why are you always the one who find me ? (+candian)

Les yeux remplis de larmes, je me dépêchais de sortir de la salle, j'étouffais là-dedans. J'avais vu Xaver avec sa copine, la bourgeoise que je ne supporte plus du tout. Les voir ensemble à ce bal ça me tue littéralement. Il aurait peut-être pu s'abstenir compte tenu de ce que ce bal signifie pour nous, surtout que l'an passé il n'avait pas daigné m'accompagner (certes pour de bonnes raisons) mais là il se montre avec elle et ça me donne la nausée. Les voir à leur table là, comme un couple heureux, non je peux pas, désolé, c'est au dessus de mes forces. Je préfère aller dehors pour respirer l'air frais et penser à autre chose, me vider la tête. Heureusement qu'avec le début des prix, personne ou presque ne se trouvait à l'extérieur. Je n'avais même pas remarqué les larmes contenues dans mes yeux avaient fini par couler le long de mes joues. Mon regard était brillant et rougi. Bref c'était pas la grande joie loin de là et je n'avais même pas vu qui se trouvait juste à côté en train de fumer. Je préférais rester assise sur le sol à me dessécher.

Le bal … quelle brillante idée ai-je eu de m’y rendre. Des personnes que je n’aime pas, encore des personnes que je n’aime pas et toujours des personnes que je n’aime pas. Le fait que j’ai toujours été contre ce type de soirée ne me surprend plus désormais et c’est encore moins le cas depuis que mon adorable mère tient absolument à ce que ma sœur et moi-même représentions la famille à certaines soirées. Elle a sincèrement de la chance que je l’aime sinon ses soirées elle aurait pu se les mettre là où je pense et je pense ceci avec respect. Bref, venir et tenir étant une assez grande épreuve, dès que j’en ai eu l’occasion je suis sorti fumer histoire de décompresser et surtout de m’éloigner. L’air frais, le calme de l’extérieur, le tabac qui vient pourrir mes poumons, tout ceci me permet de faire une pause, de reprendre des forces avant d’avoir à affronter ce qui m’attend à l’intérieur. Sauf que – bah oui, sinon ça ne serait pas drôle – je ne reste pas seul longtemps. Après quelques minutes à me perdre dans mes pensées je prends conscience de la présence d’une tierce personne à mes côtés et pas n’importe qui. Je tire à nouveau sur ma cigarette, expire la fumée et pose mes iris sur la jeune femme. « Je te manquais peut-être, princesse ? » Questionne-je en jetant à terre mon mégot que j’écrase sous ma chaussure de sorte à m’assurer qu’il soit bien éteint puis j’enfonce mes mains dans les poches de mon pantalon.

Je devais être horrible, mon maquillage avait du couler et mon visage était sûrement déformé par mes larmes, rougi par mes pleurs mais je n'y pensais pas pour le moment. Ca n'était pas ma première préoccupation. Contrairement à ce que l'on pourrait penser au premier abord, je ne suis pas une de ces filles qui veut toujours être impeccable, sans un cheveu qui ne dépasse, avec un maquillage parfait. Pour preuve, je suis sûrement en train de froisser ma robe qui a coûté l'équivalent d'un salaire d'un de mes profs mais je m'en fiche. Même la fumée de cigarette qui se dégage ne me dérange, j'essaye simplement de faire le vide mais c'est mission impossible puisqu'on ne me laisse pas tranquille cinq secondes. Je te manquais peut-être, princesse ? Et merde, pourquoi suis-je tombée sur le seul endroit sur terre où Killian se trouve ? Je pensais qu'il avait eu la bonne idée de partir mais apparemment non. Je relevais le visage vers lui. Fiche moi la paix Whitefield .. dis je avec le peu de force qu'il me restait. Je n'avais pas le courage de le reprendre sur le surnom ridicule qu'il m'avait donnée.

Je regrette sincèrement d’avoir mis les pieds à ce fichu bal, mais je ne peux que m’en blâmer, c’est moi qui ai accepté et surtout qui ai lancé ce stupide défi entre Candice et moi. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de penser que j’ai pris la bonne décision parce qu’une part de moi éprouve ce besoin étrange de m’assurer que l’Eliot va bien, allez comprendre. Cette dernière assise par terre non loin de moi je ne tarde pas à la taquiner avant de me faire envoyer sur les roses, naturellement … Mais je ne l’écoute pas. Je fronce les sourcils et sortant les mains de mes poches je m’assoie près d’elle sur le sol. « Allez, raconte-moi ce qui ne va pas. » Dis-je en penchant la tête de sorte à croiser son regard. Ma voix n’a rien d’ironique, je suis parfaitement sérieux aussi rare que cela puisse être me concernant seulement … non je n’aime pas la voir comme ça même si l’admettre me rend presque malade.

J'ai pas envie de me battre contre lui, j'en ai plus la force, je veux juste qu'on me laisse tranquille, qu'on me laisse en paix. Est ce que c'est trop demander ? Je sais pas, apparemment oui puisque Killian a trouvé le moyen de venir m'emmerder pile dans mon moment de faiblesse, il va pouvoir s'en vanter pendant des mois après ça, c'est clair .. Il s'assoit même à côté de moi bien que j'ai tenté de l'en dissuader, il fait chier bordel. Allez, raconte-moi ce qui ne va pas. me dit-il et son regard noisette croisa le mien rempli de larmes. J'avais pas envie de faire semblant, je me moquais bien des apparences, j'avais pas envie, j'étais fatiguée de tout ça, de devoir paraître forte comme si tout allait bien mais rien n'allait. Comment ça pourrait aller alors que j'avais tout perdu ? Rien d'bien important tu peux retourner allez fumer ton joint, ça va allez. Je sais même pas où je trouvais encore la force de l'envoyer chier, il mérite pas vraiment dans l'fond, il veut vraiment être sympa mais j'en ai juste marre de tout. Désolé.

Je pourrais la laisser là, à pleurer toute seule, assise par terre et prouver que je suis véritablement un crétin fini. Oui, je pourrais mais je ne le fais pas tout simplement parce que je suis un abruti mais je dépasse rarement la limite qui m’amène à être un connard. Et puis, j’ai beau la chercher les trois quarts du temps, jouer au jeu du Mather qui déteste l’Eliot qu’elle est, une partie de moi n’aime pas la voir aussi mal et cette partie prend le dessus. Que Candice m’envoie balader n’est pas une surprise, mais je ne me laisse pas faire, après tout ça ne me ressemblerait pas. « Rappelle-moi de t’apprendre un jour la différence entre un joint et une cigarette. » Dis-je en tentant un sourire. Certes, je fume des joints, mais pour le coup je suis plutôt clean ce soir. Je fini par lui donner un léger coup d’épaule dans la sienne tout en gardant la tête penchée de sorte à croiser ses iris. « Ça ne serait pas important, tu ne serais pas dans cet état. Je t’ai connu plus fière que ça, plus forte aussi. Mais si tu préfères ne rien dire, ne dis rien. Je vais quand même rester assis ici et je vais fixer les étoiles, peut-être même les compter. » Et continuer à raconter de la merde accessoirement, après tout je suis bien lancé. En tout cas, je ne vais pas me lever et partir. Je vais rester là sur le sol froid – avec mes jeans je n’aurais pas aussi froid au cul – la tête en l’air jusqu’à ce qu’elle décide à réagir, qu’importe de quelle manière.

La tête levée en direction du ciel je commence véritablement à compter les étoiles au-dessus de nous. Je suis con mais c’est vrai que ça va bien m’occuper si jamais Candice refuse de me dire ce qui ne va pas et la connaissant ça pourrait prendre beaucoup de temps. Enfin c’est ce que je me suis mis à croire dès que mes mots ont franchi la barrière de mes lèvres, jusqu’à ce qu’elle démonte tout et ouvre la bouche. Bien, finalement elle va parler même si c’est pour m’insulter, mais ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude. « Un con à ton service, princesse. » Je souris comme l’idiot que je suis. Voilà que j’essaye de détendre l’atmosphère … finalement j’ai peut-être confondu ma cigarette avec un joint auquel cas je vais moi aussi devoir apprendre – ou réapprendre – la différence entre les deux. « Hm … tu vois que quelque chose ne va pas. » Dis-je alors qu’elle accepte enfin de libérer un peu ce qu’elle a sur le cœur. « Je te proposerais bien de te pavaner avec moi mais malheureusement je ne suis pas un coq et malgré mon héritage je ne fais pas le poids au vu de tes larmes. » De toute manière je ne veux pas faire le poids et je ne sais pas pour quelles raisons je sors des absurdités pareilles … « On peut aller ailleurs, boire quelque chose … un chocolat chaud, pas d’alcool bien sûr. Je pourrais même prétendre t’avoir kidnappé s’il y a besoin de préserver ta réputation. » Je sens ma carapace de petit con froid céder doucement et je n’aime pas ça, je n’aime pas ça du tout. Le type gentil et attentionné n’existe qu’avec ma sœur et ma mère, pas avec une autre femme, encore moins avec une Eliott, qu’elle s’appelle Candice ou non …