qu'il voulait se faire encrer depuis la première perte tragique de sa vie, il allait se la faire faire dans les appartements d'une belle demoiselle. Le musicien était … Perdu.

Le jour était arrivé. Comment devait-il y aller ? Comment devait-il s'habiller ? Devait-il apporter quelque chose ? L'étudiant était réellement perdu. Une semaine durant il réfléchit, sans pour autant arriver à une conclusion. Ainsi, lorsqu'il dut se préparer, la panique finit par le prendre. Pour se calmer, Nenad se versa un verre de Rakia, l'alcool « national » croate, une eau de vie à base de différents fruits, dont, la plus rependue, comme ici, était à base de prune. Le calme un tant soit peu retrouvé, une idée finit par lui venir : pourquoi ne pas lui apporter une bouteille ? La belle ne connaissant sans doutes pas, après tout, cela ne pourrait faire que plaisir, non ? Le slave finit par opter pour un style décontracté, un large jean surmonté d'un t-shirt aux couleurs d'un groupe italien qu'il aimait beaucoup : Rhapsody of Fire.

Le trajet, à pied, ne fut pas très long, l'artiste habitant au Harvard Square, demeure aux prix impossible pour l'étranger, qui préférait vivre chez les Lowell, avec un loyer bien moins … Ahurissant. Arrivé devant la porte, le stress commença à monter de nouveau. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas retrouvé seul à seul dans l’appartement d'une fille. D'horribles pensées finirent par rattraper Nenad. Et si … Tout ça n'était qu'une mise en scène ? Et si tout cela n'était qu'une horrible blague, visant à se moquer grandement du jeune homme ? Et si des amies à elle étaient présentes derrière la porte pour se joindre aux rires ? Oui, notre ami avait beaucoup souffert, et … Sa confiance en soi était relativement proche du néant. Respirant deux grands coups, le jeune homme cramponna sa bouteille avant de taper trois coups sur la porte, pour enfin s'annoncer.

« C'est … Heu … C'est Nenad, je … Pour le tatouage … Enfin … Tu sais quoi ... »

Comme je vous le disais, débordant de confiance en soi. Soudain, le futur tatoué eut une sueur froide, une peur horrible venait de l'envahir. Et si … Et si le présent était mal interprété ? Et si, elle, voyait ça comme une invitation pour la faire boire et profiter d'elle ? Et oui, seuls dans un appartement avec une bouteille d'alcool si fort ... Le doute était permis. Se tapant le front en se traitant d'idiot dans sa langue natale, le slave pensa un bref instant à fuir … Avant que la réalité ne vienne le rattraper, la belle l'avait bel et bien entendu. Des bruits de pas se firent entendre tous près de la porte. Un verrou s'enclencha, puis un second. Ça y est, il était foutu ... »
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Nenad & Anaya

© Kaiji


11h30. Anaya s'était levée de bonne heure, elle avait déjà mangé et était parfaitement prête pour sortir ou recevoir. Plutôt rare pour la jeune tatouée qui adore traîner dans son pyjama toute la matinée. Mais aujourd'hui, elle recevait Nenad, un autre Lowell venu pour se faire tatouer. Nenad, elle l'avait connu en cours d'arts plastiques. Il était modèle pour leur cours de dessins réalistes. Il était un personnage assez particulier et il n'avait pas manqué d'impressionner Ana. Non seulement, il possédait une chevelure atypique, de longue dreads bien entretenues. Puis il avait ce visage typé d'elle ne savait trop où. La Croatie mais elle ne l'avait appris qu'en osant l'approcher à la fin du cours. Ce qui avait surtout charmé la belle avaient été les yeux du jeune homme. Elle n'en n'avait jamais vu de tels auparavant et il s'avérait que les yeux étaient la première chose qu'elle regarde chez un homme. Un bon point pour lui.

Ces derniers temps, on ne pouvait pas considérer Anaya comme une personne heureuse. Pas mal de choses lui parasitaient l'esprit. Entre autre la fin d'année qui s'approchait à grands pas et le désir de réussite, mais aussi et surtout les tourments habituels de l'amour. Enfin, l'amour... Si au moins il avait eu le temps de naître ! Sa relation avec Isaiah était un vrai fiasco, elle avait une fois de plus misé gros sur quelque chose qui n'en valait pas la peine, elle avait donné de sa personne, elle avait laissé son coeur s'échapper de sa cage et il était revenu tête bêche, en miettes. Depuis le départ de Trevor, tout allait de travers et personne ne convenait à la jeune femme. Soit le destin s'acharnait contre elle, soit il lui rappelait que jamais elle ne pourrait se détacher de son Winthrop favori. Maintenant, elle était malade de l'amour, elle n'avait plus aucune envie concernant Isaiah, elle ne ferait plus le moindre effort pour ce garçon et pour cette fleur naissante qu'était leur relation. Elle qui aimait tant ressentir les émotions de ces prémices innocents. Cette douleur stomacale pourtant si délicieuse, celle qui vous rappelle que les êtres sont fait pour s'aimer, se compléter. Elle aurait préféré vendre son âme au diable plutôt que de ressentir ça à nouveau.

Pourtant, contre sa volonté, Nenad avait provoqué en elle des sensations similaires. Elle se sentait bien à ses côtés, quoiqu'un peu gênée tout de même. Vous savez, la timidité des premiers émois qui s'estompent malheureusement avec le temps et la routine ? Ils se connaissaient à peine et pourtant, elle se couchait parfois en pensant à lui, essayant en vain de le cerner et de comprendre qui était ce personnage. De l'extérieur, ils avaient l'air littéralement opposés. Lui un peu bohème en liberté et elle si sombre et torturée. Tourmentée par Isaiah, elle se gardait néanmoins de trop être explicite envers le jeune homme. Elle n'aimait pas jouer sur deux tableaux mais elle ne savait même pas elle-même si elle était officiellement en couple ou non. Avant de trouver sa réponse, elle fut tirée de ses songes par des coups sur la porte. Son rendez-vous était arrivé.

Le temps qu'elle traverse l'appartement, elle avait entendu le garçon se justifier timidement de sa présence ce qui lui arracha un sourire amusé. Ah ça, il était loin des mecs entreprenants qu'elle avait connu jusqu'à maintenant... Ce serait encore plus difficile de le charmer sans le brusquer. Mais elle était patiente... à un certain niveau. Doucement, elle ouvrit la porte, se dévoilant alors toute entière à l'étudiant. Elle avait pris soin de ne pas trop se dénuder comme elle en avait l'habitude. Elle avait opté pour un pantalon et non pour un short, un t-shirt et non un débardeur. Bref, elle était restée sobre.

- Bonjour ! Entre, fais comme chez toi, lui dit-elle dans un large sourire.

Elle lui céda le passage avant de refermer la porte derrière eux. Elle ne voulait pas l'intimider davantage alors elle jouerait la bonne copine qui se contente de le tatouer. Elle lui proposa de se débarrasser et l'invita à passer au salon.

- Tu veux boire quelque chose avant la séance de torture ? Ajouta-t-elle en plaisantant.

Elle avait hâte de se mettre au travail. Après tout, c'était sa destinée, le métier auquel elle aspirait. Tatouer chaque jour, des heures entières sans se soucier du monde, plongée, absorbée dans son univers. Elle tatouait en quelque sorte à la sauvette, bien qu'elle respecte scrupuleusement les règles d'hygiène, mais elle pratiquait des prix très démocratiques aux personnes qui se dévouaient pour être cobayes de son art. Elle n'avait plus grand chose à apprendre du métier, ses traits étaient nets et droits, elle avait déjà développé son style et elle avait des idées à revendre, dessinant tous ses projets elle-même. Il ne lui restait qu'à finir ses études, ouvrir son salon et prier pour que les affaires roulent. C'était tout ce qui lui restait aujourd'hui : sa carrière. Elle n'avait plus de famille, pas d'amour et peu d'amis. Elle avait compris que les sorties tous les jours, l'alcool et la coke ne résolvent en rien les problèmes et n'aident en rien à progresser. Elle avait eu besoin d'aide pour s'en rendre compte mais aujourd'hui, elle était une personne saine de corps et d'esprit, prête à affronter la vie.
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♫ Je ne serai plus le dernier, Qui a le devoir de se taire
Sachez que tout est terminé, J'ai décidé de vous dire non
ɤ


« Le stress avait continué à s'accumuler dans tout le corps du jeune homme, si bien qu'il en aurait presque tremblé. Que faire ? Que dire ? Comment réagir face à elle ? Devait-il l'embrasser pour la saluer ? Rester distant par une simple salutation orale ? Plus la belle semblait proche, plus les questions s'entrechoquaient dans son esprit. Mais, alors que sa tatoueuse venait d'ouvrir la porte, armée de son plus beau sourire en lui proposant d'entrer, une grande question vint alors le terrifier : où devait-il regarder pendant qu'il se ferait encrer ? Devait-il regarder le travail ? Devait-il regarder l'artiste ? Devait-il faire l'un et l'autre ? Mais, s'il se manquait là-dedans, le prendrait-elle mal ? Ou alors s'amuserait-elle encore avec ces fameux regards qui l'avaient tant mis mal à l'aise lors du fameux cours où ils s'étaient rencontrés ? Cette idée finit par lui arracher un léger sourire timide.

Cependant, l'hôte avait parlé, l'avait invité à rentrer, et … Il fallait réagir. Timidement, il sourit, la saluant d'un simple signe de tête avant de la suivre, quelques peu rouge, toujours dérangé du fait de devoir se retrouver seul avec une jeune femme dans son appartement. Elle lui proposa de le débarrasser, avant de lui demander s'il voulait boire avant « sa séance de torture », tout en riant très légèrement. Par chance, cela arracha un léger sourire amusé au croate qui finit par lui tendre la bouteille qu'il avait apporté.

« Je … Je ne voulais pas arriver les mains vides, alors … Je t'ai apporté ça, c'est … Du Rakia, ça .. Vient de chez moi, c'est heu … Une sorte de liqueur à la prune je crois. Enfin … A vrai dire j'ai jamais trop fait la différence entre une liqueur, une eau de vie ou je sais pas trop quoi encore. »

Nenad finit par rire nerveusement avant de passer une main dans les cheveux, pour enfin se gratter le menton, encore plus nerveusement. Très vite il repris, encore plus gêné.

« Et heu … Attention ce … Je … Je n'ai pas dans l'idée de … De te faire boire pour heu … Hein, fin … Voilà. En plus … Héhé … Ce serait vraiment idiot, vu que … Tu dois me tatouer hein ? Je … Je veux bien un verre ouais je suis … Un peu trop … Stressé … héhé ... »


Bien entendu le « un peu trop » était un euphémisme. Notre ami était d'une nature facilement stressée, et d'une timidité à toute épreuve. Mais tout cela était nettement surpassé par la situation actuelle. La porte avait été fermé, et, il s'était -officiellement- retrouvé avec une fille seule chez elle. Se faisant inviter vers le salon, le jeune homme la suivit, quelques pas en retrait, avant de rajouter quelques mots, tentant de justifier son geste, une fois de plus.

« Je … Avec les … Les prix que tu m'as dit je … Je voulais absolument … Absolument apporter quelque chose je … Je veux dire … Dans … Dans un salon je n'aurais jamais pu me payer … Quoi que se soit … C'est … Je sais pas … En remerciements, dans un sens. Je … J'avais pensé à des fleurs au début mais … Je suis vraiment nul pour ça et … Ça … Ça aurait pu être mal … Interprété ... »


A nouveau un rire gêné. Plus Nenad parlait, plus il avait l'impression de s'enfoncer, comme si tout ce qu'il faisait ou disait était mal, comme si tout cela n'avait aucun sens, avec toujours cette peur horrible que la demoiselle en vienne à se moquer de lui, revivant ces fameux instants qui ne l'avaient jamais vraiment quittés. Il n'y avait aucune raison de s'inquiéter mais … Le slave avait toujours eu l'impression que sa vie était régie par une puissance venue d'on ne sait où. En effet, a chaque fois que quelque chose de bien lui arrivait, ou que quelque chose de bien allait lui arriver … Il y avait toujours quelque chose qui arrivait pour tout détruire, encore, et encore, et encore. Le fait le plus marquant restait la mort de sa chère Erika, alors que tout allait déjà au plus mal. Mais … Nous y reviendront peut-être plus tard.

Le salon avait été aménagé en un salon clandestin. Cela le fit sourire légèrement. Le tatouage arrivait à grand pas, même s'il devrait certainement passer quelques heures assis là, en présence d'Anaya. Présence qui avait, étrangement, le don de le rendre mal à l'aise. Après tout, la belle semblait prendre un malin plaisir à le taquiner. Une attitude bon enfant certes, mais qui stressait encore plus notre ami.

Après avoir observé de toute part le salon improvisé, timidement l'étudiant se permit de demander un petit changement à l’œuvre prévue.

« Je suis désolé mais … J'aimerais te demander un … Un petit quelque chose, un … Rajout en fait. Je .. Avec la croix, j'aimerais trois … Je sais pas vraiment en fait. Soit des trèfles ou … Ou des fleurs, je … Je suis pas très doué pour … Les choix artistiques. »


Il eut un rire nerveux.

« Enfin … Je t'explique … La croix est … Une pierre tombale, et, les fleurs seraient là pour symboliser …. Ceux que j'ai perdus, ceux que la mort ont fini par changer ma vie. Je … Sais pas si j'arrive à être clair, mais … Je veux leur rendre hommage. »


Il eut un sourire tendre et doux, comment agir dans une situation ou on parle de mort ? Que dire ? Que faire ? Nenad n'en savait rien. Décidément, le social n'était vraiment pas sa tasse de thé. »
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-Je … Je ne voulais pas arriver les mains vides, alors … Je t'ai apporté ça, c'est … Du Rakia, ça .. Vient de chez moi, c'est heu … Une sorte de liqueur à la prune je crois. Enfin … A vrai dire j'ai jamais trop fait la différence entre une liqueur, une eau de vie ou je sais pas trop quoi encore.

Oh, de l'alcool. Il ne fallait pas le dire deux fois à Anaya. Elle adorait ça, nous n'allons pas nous mentir. En effet, l'alcool et la drogue avaient été son quotidien pendant très longtemps. Inlassablement elle les retrouvait chaque soir autour d'une table lors des soirées estudiantines et parfois même chez elle, seule et sans raison. Aujourd'hui, elle allait mieux mais elle était loin de se priver de boire son verre. De plus, l'alcool de Nenad était inconnu au bataillon et la rumeur qui dit que l'homme est attiré par l'inconnu prenait alors tout son sens. Elle s'empressa d'aller chercher deux petits verres dans la cuisine. Il valait mieux qu'elle reste sobre pour tatouer proprement. Une boisson Croate... Cela promettait d'être fort, elle préférait rester prudente. Tandis qu'elle revenait leur servir un verre à chacun, elle écoutait attentivement le jeune homme se justifier de ses moindres faits et gestes. Il était timide, cela ne faisait aucun doute. Elle n'avait encore jamais rencontré quelqu'un d'aussi peu sûr de lui et ça pouvait être déstabilisant pour elle aussi. La plupart du temps, elle se contentait de lui sourire gentiment ou d’acquiescer d'un "Hmhm".

- Je … Avec les … Les prix que tu m'as dit je … Je voulais absolument … Absolument apporter quelque chose je … Je veux dire … Dans … Dans un salon je n'aurais jamais pu me payer … Quoi que se soit … C'est … Je sais pas … En remerciements, dans un sens. Je … J'avais pensé à des fleurs au début mais … Je suis vraiment nul pour ça et … Ça … Ça aurait pu être mal … Interprété ...

Des fleurs ? Quelle jolie attention. Elle ne se souvenait pas que quelqu'un lui ait une seule fois offert ce genre de choses.

- Oh non t'en fais pas ! Cette bouteille est très bien. Et puis je suis difficile en matière de fleurs. Puis tu sais, je vois pas pourquoi je te prendrais des milliers de dollars pour un tattoo alors que je suis pas encore professionnelle. Ouais, ça m'aide un peu à payer mon loyer, on va pas se mentir mais j'ai aucune charges à assumer comme si j'avais un vrai salon... Mon job de modèle photo me rapporte plus d'argent pour le moment. C'est plutôt à moi de te remercier, tu me permets de progresser.

Le plus naturellement possible, la jeune femme s'adressait à Nenad de façon à ce qu'il se sente plus à l'aise. Même s'il l'attirait beaucoup, elle n'allait pas le manger. Elle n'aurait pas refusé cependant, heurm, mais bref. Elle était là pour quelque chose de précis et elle devait rester professionnelle. Elle ignorait totalement si c'était l'effet qu'elle lui produisait ou s'il était comme ça avec tout le monde. Cette attitude lui donnait un charme mais il aurait été encore plus irrésistible s'il se montrait entreprenant. Elle ne lui en voulait pas, elle ne trouvait pas ça drôle non plus. Du moins, pas tout le temps. Parfois, elle ne pouvait pas s'empêcher de rire gentiment parce qu'il perdait réellement ses moyens et la frimousse qui accompagnait ses gestes et ses paroles était tout bonnement rigolote. Anaya ne pouvait s'empêcher de voir la part d'enfant en lui et pourtant, il devenait un homme, il devrait s'affirmer tôt ou tard, au risque de se faire bouffer par ce monde. Il l'attirait mais le percevoir comme ça lui faisait peur en même temps : elle n'avait pas envie de jouer la maman ou la grande soeur.

Elle n'était pas la personne la plus à l'aise du monde en société, elle avait toujours été un peu renfermée, un peu sombre et délicate. Cependant, son caractère était bien affirmé et elle était loin de se laisser marcher sur les pieds. Sa mère avait exercé sur elle un pouvoir bien trop grand, bien trop mauvais que pour qu'elle subisse ça toute sa vie. Elle avait eu le courage de quitter le nid, évitant les coups par la même occasion, elle n'allait pas revivre les brimades de personnes qui ne comptaient même pas pour elle ! Elle pouvait être la personne la plus gentille et attentionnée qui soit mais un coup de travers et c'en était fini. Elle ne connaissait pas encore profondément Nenad mais elle se doutait que lui aussi avait du subir un certain nombre de choses pour être comme ça. Qui pouvait le blâmer ?

- Je suis désolé mais … J'aimerais te demander un … Un petit quelque chose, un … Rajout en fait. Je .. Avec la croix, j'aimerais trois … Je sais pas vraiment en fait. Soit des trèfles ou … Ou des fleurs, je … Je suis pas très doué pour … Les choix artistiques. Enfin … Je t'explique … La croix est … Une pierre tombale, et, les fleurs seraient là pour symboliser …. Ceux que j'ai perdus, ceux que la mort ont fini par changer ma vie. Je … Sais pas si j'arrive à être clair, mais … Je veux leur rendre hommage.

Intéressant. Elle pris place dans l'un des fauteuils et trempa ses lèvres dans la liqueur. Tout en écoutant le Lowell, elle songea à combien ce truc était délicieux. Il ne devrait pas en apporter trop souvent sinon ils finiraient ronds comme des queues de pelles tous les deux. A l'instar qu'Anaya est une vrai chaudasse une fois qu'elle a un verre dans le nez. Elle se saisit d'un crayon et d'un bloc-notes afin de réaliser quelques croquis pour les ajouts que Nenad désirait.

- Bien. Écoutes, dit-elle d'un ton qui se voulait paisible, les trèfles, je pense que c'est un peu malvenu si tu souhaites représenter la mort. c'est plutôt un signe de chance, la plupart du temps, même quand il n'a pas quatre feuilles. Ce que je te propose, ce sont des roses, bien entendu, ou une fleur plus adaptée à ce thème. Des chrysanthèmes, des œillets et éventuellement des lys mais je les trouve moins jolis.

Rapidement, elle esquissa un modèle de chaque fleur afin qu'il se fasse une idée concrète de la chose. Une fois le choix fait, il ne lui resterait plus qu'à le transposer sur son flash et à commencer le travail. Elle le laissa examiner les modèles et se mit à préparer son matériel ainsi qu'un coin confortable pour Nenad. Il risquait de passer un certain temps à la même place alors autant rendre les choses le plus agréable possible. Elle était bien placée pour savoir qu'un environnement confortable réduisait en grande partie la douleur. Stupide ? Pour certains peut-être mais elle en était intimement persuadée. Une chose était sûre : elle aurait le temps d'apprendre à le connaître encore un peu plus.

Une fois l'installation achevée, elle revint aux côtés du jeune homme, osant plonger ses yeux dans les siens. Une fois de plus, cette sensation agréable mais refoulée fit surface. Elle ne pouvait décidément pas résister à ce regard. Il cachait bien des choses qu'elle avait hâte de découvrir. Elle voulait creuser, déterrer le trésor qui résidait en lui. Mais comment faire pour ne pas le brusquer ? C'était risqué, risqué de s'embarquer une fois de plus dans une histoire un peu folle, risqué de se casser la gueule, encore et encore. Inlassablement. C'était son destin, rencontrer des êtres merveilleux... mais en surface seulement. Elle refusait d'admettre qu'elle s'intéressait à lui comme elle s'était intéressée à Trevor, Hermod ou Isaiah. Admettre ce fait aurait été admettre qu'elle était faible. Faible face aux charmes masculins et qu'elle ne pouvait vivre sans amour. Anaya, cette fille si forte en apparence ne vivait que pour une chose : aimer et être aimée en retour. Passionnément, ardemment. Elle adorait ça, aimer de toute son âme, tout donner, se noyer dans les abysses d'un seul et unique homme. Elle aurait du détester les gens, se cloîtrer chez elle et les mépriser comme on lui avait toujours appris à le faire. Elle ne méprisait même pas les femmes ! Là encore elle se laissait volontiers emporter par la fragrance d'une jolie chevelure, par la douceur d'une poitrine ferme et les courbes sensuelles d'une petite brune. Et merde.

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♫ Assis plus loin là bas sur un de ces vieux bancs
Ca fait déjà dix ans qu'un jour il est arrivé
ɤ


« Qu'elle était belle. Oh oui. Nenad avait bien du mal à détacher ses yeux de cette merveille. Timide certes, mais lorsqu'elle était occupée, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Belle oui, magnifique, envoûtante, subjuguante. Notre ami avait toujours eu un faible pour les brunes, tout autant que pour les jolies filles tatouées. Anaya représentait ainsi … La perfection. Toujours souriante en sa présence, ce qui ne faisait que sublimer le tableau, douce, amusante, et douée. Comment ne pas succomber ? Oh oui, comment ? Combien avant lui, avaient pensés la même chose ? Combien avant lui auraient croisés son regard malicieux, faisant emballer son pauvre petit cœur ? Mais surtout, combien auraient pu tenter de la séduire ? Combien étaient mieux que lui sur tous les points ? Selon l'étudiant, tous, ou du moins … Pas loin. Ils ne venaient pas du même monde selon lui, pas de la même planète, ou comme il aimait si bien le penser « C'est comme comparer une trottinette à un avion de chasse. » . Qu'importe ce que l'on pouvait lui dire, qu'importe ce que Grace pouvait bien faire, il n'envisageait rien de bon. Alors, avec une personne comme cette belle tatouée ? Ah ! Jamais. Même en rêve.

Anaya était si gentille avec lui, si prévenante, si douce. Elle avait sans aucun doutes cerné la personnalité de son client, si bien qu'elle faisait tout pour ne pas le brusquer. Sur le coup, bien trop stressé, le jeune homme ne remarqua rien, tentant de retrouver son calme, sans réfléchir à rien d'autre. Bien sûr, plus tard, lorsqu'il y repensa, il ne put s'empêcher de sourire timidement, ressentant une certaine chaleur sur ses joues. En effet, alors qu'il la remerciait pour ce qu'elle faisait, tout en lui expliquant pourquoi il avait apporté une bouteille, à la place de fleur, le tout d'un air désolé, la belle donna une certaine impression de joie, comme … Heureuse de quelque chose, que le slave n'arriva pas à expliquer. Elle le rassura aussi à sa manière, expliquant être compliquée en matière de fleurs, de fait, la bouteille était une très bonne idée. Nenad sourit, rougissant peu à peu. L'artiste continua alors, expliquant qu'elle n'était pas encore professionnelle, et n'avait aucune charge à payer, ainsi, elle n'avait pas à demander des cents et des milles. La demoiselle conclut par quelque chose qui aurait pu sembler anodin mais qui pourtant finit de l'achever. Elle parla de son job de modèle photo. Modèle … Mannequin … Lui … Tout ça, il en était si loin … Ce n'es pas une trottinette qu'il était, c'était une paire de tong, usée. Cette déclaration vint lui arracher l'infime espoir qui lui restait. Enfin … Après tout, cela ne le changeait pas de ses habitudes, aucun chance. Il arriverait toujours quelqu'un de bien meilleur que lui, ravissant la belle, devant ses yeux. Le croate eut un léger soupir avant de sourire timidement.

« Progresser ? Je … J'ai vu ce que tu fais je me demande si … S'il y a une réelle marge de progression possible ; je … En tout cas … Merci du tuyau. »


Cul-sec, l'étranger descendit le verre qui lui fut offert quelques instants plus tôt, se délectant du nectar dans un grand soupir de soulagement. Y'avais pas à dire, un bon verre remettait souvent les choses en place. La suite de la conversation se fit dans le salon improvisé, mais équipé comme il le fallait. Du moins, c'est ce que Nenad supposait, c'est ce que l'on montrait dans des films, séries, ou encore émission de télé-réalité sur un salon de tatouage réputé. Lui, il n'en avait jamais vraiment vu, ni même vraiment fait attention. Cependant, le jeune homme était certain d'une chose, la belle savait ce qu'elle faisait, et, il avait une certaine confiance en son talent et ses doigts. Il se prouva à lui même qu'il avait bel et bien raison quand la question sur les modifications. Très professionnellement, l'islandaise lui exposa son avis, sur les trèfles, avant de proposer des solutions alternative, tout en les dessinant sur un calepin. L'attention du futur tatoué fut essentiellement retenu par la rose qui lui était pourtant si familier. Pourquoi ne pas y avoir pensé avant ? Pour sa bêtise, l'étudiant pesta intérieurement contre lui-même.

« Oui, tu as raison … Je … Je suis idiot. La rose, la rose me plaît bien oui. Mon … Mon père, je me souviens qu'il en avait une de tatouée … Je sais plus si c'est sur le bras ou l'épaule … Et Erika … Erika, elle raffolait des roses. C'est … C'est parfait, merci. »


Sa voix, tout comme ses yeux semblèrent s'embrumer légèrement. Son père, il ne l'avait jamais vraiment connu, malgré de très mauvais souvenirs de ce dernier … Dans sa vie, Nenad, manqua de cette fameuse présence paternelle, et, il malheureusement, il ne put jamais découvrir à quel point avait-il changer. Il le savait devenu sobre, lui qui était alcoolique s'était arrêté seul ; il avait aussi appris que l'homme avait trouvé un travail, lui qui n'avait jamais aimé travailler. Jamais il n'aurais pu savoir non plus si son fils lui manquait, si l'envie de le revoir lui avait pris un jour. Quant à Erika, est-ce vraiment nécessaire d'en parler ? L'ange qui était venu illuminer sa vie lorsque tout allait au plus mal, lui redonnant l'espoir, lui donnant l'amour qu'il n'avait jamais eu, avant de l'abandonner, et le laisser là, seul. Quant à son oncle, s'il ne lui avait pas apporté ni la musique, ni la pêche, le croate ne serait sans doutes déjà plus de ce monde. Ainsi, l'embrun se transforma en une petite larme, qu'il eut vite fait d'essuyer, dans un rire gêné.

« Ahaha … Désolé. Repenser à tout ça … Enfin … Oublie, c'est pas important. »


Important ? Ça l'était sans doutes, c'était son histoire, ce qui l'avait façonné ainsi, mais … La cruelle vérité était que, personne ne s'y intéressait, sauf de très rares élus, alors, à quoi bon lancer le sujet ? Anaya avait beau être gentille avec lui, il n'était tout simplement pas intéressant, tout simplement. Après un doux sourire, il s'installa, attendant que sa tatoueuse ne vienne s'occuper de lui, impatient, et quelques peu inquiet. Après les derniers préparatifs, elle vint s'installer à côté de lui, plantant son doux regard dans le sien, le faisant rapidement rougir, avant de lui faire détourner les yeux, préférant prétexter regarder ce qu'elle faisait de ses mains. Soutenir le regard de quelqu'un était déjà difficile, mais le sien … Inutile d'y penser. »
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Nenad & Anaya

© Kaiji


Anaya avait bien perçu la tristesse dans la voix et les yeux de son interlocuteur. Elle ne s'en fichait pas du tout mais elle était une handicapée de la communication. Si elle réussissait très bien à rassurer les personnes alentours, elle n'avait pas la moindre idée de comment les consoler. Nenad semblait bien avoir vécu des choses difficiles, elle ignorait qui était Erika mais elle avait compris par son simple ton que cette jeune femme avait compté plus que de raison pour l'étudiant. Elle aurait aimé savoir qui elle était, en quoi elle avait contribué à la construction morale du beau brun mais elle n'osait pas. Elle ne savait pas comment faire ces choses là. Alors elle se contenta de poser sa main sur son avant-bras, resserrant doucement ses doigts sur cette peau douce et halée qui lui faisait tant envie, secrètement. Cela signifiait à la fois qu'elle compatissait, qu'elle comprenait, qu'elle ne comptait pas le questionner sur le sujet mais qu'elle prendrait le temps de connaître son histoire, à lui aussi. Elle appréciait l'attention qu'il portait à ses feu proches, rien de plus beau à ses yeux que de l'exprimer en tatouages. Sur son corps aussi, elle portait de nombreux souvenirs de défunts, la mort était un peu son quotidien. Son père s'en était allé, emporté par cette impitoyable faucheuse. Celle avec la faux et la capuche sombre, pas l'ange qui vous promet un départ paisible, non. Sa plus grosse faille résidait là dedans. Tout avait démarré à partir de ce moment. A peine son feu père avait émis son dernier souffle que sa vie bascula à jamais. Autour d'elle s'était formé une aura si pesante, si maléfique... Et pourtant, elle était intimement persuadée que son père veillait sur elle de là haut et que si elle était encore parmi les vivants c'était surtout grâce à lui et non à son instinct de survie. Elle aurait tellement préféré mourir, le rejoindre et ne pas avoir à vivre cette vie faite de souffrances. Ce serait une blessure à jamais ouverte, rien ni personne ne pourrait la recoudre. Elle aurait mal jusqu'au moment de sa propre fin. Elle n'avait jamais tenté de passer de vie à trépas, elle n'en n'avait jamais eu le courage mais elle savait très bien que l'heure venue, elle se sentirait plus heureuse que jamais, elle serait soulagée de pouvoir s'en aller enfin. Après toutes ces années, elle n'avait toujours pas trouvé la force d'en parler à qui que ce soit. Seul Hermòd détenait ce lourd secret puisqu'il avait grandi avec elle et assisté aux scènes les plus noires de sa vie de jeune enfant. Il l'avait vu tomber, tomber dans les tréfonds d'un chagrin à jamais inconsolable. Il l'avait vu changer, il avait assisté impuissant au cheminement de sa tristesse, toujours plus profonde. Il l'avait vu sombrer dans la drogue, tâcher d'oublier ses émotions dans un paradis artificiel. Et puis comme les autres, il s'en était allé, lui aussi.

Se levant en direction de la chaîne hi-fi, Ana enclencha un son propice à la concentration. Un album à la fois aérien, calme et plein de sentiments : Dredg - El cielo. Idéal pour la situation actuelle. Elle espérait faire passer un message à son nouveau coup de coeur et en même temps, elle n'avait pas envie d'être trop explicite ou de s'emballer. Elle le connaissait à peine et déjà, elle ne pouvait soutenir son regard de braise plus d'un quart de seconde. Mais elle devait aussi et surtout travailler. Il était hors de question de se laisser transporter par des sentiments d'euphorie comme lorsqu'elle avait quinze ans, alors qu'elle connaissait ses premiers émois. Elle avait cette tendance à se lancer à corps perdu dans tout ce qu'elle entreprenait et en particulier l'amour. Petit coeur d’artichaut, elle ne parvenait pas à résister à une main douce courant le long de sa joue,  à un peu de gentillesse dont elle n'avait jamais bénéficié à cause de sa mère plus ingrate que n'importe quelle autre. Il suffisait qu'on lui témoigne un peu d'amour, un peu d'attention et elle tombait rapidement dans les filets de son ravisseur. Et son coeur, toujours, en sortait meurtri. Elle n'apprenait donc pas de ses erreurs ? Si bien sûr. Sa plus grosse déception avait sans aucun doute été Isaiah mais son plus gros chagrin avait sûrement été Trevor. Trevor qui l'avait quitté en l'aimant... pour de vrai. Pour l'unique réelle fois de sa vie, un homme l'avait aimé pour ce qu'elle était, ce qu'elle représentait, ce qu'elle lui offrait. Il avait abandonné sa vie de coureur de jupons pour elle. Il l'avait rendue heureuse et son départ avait été déchirant. Il était encore là, quelque part à probablement penser à elle de temps en temps. Et elle y pensait encore bien trop, ne résistant pas au chagrin, laissant lors de ses nuits blanches et tourmentées, perler quelques gouttes salées sur ses joues lisses. Aujourd'hui, elle était juste une princesse au sourire taillé au couteau. Elle avait, pour la première fois de sa vie, accepté le bonheur d'une autre personne, elle s'était sacrifiée pour le bonheur de cette personne par amour. Et c'était ça, le véritable amour : laisser à l'autre la possibilité de s'épanouir, de trouver sa voie, quelle qu'elle soit.

- Installe-toi, dit-elle sur un ton plus doux que jamais.

Les hostilités allaient commencer. Elle acheva rapidement son nouveau flash et le positionna sur l'avant-bras de Nenad, comme ils l'avaient convenu tous les deux. Elle exerça la décalco', on pouvait à présent voir les contours du dessin bien nets. Il ne restait plus qu'à commencer. Elle lui jeta un coup d'oeil rassurant afin de lire dans ses yeux qu'il était prêt. Elle alluma la machine, laquelle diffusa dans la pièce un son qu'elle ne connaissait que trop bien et qu'elle aimait par dessus tout. Elle se sentit d'un coup plus soulagée, chassant ses idées noires, apte à se concentrer. Elle n'aurait pas à croiser le visage du jeune homme de trop nombreuses fois, ce qui était plutôt positif. A trop le regarder, elle aurait sans aucun doute fait n'importe quoi, raté sa ligne ou débordé. Sa beauté ne la laissait plus indifférente. Plus le temps passait et plus elle en prenait conscience. Toucher sa peau, sentir son parfum de plus près, presque ressentir la chaleur s'échapper de ses vêtements, elle aurait eu envie de se blottir contre son torse comme un petit animal venant de naître. Le contact était réduit à cause de ses gants en latex mais elle pouvait retracer le chemin de ses veines, voir le sang battre au rythme de son coeur. Coeur qu'elle aurait aimé conquérir, obtenir pour elle seule, habiter à jamais. Était-ce possible au moins d'être aimé pour toujours ? Elle ne savait même pas si elle lui plaisait mais elle ne risquait pas de laisser passer sa chance. Il dégageait une aura qu'elle avait rarement rencontrée, quelque chose de si apaisant, de rassurant. Bien qu'il soit timide, elle se sentait en sécurité auprès de lui. Elle voulait laisser le temps faire les choses et elle était pourtant si impatiente de goûter à ces lèvres.

- Attention, je vais y aller, essaie de ne pas bouger même si tu as mal. Si c'est trop insupportable, dis-le moi.

Calmement, elle posa l'aiguille sur la chaire du Lowell et commença à le tatouer, suivant les traits préalablement tracés. Dans sa bulle, elle pratiquait ce qu'elle espérait faire toute sa vie. Son futur résidait là dedans, le seul espoir, le seul art qui lui donnait la force de se lever chaque jour et de marcher, péniblement, sur son chemin de croix. Cependant, elle tenta une approche auprès du jeune homme. Non seulement, elle était dans l'obligation de le toucher, bien que ce ne soit pas tout à fait plaisant pour lui, sans doutes.

- Tu as la peau très douce en tout cas. C'est agréable. Autant à toucher qu'à tatouer.

La bombe était lâchée. Comment le prendrait-il ? Elle avait peur de le mettre mal à l'aise, une fois de plus mais elle ne pouvait plus garder toutes ces pulsions pour elle au risque de faire des conneries plus qu'autre chose.
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♫ Avec tout son barda un matin de printemps
Il s'est installé dans ce village pour mieux recommencer
ɤ


« Nenad se sentait mal, très mal. D'habitude un très grand timide, comme tout le monde le sait sans doutes, il avait toujours eu beaucoup de mal avec les femmes. En ce jour, son stress semblait atteindre les sommets, pourquoi cela ? Il n'arrivait pas vraiment à se l'expliquer. Était-ce à cause d'elle ? A cause du contexte ? Il n'arrivait pas à sa voir. Malgré tout, tout ce stress, toute cette gêne s'envola bien vite, laissant place à un ouragan de souvenirs, de sentiments, mais surtout de tristesse et de malaise. Erika, il ne cessait d'y penser. Régulièrement il écrivait des chansons pour elle, dans divers styles, dans diverses langues. Rares étaient les jours où aucune pensée ne lui était dédiée. Le croate se demandait souvent ce que serait devenue sa vie si la belle n'était pas morte. Sans doutes se seraient-ils mariés, sans doutes serait-il devenu père depuis quelques années, finissant par rentrer à l'usine que son beau-père tenait. Il aurait été heureux, le plus heureux. Les morceaux qu'il lui dédiait, le musicien aurait pu les chanter à sa muse. Avec le temps, sans nul doute que le grand timide se serait peu à peu ouvert au monde, se faisant des amis, finissant par dire adieu a ses balbutiements récurrents. Oui, même dans l'au-delà, sa belle faisait encore parti de sa vie. Jamais personne ne l'avait encore remplacée jusqu'à lors. Mais en ce jour, il allait faire un grand pas en avant; tourner la page. Laisser une trace de son passage d'une manière indélébile, tout comme celui de son père, et de son oncle. Cela finit par détruire la coquille, laissant place aux larmes du jeune homme. Se reprenant très vite, le slave ne put remarquer qu'une chose, cela avait chamboulé la jolie tatouée. Lui qui ne cessait de penser à ses malheurs ne s'était jamais préoccupé de ceux des autres, de ceux d'Anaya, en particulier. Pourquoi se mettait-il à penser à elle de la sorte ? Un bref regard sur cette mine quelques peu tristounette fit accélérer son cœur. C'était sa faute, la sienne et à personne d'autre. Pourquoi avait-il parlé de tout cela ? Il n'était qu'un bon à rien, rien d'autre. Au plus profond de lui, Nenad espérait que son interlocutrice puisse prendre la place d'Erika dans son cœur, même s'il n'y avait aucune chance que cela se produise, mais après l'avoir rendue ainsi, ses chances venaient de passer en négatif. Malgré tout, il tenta quelques mots.

« Je … Je suis désolé. Tout ça, ça … Ça a dû te faire remémorer des choses, tu as sûrement perdu des gens aussi, certains de tes tatouages doivent en porter les souvenirs, mais … Je suis désolé de t'avoir refait penser à tout ça, c'est … C'est tellement mieux quand tu souris. »


L'étranger sourit timidement, se mettant à rougir rapidement alors qu'il comprenait ce qu'il venait de dire. Était-ce une avance ? Était-ce une forme de drague ? Ou bien encore une phrase banale pour l'empêcher de repenser à tout ça et à sourire. Oh, il ne se faisait pas d'idées sur ça, qui résisterait à pareil sourire ? Quel prétendant ne l'avait jamais complimenté sur cela ? Quel fou, même, oserai-je dire. Et puis, peut-être en viendrait-elle à le taquiner, comme à son habitude ? Nenad ne pouvait qu'espérer que cela lui mette du baume au cœur. Le sien ne pouvait supporter de voir une femme triste, ne serait-ce qu'un peu. Mais quand lui était le fautif, c'est comme si … Comme si son cœur pouvait se briser, si bien que plus rien n'avait d'importances.

Alors qu'il tentait de trouver quelque chose d'intelligent à dire, une musique vint le sortir de ses pensées. Un groupe qu'il connaissait, Dredg. Peut-être était-ce de la chance, le hasard, ou le destin mais … Anaya venait de mettre le seul album que le croate avait entendu. Il appréciait le groupe, aux textes sensés et aux morceaux agréables. Ce n'était pas le genre de groupe que le musicien écoutait régulièrement, mais cela se laissait écouter.

Bien vite, l'artiste reposa son attention sur son client, en lui proposant de s'installer. Lui, s'exécuta, et regarda faire la spécialiste. Il ne savait pas vraiment comment un tatouage fonctionnait, alors, la curiosité le démangeait. La musique avait changé, et, de nouveau un sourire s'afficha sur le visage de notre ami, qui se permit une remarque.

« Dredg … Tu vois, je te voyais plutôt écouter des trucs un peu plus nerveux, genre du Black, du Death ou du Harcore. Mais … C'est un joli album, y'a un morceau que j'aime beaucoup, je suis pas sûr, mais … Je crois qu'il s'appelle Sanzen. Tiens bon, bientôt je serais à tes côtés. C'est très joli. Ahaha … Je suis peut-être un peu de la vieille école, mais, je trouve que c'est le morceau idéal pour faire passer … Un certain message comme on dit. La musique permet de transporter tellement de choses, des sentiments, des souvenirs, de la chaleur humaine. J'entends par là de la vraie musique attention, pas la chiasse sonore qu'on entend à la radio, avec tous ses connards commerciaux qui font tous la même chose, sans saveur, sans technique, sans plume. Tu sais … J'ai toujours rêvé de pouvoir chanter une sérénade, comme le faisait les poètes et les ménestrels il y a longtemps. Je suis pas doué avec les mots, mais … Lorsque la musique se lance, ou que j'en parle je … Les portes s'ouvrent et … Je n'ai plus peur de rien. Et puis, quoi de plus beau que d'avouer son transport à travers une composition spéciale pour une muse ? Mais, notre société est pourrie, en faisant ça je recevrai sûrement des moqueries. Ah … »


Oui, lorsque Nenad partait sur la musique, la timidité semblait étrangement disparaître, pour laisser place à un garçon passionné, cultivé, et doué dans ce domaine. Plus rien ne l'arrêtait, plus rien ne lui faisait peur. Qu'importe le regard des autres, il jouait pour lui, et pour tous ceux qui voulaient bien l'entendre, même s'ils étaient rares. Rares oui. Sans doutes ne pourrait-il jamais sortir de disque, peut-être pourrait-il faire de courtes apparitions dans certains petits festivals dans un quelconque pays, mais, sa musique semblait venir d'un autre monde lorsque l'on comparait à la scène actuelle. Pour tout vous dire, l'homme ignorait totalement ce qu'il ferait une fois son diplôme en poche. Deviendrait-il professeur particulier ? Ou peut-être que s'il continuait avec les excellentes notes qu'il avait, il pourrait à son tour enseigner dans une université ? Lui, devenir professeur ? L'idée le faisait sourire à chaque fois. Lui qui détestait tant l'école dans son pays d'origine, cela le faisait doucement sourire. Malgré tout, le jeune homme s'était rendu compte de son long monologue, sans même penser que la belle en face de lui pouvait penser de la même façon que lui. Sans même penser que lui pouvait être la cible de ses paroles. Cela lui semblait tout bonnement impossible. Ainsi, le jeune homme tenta de s'excuser.

« Ah … Désolé … Quand il est question de musique, je m'emballe, je parle trop, pardon. »


Le dreadeux tenta un sourire chaleureux, tandis qu'il regardait Anaya prendre l'aiguille, avant de venir la tremper dans l'encre pour enfin lui donner quelques consignes, comme par exemple de ne pas bouger, ou lui proposer d'arrêter si cela le faisait trop souffrir. Acquiesçant d'un signe de la tête, l'islandaise commença alors son travail. Lui, de son côté ressentit une certaine douleur sur le bras, rien de bien grave, et bien loin de ce qu'il avait imaginé. Elle … Elle était rayonnante, il n'y avait aucun doute sur le fait qu'elle aimait ça, et, son bonheur la rendait … Encore plus belle. Était-ce réellement possible que de devenir encore plus belle que ce qu'elle n'était déjà ? Nenad en vint à se poser des questions. Était-ce son cœur, qui avait soudainement accéléré, qui parlait ? Ou bien son âme, charmé par cette passion ? Très vite, sa, potentielle, nouvelle muse reprit la parole, le complimentant sur la douceur de sa peau, expliquant à quel point elle était agréable à tatouer, mais surtout à toucher. Il rougit. Le Nenad assuré avec la musique laissa place au petit gamin face à son « amoureuse ».

« Ah … C'est … C'est gentil. Je … Je pensais plutôt avoir une peau … Rugueuse plus que … Qu'autre chose. J'ai … J'ai traversé tellement de choses je … Ah … J'ai même vécu quelques années à la rue … Alors ma peau … Du coup, c'est … Même étrange en fait. Et … Pour répondre à la question je … Ça fait beaucoup moins mal que ce que je croyais. »


Une fois de plus, le croate sourit, gêné. Il n'y avait pas pensé, mais, les deux avaient actuellement un contact physique, bien que séparé par des gants. En réalisant cela, il se mit à rougir de plus belle. »
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