Kary-Ann&Adrian
Ce soir avait lieu le fameux bal de fin d'année. Tout le monde en parlait depuis des jours, voire des semaines. C'est vrai que c'était un grand événement pour toute l'université et tous les étudiants. Pour ma part, c'était une soirée comme une autre. Cela faisait aussi un moment que chaque personne était à la recherche de son cavalier ou de sa cavalière... Et je n'étais pas du genre à ramper pour trouver une demoiselle libre. Des filles tournaient autour de moi, c'est vrai et pourtant, je n'y portais pas d'attention. À vrai dire, depuis le départ d'Annabel il y a un an et demi après sa fausse couche, je ne cherchais plus de relation sérieuse... Et à peine des aventures. C'était comme si je voulais éviter tout contact féminin, toute relation avec une femme. Mais la seule qui ne m'effrayait pas, c'était bien Kary-Ann. Il s'agit de ma meilleure amie depuis sept ans. Toujours présents l'un pour l'autre, je la protège comme ma petite sœur. C'est la seule femme à qui je peux me confier (si ce n'est ma vraie petite sœur). Elle a toujours été là pour moi, notamment lors de la plus grande épreuve dans ma vie : le départ de cette fameuse Annabel. Détruit, au fond du trou, elle a su trouver les mots justes pour m'aider à me relever... Même si je ne le suis pas encore complètement. Cela fait donc un an et demi que j'ai en quelque sorte changé, surtout en devenant plus solitaire, moins ouvert aux autres, peut-être plus introverti aussi. Je me noie dans mes cours pour oublier le reste... Ou bien, je me noie dans mes cigarettes le temps de longues soirées. Bref, revenons au fait présent. Ce soir avait donc lieu ce fameux bal et Kary-Ann que j'avais vu quelques jours plus tôt m'avait promis une danse. À vrai dire, j'hésitais à y aller. Qu'est-ce que j'allais y faire d'ailleurs ? Peu de gens allaient venir sans cavalière. La soirée venait de commencer et je n'étais absolument pas près. La flemmardise grandissait en moi pendant de longues minutes avant de me dire que Kary attendait certainement sur ma présence le temps de quelques minutes. Je décidais donc de me préparer assez correctement, histoire de ne pas faire tâche à cent pour cent. Un jeans noir, une chemise blanche, une veste de costard noire. La dernière fois que j'étais habillé comme ça, c'était sûrement pour les cinquante ans de mon père il y a six mois. Je sortais alors de chez moi afin de me rendre à cette soirée. Quelques minutes après, j'arrivais sur place. Il y avait beaucoup de mondes comme prévu. À droite, des couples qui se bécotent, à gauche, des filles riant aux éclats et devant moi, des courageux danseurs. Je tentais alors de me frayer un chemin jusqu'au bar, afin d'y commander une coupe de champagne. Quitte à venir, autant faire les choses bien. C'est alors que je sentis quelqu'un me tapotais sur l'épaule. À peine arrivé, déjà côtoyé dis donc. Je me retournais alors et tombais face à face avec ma belle Kary. La voir me faisait sourire. « Hey ! Pour tout te dire, j'ai longuement hésité... Puis, je me suis dis que si je ne venais pas, j'allais encore passer pour le grand insociable. » Dis-je en souriant toujours, lorsqu'elle me fit un bisou sur la joue. Elle me rappelait la danse qu'elle m'avait promit. Je n'étais pas un bon danseur loin de là, mais puisque c'était prévu, je n'allais pas me défiler. Si je pouvais au moins avoir Kary-Ann pour moi ne serait-ce que le temps de quelques minutes, je n'allais pas refuser. Sinon, pourquoi serait-je venu ? « Ah non, je n'ai pas oublié... Mais j'espère ne pas me faire attaquer par ton cavalier par la suite. » Je déposais alors à mon tour un baiser sur sa joue.