Isis & Diego - After the work

Samedi, deux heures du matin. Appuyé contre ma moto dans une ruelle déserte, mon regard est fixé sur une porte à l’apparence désinfectée. Avec un dernier coup d’œil, je regardais l’heure sur ma montre. Isis, ne devrait plus tarder à sortir. Comme vous l’aurez compris, ma présence ici, n’était pas anodine. En réalité, j’attendais Isis qui travaillait au Nirvana en tant que strip-teaseuse. Une fois de plus, elle finissait tard et comme elle n’avait personne pour la ramener ce soir, je m’étais gentiment proposé. Ce n’était pas prudent qu’une jeune femme comme elle, rentre seule. La dernière fois, j’étais arrivé attend pour venir au secours d’une jeune femme prénommée Spencer. Elle avait faillis se faire agresser par plusieurs hommes, mais fort heureusement, j’étais arrivé pile au moment. A croire que ma moto était une arme inestimable de persuasion. Enfin bref. Sortant une cigarette de ma poche, je me mettais à fumer. Plusieurs danseuses sortaient de la porte de derrière. Certaines me gratifiait d’un sourire et quelques mots doux, tandis que d’autre, me fuyaient du regard comme si elles avaient peur que je leur fasse du mal. Au moment où je fumais ma dernière taffe, Isis fit son apparition. Un sourire vint orner les traits de mon visage, alors que j’écrasais le mégot de ma cigarette avec mon pied. « Madame se fait attendre »

Ouais bah parfois, être stripteaseuse, c'était pas très jojo. À l'occasion, moi ou les autres filles du Nirvana pouvions être sujettes à quelques problèmes avec des clients. Disons que lorsqu'ils arrivaient là bourrés, avec un joint en bouche et les autres en poche, ce qui était quasiment toujours le cas - et qu'ils demandaient à une séance privée ou bien qu'ils essayaient de monter sur la scène pour te toucher, ça pouvait devenir disons assez... effrayant. C'est pas n'importe qui qui pouvait faire ce métier. Fallait de l'attaque, et pas de la défensive. Fallait pas être gênée et timide, mais plutôt sûre de soi-même et directe. Bref ce soir, je m'étais retrouvées aux prises avec un de ces clients, et j'avais eu bien du mal à m'en débarrasser. Vers 1h30 du matin, lorsque l'endroit était finalement vide et verrouillé, je saluai le patron de la place et me changeai rapidement. Je pris le temps de respirer un peu après avoir salué les filles qui partaient unes à une, puis sortit par la porte de derrière, enfin. Diego venait me chercher ce soir en moto, parce que j'avais pas de moyen de retourner chez moi toute seule cette fois, encore, et il s'était proposé pour me ramener. Lorsque je sortis, il était là, devant la porte, avec sa moto, à m'attendre. Je souris un peu en m'approchant de lui. « Madame se fait attendre » J'haussai les épaules en attrapant l'un des casques, comme d'habitude. '' J'voulais me faire jolie, et ça prend du temps, ça, tu vois? '' Bien sûr, c'était pas ça qui m'avait pris du temps, mais bon. J'avais vraiment envie d'embarquer sur sa moto et d'dégager d'ici. '' Les princes charmants se promènent en moto, maintenant? '', dis-je dans un rire, tout en le regardant.

Alors qu’Isis venait de faire son apparition, elle prenait un des casques comme si c’était un geste habituel et banal. Un jour, je devrais lui offrir un casque rose bonbon qui lui serait attitré ! Ce n’est pas que je trouvais ça jolie, mais c’est le genre de truc qu’aimaient les filles. '' J'voulais me faire jolie, et ça prend du temps, ça, tu vois? '' Voilà toute l’histoire ! « C’est tellement gentil chérie !» disais-je avec un sourire narquois accroché aux lèvres. A mon tour, je mettais mon casque, enfourchant la moto. '' Les princes charmants se promènent en moto, maintenant? '' J’étais loin d’être charmant. D’ailleurs, les filles m’insultaient souvent de goujats ou de mecs insensibles, mais au final, elles revenaient toujours vers moi comme si elles aimaient souffrir. C’était à n’y rien comprendre. « Seulement pour les bonnes femmes, chérie Sur ses mots, je mettais le moteur en marche, le faisant vrombir. Alors que le bruit se répercutait en échos contre les parois du mur, je glissais quelques mots en direction de la jeune femme. « Accroche-toi » Les règles habituelles quoi ! Il fallait savoir, que je ne roulais pas lentement. J’avais même tendance à aller trop vite. Néanmoins, je pouvais me le permettre, car je savais contrôler ma moto comme si elle faisait partie de moi. C’était un peu comme une seconde paire de jambes, mais en beaucoup plus performante. Il faut dire, que les courses de motos, m’avaient réellement formé à ce genre d’exercice.

Peu de filles auraient aimé la moto autant que moi. La moto c’était mon adrénaline. Enfin, ça faisait partie des choses qui m’aidaient à me pousser dans le cul et pouvaient changer mes malheurs en bonheur en un rien de temps. J’avais pas froid aux yeux, alors la moto, j’en raffolait, tout simplement. Et Diego m’permettait de goûter à ce plaisir et à le partager avec lui. Un jour, je m’payerais une moto, ça c’est sûr! Avec l’aide de Dwight pour la payer, mais voilà... J’en aurais une quand même. « C’est tellement gentil chérie !» `Je souris en embarquant sur la moto, derrière lui, le casque sur la tête. J’étais prête. J’avais hâte, surtout après ma journée de merde au Nirvana, je voulais juste respirer l’air frais et le vent qui me fouetterait le corps sur la route. Diego était un dieu de la moto, littéralement, et j’crois qu’il aimait bien partager cette passion avec moi. « Seulement pour les bonnes femmes, chérie Je souris sous mon casque. Je dis,en haussant la voix afin qu’il puisse m’entendre : ’’ On va où ce soir? ‘’ N’importe où, moi j’disais. En autant qu’on aille quelque part... Peu après, il me disait de m’accrocher, alors j’entourais son ventre de mes bras en me tenant bien, comme toujours. J’aimais la façon qu’il avait de contrer les règles et de se foutre des dangers : c’est comme ça qu’on vivait vraiment. En s’empêchant et en ayant peur de tout, on vivait pas... Moi je vivais! Wah, enfin! Comme je l’avais prédis et comme je le savais très bien, j’étais tellement bien sur une moto, que j’serais prête à faire le tour du monde ainsi!

’’ On va où ce soir? ‘’ Loin d’ici en tout cas. « Où tu veux »[/color] Je démarrais la moto et commençais à rouler librement sur les routes. Être sur une moto, me permettait de m’échapper. C’était bien plus pratique qu’une voiture, car moins imposant. Avec ça, je pouvais me faufiler partout, puis ça correspondait bien à mon tempérament. Arrivé sur la grande route, je prenais une ruelle en virage, touchant presque le sol. Je savais exactement ce que je faisais et après plusieurs accidents primaires, j’avais appris à contrôler mon engin. A présent, je me fondais avec la moto comme si elle faisait partie de moi. « Chez moi ou tu préfères un endroit plus calme ? » lui disais-je en parlant fort. C’était le seul moyen de me faire entendre avec le vent qui mangeait la moitié de ma voix. Sans compter que nous portions un casque et cela n’aidait pas à nous faire comprendre. J’étais heureux de passer ce moment avec elle. Même si je n’étais pas du genre à m’épancher sur ce que je ressentais, ça me faisait plaisir de la sortir de son quotidien. Je savais qu’elle était fiancée avec un mec à cause de problèmes. D’ailleurs, j’avais récemment fait la rencontre de ce fameux Dwight, car il était le meilleur ami de ma cousine. Enfin, du moins c’est ce qu’il prétendait. Il avait quand même couché ensemble.

Assurément, cette soirée était bien meilleure qu'elle n'avait commencée en premier lieu. J'étais bien contente de me retrouver avec Diego ce soir, sur sa moto, juste pour relaxer et profiter de l'adrénaline et aller je ne sais où... J'étais juste vraiment bien, pour une fois. Si je pouvais faire de la moto 24 heures sur 24, ça m'empêcherait de faire des cauchemars toutes les nuits. « Chez moi ou tu préfères un endroit plus calme ? » Je l'entendais à peine alors que je savais bien qu'il criait sous son casque. Je réfléchis quelques instants. Qu'est-ce qui était mieux? Chez lui c'était pas calme? Mmh... Je criai pour lui répondre : '' Plus calme! '' J'avais juste... besoin de respirer un peu, peut-être de l'air frais? Genre dans la nature, ou un truc du genre. J'lui laissais libre cours à son imagination, il décidait où il voulait nous emmener. J'avais besoin d'un ami ce soir, même si j'étais pas très bavarde, je sentais que j'avais besoin de peut-être me confier, pour une fois. Une très rare fois dont j'imagine il fallait profiter.

'' Plus calme! '' Je l’entendais crier à travers le vent. Elle avait besoin de prendre l’air et j’avais ce qu’il lui fallait. Continuant de rouler plus vite, je sortais de la ville pour bifurquer sur une route plus calme. Au bout de cinq minutes, nous arrivions près d’une clairière illuminée par un petit restaurant pas cher. On pouvait manger sur des tables en bois tout en profitant de la nature. Me garant sur le parking, j’enlevais mon casque et aidais Isis à descendre. « C’est assez calme pour toi ? » Je prononçais ses mots avec un léger sourire. Est-ce que l’endroit lui plaisait ? Aucune idée. Lorsque j’avais besoin de faire une pause et de passer un bon moment avec mes amis, je venais manger ici. Tous mes amis, n’était pas riche comme ma famille. Aussi, je trouvais plus naturel de répondre aux besoins de tout le monde.

Le vent fouettait toujours mon corps, mais peu à peu, il devenait moins lourd, moins pressant sur moi, car je remarquai que Diego ralentissait un peu à chaque minute. Nous venions de passer sur une route plus calme, presque trop calme et même assez déserte et finalement mon compagnon de moto s'arrêtait à un endroit spécifique. J'enlevais mon casque pour mieux regarder où nous étions. J'connaissais pas du tout cet endroit. « C’est assez calme pour toi ? » C'était un petit restaurant illuminé et il y avait une terrasse. Ça semblait quand même vieux, mais très joli. Si ça n'avait pas été Diego, j'aurais cru qu'on s'foutait d'ma gueule, car j'étais pas du tout un ange et j'détestais les surprises ou les trucs dans le genre. Mais là, j'adorais.. Et ça m'ferait du bien. " C'est parfait, tout simplement parfait! '', dis-je dans un sourire. " Il est genre 3 heures du matin et tu nous emmènes ici? C't'un message que t'as faim? ", dis-je en éclatant de rire et en déposant le casque qu'il m'avait prêté sur sa moto. D'ici, ça sentait délicieusement bon. C'était ouvert toute la nuit, ou l'odeur des cuisines persistait jour et nuit comme ça?