Y a les gens et puis.. Il y a moi. Non pas que je m’idolâtre mais faut quand même bien avouer que je suis au dessus de la plupart des personnes. A croire que j'étais prédestinée à briller. 13 avril 1990, New Heaven. C'est là que je suis venue au monde. Vous pourriez bien dire que je ne suis qu'une gamine pourri gâtée jetant son argent par les fenêtres que je ne vous contredirez pas. Vous pouvez parler encore et encore, au final cela ne se résume qu'à un seul mot. J.A.L.O.U.S.I.E. Parce que je représente ce que vous voudrez être et que vous ne serez de toute évidence, jamais. Comment blâmer les pauvres petits êtres humains que vous êtes. Tout le monde voudrait atteindre la perfection mais jamais vous ne m'arriverez à la cheville. En clair, vous passerez seulement votre temps à m'envier, rêvant de vivre ma vie mais jamais cela n'arrivera parce que vous êtes pathétiquement ordinaire. Et au lieu d'continuer à vous descendre et vous rendre plus misérable que ce que vous n'êtes déjà, on va faire un petit saut dans le passé. Ouais, je sais. Ma vie vous passionne déjà.
New Heaven - Connecticut : HAPPY BIRTHDAY CAMRYN. J'soufflais sur mes bougies l'air légèrement exaspérée. Chaque année la même rengaine mais au final, pourquoi me plaindre ? Mes parents avaient organisés la fête et comme chaque fois, c'était la plus attendu. Parce qu'elle impressionnait, parce qu'elle était parfaite et tout le monde tentait d'avoir une invitation pour participer à mes 16 ans. Moi, ça me faisait doucement rire. J'attrapais l'enveloppe que mon père me tendait et l'ouvrait trouvant à l'intérieur un trousseau de clef. « Génial, une voiture. » Oui, tout le monde à ma place aurait été super heureux mais c'était le genre de chose qui me laissait totalement indifférente. De toute façon, je n'étais jamais contente de rien. J'vivais dans le luxe et j'avais absolument tout ce que je souhaitais en claquant des doigts. Fallait pas croire qu'une voiture allait me faire briller les yeux. Poussant un soupir, je quittais la pièce sans un sourire. De quoi faire pleurer ma pauvre mère. Clairement, on pouvait me qualifier d'égoïste, narcissique, hautaine et tant d'autre terme péjoratif. Mais j'aimais ce que j'étais, j'aimais ma vie et pour rien au monde je ne voulais le changer. La fille la plus populaire sortant avec le garçon le plus populaire. Un compte en banque me permettant de réaliser toute mes folies passagères et des parents prêt à tout pour se plier à mes caprices. La vie parfaite quoi.
Yale : C'est le genre d'université qui en ferait pâlir plus d'un pas vrai ? J'avais pas vraiment eu à forcée pour pouvoir intégrer la prestigieuse université de New Heaven. Des notes exemplaire et puis la bonne famille aussi. Qui aurait pu refuser l'entrée à la fille des des Edwards ? Personne. Alors c'est en toute logique que je commençais mes études là-bas. Je n'avais pas de temps à perdre avec des études de pacotille. Pourquoi prendrais-je le risque de finir comme simple vendeuse alors qu'un gigantesque avenir se dessinait devant moi ? C'est en toute logique que j'ai choisis le droit et même si c'était plus pour la grandeur qu'autre chose, j'dois bien dire qu'au final ça me plait. Puis au moins, j'arriverais à me faire un nom qui ne sera pas sans arrêt associé à celui de mes parents. Parce que oui, je ne suis pour la plupart que Camryn, la riche héritière pourri gâtée et beaucoup trop capricieuse. Soit. C'est ce qui me permet de rester en haut de l'échelle sociale. Capitaine de l'équipe des Cheerleaders, toujours avec le mec le plus canon et accompagnée de ma ribambelle d'amies que je qualifierait plus d'admiratrice. C'est fou de voir à quoi sont prêt les gens pour pouvoir se trouver en ma compagnie. Je dis, on fait. Les choses ont toujours marchés ainsi. J'ai pas besoin d'insister, on se plie à mes moindres désirs comme à chaque fois. Du moins, jusqu'à ce que les choses dérapent.
Bal de promo : Moi, Camryn Edwards, venait d'être élue reine du bal. Rien de bien étonnant. De toute manière, personne n'avait osé se présenter face à moi et c'était tellement compréhensible. Les répercussions auraient pu être désastreuses dans le cas contraire. J'souriais pour les photos convaincus que jamais les choses ne changeraient. Mais c'était sans compter sur Biance Bradfort. Meilleure amie devenue pire ennemie avec le temps et rivale à temps plein. Si bien qu'on se livrait une guerre sans merci pour être sans arrêt au dessus de l'autre et à ce jeu là, je gagnais tout le temps. Jusqu'à ce qu'une dispute plus violente fasse déraper le tout. J'ai jamais été du genre à me laisser faire et tout était bon pour éliminer mes adversaires. Une blague de très mauvais goût qui lui valut le privilège de rester en fauteuil roulant toute sa vie. Mes parents s'attendaient déjà à devoir entamer toute sorte de procès qui ne ferait qu'alimenter la presse à scandale jusqu'à ce qu'un deal soit fait. Je partais et le tout serait étouffé. Bien entendu, je n'étais pas d'accord mais cette fois-ci mes caprices restèrent vain. Trois jours plus tard, billet d'avions en main, j'étais en direction de Cambridge pour intégrer Harvard. J'devrais pas me plaindre, c'est encore plus prestigieux, j'ai un appartement à la clef et le loisir de tout reprendre à zéro. J'donne juste un conseil aux étudiants d'Harvard, moi c'est Camryn Edwards et en aucun cas vous n'pourrez tenter d'avoir plus de classe.