Le paradis est dans ce cinéma - Lavender

Il était tard quand je passais devant le cinéma. J'étais restée toute la soirée à m'entrainer dans la salle de danse, parce que je devais être vraiment prête et que danser était la chose qui me permettait de me détendre, de vider tout ce que j'avais en moi aussi. Après ce bal des choses ce sont passés et j'avais bien besoin de me vider les esprits. Je devais sérieusement reprendre le cours de ma vie. Un mois et demi que l'homme que j'aime avait perdu la mémoire et je voyais plus vraiment comment il pourrait la retrouver. J'avais essayé de li faire venir des souvenirs, mais rien n'y faisait. Seul le temps pouvait agir, alors il fallait que je reprenne ma vie, que je continue à voir du monde et même pourquoi pas des hommes.. Si notre amour était réel, puissant, il pourrait affronter ça et on reviendrait l'un vers l'autre même si je fréquentais d'autres hommes. C'est ce que j'essayais de me dire. J'étais devant le cinéma, m'arrêtant quelques instants je regardais les films proposés. Plusieurs étant intéresant, je décidais de terminer cette soirée par un bon cinéma. Sortant de la voiture dans un jean et un débardeur blanc accompagnée d'une veste car malgré la chaleur qui arrivait, il faisait encore frais le soir. Prenant la dernière séance, j'entrais dans la salle. Salle quasi déserte. Vu l'heure et étant en plein début de semaine, le cinéma était quasi vide. Pas plus mal. Optant pour une place avec mes pop corns, je regardais le film et une fois celui ci achevé, je passais par les toilettes comme chaque fois. Prenant tout mon temps tout en profitant pour répondre à des messages, ou regarder les appels manqués ou bien faire un tour rapide sur instagram et autres applications, je vis les lumières s'éteindre dans les toilettes. Pensant à une ampoule qui grillait, je me dirigeais vers la sortie, mais les lumières sur le chemin était aussi éteintes. Avançant plus rapidement pour arriver vers les portes je regardais à gauche puis à droite afin de trouver un membre du personnel. Y a quelqu'un ? Entendant seulement mon écho dans ce grand espace, je me mis à courir vers la porte, attrapant la poignet pour la tirer vers moi mais celle ci était bloquée. Faisant un faux sourire, je me disais que ça devait être une mauvaise blague sur le coup. Pouvez vous m'ouvrir s'il vous plaaaaaait criais je en priant que quelqu'un soit encore là et vient à ma rescousse.


CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Lavender s'était réveillée le visage appuyé contre son manuel de biologie. Quelle heure était-il ? Les yeux dans le vague, elle regarda la trotteuse de sa montre continuer sa ronde éternelle. Il fallait qu'elle sorte prendre l'air, elle avait passé une bonne partie de la journée sur ses révisions et son esprit allait finir par saturer. Elle avait besoin de détente, de distraction. Enfilant un manteau, Lavender avait poussé jusqu'au coeur de Cambridge, croisant peu de monde à cette heure-ci. Elle aimait le folklore des voitures, le ballet des néons lumineux...tout prenait une autre dimension une fois la nuit tombée. Levant la tête, elle s'aperçut qu'elle était au pied du cinéma, pile à l'heure pour la dernière séance. Elle acheta son billet avec 5 minutes de retard, le temps de retrouver son porte-monnaie qui jouait à cache-cache dans son sac à main et s'engouffra dans la salle alors que le film avait déjà démarré. On n'y voyait pas à deux mètres et elle choisit une place au fond de la salle, pensant bien être la seule téméraire à se rendre au cinéma à une heure aussi tardive. Le générique de fin lui sembla arriver plus vite que prévu, elle s'était assoupie pendant la deuxième partie du film. La fatigue de ces derniers jours avaient eu raison d'elle. L'étudiante conserva sa place pendant plusieurs minutes qui lui parurent interminables, le temps de rassembler son courage ; elle allait encore devoir rentrer...Elle s'attendait à ce que les lumières se rallument d'un moment à l'autre, mais rien de vint. Tendant l'oreille, il lui semblait même qu'un silence pesant s'était emparé des lieux. Le sang de Lavender ne fit qu'un tour, lorsqu'elle tenta d'emprunter la porte par laquelle elle était entrée, elle eut une mauvaise surprise. Fermée, la porte était fermée !
- Quelqu'un... m'ouvrir...
Lavender sursauta en entendant une voix étouffée. Quelque part, elle en était certaine, un autre veilleur s'était fait piégé dans le cinéma.
- Il y a quelqu'un ? tenta Lavender en haussant la voix pour se faire entendre.

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Tentant de bouger la poignée de la porte pour essayer de sortir, c'était peine perdue. Impossible, elle ne voulait pas me laisser aller à l'extérieur, elle était fermée et j'étais seule dedans. Demandant dans le vide qu'on m'ouvre, espérant qu'on m'entend, je voyais rien vu la pénombre qui régnait ici. Il y a quelqu'un ? Entendant une voix que je pouvais reconnaître féminine, je cessais de secouer la poignée pour pouvoir mieux écouter et savoir si je devenais pas folle et Jeanne D'arc à entendre des voix. Quelqu'un a parlé ? Hého dis je en me mettant dos à la porte qui était fermée. Voyant au loin une silhouette, j'étais incapable de plus distinguer quelque chose et j'osais pas m'avancer de peur que ce soit un fou ou un pervers ou je ne sais dans quel pétrin je venais de me foutre. Qui êtes vous ? demandais je à cette fameuse personne. Si j'étais pas seule c'était un bon point mais il fallait que ce soit avec une personne stable. Il manquait plus que je sois enfermée ici avec un pot de colle, un fou allié ou autre. Pitié que non.


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La salle ainsi plongée dans la pénombre avait quelque chose d'assez perturbant et Lavender devait se guider avec la lumière de son téléphone portable pour ne pas manquer les marches qui bordaient les gradins. Elle tendit l'oreille et attendit une réponse :
- Oui, je suis là ! répondit l'étudiante avec une pointe d'angoisse dans la voix. Non seulement, les portes du cinéma avait l'air fermées, mais en plus, elle se retrouvait confinée avec une inconnue. Lavender descendit les quelques marches qu'il lui restait avant d'atteindre le pied de l'écran géant et se rapprocha de la sortie de secours avec son téléphone portable brandit en avant.
- Qui êtes vous ? demanda la voix avec anxiété.
Que répondre dans ces circonstances ? Lavender hésita avant de se lancer :
- A priori, nous sommes coincées. Je n'arrive pas à ouvrir les portes, en haut des marches, jugea t-elle bon de préciser. Et je pourrais vous retourner la question.... La visibilité était aussi bonne qu'un jour de grand brouillard à Cambridge, et bien que Lavender affichait un air détendu, le manque de luminosité commençait à la rendre nerveuse. Elle aurait donné n'importe quoi pour un briquet ou mieux, une simple lampe d'allumée ! En attendant, elle avançait à petit pas vers la sortie de secours, dont le néon vert grésillait faiblement.

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Oui, je suis là ! Y avait bel et bien quelqu'un ici avec moi et je savais que c'était une voix de fille mais parfois les filles peuvent être tout aussi pire que se retrouver avec un mec, je préférais donc rester encore sur mes gardes. Je demandais alors à cette personne qui elle est. Question conne mais ça pouvait un peu me rassurer, ou pas et je pouvais rester cacher dans mon coin tranquillement. A priori, nous sommes coincées. Je n'arrive pas à ouvrir les portes, en haut des marches. Et je pourrais vous retourner la question... Oui ça il me semblait désormais évident que j'étais bloquée ici et avec une autre personne. Puis celle ci avait pas faux qu'elle pouvait me retourner la question. Au son de sa voix je sentais pas la personne comme méchante. La voix semblait assez douce, alors je tentais de m'avancer vers elle du mieux que je pouvais avec mon téléphone qui me servait de lumière. Je vais venir vers vous, ne m'assomez pas svp. Non merci je voulais pas finir avec une sale bosse sur le front. Avançant vers la personne grâce à sa voix pendant que je lui parlais. J'arrivais vers la sortie de secours. Regardant le néon vert qui beuguait totalement, je dirigeais mon téléphone vers le visage de la personne, lui mettant en plein dans la tête avant de me rendre compte que je devais compètement l'éblouir. Désolée.. dis je d'une petite voix pour vraiment m'excuser. Tournant légèrement le téléphone pour que la lumière éclaire ailleurs que le visage directement, je reconnue Lavender. La prenant directement dans mes bras je souriais de soulagement. Oh mon dieu qu'est ce que je suis contente de te voir. M'éloignant car elle m'avait surement pas vu, elle devait me prendre pour une folle. C'est Elia dis je pour la rassurer. Je la connaissais pas super méga bien mais assez. On était pas des inconnues. Comment fait on pour se retrouver toutes les deux bloquées ici dis je en rigolant. Je me sentais désormais plus sereine, plus en sécurité et ma peur était totalement partie.


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Lavender avait l'impression d'avoir été projetée dans le film, lors d'une des scènes d'action où le personnage se retrouve confronté à ses propres peurs. Pour certains, il s'agissait du vide ou du vertige. Mais pour d'autres comme Lavender, l'obscurité représentait la solitude et le danger. Après l'attentat à la bombe et le braquage du supermarché, ses nerfs étaient beaucoup moins solides qu'avant et elle avait l'impression de vivre chaque situation à fleur de peau. Il n'y avait pas de raison qu'elle panique, il y avait bien une sortie de secours non ? Peut-être que la porte était juste bloquée ? A deux, elles auraient certainement plus de chance de la forcer à s'ouvrir, même si, Lavender baissa les yeux sur sa paire de ballerines, le seul risque d'elle encourrait serait de bousiller purement et simplement les petites chaussures qu'elle avait aux pieds.
Les muscles de Lavender se raidirent lorsqu'elle entendit "Je vais venir vers vous, ne m'assomez pas svp".
- Ok, répondit-elle simplement en se préparant mentalement au pire. Une lumière apparut dans le fond du couloir, elle se déplaçait à une vitesse maitrisée comme si son propriétaire n'avait pas l'air rassuré et pesait ainsi chaque foulée. Les bruits de pas se firent plus net et la démarche souple confirmait qu'il s'agissait bien d'une fille. Lavender porta subitement les mains devant son visage, l'inconnue avait tourné son téléphone portable vers elle, histoire de voir son visage et de l'éblouir au passage. Le temps de retrouver son calme, Lavender se retrouvait entourée de deux bras qui l'enserrait avec force.
- Elia, dit-elle en reconnaissant ses traits. Oh la vache, tu m'as fait peur, dit-elle en posant sa main sur son front. Je ne sais pas si c'est le moment de te demander ce que tu faisais ici à cette heure, mais...annonça t-elle avec une pointe d'angoisse dans la voix, je crois bien qu'on est coincées.

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Elia Oh la vache, tu m'as fait peur. Eh bien elle aussi elle m'avait fait totalement peur, mais maintenant j'étais enfin rassurée. Je ne sais pas si c'est le moment de te demander ce que tu faisais ici à cette heure, mais..  je crois bien qu'on est coincées. Je hochais la tête. Je crois aussi qu'on avait pas d'autres moyens de sorties. Je sentais enfin mes peurs dissimulées et ça me faisait un bien fou. Me retrouver coincer ici avec elle c'était super, enfin je la connais et donc ça allait me permettre de faire passer le temps plus vite et pas m'ennuier bêtement ni flipper durant toute la soirée, ou on flippera à deux. Je suis venue à la dernière séance, j'ai trainé après la fin du film et je me suis retrouvée coincée ici, c'est dingue quand même, comment ils font pour oublier des personnes. Ouais ça me semblait tirer par les cheveux. Tournant mon téléphone pour regarder ce qui avait autour de nous je voyais le comptoir qui permet d'acheter des pop corns, des m&m's, des boissons, des bonbons et tout le tralala. Un sourire plein de malice se dessina sur mes lèvres. Tu penses à ce que je pense dis je en montrant le comptoir à mon amie. On était enfermée là jusqu'à que le cinéma ouvre le lendemain, autant en profiter non ? Ils pouvaient bien nous offrir ceci pour nous avoir involontairement enfermé là.


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Lavender sentait qu'elle pouvait désormais souffler et ses mains se décrispèrent aussitôt. Et dire, qu'à quelques minutes près, elle aurait été capable d’assommer Elia, ça lui semblait purement et simplement risible. Plusieurs dizaines de minutes s'étaient écoulées depuis la fin du film et les dernières notes du générique avaient finies de résonner dans la grande salle. Seuls leur deux téléphones portables semblaient pouvoir leur offrir un minimum de lumière. "Jusqu'à temps qu'ils n'aient plus de batterie...", songea la jeune femme avec inquiétude. Pour un peu, elle se serait presque demandé s'il ne s'agissait pas d'une de ces caméras cachées qui finissent dans les ZAP du samedi soir.
- Pareil, précisa Lavender, je pensais même que j'étais toute seule. Elle était rassurée maintenant de savoir qu'elle s'était trompée sur ce point. Passer une nuit seule dans cet enfer...Elle frissonna, préférant ne pas y penser. Quelqu'un se serait-il inquiété à son sujet ? Elle se mordit la lèvre en se rappelant qu'elle n'avait pas de colocataire à la Quincy House.
- Normalement, la sortie de secours devrait être faite pour ce type d'incident, mais...dit-elle posant la main sur la porte et en poussant de toutes ses forces, elle est aussi bloquée. Lavender suivit alors le reagrd d'Elia qui voletait dans la pièce, avec un air de malice. Les lèvres de Lavender formèrent un "O" d'étonnement, non, elle n'y pensait pas sérieusement...
- Je sais à quoi tu penses, dit-elle en souriant à son amie. Elle s'avança vers le comptoir et vérifia qu'il n'y avait personne.
- Il y a quelqu'un ? cria t-elle dans les couloirs. Pas de réponse, elles étaient donc bel et bien seules.

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Pareil, je pensais même que j'étais toute seule.  Vu l'heure qu'il était, oui moi aussi je me croyais quasi seule puisque de toute façon dans la salle de cinéma où j'étais y avait du avoir deux ou trois personnes avec moi, pas plus. Normalement, la sortie de secours devrait être faite pour ce type d'incident, mais...  elle est aussi bloquée. Avec la lumière de mon téléphone je pouvais la voir en train de pousser la porte de secours pour essayer de nous sortir de là, mais elle n'y arrivait pas. Je tentais de l'aider, peut être qu'avec double pression la porte céderait, mais rien n'y faisait, elle était bel et bien bloquée et nous avec. Je portais alors mon regard dans les alentours pour voir le graaaaaand comptoir qui s'offrait à nous. Je sais à quoi tu penses Un sourire plus grand s'afficha sur mes lèvres. Elle avait compris et j'espérais bien qu'elle allait me suivre dans mon envie. Avançant vers ce comptoir avec Lavender, je me léchais déjà les babines. Il y a quelqu'un ? Ne prenant pas la peine d'attendre une quelconque réponse, je passais derrière le comptoir. Y a personne t'inquiète lui dis je pour la rassurer et à la fois excitée. Ils seraient déjà venues nous ouvrir si quelqu'un était là. Tu veux quooooiiiii ? lui demandais je toute excitée en commençant par prendre un sceau pour mettre des pop corns sucrés dedans. Je comptais bien me servir. Au final c'est bien d'être enfermée dans un cinéma. Remplissant le sceau de pop corn, je continuais et déposa celui sur le comptoir. Tenez mademoiselle. Prenant une poignée je mangeais les pop corns et me dirigea vers le frigo pour prendre à boire. Me tournant je questionnais Lavender du regard pour savoir ce qu'elle voulait comme boisson.


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Lavender était étonnée de ne pas voir de caméras de surveillance, elle était pourtant persuadée que plusieurs d'entre elles étaient en train de filmer en ce moment-même, enregistrant sur bande chacun de leurs gestes. Quelqu'un avait-il remarqué qu'elles avaient donc essayé de sortir du cinéma, en tentant de déverrouiller les deux seules portes qui menaient vers la sortie ? Les lumières des jeux d'arcade installés dans la grande salle luisaient un peu plus loin. Entre les frigos pleins de sodas en tout genre, les kilos de pop-corn entreposés dans des grands bacs transparents et la possibilité de passer une partie de la nuit à jouer sur des machines électroniques, Lavender avait presque l'impression d'avoir été transportée dans l'univers de Tron. Elia était déjà derrière le comptoir, à l'endroit où les caissiers du cinéma se tenaient d'ordinaire pour proposer des denrées à consommer pendant le film. Lavender fit mine de réfléchir :
- Tu me proposes quoi ? dit-elle en haussant les sourcils. Finalement, les deux étudiantes optèrent pour un grand cornet de pop-corn chacune.
- Si tu as une boisson aux fruits...pouffa Lavender qui, malgré les recommandations sur la consommation de fruits le soir, persista. Elle ne risquait pas de fermer l’œil de sitôt de toute façon ! Lavender s'assit sur le comptoir, et tout en sirotant sa boisson bien fraiche, interrogea Elia du regard :
- Au fait, demanda Lavender avec un air rieur, tu as aimé le film ?

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